Sisouan ou lArméno-Cilicie

Հեղինակ

Բաժին

Թեմա

  Près du lieu le ruisseau se jette dans le Djahan, commence un sentier étroit se dirigeant vers la cime de la montagne Hadji-bel, au pied de laquelle est situé le village et la forteresse de Deunghel, le Dounkalé ou Douncalot de Davis. L'étroit passage de Hadji-bel est très escarpé et rocailleux, et le grand nombre de pointes de rochers, de cailloux anguleux qui recouvrent le sol et forment comme des écueils, rendent difficile la marche, tant pour monter que pour descendre; du chemin qui est à l'ouest on descend dans une vallée boisée arrosée par un ruisseau qui se forme dans le défilé. Le paysage des alentours est d'une beauté magnifique et grandiose; pourtant ces localités sont privées d'habitants, ce qui obligea le voyageur de passer la nuit sous la voûte d'une petite grotte, au milieu du bois (4 mai 1875), près du ruisseau Sari-toprak-sou (eau de terre jaune).

A l'est, ce ruisseau forme un angle avec le Djahan, les mémoires indiquent l'emplacement d'un Anabad (ermitage); il est probable que les recherches y découvriront l'un des couvents de solitaires arméniens, et peut-être, l'un des plus remarquables. Le passage qui conduit de ce ruisseau à l'ouest est très raboteux et irrégulier: il aboutit à un terrain argilleux et flasque, sur lequel il est non moins difficile de marcher. On trouve sur ces rochers des coquilles pétrifiées et des pierres brûlées de diverses couleurs, grosses comme une tête. Plus en avant s'élèvent des chaînons de monticules rocheux, fendus et extrèmement crevassés; tout couverts de chênes et d'autres arbres, comme aussi le terrain plat l'est de buissons et de pâturages, mais privé de tout arbre fruitier et de légumes; il suffirait pourtant d'un peu de culture pour les y faire prospérer.

A dix kilomètres d'Anabad à l'ouest, sur la pente d'une colline rocheuse et au bord d'un petit ruisseau, il y a un village arménien que le voyageur anglais appelle Sourandji-Oushara? Les femmes de ce village qui fournirent au voyageur du lait et du pain, lui parurent courageuses, fortes et bien formées. Malgré leur pauvreté elles portaient beaucoup de parures, de grands bracelets d'argent, des coiffures ornées de monnaies d'or, des boucles d'oreilles et des ceintures brillantes, de cuir rouge ou jaune ou vert, garnies de gros boutons d'argent avec une grosse agrafe au milieu [1] .

Un peu plus loin un ruisseau, Andrén-sou, se jette dans le Djahan, et presqu'au bout de la plaine on voit les ruines d'une petite église et d'un château: peut-être c'est le même que l'ancien Antroun, que nous avons cherché dans la région de Hadjine.

Plus loin encore, à quelques kilomètres de distance à l'ouest, un ruisseau plus grand, appelé Kaïche, se jette dans le grand fleuve, laissant à sa gauche, à l'est, le village Adjemli; on dit que les alentours sont infestés par les serpents. Le voyageur anglais passa la nuit (5-6 mai 1875) dans ce village, chez une famille arménienne, composée de trois frères mariés. Il décrit la maison, construite en pierre, vaste et élégante, mais sa façade étant tournée vers le sud, pendant l'été le séjour n'y était pas agréable; des fenêtres on avait une vue magnifique sur les Montagnes Noires et sur celles plus proches, les montagnes Durbun, (télescope), hauts de 10, 000 pieds, et dominant le fleuve Djahan à gauche. Sur le mur de la maison, Davis remarqua une pierre avec une inscription grecque; on l'avait transportée du village voisin, situé à l'ouest. L'inscription indiquait les noms des bienfaiteurs de l'église de Saint Jean, érigée la 15 e année du règne de l'empereur Maurice, l'an 596, sous l'épiscopat de Pierre; le diocèse reste inconnu.

Au sud du village Adjemli, près de l'union du Kaïche au Djahan, on voit le village Takhtaly, à l'ouest celui de Bahadourlou, habité par des Turcomans. Les environs de tous ces lieux sont couverts de buissons, mais en avançant vers l'ouest, on voit les gros arbres des forêts, et au milieu d'eux, sur le dos d'une montagne, les ruines considérables d'une grande forteresse, appelée de nos jours Koum-kale, (Fort de sable).

A une demi-heure de distance, au nord d'Adjemli, on a jeté sur le ruisseau Kaïche un pont à quatre arches, deux grandes et deux petites. Un peu plus à l'ouest, un ruisseau clair entre dans le Djahan au milieu d'une allée de grands chênes, de bosquets d'arbres fruitiers et de buissons divers. Cette région est pauvre en oiseaux, en insectes et en fleurs, à cause du manque d'eau.

A une certaine distance du pont dont nous venons de parler, à droite du fleuve, Davis indique sur sa carte Newpet, Norpert; mais il ne le mentionne pas dans sa topographie, car il n'y pénétra pas. Je ne saurais affirmer si le Norpert de ce voyageur est le même que le village Norpert, qu'un écrivain arménien place dans le district de Sis, et un autre encore dans celui de Hadjine, dans lequel district nous l'avons placé nous aussi (p. 177). Comme le même auteur cite aussi le village arménien Adjemoghlou près de ce lieu, il s'en suivrait que les deux Norpert ne sont qu'une seule et même chose.


[1] The women of the hamlet gathered round us, and brought some milk and a little native bread. They were tall and good-looking, somewhat masculine in manner, and, in spite of their poverty, wore many ornaments, large silver armlets, gold coins hanging at their temples, and belts of bright red or yellow or green leather, studded with large knobbs of silver, and with a great silver clasp in front. The hair was plaited in a number of tails, secured at the end vith silk, with small silver coins attached. Davis, 113-4.