Nous
avons
vu
que
la
chaîne
moyenne
des
montagnes
ciliciennes
s'appelait
Ala-dagh
(signifiant
montagne
élevée
ou
émaillée
de
diverses
fleurs),
pour
quelques-uns
c'est
l'
Allah-dagh,
qui
s'étend,
sans
interruption,
comme
une
muraille
ou
un
boulevard,
avec
les
contreforts
occidentaux
du
Sarus
qui
se
continuent
sur
une
longueur
de
75
kilomètres.
Pour
la
largeur,
ces
montagnes
n'a
que
de
cinq
à
six
kilomètres;
pourtant
au
nord-est
elle
s'élargit
doublement,
tandis
qu'au
sud-ouest
elle
se
rétrécit
et
forme
le
côté
le
plus
étroit.
Quelques-uns
estiment
à
vue
d'œil
que
la
hauteur
de
ces
montagnes
égale
celle
des
Boulghars;
d'autres
la
croient
un
peu
inférieure:
mais
quoiqu'en
disent
et
les
uns
et
les
autres,
le
pic
Abiche-kar
qui
est
à
l'extrémité
nord-est
de
la
chaîne,
est
considéré
comme
le
plus
haut
sommet
de
toutes
les
montagnes
du
Taurus,
hautes
de
11,
000
pieds.
En
1859
le
célèbre
botaniste
des
Monts
Boulghars,
Kotschy,
affirme
que
les
côtes
inférieures
de
l'ouest
des
montagnes
Ala
sont
couvertes
de
cèdres
aux
feuilles
aculéiformes,
de
hêtres
larix
et
de
cèdres
du
Liban;
dans
les
pâturages
sont
dispersés
les
nombreux
troupeaux
des
bergers
des
tribus
turcomanes.
La
plupart
des
montagnes
de
cette
chaîne
qui
a
beaucoup
des
pics
saillants,
ne
sont
dans
aucun
point
au-dessous
de
7,
000
pieds
de
hauteur
[1].
Kotschy,
qui
les
a
parcourues,
se
plaignait
que
l'itinéraire
du
voyage,
qu'il
s'était
tracé,
ne
lui
permît
pas
de
mieux
examiner
la
flore
encore
inconnue
de
ces
lieux.
Il
croyait
aussi
riche
en
nouveautés
le
côté
oriental
du
district
de
Karsand-oghlou,
et
le
territoire
occidental
de
la
mine
Béréketly.
A
l'ouest
de
la
chaîne
s'étendent
des
vallées
longues
et
étroites,
des
collines
vraiment
pittoresques
formant
de
petits
vallons
qui
séparent
la
vallée
de
Korkoun.
Le
côté
oriental
est
plus
vaste;
il
est
séparé
de
la
vallée
du
Zamanti
par
une
série
de
montagnes
basses;
à
leur
pied,
du
côté
de
l'ouest,
coulent
des
cours
d'eau
qui
descendent
des
pentes
orientales
des
hautes
montagnes
Ala-dagh
et
forment
un
gué
dans
le
fleuve
au
sud
du
Zamanti.
Près
d'une
autre
rivière
sont
dispersés
dans
des
vallons
les
vignobles
des
villages
peuplés
par
des
Afchars,
dont
le
principal
est
Karsand-oghlou,
formé
de
trente
à
quarante
familles
et
situé
sur
la
ramification
orientale
des
montagnes.
Plusieurs
habitants
de
cette
tribu
d'Afchars
ou
Turcomans
étaient
féroces
et
armés;
leur
chef
attaqua
Tchihatchef
lors
de
son
passage
(20
juillet
1853);
mais
impressionné
par
ses
firmans
et
par
ses
prières,
il
le
laissa
libre.
La
même
année
aussi
V.
Langlois
voyageait
en
Cilicie;
il
affirme
que
cette
tribu
de
Karsandly
se
compose
de
1300
tentes,
possédant
plus
de
90,
000
brebis,
chèvres
ou
bœufs,
et
350
chameaux.
A
une
heure
de
distance
au
nord
du
village,
près
d'un
affluent
de
cette
rivière,
existe
un
village
grec
appelé
Ghiavour-kueuy,
riche
en
vignobles,
ayant
à
ses
côtés
un
chemin
difficile
à
franchir
et
parfois
périlleux
à
cause
des
chutes
continuelles
des
pierres
qui
se
détachent
des
montagnes
et
encombrent
le
chemin.
Le
séjour
des
Grecs
[2]
indique
la
présence
des
mines
qu'accuse
le
terrain
rougeâtre
et
mélangé
de
minerai,
s'étendant
vers
le
nord,
au
delà
de
la
rivière
Kilerdji
qui
coule
un
peu
plus
loin
que
celle
qui
est
nommée
précédemment,
formant
elle
aussi
un
petit
vallon
étroit.
Les
passages
de
la
petite
vallée
de
Hadjiman
sont
de
même
très
difficiles
à
franchir.
Les
montagnes
sont
boisées
de
hêtres
droits
ou
aussi
de
larix,
parmi
lesquels
croissent
des
pins,
mais
on
ne
voit
pas
de
cèdres:
sur
les
plateaux
poussent
de
grands
genièvrier
(Yuniperus
excelsa).
A
partir
de
ce
point
la
vallée
qui
est
entre
la
chaîne
d'Ala-dagh
et
l'espace
rocailleux
et
d'un
rouge
sombre
du
Zamanti,
commence
à
se
rétrécir.
Sur
la
droite
de
cette
vallée,
un
peu
plus
loin
existe
un
autre
bourg
d'Afchars
éloigné
d'une
heure
et
demie
de
chemin
au
nord
de
Hadjiman.
Ses
pâturages
portent
le
nom
de
Barzama,
ainsi
que
le
village
situé
à
trois
heures
de
ce
lieu,
sur
les
bords
du
cours
d'eau.
En
montant
de
ce
côté,
après
une
heure
et
demie
de
route,
on
rencontre
un
pont
en
pierre
sur
la
rivière,
qui
est
la
plus
au
nord
de
toutes
celles
qui
sont
connues
de
ce
côté
des
montagnes
Ala-dagh,
où
la
chaîne
se
termine
par
la
haute
pointe
d'Abiche;
du
côté
de
l'est
au
loin
il
y
a
le
lac
Bingul-gueul
[3].
Au
nord-est,
sur
une
ramification
de
ces
montagnes,
il
y
a
un
village
appelé
Délik-tache
(Pierre
trouée)
situé
à
près
de
huit
kilomètres
à
l'est
des
mines
de
plomb
d'Esghi-madén,
celles-ci
s'étendent
dans
la
vallée
sur
un
espace
d'une
douzaine
de
kilomètres,
entouré
par
des
sommets
à
pic.
D'après
Tchihatchef
les
mines
des
métaux
argentifères,
qui
se
trouvent
près
de
ce
village
sont
à
une
hauteur
de
2,
500
mètres.
Un
peu
plus
au
loin
vers
le
nord,
se
trouve
l'extrémité
des
montagnes
Ala;
parmi
lesquelles
et
la
chaîne
des
montagnes
d'Antitaurus,
-
qui
est
la
plus
célèbre
et
la
plus
grande
et
qui
s'étend
dans
la
même
direction,
du
sud-ouest
au
nord-ouest,
-
il
y
a
la
montagne
Kermeze
et
d'autres
encore,
dans
une
position
parallèle,
c'est-à-dire
de
l'ouest
à
l'est,
sur
les
frontières
de
Farache
et
de
Hadjine,
ou
les
provinces
de
Cappadoce
et
de
Marache,
qu'elles
séparent
du
territoire
de
la
Cilicie.
Mais
il
est
temps
que
nous
consultions
les
archives
de
nos
pères
(les
historiens
arméniens)
pour
savoir
à
quel
district
ou
province
appartenaient
les
lieux
que
nous
avons
décrits,
depuis
Lambroun
et
Gouglag
jusqu'ici.
[1]
In
der
Reihe
der
kantingen
und
zackigen
Formen
trit
mehmalls
die
Pyramiden
und
Kegelform
in
den
mächtigsten
Spitzen
hervor.
Besonders
schön
ist
der
nördliche
Theil,
welcher
in
regelmässigeren
Formen
sich
zu
einem
imposanten
Gebirge
erhebt.
Dieser
Gebirgzug
dürfte
in
seinen
Vegetationsverhältnissen
von
jenen
des
Bulgar
Dagh
sich
bedeutend
unterscheiden,
etc.
—
Kotschy,
124.
[2]
L'Arménien
Mourad
d'Alep,
qui
a
composé
une
statistique
abrégée
de
la
Cilicie
en
1840,
ou
peu
avant,
désigne
seulement
40
familles
arméniennes
dans
ce
village;
toutefois
ce
dénombrement
semble
avoir
été
fait
avant
la
guerre
égyptienne,
durant
laquelle
les
Grecs
vinrent
pour
exploiter
les
mines.
[3]
Selon
Kotschy;
mais
qui,
probablement,
devrait
être
écrit
Bin-gueul
(Les
mille
Lacs).