Sisouan ou lArméno-Cilicie

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  La ville de SÉleucie est sous différents points de vue, l'une des places les plus remarquables du territoire de la Cilicie. Elle est située près de l'embouchure du Calycadnus, sur sa rive droite, à 15 kilomètres de la mer, s'est formé de nos jours le petit golfe d' Agha-liman, comme nous le verrons dans la description des côtes. Elle est à 20 kilomètres à l'est de l'embouchure du fleuve, un peu au sud de l'embouchure du Perchembé, sur un plateau à 260 pieds au-dessus de la mer, dans une jolie vallée des montagnes. Les anciens géographes citent dans cette région une province du nom de Citis ou Cetide ( Κητις ), dans laquelle se trouvaient les deux villes d' Olba, et de Hyria.

On voit en effet un emplacement tout recouvert de ruines, parmi lesquelles on découvre des restes de tours, de temples, de théâtres, de fontaines, de citernes, de tombeaux et d'autres monuments. Le plus remarquable de ces édifices a été bâti par un prêtre, désigné sous le nom générique de Teucer: c'est un château, qui est au haut de la colline; il a quatre étages dont chacun contient cinq chambres. On voit aussi un beau temple assez bien conservé, converti en église aux premiers siècles du christianisme. Il mesure une quarantaine de pieds de haut et 200 à 210 pieds de circonférence.

On remarque encore les restes de deux théâtres, d'un temple de Hyche (?) et une inscription en caractères inconnus à l'explorateur (Bent), qui doit l'avoir publiée dans le Journal Hellénique. Sous ces débris et ailleurs on retrouve la trace des routes pavées conduisant vers le sud, à Séleucie, à Corycus, à Lamas, et vers le nord, à Iconium.

Aux frontières du territoire de cette ville et de la Cilicie, à quelques kilomètres au nord, une autre route pavée aboutit à Mora, ont été découvertes d'anciennes ruines et des monnaies d' Olba. (p. 329- Monnaie d'Olba, sous Auguste) Cette place, habitée par les Yourouks, a pris ces derniers temps un certain développement, par suite du passage des caravanes.

A 300 kilomètres à l'est d'Olba, sur la rive droite du Lamas, à une altitude de 2, 300 pieds anglais, se dresse sur un rocher une vieille forteresse, appelée Piréné; un escalier en zigzag, taillé dans le rocher, conduit du sommet au bord du fleuve, pour y puiser de l'eau. A deux kilomètres en aval du Lamas se trouve le petit village d' Oran-keuy (Village des ruines), près les restes de deux villes, et de deux autres qui sont sur la rive gauche du fleuve, se trouve le village moderne de Topourlou ou Ghiavour-bournou, qui remplace, selon Bent, l'ancienne ville Bémisos? on voit aussi tout près un temple dédié à Mercure.

Le voyageur anglais, Théodore Bent, résolut en 1889 la question qui avait arrêté le savant russe Tchihatcheff: s'appuyant sur le témoignage des anciens écrivains et sur quelques inscriptions, il prouva que ces ruines près d' Ouzoun-bourdje, étaient les restes de l'ancienne Olba et de Hyria.

Ces deux villes se trouvaient en effet à une assez haute altitude, sur un plateau, à l, 500 mètres, près des sources du fleuve Lamas. Les Ciliciens ou les Grecs avaient choisi ces lieux retirés et solitaires, pour en faire le centre de leur culte, en particulier de celui de Jupiter; non seulement ils lui avaient érigé un temple, mais, ils avaient encore établi une hiérarchie ou famille sacerdotale, qui devint maîtresse absolue de la contrée. Du lieu d'origine de ses chefs, espèce de rois-pontifes, cette famille prit le nom de Teucrienne et sa juridiction s'étendit presque jusqu'aux rives de la Méditerranée, sur toute la vallée du fleuve Lamas qui passe au milieu de collines et de gorges, l'on voit encore aujourd'hui les ruines d'anciennes villes grecques et quelques édifices romains et byzantins, qui mériteraient d'être mieux examinés.

A proximité de ces deux villes de Hyria et d'Olba, Séleucus Nicanor, en éleva une nouvelle grande et élégante et il l'appela Séleucie; mais, comme il y avait plusieurs autres villes du même nom, celle-ci porta le surnom de (Séleucie) Pierreuse ou Trachée, d'où. quelques-uns prirent l'habitude de donner à la ville le seul nom de TRACHEA; (p. 329- Monnaie de Séleucie, sous Gordien) mais plus communément on fit suivre le nom de la ville du nom du fleuve, et on l'appela Séleucie sur le Calycadnus. (p. 330- Séleucie  sur la Calycadnus)  Ainsi les monnaies de la ville portent souvent l'inscription Σελυχέων τω ̣ ν προς τω ̣ Καλιχαδνψ. Les Arméniens conservèrent le nom de cette ville après l'avoir conquise, Սելեւկիա, et les Turcs le transformèrent un peu en l'appelant Séléfkée. (p. 330- Ancienne monnaie de Séleucie)

Séleucie rivalisa avec Tarse non seulement pour la splendeur des édifices et le commerce, mais encore par le développement intellectuel: elle fut la patrie de plusieurs personnages illustres, parmi lesquels les philosophes académiciens Athénée et Xénarcus, sous le règne d'Auguste, et plus tard Alexandre, secrétaire de Marc-Aurèle.

Elle obtint le privilège de ville libre et elle devint le siège de l'archevêque d'Isaurie, dont la juridiction s'étendait sur vingt ou trente évêques. Ainsi à la solennité du couronnement de Léon, l'évêque de Séleucie est classé immédiatement après les archevêques des Arméniens. La ville conserva sa primauté ecclésiastique plus longtemps que son prestige civile, qui diminua au moyen âge, à cause des incursions et dévastations continuelles des Isauriens et des pirates, et disparut tout à fait après la conquête des Arabes et des Turcs; car, s'il était difficile de pénétrer dans ces repaires rocheux et escarpés, il était aussi difficile d'en déloger ceux qui y avaient une fois pénétré.

Les ruines de l'ancienne ville attestent son antique splendeur: les débris de ses monuments magnifiques couvrent encore une vaste étendue. Le plus remarquable est le théâtre ou amphitéâtre, creusé en partie dans le roc, et tourné du côté du sud-est. (p. 330- Temple à Séleucie) Selon quelques-uns, c'était une arène de 450 mètres de long et de 100 mètres de large, avec une double rangée de gradins. C'est qu'on célébrait les jeux olympiques qui attiraient dans la ville une multitude de gens des alentours. On voit encore aujourd'hui les ruines d'un portique à arcades dont les colonnes étaient d'un seul bloc, au dire du vénitien Josaphat Barbaro, en 1471; deux temples assez proches l'un de l'autre, dont l'un est orné à l'intérieur d'une frise représentant des Génies qui traînent d'énormes grappes de raisin, et de colonnes corinthiennes de quatre pieds de diamètre, dont une seule est restée debout; peut-être est-ce le célèbre temple d'Apollon Sarpédon, accouraient un grand nombre de pèlerins et de devins; l'autre avec des colonnes de marbre rouge fut transformé en une église élégante, que les Turcs appellent Ghiavour-kilisséssi. Cette église est aujourd'hui en ruine; on trouve à côté des débris de colonnes.

Près d'une carrière de marbre qui a fournir tous les matériaux pour la construction des édifices de la ville, il y a un réservoir carré de 45 mètres de long, sur 23 de large, et 10 de profond; on y descend par un escalier tournant de 25 gradins pratiqués dans l'épaisseur des murailles. L'eau du ruisseau Meriamlik y était amenée par un aqueduc, près du rocher de Tékir-ambar. Il y a aussi un pont de six arches qui branle, mais qui n'est pourtant pas encore ruiné.

Au sud de la ville se trouve une vaste nécropole, creusée dans le rocher; elle se compose de chambres carrées, dont chacune renferme des débris de sarcophages taillés dans le roc. Quelques-uns de ces tombeaux portent des inscriptions byzantines à moitié effacées, comme le sont aussi celles qui se lisent dans les petites niches triangulaires, creusées à leur côté et destinées peut-être, à recevoir des lampes. Les Turcs donnent à cette nécropole le nom de Ghiavour-sini (Cimetière des Ghiavours).

A quelque distance à l'est de ces ruines, on voit une autre nécropole, composée de chambres sépulcrales et de sarcophages monolithes avec des couvercles prismatiques, sont gravés les noms des personnages. Sur l'un de ces tombeaux monolithes, on a trouvé une inscription grecque de Marc Aurèle Bérénicien Athénodore, qui défend de faire enterrer qui que ce soit dans son tombeau, sous peine de payer une amende au fisc.

ΘΗΚΗ Μ˚ ΑΥΡ˚ ΒΕΡΕΝΕΙΚΙΑΝΟΥ ΑΘΗΝΟΔΟΡΟΥ ΕΝ Η ΒΟΥΛΕΤΑΙ ΤΕΘΗΝΑΙ ΚΑΙ ΜΗΔΕΝΑ ΑΥΤΩ ΕΤΕΡΟΝ ΕΠΕΝΤΕΘΗΝΑΙ. ΕΙΔΕ ΤΗ C ΕΤΕΡΟ C ΕΠΕΝΤΕΘΗ ΔΩ C Ε ( Τ ) ΩΦΙ C ΚΩ

Au milieu de ces nécropoles et de ces ruines, s'élèvent les maisons plates des Turcs et de quelques Grecs, au nombre de 40 à 50 selon Langlois et de 300 suivant Tchihatcheff: plusieurs sont bâties avec les pierres des monuments anciens, de même qu'un grand nombre d'édifices publics: la mosquée, le marché et l'hôtellerie. Dernièrement les Grecs repeuplèrent la ville et l'embellirent par de nouvelles constructions, parmi lesquelles un pont.