Sisouan ou lArméno-Cilicie

Հեղինակ

Բաժին

Թեմա

  A côté de ce dernier se trouve le mont Arpalik d'une hauteur presque de 11, 000 pieds. Du côté sud on ne voit que des précipices qui se succèdent les uns aux autres jusqu'à la plaine et au bord de la mer. Au sud du mont Méddésize s'élève le Utch-tépé d'une hauteur de 10, 000 pieds; son arête est plane et rocheuse. On remarque à sa droite un rocher abrupt appelé Ték-kaïa (pic isolé) se réfugient les boucs, et, à sa gauche, le Tache-olouk; puis il y a les montagnes et les monticules, que nous avons mentionnés dans les vallées des affuents du Cydnus, auxquels font suite des bois et des forêts, enfin en bas la vaste plaine et la mer. De ces hauteurs, avec une longue-vue, et même avec de bons yeux, on peut apercevoir l'île de Chypres, comme une bande noire. Du sud-ouest de Méddéssize on entrevoit les forêts de Lambroun et plus à l'ouest, un lac. Du côté du nord, on voit d'abord des précipices et des abîmes épouvantables, des vallées gelées ou couvertes de neige, exposées sans cesse à des tempêtes mugissantes. C'est à peine si l'on voit ça et quelques rares rochers noirs sortir du blanc tapis de neige. Au delà de ces cimes neigeuses on découvre des hauteurs ondoyantes entièrement nues et rudes, avec des formes bizarres, sur lesquelles les traces des torrents ne manquent pas. Ces torrents doivent former des cascades qui rendent sans doute le spectacle admirable et ravissant durant la fonte des neiges: mais pendant l'été lorsque la chaleur excessive y règne et que les eaux viennent à diminuer, le paysage devient aride et semble désert. Il n'y a plus rien de gracieux que la montagne au Pic rouge et les confins des mines de Boulghar. Parallèlement à cette chaîne de montagnes, s'en élève une autre dont les cimes sont un peu moins hautes, (7-8, 000 pieds). Ce massif s'étend de l'est à l'ouest, sur une longueur de six heures de chemin, et une largeur d'une heure. Lorsqu'on regarde de vers l'ouest dans la direction d'Héraclée, on entrevoit comme des taches noires, les vignes et les jardins du bourg de Bor, et vers le nord les sommités blanches d'Argée de la Cappadoce, et deux lacs. Au nord-est s'étendent avec les montagnes Boulghar, les monts Ala-dagh, dont la sommité principale est le mont Abiche, à l'ouest duquel commence le territoire des mines Béréketly, avec des vignes et des jardins.

Parmi les hôtes sauvages de ces lieux, Kotschy mentionne les aigles et les vautours sur les hauteurs du Méddéssize, et le pic, dans les anfractuosités des rochers. Parmi les plantes il en énumère plusieurs espèces: ainsi sur les limites de la neige la Calamintha florida, dont l'odeur est exquise et la couleur rouge vif; dans les cavités rocheuses, le pavot persan (Papaver persicum Lindley), dont la tige atteint jusqu'à trois pieds; le nerprun ou l'alaterne à feuille aiguilliforme (Rhamnus cornifolia); deux espèces, d 'Acantholimon, dont l'une fort gracieuse (Acanth. Venustum); dans les cavités du côté méridional du mont, l'origan (Nepeta cilicia), l'arenaria (Arenaria Kotschyana) et la Munbya conglobata; sur les côtes et sur les plateaux, la Scorzonera cilicica et l' Agropyrum repens, le ptérocéphale, le Hiéracium pilosella et la scabieuse. Près des sources croissent la myosotis microcéphale, l'origan, la potentille, la petite renoncule, etc. Sur les rochers du nord du Utch-tépé, le pyréthre à fleurs épanouies, le silène, (deux espèces: Silene odontopetala et S. fruticulosa), l'omphalode (Omphalodes Luciliœ), la potentille (Potentilla speciosa), etc. Sur les parties pierreuses et couvertes de torrents du Méddéssize, le pois Cicer pimpinellœfolium), le scrophulaire (Scrophularia libanotica), etc. Dans les anfractuosités croissent le serpolet, la Veronica pectinata, l'euphorbe drue, l' Hypericum crenulatum, jusqu'à une altitude de 9, 500 pieds.

Nous pensons cette énumération suffisante; revenons au passage de Gaban, dans la vallée du Tarbas, au nord du village des mines de Boulghar, se trouve un autre bourg portant le nom même de Tarbas. C'est un nom arménien (cour, palais), et ce lieu doit assurément contenir des souvenirs des temps anciens. Nous avons déjà dit que le fleuve porte le nom de Tarbas à sa source, il le change plus bas à Bozanti et à Tchaked. A l'est de ce dernier bourg passe le chemin qui conduit de Boulghar-dagh aux villes de Tiana et de Nigdée: ensuite il se dirige vers le nord et traverse la route de Gaban, laquelle conduit de Podande à Iconium par Héraclée. Dans la direction de cette dernière ville, à l'ouest de Tarbas, on rencontre les villages Emirler et Kila-kueuy. Non loin de , s'élèvent les monticules Yelan-dagh (Monts des serpents). Ils s'étendent de l'est à l'ouest, sur une longueur de 8 kilomètres. Le village de Yelan est bâti au pied de ces Monts à une altitude de 1, 100 mètres. A l'extrémité occidentale de ces mêmes monts, sur la gauche de la route, se trouve le célèbre bourg turc, appelé Oulou-kechela, à une demi-lieue plus à l'ouest que le village Porsouk. Les noyers abondent aux environs de ce bourg, qui est la dernière station faisant partie de la province d'Adana, c'est-à-dire de la Cilicie proprement dite près des sources du Tarbas. Une fois ce village dépassé, on arrive sur le territoire d'Héraclée dans la province d'Iconie. Oulou-kechela est à la même distance d'Héraclée que de Tchifté-khan, environ douze mille, espace que l'on peut parcourir en neuf heures, selon Edib. Ce dernier ajoute que dans ce village se trouvaient deux auberges et une mosquée et que le nombre des maisons est assez considérable. L'une de ces auberges portait le nom de Méhémed-pacha. Il semble que ce soit le même logement que décrit le voyageur allemand Niebuhr, il y a environ 130 ans (1766). Il attribue à cette construction une longueur de 250 pieds et autant à ses parties latérales. Il énumère plusieurs chambres, des greniers, une mosquée, des bains et 12 écuries voûtées. Les habitants sont tous Turcomans.

Le voyageur français Paul Luc, passa dans ce village avant Niebuhr, au commencement du XVII e siècle. Il écrit le nom du village Oulou-couchela. Moltké qui visita ces lieux en novembre de 1838, admirait la construction de cette auberge, et la regardait comme la plus vaste et la plus belle de toutes les hôtelleries du gouvernement ottoman. Selon lui, on y peut abriter un escadron de cavalerie. Depuis plusieurs siècles on n'y a fait aucune restauration, mais tout est encore solide et en assez bon état. La grandeur et la solidité de cet édifice montrent que le nombre des marchands qui fréquentaient autrefois ces lieux était très considérable, tandis que, de nos jours, c'est tout au plus si l'on rencontre de temps en temps deux mulets chargés de raisin ou de charbon. Dernièrement encore l'explorateur Davis, admirait la solidité et l'élégance de cet édifice: il l'attribue à un architecte italien, peut-être tombé aux mains des Turcs. Pendant un certain temps, il a été question de faire arriver dans ce lieu un chemin-de-fer.

En 1873, une grande famine désola ces lieux; le nombre des habitants diminua considérablement: tandis qu'avant cette disette on y comptait environ 400 familles, il n'y en a plus que 100 maintenant. On dit que plus de 1, 000 hommes moururent dans le village et dans les environs, et qu'on perdit plus de 300 bêtes à cornes, 300 chevaux, 20, 000 chèvres et brebis.

A l'est de ce bourg sur le bord de la route, on rencontre, au dire d'Edib, un lieu appelé Kiafir-sindy, nom qui signifie «Défaite des infidèles». Il y aura eu autrefois une bataille entre les Chrétiens et les Turcs.

Edib mentionne encore près de ces lieux une forteresse, sur le sommet de la montagne; il l'appelle Ghélick, et affirme que cette place fut conquise par les Turcs durant le règne de Méhémmed II, l'an 1467-8. Les historiens turcs de leur côté disent qu'à cette époque, leurs connationaux s'emparèrent d'une forteresse dans les passages de la Cilicie, et de plusieurs autres encore de différents côtés. Ils ajoutent, qu'ils les enlevèrent aux Arméniens qui vexaient les passants par des douanes et des péages. Il ne faudrait pas croire toutefois que cette forteresse soit celle des Portes de la Cilicie, car Edib distingue cette dernière l'appellant Doulék. Les voyageurs plus récents ne mentionnent pas de forteresse dans ces lieux; mais ils en citent une, un peu plus à l'est et la nomment Ali-hissar-kaléssi. Au nord de cette dernière forteresse, se trouve le village Kalé-kueuy (Village de la Forteresse). Il est bâti au pied de la montagne.