Sisouan ou lArméno-Cilicie

Հեղինակ

Բաժին

Թեմա

  Ce fleuve paraît sortir du nord-ouest des monts Kochan, 10, 000 p. et Tcheuk ou Tcheuké(?) ghedik 10, 500. Au nord-est de ces montagnes et au nord du fleuve, on trouve à une altitude de 8, 000 pieds un petit lac. C ' est le lac Kochan. Il est formé par les eaux provenant de la fonte des neiges. Il est très profond à certaines époques de l'année; mais durant l'été il diminue beaucoup, jusqu'au point presque de se dessécher. On y trouve des crabes rouges aux grands yeux bruns. Vers l'est de ce lac et au haut du Kochan il y a un col qui monte jusqu'à 9, 400 pieds. Le chemin commence à l'est du lac, puis il tourne et en côtoie le côté nord, il passe aussi à côté d'un autre lac plus grand appelé Lac Noir, (Kara-gueul) situé au nord du mont Tcheuké-kœpri. Cette même route sert aussi à relier la partie nord-ouest des mines de plomb de Bulghar maghara avec la région supérieure de la vallée du Sarus. Une fois dans cette vallée elle tourne à l'ouest, longe les hautes montagnes du nord et la rivière El-Khodja, affluent du Sarus, et, mène aux autres grandes mines appelées Boulghar madéni; ensuite du col de Kochan, elle descend en zigzag du côté sud d'une hauteur de 9, 400 pieds, dans la vallée de Gousgouta, les deux rivières s'unissent. Près de la jonction de ces deux cours d'eau, le Sarus et l'El-Khodja, on trouve une source appelée Gouloug (?) à une altitude de 6, 500 pieds. M. r Kotschy y passa le 26 Juin 1853; à quatre heures après-midi la température de l'eau jaillissante était de 20° R. Il trouva parmi les plantes, l'arbuste Munbya conglobata, à fleurs jaune d'or, et la Saxifraga. Quelques jours plus tard (14 juillet 1853) le même naturaliste entreprit l'ascension du Kochan dans le but d'y herboriser. Arrivé vers le sommet de la montagne il fut surpris par une violente tempête.

«A la montée du Kochan, dit-il, nous dûmes prendre garde particulièrement à nos chevaux, afin qu'ils ne fussent pas renversés par le vent qui faisait rage aux angles des sinuosités du chemin, lesquelles s'avançaient souvent jusque sur le bord extrême d'un précipice de plusieurs toises de profondeur. Sur les plus hauts sommets, le vent soufflait avec une extrême violence, c'était un bruit qui ressemblait à un tonnerre continuel. Les bergers de Kezel-tépé déclarèrent l'ascension très dangereuse et téméraire par un temps pareil. Ce n'était qu'à grande peine que nous nous tenions debout sur le versant sud-ouest, et les cheveaux qui déjà n'avançaient qu'avec peine, ne pouvaient se tenir sur la hauteur de la montagne: effrayés par l'impétuosité de la bourrasque, ils se cabraient dans la ravine, au lieu de suivre le chemin. La récolte des plantes que nous avions laissée pour le retour, nous dûmes malheureusement l'abandonner. Le vent soufflait toujours sur nous avec une violence si terrible et les rafales étaient parfois si soudaines, que nous étions obligés fréquemment de nous coucher et de nous tenir à la rampe pour ne pas être emportés par la bourrasque. Durant plus de deux heures nous dûmes lutter contre l'ouragan, dont le mugissement résonnait encore dans nos oreilles longtemps après que nous fûmes redescendus dans le calme de la vallée. Ce ne fut qu'à la nuit noire, à dix heures, que nous arrivâmes au poste de la douane [1] ».

A un mille à l'est de sa jonction avec l'El-Khodja, le Gousgouta forme une chute et tourne vers le sud dans la direction des Portes de la Cilicie, qu'il traverse et entre dans la plaine. Sur sa rive droite, au milieu du coude qu'il forme en allant de l'est vers le sud, est situé, sur une hauteur de 5, 300 pieds, le bourg d' Elmalik (Pommier) ou Elmali-olouk [2] . Ce nom turc nous rappelle un nom arménien: Khentzorovid (Vallée des pommes). C'était probablement l'ancien nom de ce bourg fortifié, mais ce nom ne se rencontre qu'une seule fois dans nos anciens manuscrits. C'est dans une histoire du concile d'Adana de l'an 1316 que nous le trouvons. Le seigneur de ce lieu, un nommé Ligos, avait assisté à ce concile. Mais comme il y a encore un autre village également appelé Elmali par les Turcs, dans le vallon de Querk-ghétschid, je ne sais auquel des deux je dois attribuer le nom Khentzorovid des anciens.

A partir du coude du fleuve, jusqu'au pied de la Forteresse de la Cilicie, la vallée est assez large; elle est ombragée par de nombreux sapins, des pins et des cèdres. Une partie de la forêt, près la chute, a été incendiée au commencement de ce siècle. Cinquante ans plus tard on voyait encore des traces de l'incendie et à peine quelques arbres échappés à l'incendie, y croissaient encore. Notre naturaliste y trouva deux espèces de souchet (Larus). Les animaux y étaient peu nombreux, à cause du manque d'eau. Parmi les oiseaux il y avait surtout des pies et des merles: parmi les quadrupèdes des cerfs, des boucs, des ours, les traces de sanglier, des loups, des chacals et des souris sauvages. Au reste, dans tout le vallon, la végétation est peu abondante, soit dans la région supérieure de la vallée, soit dans la partie inférieure, aux environs de la forteresse. Dans cette dernière partie on trouve le laurier des collines, haut d'un pied, le marrube (Marrub. heteropodum) et le Galium coronatum. Au milieu des cailloux du lit du fleuve, on trouve dans les endroits découverts le Vincetoxicum tmoleum. Dans la région supérieure de la vallée, le Marr. velutinum Sibth. L'Euphorbe blanche argentée, l' Helichrysum oriental à fleurs jaunes d'or, l' Anthyllis rouge, la saponaire à tige rougeâtre, et dans quelques endroits le Phlomis armeniaca, la cuscute et la sauge argentée. A mesure qu'on s'élève les espèces de végétaux changent. A la limite des neiges, on trouve une belle renoncule jaune (Ranunculus demissus). (p. 128. Euphorbia)

Au delà du village Elmalik, il y a beaucoup de cèdres et, près des Portes de la Cilicie, on a remarqué une nouvelle espèce de sapin, atteignant jusqu'à 40 pieds de hauteur. Ce sapin a beaucoup de ressemblance avec celui de l'Himalaya. Son cône, semblable à celui du cèdre, mais trois fois plus grand, atteint jusqu'à 12 pouces de longueur. On trouve encore d'autres cèdres élégants, à deux ou trois heures de chemin, vers le nord au delà des Portes auxquelles nous touchons.

Les Portes de la Cilicie, si célèbres dans l'histoire ancienne, qu'elles semblent presque avoir été toute la Cilicie, jouèrent aussi un rôle important au temps de nos Roupiniens, à qui elles offraient à la fois un refuge assuré et une barrière contre leurs ennemis. Ce qui fait l'importance stratégique de ces lieux, ce ne sont point les forteresses qu'y ont élevées les hommes, mais c'est la façon dont la nature a fortifié elle-même ce pays. Dès la plus haute antiquité ces lieux furent hautement appréciés par les grands maîtres de l'art militaire, et ils n'ont cessé de l'être depuis les Assyriens jusqu'aux conquérants de nos jours, comme pendant la guerre des Turcs contre Méhémmed Ali, gouverneur d'Egypte. C'est le principal et pour ainsi dire, l'unique passage pour se rendre de l'est, de la Syrie et des contrées avoisinan-tes, vers l'ouest, dans l'Asie Mineure, dans la Thrace et de en Europe. Aussi, sont-elles le chemin le plus pratique et le plus praticable pour les commerçants et les voyageurs ordinaires, aussi bien que pour les guerriers. Bien que ce passage soit fréquenté depuis des milliers d'années et par tant de voyageurs de différentes nationalités, ces lieux ne sont cependant pas assez bien connus au dehors, et toutes les mesures qu'indiquent les anciens, et même nos contemporains, sont loin d'être d'accord. Une des causes de leurs divergences c'est que, outre la vraie grande Porte de la Cilicie, il y en avait encore d'autres, du moins deux passages ou cols, qui conduisaient vers l'ouest aux frontières de la Lycaonie. Pourtant il n'y a pas à douter, et tous devraient reconnaître, que la vraie grande Porte, le passage gardé par la Forteresse ou détroit de la Cilicie, les Pylœ Ciliciœ des anciens, se trouvent dans l'étroit espace compris entre le Grousgouta (propre fleuve de la Cilicie), et son affluent le Manouchag; espace qui ne compte guère plus d'un kilomètre de largeur, et de trois kilomètres de long. (p. 129. Passage de Gouglag - Pylœ Ciliciœ )


[1] Beim Ersteigen der Koschan mussten wir besonders Sorge tragen, dass die Pferde nicht von tobenden Sturmwind umgeweht wurden, welcher an den Kanten der Krümmungen wüthete, deren mehrere bis auf den äussersten Saum einer mehrere Klafter tief abschüssigen Wand hinausgreifen. An den höchst gelegenen Abhängen brauste der Wind mit fürchterlicher Gewalt, mit einem Getöse, welches einem fortwährenden Donner nicht unähnlich war. Die Hirten von Gisyl-deppe erklärten den Uebergang über den Koshan an einem solchen Tage für ein beteudendes Wagniss. Nur mit grosser Anstrengung erhielten wir uns auf der Südwestseite aufrecht auf den Beinen, und die Pferde, welche schon früher kaum vorwärts gebracht werden konnten, waren auf der Höhe des Joches nicht zu erhalten, sie rutschten, durch die mächtigen Windstösse erschreckt, das Gerölle hinab, ohne der nächsten Krummung des Weges zu folgen. Auch das Einsammeln von Pflanzen, welches für den Rückweg aufgespart worden war, musste leider gänzlich unterlassen werden; denn der Wind wüthete stossweise so heftig und überfiel uns oft so plötzlich, dass wir uns häufig nierderlassen und am Gerölle festhalten mussten, um nicht fortgerissen zu werden. Ueber zwei Stunden hatten wir mit der Gewalt des Sturmes zu kämpfen, dessen Gebrüll in den Höhen noch lange, als wir uns schon im stillen Thale befanden, in unseren Ohren ertönte. Erst in finsterer Nacht, um 10 Uhr, gelungten wir zu der Wache am Zollhause. Kotschy, R eise, 131.

[2] Kotschy écrit Almalolugh.