Sisouan ou lArméno-Cilicie

Հեղինակ

Բաժին

Թեմա

  Le vallon de la rivière Sari-kavak forme un petit district très fertile, couvert d'oliviers et de champs de riz. Le bourg principal appelé aussi tout simplement Kavak, est à l'extrémité du vallon.

En descendant de la rivière du nord au sud, on rencontre les villages de Tchoukour, de Narghine, de Savarlou ou Sakarlou, de Chahalar, de Bour-keuy et de Gueudjélère à trois on quatre kilomètres du village de Hissar.

Au nord-est de Sari-kavak et au sud-ouest de la grande montagne de Gougloug, il y aurait à examiner plusieurs endroits: d'abord un lieu appelé Olouk (tuyau), nom qui indique un défilé étroit; puis un château en ruine, Tchomak-hissar, et une montagne, au sud de laquelle on mentionne les ruines d'une porte ancienne; au nord le village ou hôtellerie de Kara-tache yaïla, (Pâturages de la pierre noire). Presque à deux lieues au sud du mont Tchomak-hissar est situé le bourg turcoman d' Ouzoun-bourdj ou Ouzoundja-hourdj (Pyramide longue) faisant partie du district de Belkéi-Djébel, dont nous avons déjà parlé.

A l'ouest de Sari-kavak s'étend le petit district de Moute, dont le chef-lieu presqu'à 20 kilomètres au sud-ouest de Sari-kavak, se trouve dans une vallée agréable à une altitude de 1100 m. près de la jonction d'un petit ruisseau avec la rivière Bouzakdji et non loin du confluent de cette dernière avec un fleuve plus grand. Le chemin public qui conduit à Laranda passe par ce village. De nombreuses ruines romaines nous révèlent l'existence d'une vaste colonie, et selon les paroles d'un ancien auteur et une inscription qu'on y a trouvée, il est probable que ce soit l'emplacement de la ville de Claudianopolis, l'empereur Claudius avait établi une colonie. Ritter identifie cette ville avec la ville sacrée d'Olba.

On voit tout près de les ruines d'un château sur une colline: les remparts sont munis de tours carrées, et le donjon, grande tour ronde qui se trouve à l'ouest, a trois étages, et est protégé par une double enceinte. Les murs ont 14 pieds d'épaisseur à la partie inférieure: un escalier intérieur conduit au sommet, les murs ont 6 pieds. On voit encore les débris d'un temple, une colonnade avec des voûtes, des socles et des débris de colonnes de marbre vert, des mosquées et des bains bâtis par les Karamans, et enfin le mausolée des chefs de cette tribu. Les ruines de la ville ancienne sont sur les collines au sud-est du village actuel. Davis y a compté 46 maisons en 1875, et l'année suivante, Colignon en vit 200! On peut encore voir à Moute des débris d'édifices anciens, plusieurs fragments de colonnes autour de la fontaine, près de laquelle il devait y avoir anciennement une place publique, et au sud du château sept colonnes encore debout et à côté, les seuils d'une grande porte-cochère. (p. 336- Plan de la forteresse de Moute)

Selon le récit d'un chroniqueur national, Moute doit être tombée sous la domination des Arméniens, lors de la rébellion de quelques princes, au commencement du règne de Léon II (1269-70); «parmi ces révoltés, dit-il, Abelgharib de Moute et d'autres furent pris et emmenés à Abagha-khan en Tartarie». Dans les dernières années du règne de ce Léon, quelques familles arméniennes et grecques vinrent s'établir à Moute. Les Grecs y construisirent une église et une autre à Ala-kilissé dans un lieu désert, à plus de 30 kilomètres de la ville. A une demi-heure au nord-ouest du bourg actuel on remarque d'autres monuments en ruines; l'un date de l'an 461 de l'ère chrétienne, c'est une magnifique église du IV e ou V e siècle, près de laquelle se trouve le vaste couvent d'Aladja, appelé Kodja-kalé par les Turcs; suivant Hogarth ce serait l' Adapta des Byzantins. On voit encore au nord-ouest les ruines d'une autre ville, probablement de Dalyssandus des Byzantins.

Presqu'à sept kilomètres de Moute, on voit les ruines d'un pont ancien: un explorateur contemporain suppose que l'armée de l'empereur Frédéric Barberousse traversa le fleuve en cet endroit.

 



[1] 'Αφ̉ ου χαι τό Μελου̃ος  χάστρον προς αυτον εχουαίος μετέθετο. Const. PORPHYROGÈNE.

[2] Davis, 343-344.

[3] Tchihatcheff et Kiepert.