Parmi
les
fleuves
de
la
Cilicie,
le
plus
grand,
le
Djahan
ou
Thoan
des
Arméniens,
Ջահան,
le
Djihoun
des
Arabes,
le
Pyramis
des
auteurs
anciens,
parcourt
la
partie
orientale
du
pays
et
forme
peut-être
la
vallée
la
plus
vaste.
Son
cours
n'est
pas
aussi
long
que
celui
du
Sarus;
cependant
il
est
si
tortueux
que,
sous
le
rapport
de
la
longueur,
il
doit
surpasser
ce
dernier;
en
tous
cas
il
est
plus
large
à
son
embouchure
et
on
pourrait
naviguer
dans
toute
sa
partie
inférieure.
Ses
sources
sont
entre
les
monts
Antitaurus
à
l'ouest,
et
les
limites
des
provinces
de
Sébaste
au
nord,
et
de
Mélitène
à
l'est;
ces
régions
sont
les
moins
explorées
de
l'Asie
Mineure.
Comme
ces
lieux
sont
situés
hors
de
la
Cilicie,
nous
laissons
leur
examen;
il
nous
suffit
de
savoir
que
le
fleuve
Djahan
se
forme
de
trois
affluents,
dont
le
moyen
et
le
plus
septentrional
descend
des
montagnes
de
l'Antitaurus
ou
de
Bin-bougha
et
s'appelle
Khourma-sou;
le
second,
appelé
Seugudlu,
est
regardé
comme
le
propre
fleuve;
il
vient
de
l'est
d'Albisdan,
et
un
peu
au
dessous
de
la
ville,
du
côté
du
sud-ouest,
il
reçoit
le
premier;
ainsi
grossi,
il
s'avance
encore
quelque
peu
pour
s'unir
au
troisième,
qui
porte
le
nom
de
Geok-sou,
c'est-à-dire
le
ruisseau
de
Cocussus.
Formé
de
ces
trois
branches,
le
fleuve
tourne
quelque
peu
à
droite
et
à
gauche,
arrive
jusqu'aux
limites
de
Marache,
où
il
reçoit
sur
la
rive
gauche
le
ruisseau
Ak-sou;
puis,
il
tourne
au
nord-ouest
dans
la
Cilicie
de
Plaine
et
reçoit
sur
sa
droite
la
rivière
de
Sis
et
d'autres
petites.
Vers
la
fin
de
son
cours
il
revient
vers
l'est
et
aboutit
au
Golfe
d'Ayas,
un
peu
au
sud
de
cette
ville;
pourtant
dans
les
temps
anciens
s'avançant
à
l'ouest
il
se
jetait
dans
la
mer
tout
près
de
l'embouchure
du
Sarus;
et
même
il
se
mêlait
avec
ce
dernier,
comme
nous
l'avons
mentionné
dans
la
partie
physiographique.
Quoiqu'une
bonne
partie
de
la
vallée
du
Djahan
soit
hors
de
la
Cilicie,
nos
rois
se
sont
pourtant
emparés
de
quelques
districts
montueux
entre
le
Sarus
et
le
Djahan,
nous
donnerons
donc
sur
leur
compte
les
quelques
renseignements
que
nous
possédons.
Ces
lieux,
comme
les
environs
des
sources
du
fleuve,
n'ont
pas
été
explorés;
ils
s'étendent
au
nord
de
Sis,
à
l'est
de
Hadjine,
au
sud
de
Cocusson,
à
l'ouest
ou
à
la
droite
du
fleuve
et
d'Albisdan
et
de
Marache.
Les
districts
arméniens
sont,
en
nous
dirigeant
du
sud
au
nord:
Gaban,
fernouz
et
oulni
ou
zeithoun.
Ce
dernier
n'est
connu
sous
aucun
nom
durant
le
règne
de
nos
rois
de
Sissouan;
probablement
parce
qu'il
se
trouvait
dans
le
territoire
des
seigneurs
de
Marache;
mais
comme
près
de
lui
sont
situées
les
places
de
Fernouz
et
d'Arékine,
et
que
ces
places
sont
mentionnées
par
nos
historiens,
il
faut
supposer
que
tous
les
trois
appartenaient
aux
Arméniens;
d'autant
plus
que
selon
les
vues
de
nos
nationaux
contemporains,
il
paraîtrait
hors
de
propos
de
les
séparer
de
la
Cilicie.
Quoiqu'il
en
soit,
nous
ne
connaissons
ces
lieux
que
fort
médiocrement,
aucun
explorateur
ne
les
ayant
visités
en
détail,
bien
qu'en
général,
depuis
la
soumission
des
montagnards
Kozans,
l'accès
en
soit
devenu
facile.
De
ce
que
nous
venons
de
dire
on
pourrait
concevoir
que
si
même
cette
région
supérieure
des
hautes
vallées
de
Djahan
faisait
partie
du
domaine
de
nos
rois,
je
ne
sais
pourtant
sous
quel
nom
était-elle
désignée
alors
ni
la
province
à
laquelle
elle
appartenait;
ce
qui
me
paraît
le
plus
probable
c'est
qu'elle
était
comprise
dans
la
province
de
Gaban,
et
peut-être
en
partie
dans
celles
de
Coc
ou
Cocussus,
d'Albisdan
et
de
Marache,
qui
sont
hors
de
la
Cilicie,
sans
aucun
doute.
Comme
il
m'est
impossible
de
vérifier
ce
dernier
point,
je
crois
mieux
réunir
tous
ces
lieux
sous
le
nom
de:
la
province
de
Gaban,
qui
formait
déjà
un
évêché.
A
présent
la
statistique
ottomane
mentionne
séparément
les
districts
de
Fornos
ou
Fernouz,
et
de
Zeithoun,
et
d'autres
lieux
voisins
qui
me
sont
entièrement
inconnus
[1].
Dans
la
statistique
patriarcale,
datant
d'une
vingtaine
d'années,
au
nom
de
Zeithoun
sont
ajoutés
ceux
des
localités
qui
appartenaient
à
Albisdan
et
à
d'autres;
en
voici
la
série:
VILLAGES
Habitants
Heure
de
distance
de
Zei
thoun
Arméniens
Maho-métans
Zeithoun
17600
240
Béchén
40
480
3
Kétmén
164
4
Sari-guzél,
ou
Kurédjig
60
560
5
Kabak-tépé
480
8
Kandil
160
10
Tchifdlik
280
9
Kurtul
ou
Kurtéli. .
400
8
Alichar
40
990
10
Karamanly
400
9
Baïtémour
24
800
11
Karatoute
16
790
11
Eridjék
ou
Essén-déré
400
7
Tombak
360
11
Malatia
280
9
Soïssali
320
10
Thanour
240
5
Hadji-déré
320
160
4
Deunghel
160
6
Tchoukour-hissar
400
12
Fernouz
2400
6
Mekhal
ou
Avakal
2800
3
Alabache
ou
Arékine
3200
40
5
F
éng
ou
Khébi
144
3
Alabozan
ou
Andréassank
56
4
Deuniklèr
ou
Donighenk
240
3
Mourtadlar
ou
Ghaledjénk
280
2
1
/
2
Yézidler
ou
Avakénk
160
2
Egléndjénk
ou
Tékyé-mahalléssi
320
1
/
2
27460
8344
[1]
Cette
statistique
doit
avoir
été
dressée
dans
les
années
1878-80.