Le
siége
de
Sis
fut,
durant
150
ans,
le
siège
général
et
légitime
du
patriarche
de
tous
les
Arméniens
(1292-1441),
et
dix-huit
patriarches
s'y
succédèrent.
Durant
leur
patriarcat
jusqu'à
la
moitié
du
XIV
e
siècle,
il
y
eut
des
relations
et
correspondances
fréquentes,
des
accords
et
des
désaccords
avec
le
siège
suprême
de
Rome,
des
doutes
et
des
questions
relativement
à
la
foi
et
aux
rits.
Quelques
docteurs
arméniens
de
l'orient,
poussés
par
diverses
motifs
résolurent
de
supprimer
ces
relations,
pensant
ainsi
faciliter
l'administration
spirituelle
de
la
nation,
qui
se
trouvait
en
grande
partie
dans
l'Arménie
proprement
dite;
ils
érigèrent
en
siège
suprême
le
couvent
d'Etchmiadzine:
ainsi
le
pouvoir
spirituel
fut
partagé
en
deux.
Depuis
cette
époque,
pendant
quatre
siècles
et
demi,
45
patriarches
se
sont
succédés
à
Sis
sans
interruption,
en
commençant
de
Grégoire
Moussabeg,
durant
le
patriarcat
duquel
eut
lieu
la
séparation,
jusqu'à
nos
jours;
en
voici
la
liste:
1866.
Cyriaque
III
ou
Nicol,
le
dernier
des
Atchbah
[7].
1871.
Meguerditch,
Kéfsizian,
de
Marache
+
1895.
1895.
Grégoire
Aléatien.
Comme
nous
avons
cité
plusieurs
fois
la
famille
des
Atchbah,
il
est
bon
de
rappeler
ici
que
le
catholicos
Ephrem
en
écrivant
l'histoire
des
patriarches
des
Arméniens,
a
eu
soin
de
donner
des
détails
particuliers
sur
ses
ancêtres;
mais
il
se
trompe
lorsqu'il
affirme
que
le
chef
de
sa
famille
était
l'évêque
Jean,
frère
de
Héthoum
II
et
fils
de
Léon
II:
ces
derniers
n'eurent
ni
fils,
ni
frère
de
ce
nom;
il
ne
peut
pas
non
plus
être
question
à
l'égard
de
l'évêque
Jean,
frère
de
Héthoum
I
er;
car
celui-là
ne
s'était
pas
marié;
et
d'ailleurs
Ephrem
aussi
le
déclare.
Il
se
trompe
encore
lorsqu'il
dit
que
300
ans
s'écoulèrent
de
Jean,
chef
de
la
famille
des
Atchbah,
jusqu'à
Minas
(+1613),
arrière
petit-fils
de
ce
même
Jean.
Celui-ci
a
dû
vivre
non
pas
au
commencement
du
XIV
e
siècle
mais
au
XVI
e,
ou
du
moins
vers
la
moitié
du
XV
e.
Nous
donnons
à
la
page
suivante
l'arbre
généalogique
de
cette
famille,
jusqu'à
la
dixième
génération:
les
derniers
descendants
de
cette
famille
me
sont
inconnus.
(p.
252-
Arbre
généalogique
de
la
famille
Atchbah)
Jean
évêque,
premier
Atchbah
Dom
Eléazar,
prêtre
Jean
II
évêque
Eléazar
II
Minas
Isaac
Dom
Jacques
Eléazar
III
Soukias+
à
99
ans
Arisdaguès
Houssig
+
à
89
ans
Vertanès
Vahan
Lucas
Cathol.
+
1737
Mikaël
Cathol.
Gabriel
Cathol.
+
1770
Marcos
Jean
Lucas
Mathieu
Ezéchiel
Grégoire
le
scribe
Ephrem
I
er
Catholicos
+
1784
Emanuel
I
er
Alexandre
Gabriel
Mikaël
Emanuel
(le
deuxième)
Houssig
Quelque
erreur
doit
s'être
glissée
dans
cet
arbre,
car
je
trouve
ce
mémoire
autographe
de
l'an
1741:
«Moi
serviteur
de
Dieu
et
de
tous
ses
Saints,
natif
de
Sis,
fils
des
Atchbah,
moi
Docteur
Eléazar,
et
mon
père
Der
Meguerditch,
nous
vînmes
dans
la
grande
ville
de
Césarée,
dans
l'église
de
la
Sainte
Vierge.
Ce
fut
l'an
1190,
(1741),
le
15
du
mois
de
septembre,
le
jour
de
la
Sainte
Croix.
Amen».
Peut-être
cet
Eléazar
fut-il
effacé
de
l'arbre
généalogique;
car
pendant
longtemps
il
fut
cause
de
grands
troubles
et
même
de
la
mort
du
Catholicos
Mikaël.
Durant
le
règne
des
rois
Arméniens,
lorsque
le
siège
patriarcal
fut
établi
à
Sis,
la
ville
avait
déjà
un
évêque
ou
archevêque.
Celui-ci
fonctionnait
comme
grand
aumônier
de
la
cour,
et
parfois
il
remplissait
la
charge
de
secrétaire
du
royaume.
Les
évêques
de
Sis
que
je
connais
sont
les
suivants:
1193-8.
Jean
(devenu
plus
tard
Catholicos).
1261.
Thoros,
archevêque,
secrétaire
royal.
1267.
Jacques.
1301-
Jean.
1307-14.
Constantin.
1320.
Constantin
de
Lambroun
(plus
tard
Catholicos).
1342.
Basile.
1372.
Jean,
archevêque.
Sis
étant
le
siège
du
patriarche
des
Arméniens,
c'est
là
que
devaient
avoir
lieu
les
conciles;
en
effet,
sans
parler
des
assemblées
diocésaines,
c'est
là
qu'eurent
lieu
les
grands
conciles
de
la
nation,
auxquels
assistèrent
plusieurs
fois,
avec
les
docteurs
et
les
supérieurs
des
couvents,
les
rois
et
les
princes;
comme
cela
eut
lieu
en
1290
pour
la
destitution
du
catholicos
Constantin;
en
1291
pour
l'élection
de
Grégoire
d'Anazarbe;
et
pour
d'autres
questions
religieuses,
dans
les
années
1307,
1332,
1342-3,
1363.
Non
seulement
les
Arméniens
avaient
leur
siège
suprême
dans
la
capitale
de
Sis,
mais
les
étrangers,
qui
étaient
nombreux
en
Cilicie,
y
avaient
aussi
leurs
évêchés
et
leurs
églises.
Nous
avons
cité
le
témoignage
de
Willebrand,
qui
mentionne
dans
cette
ville
un
siège
patriarcal
grec,
tandis
qu'il
aurait
dû
dire
un
simple
archevêché.
Les
Latins
de
même
avaient
des
évêques,
non
seulement
à
Sis,
mais
encore
dans
d'autres
villes.
Léon
I
er
fut
obligé
de
les
expulser
lors
d'un
différend
qu'il
eut
avec
eux
pour
le
château
de
Gastime
et
la
question
d'Antioche;
mais
ils
y
revinrent
quelque
temps
après.
Au
commencement
du
XIII
e
siècle
Léon
accorda
aux
Génois
et
aux
Vénitiens
de
construire
des
églises
dans
la
ville
de
Sis,
et
dans
quelques
autres
encore.
Les
Syriens
aussi
avaient
leur
siège
patriarcal,
qui
fut
fondé
par
Ignace,
ami
de
Héthoum
I
er;
ce
même
Ignace
bâtit
le
patriarcat
en
1244,
et
Issa,
le
célèbre
médecin
d'Edesse,
éleva
une
église
dédiée
à
Barsame.
Les
Syriens
avaient
encore
une
autre
église
sous
le
vocable
de
la
Sainte
Vierge;
toutes
les
deux
ne
subirent
aucun
dommage
durant
la
dévastation
de
Sis,
l'an
1266.
Ajoutons
à
ces
deux
églises,
un
couvent,
appelé
Guiechat
ou
Gujechat,
dans
la
traduction
latine
des
œuvres
d'Aboulfaradj.
Un
moine
qui
connaissait
l'arabe,
délivra
ce
lieu
par
ses
prières.
Un
autre
couvent
Paxemati
ou
Parxemati,
appartenant
aussi
aux
Syriens,
fut
brûlé
et
restauré
de
nouveau;
l'an
1275,
25
moines
y
demeuraient
quand
les
Egyptiens
le
détruisirent
ainsi
que
les
précédents.
Le
patriarche
des
Syriens
avait
aussi
un
petit
monastère
dans
un
faubourg
de
la
ville.
Les
Turcs
ne
purent
bâtir
que
dans
ces
derniers
temps
une
mosquée
à
Sis.
Au
commencement
du
XIV
e
siècle
Bilargou,
général
des
Tartares,
demanda,
dit-on,
la
permission
d'en
construire
une,
mais
Héthoum
II
n'y
consentit
pas,
et
ce
refus,
à
ce
que
l'on
dit,
fut
la
cause
de
l'inimitié
du
Tartare,
qui
tua
Héthoum,
et
son
neveu,
le
jeune
roi
Léon
III,
par
trahison.
Si
les
étrangers
élevaient
des
temples
et
érigeaient
des
évêchés
dans
Sis,
comment
les
Arméniens
si
pieux,
nombreux
et
riches,
n'en
auraient-ils
pas
construits?
mais
malgré
cela
le
nom
de
plusieurs
d'entre
elles
nous
est
inconnu,
et
même
nous
n'en
trouvons
aucune
trace.
Nous
sommes
donc
obligés
de
rapporter
tout
simplement
ce
que
nous
trouvons
indiqué
dans
les
mémoires
des
manuscrits.
Avant
que
Léon
eût
commencé
ses
constructions,
on
y
comptait
très
peu
d'églises,
très
peu
de
sanctuaires
et
sans
aucun
mérite
artistique.
C'est
ce
que
nous
fait
comprendre
Saint
Nersès
de
Lambroun,
qui
se
plaint,
de
cette
pénurie:
«D'Anazarbe
et
de
Sis....
que
devrons-nous
dire?
écrit-il.
Elles
sont
sous
la
domination
des
Arméniens,
avec
plusieurs
contrées,
et
cependant
les
voilà
sans
direction
religieuse,
et
elles
n'ont
pas
le
Christ
pour
pasteur;
elles
sont
sans
églises,
et
privées
de
toute
splendeur;
car
les
évêques
demeurent
dans
les
couvents»,
etc.
Il
écrivait
cela
dix
ans
avant
l'avènement
de
Léon.
Après
cet
avènement
on
trouvait
à
Sis
les
églises
suivantes:
1.
Une
église
sous
le
vocable
d'Etchmiadzine,
(peut-être
la
cathédrale
construite
par
Léon),
ou
église
de
la
Sainte-Vierge,
dans
laquelle
fut
inhumé
le
corps
de
ce
roi.
2.
La
grande
église
dédiée
à
Sainte
Marine,
où
fut
copié
un
évangile,
en
1222.
3.
Sainte
Sophie,
qui
avait
le
premier
rang
comme
église
royale
et
métropolitaine.
Suivant
l'exemple
de
Justinien,
les
princes
régnants
de
cette
époque,
dédiaient
au
nom
de
la
divine
Sagesse,
le
plus
beau
temple
de
leur
cour.
C'est
ainsi
que
Héthoum,
digne
successeur
de
Léon
le
Grand,
poussé
par
sa
piété,
fit
construire
à
grands
soins,
près
de
son
palais,
cette
magnifique
église
à
plafond
plat,
comme
le
dit
dans
une
Chronique
son
neveu
également
appelé
Héthoum.
A
cause
de
son
clocher,
selon
notre
Père
Indjidji,
«cette
église
est
appelée
par
les
Turcs
Tchangly-kilissé.
La
forme
de
l'église
est
longue,
la
voûte
repose
sur
4
colonnes;
le
toit
est
ruiné,
mais
les
murs,
les
autels
et
toutes
les
autres
parties
de
l'édifice,
sont
formées
par
d'énormes
pierres
de
taille,
soudées
les
unes
aux
autres
avec
du
plomb,
comme
on
le
voit
aussi
dans
les
anciennes
constructions
de
Jérusalem.
Le
maître-autel
est
surmonté
d'une
coupole,
et
des
deux
côtés
de
ce
dernier,
il
y
a
deux
autres
autels
de
même
construction,
au
dessus
desquels
se
trouvent
les
gynécées,
dans
chacun
desquels
il
y
a
deux
autres
autels.
Au
dessus
de
ces
autels,
et
tout
autour
sur
les
murs,
sont
sculptés
en
grandes
lettres
les
noms
des
rois
Héthoum,
Léon
et
d'autres.
On
peut
monter
de
l'église
au
clocher,
qui
est
haut
et
carré,
et
à
toit
plat,
ayant
deux
fenêtres
de
chaque
côté;
il
est
encore
parfaitement
bien
conservé,
mais
n'a
plus
de
cloches.
A
l'église
est
jointe
une
chapelle
».
Sainte
Sophie
était
l'un
des
plus
magnifiques
temples
des
Arméniens;
c'est
là
que
furent
célébrées
avec
de
grandes
solennités,
les
premières
et
les
dernières
fêtes
nationales,
en
présence
des
deux
chefs
suprêmes,
du
roi
et
du
catholicos.
Plusieurs
fois
les
étrangers
mêmes
assistaient
à
ces
solennités;
nos
mémoires
rapportent
entre
autres
qu'une
fois
Constantin,
le
père
du
roi,
y
conduisit,
avec
son
fils
Héthoum,
le
patriarche
d'Antioche,
qui
célébra
la
sainte
messe
avec
le
catholicos
et
se
communia
avec
Constantin.
Les
Egyptiens,
en
1266,
incendièrent
avec
la
ville
de
Sis,
aussi
cette
magnifique
église
de
Sainte-Sophie,
comme
le
mentionnent
distinctement
les
historiens
contemporains.
Le
patriarche
Guiragos
restaura
aussi
ce
temple,
en
1824.
L'arcade
du
sanctuaire
est
ornée
de
porcelaines;
le
support
du
crucifix
est
en
marbre
avec
des
bas-reliefs
de
style
italien,
mais
sans
élégance,
comme
aussi
les
chapelles
supérieures;
devant
l'autel
sont
dressés
deux
chandeliers,
montés
sur
des
lions
de
bronze.
Le
siège
royal
en
marbre,
est
aussi
remarquable:
il
est
orné
de
sculptures
qui
représentent
des
lions
et
des
aigles.
Dans
la
partie
du
nord-ouest
se
trouvent
les
tombeaux
des
catholicos.
4.
L'église
de
Saint-Serge,
l'une
des
plus
anciennes
de
Sis,
est
petite
et
obscure:
il
ne
reste
de
l'édifice
ancien
que
la
voûte
du
chœur,
tout
le
reste
a
été
restauré
en
bois
dans
ces
derniers
temps.
5.
Sainte-Ripsimé;
est
mentionnée
dans
le
mémoire
écrit
sur
un
reliquaire
en
argent,
en
1269:
...
(De
Sis,
capitale
de
toutes
les
villes,
Sous
le
patronage
de
la
très-sainte
Ripsimé,
l'admirable!)
6.
Saint-Jacques,
où
l'an
1274
le
prêtre
Grrégoire
fit
écrire
des
hymnaires
ou
graduels
à
Garabied
le
scribe,
fils
du
chevalier
Thoros.
7.
L'église
du
Saint-Esprit,
«qui
fut
restaurée
en
cette
année
(1280),
avec
de
belles
pierres
taillées
par
des
artistes,
sous
la
direction
d'Etienne
de
Vahga,
et
aux
frais
et
ordre
du
docteur
Sosthenès;
celui-ci
était
un
personnage
versé
dans
l'interprétation
de
l'Ecriture-Sainte,
de
l'Ancien
et
du
Nouveau
testament,
et
il
excellait
dans
les
matières
philosophiques;
durant
le
règne
même
de
Léon,
et
sous
le
patriarcat
de
Jacques,
personne
ne
le
surpassa
sur
ce
point,
hormis
le
grand
docteur
Vahram».
8.
L'église
de
la
Sainte-Croix,
où
furent
écrits
plusieurs
livres
au
XIII
e
et
au
XIV
e
siècles;
ce
qui
fait
supposer
qu'elle
était
une
des
principales
églises
de
la
ville;
les
personnages
dont
on
y
fait
mention,
sont
l'archidiacre
Pierre,
l
'
an
1319,
le
prêtre
Constantin,
fils
de
Pierre
et
de
Tacouhie,
et
père
de
la
Dame
des
Dames,
qui
mourut
en
1323.
9.
L'Eglise
de
Saint-Simon,
où
le
prêtre
Diradour
a
écrit
des
graduels,
en
1280.
10.
L'église
de
la
Sainte-Vierge,
dont
le
chœur
seulement
est
ancien,
tout
le
reste
a
été
restauré
dernièrement;
sur
une
colonne
noire
on
voit
des
croix
sculptées
et
on
y
lit
le
nom
de
Saint
Constantin.
11.
Saint-Nicolas,
qu'on
trouve
mentionné
en
1374,
avec
les
églises
de
la
Sainte-Croix,
du
Couvent
du
Vallon
et
celle
de
Vahga.
12.
Saint-Etienne,
qui
est
surnommé
l'église
du
Connétable,
selon
l'écrivain
d'un
manuscrit
du
rituel
de
l'an
1345:
deux
siècles
après,
l'an
1560,
un
certain
Vahram
fils
du
prêtre
Léon,
y
écrivait
l'hymnaire
intitulé
«Les
Trésors».
13.
Saint-Mercure,
maintenant
en
ruines,
près
des
murailles
de
la
ville.
14.
Saints-Pierre
et
Paul,
tout
en
ruines;
je
ne
l'ai
pas
trouvée
citée
dans
les
manuscrits.
15.
Saint-Athénogène,
je
crois
que
c'est
la
même
que
la
Sancta-Etennacine,
mentionnée
dans
la
relation
latine
du
concile
de
Sis
de
1342;
le
curé
de
l'église
à
cette
époque
s'appelait
Jean.
Outre
ces
églises
qui
se
trouvaient
dans
la
ville
même,
on
mentionne
encore
le
Couvent
de
Maître
Paul,
au
sud
de
Sis;
c'est
là
que
l'on
conservait
la
Sainte
Croix
de
Vanig
ou
Vango,
et
le
dextre
de
saint
Grégoire
l'Illuminateur.
16.
L'église
de
Sainte-Anne,
mère
de
la
Sainte
Vierge,
construite
en
1422,
avec
le
couvent,
par
le
catholicos
Paul
[8],
selon
le
mémoire
d'un
écrivain
contemporain.
17.
Une
petite
église
construite
par
la
reine
Zabel,
est
l'une
des
plus
anciennes
et
antérieure
à
celle
de
Sainte
Marine;
à
l'intérieure
de
la
coupole
il
y
avait
une
inscription:
l'église
a
été
détruite
depuis
par
un
tremblement
de
terre;
le
lieu
est
désigné
sous
le
nom
d'
église
de
la
reine.
18.
L'église
de
la
Sainte-Vierge-des-Trois
autels,
(peut-être
c'est
la
même
que
celle
du
N.
°
10),
le
temple
préféré
de
Garabied,
chambellan
du
roi
Ochine
et
de
son
fils
Léon
IV:
où
souvent
il
allait
prier;
il
y
fit
placer
l'évangile
relié
en
or,
qu'il
avait
fait
écrire
et
relier
en
Italie,
à
Pérouge
(1314);
il
y
avait
ajouté
d'autres
présents
encore,
dont
il
ne
restait
que
l'évangile
et
une
croix,
pendant
que
celui
qui
nous
a
transmis
ces
informations,
désservait
l'église.
19.
L'Eglise
du
Saint-Illuminateur,
parmi
les
trésors
de
laquelle
se
conservait
la
croix
du
catholicos
Jacques
II:
c'était
un
don
que
la
reine
Mariune,
mère
de
Constantin
II,
avait
fait
au
catholicos
Constantin
VI.
20.
Saint-Basile,
bâtie
par
Léon
le
Grand,
elle
avait
été
ruinée
comme
toutes
les
autres,
vers
la
moitié
du
XVII
e
siècle.
21.
Saint-David,
où
l'on
cite
un
évangile,
l'an
1291,
qu'un
certain
Mikaël
fit
écrire
«pour
l'usage
de
son
fils
Garabied,
prêtre
vertueux,
saint
et
dévot».
22.
Saint-Jean:
c'était
une
église
ou
une
chapelle,
où
se
conservaient
les
quatre
dextres,
à
la
fin
du
XVI
e
siècle.
23.
Une
église
dite
cathédrale,
construite
par
Basile,
fils
de
Constantin
le
Bailli,
qui,
dit-on,
était
très
charitable
et
avait
offert
à
l'église
grand
nombre
de
fournitures,
des
évangiles,
des
habits
et
d'autres
objets.
Le
nonce
Léonard
de
Sidon
qui
en
1587
visita
Sis,
y
trouva
sur
pied
douze
églises
et
chapelles,
outre
les
deux
principales,
celle
du
Saint-Sauveur
et
celle
de
Sainte-Sophie.
Sans
doute
celle
du
Saint-Sauveur
est
celle
que
nous
avons
marquée
sous
le
N.
1
(Etchmiadzine).
Léonard
trouva
ces
deux
dernières
églises
grandes
et
hautes,
et
bâties
comme
des
forteresses.
On
aurait
pu
les
restaurer,
dit-il,
facilement,
mais
les
Arméniens
ne
le
faisaient
pas
par
peur
des
Turcs.
Il
mentionne
aussi
les
ruines
des
palais
du
roi
et
de
la
reine,
et
donne
en
outre
des
renseignements
sur
l'étendue
de
la
juridiction
du
catholicos
de
Sis;
elle
s'étendait
sur
24
diocèses
archiépiscopaux
et
épiscopaux,
20
couvents,
100
moines,
300
prêtres,
et
grand
nombre
de
diacres
et
de
clercs.
Le
Catholicos
possédait
quantité
de
fournitures
ecclésiastiques,
grand
nombre
d'évangiles
et
d'autres
livres
saints,
mais
peu
de
Bibles.
Tout
était
soigneusement
gardé
par
des
prêtres
choisis
par
le
peuple.
Le
catholicos
était
élu
par
12
évêques
des
diocèses
avoisinants
du
siège
patriarcal.
Parfois
c'étaient
les
chefs
du
peuple
qui
proposaient
à
la
cour
la
personne
qui
leur
semblait
la
plus
apte
à
remplir
ce
poste,
après
quoi
on
prenait
le
consentement
des
évêques;
quelquefois
encore
le
catholicos
lui-même,
par
cause
de
son
âge
avancé,
désignait
personnellement
son
successeur;
comme
le
fit
alors
le
catholicos
Khatchadour
en
choisissant
Azarie
pour
son
successeur.
Il
l'établit
d'abord
supérieur
de
l'église
de
Sainte-Sophie.
Sous
la
juridiction
du
catholicos
de
Sis
se
trouvait
encore,
dit-il,
l'archevêque
de
Jérusalem.
Je
ne
sais
pas
s'il
y
avait
aux
alentours
de
Sis
d'autres
couvents
et
d'autres
lieux
de
piété
et
de
bienfaisance;
toutefois
il
y
a
de
grande
probabilité
en
faveur
de
cette
hypothèse;
nous
en
avons
même
la
confirmation
sur
une
plaque
de
marbre
qui
fut
découverte
dans
le
champ
d'un
Turc,
du
côté
de
la
muraille
orientale
du
patriarcat;
le
Turc
brisa
la
pierre
par
fanatisme,
toutefois
l'inscription
restera
comme
un
mémoire
vénéré
de
la
munificence
de
la
reine
Zabel,
fille
de
Léon.
Le
chroniqueur
de
la
Cilicie
dit:
«La
reine
Zabel
éleva
à
Sis,
un
hôpital
ayant
au
milieu
une
piscine,
dont
la
porte
de
l'ouest
regarde
la
forteresse
de
Sis.
On
l'appelle
à
présent
Marasdan,
elle
est
tout
en
ruines;
l'eau
ne
jaillit
plus,
mais
sa
place
est
évidente.
Ce
lieu
est
plein
de
tombeaux
et
encore
maintenant
on
y
enterre;
dans
son
enceinte
ne
manquent
pas
les
pauvres,
les
indigents
ni
les
zingares,
aussi
bien
que
les
caravanes,
qui
en
passant,
y
font
halte.
Sur
la
porte
on
a
trouvé
cette
inscription:
La
construction
de
cet
hôpital
fut
terminée
par
ordre
de
la
pieuse
reine
Zabel,
à
sa
grande
gloire,
dans
l'ère
des
Arméniens
690
(1241).
Un
certain
Jacques,
gardien
de
l'église
du
Saint-Illuminateur,
vers
l'an
1632,
rapporte
exactement
la
même
inscription;
il
l'avait
copiée,
au
moyen
d'une
échelle,
et
appelle
ce
lieu
Marasdan,
ce
qui
signifie,
je
crois,
observatoire,
du
mot
arabe
marsad
et
mérassed.
Si
la
pioche
a
découvert
par
hasard,
après
six
cents
ans,
le
souvenir
d'une
telle
entreprise,
combien
de
témoignages
glorieux
des
œuvres
de
nos
rois
et
de
nos
reines
ne
restent
cachés
sous
la
terre
foulée
par
un
peuple
croupi
dans
l'ignorance
!
Durant
tant
de
siècles
les
fils
ont
succédé
à
leurs
pères,
les
élèves
à
leurs
maîtres,
sans
songer
à
transmettre
à
leurs
descendants
les
inscriptions
de
tant
de
temples
et
d'édifices
bâtis
par
leurs
ancêtres;
ils
ont
poussé
l'insouciance
à
un
tel
degré
que
nous
sommes
obligés
de
recourir
aux
copies
mal
faites
et
insuffisantes
d'étrangers,
qui
ne
connaissent
pas
à
fond
notre
langue,
et
de
les
passer
dans
notre
topographie.
Les
débris
de
cette
pierre
cassée
confirment
le
témoignage
des
chroniqueurs
sur
la
générosité
de
Zabel
et
sa
charité
envers
les
malades
et
les
pauvres.
Sa
fille
Fimi,
princesse
de
Sidon,
ne
lui
fut
pas
inférieure
sous
ce
rapport.
Après
la
vente
de
ce
dernier
territoire
(Sidon),
elle
retourna
chez
son
père
et
ses
frères,
et
consolait
sa
tristesse
en
consolant
les
autres;
selon
un
chroniqueur
contemporain:
«elle
était
compatissante
envers
tous,
surtout
envers
ceux
qui
souffraient
d'une
maladie».
[1]
Le
clerc
Malachie
le
place
dans
la
liste
des
catholicos
de
Sis.
Le
même
ne
cite,
après
Etienne,
que
deux
catholicos
du
nom
de
Jean.
[2]
Cet
Azarie
après
plusieurs
aventures
fâcheuses,
se
rendit
à
Rome,
où
il
mourut.
De
même
Mathieu
Sari
qui,
pendant
le
martyre
du
prêtre
Comidas,
(1701),
ayant
eu
peur,
avait
failli
dans
la
confession
de
la
foi,
se
réfugia
aussi
à
Rome
et
y
mourut
à
l'âge
de
92
ans.
[3]
Diradour
fut
l'adversaire
d'Azarie;
Léonard,
lo
nonce
du
Pape,
qui
l'a
connu,
témoigne
qu'il
était
l'un
des
plus
savants
docteurs
de
la
Cilicie,
et
qu'il
était
évêque
de
Divrig,
(Daradur
Mortabitto-vartabied,
nom
signifiant
docteur-in
Diunghir);
d'après
sa
relation
imprimée.
Cet
Azarie
I
er
écrivit
une
épître
en
faveur
de
l'union
avec
l'Eglise
de
Rome.
*
Les
noms
portant
un
astérisque
indiquent
les
catholicos
qui
ne
furent
pas
reconnus
légitimes.
[4]
Il
fut
tué
par
les
montagnards,
l'an
1770,
le
10
septembre,
comme
écrit
Ephrem
son
neveu
et
son
successeur,
à
la
fin
de
son
commentaire
de
Jonas.
[5]
Si
ce
Théodore
est
mort
en
1791,
comme
on
le
relève
de
l'inscription
sépulcrale,
il
s'en
suit,
que
Guiragos
lui
aura
succédé
avant
le
XIX
e
siècle.
[6]
Je
ne
connais
pas
précisement
l'année
de
son
élévation
à
la
dignité
de
catholicos.
[8]
Le
chroniqueur
contemporain
parle
avec
beaucoup
d'éloges
du
catholicos,
et
il
témoigne
que,
ce
dernier
«restaura
de
nouveau
le
siége
de
la
capitale
de
la
Cilicie
et
suivit
les
traces
de
ses
ancêtres...
il
érigea
le
couvent
de
S.
Paul
au
sud
de
Sis
sous
la
protection
de
la
Sainte-Croix
de
Vango
et
du
dextre
de
S.
Grégoire
l'Illuminateur,
et
de
Sainte
Anne,
mère
de
la
Sainte
Vierge,
et
l'église
porte
le
nom
de
Sainte
Anne...
»
Avec
le
catholicos
est
mentionné
aussi
son
frère
Arakel
et
le
fils
de
celui-ci,
Grégoire
évêque
de
Hassenkef,
et
d'autres
encore:
on
peut
le
voir
dans
l'arbre
généalogique
suivant:
Garabied,
catholicos
Arakel
Grégoire
évêque
de
Hassenkef
Sultan,
époux
de
Kher
Khathoun
Nouradin
Jean
Jean
Chahriar
Minas,
diacre
Thankazize