Sisouan ou lArméno-Cilicie

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  P endant un certain temps les Arméniens furent maîtres de presque la moitié du littoral maritime sud-est de l'Asie Mineure, c'est-à-dire de la partie nord-est des bords de la Méditerranée. L'étendue du littoral arménien, en ligne droite, était à peu près de 260 milles, ou de 350, si on veut tenir compte des nombreuses sinuosités des côtes qui sont très découpées.

On dirait qu'une heureuse fortune en bornant les confins des Arméniens du côté de la terre par une série de montagnes, les avait placés tout près de la mer, dont l'incessant mouvement des ondes devait naturellement inspirer leur instinct d'activité. Ce beau rivage en demi-cercle, s'étend à l'est, du Cap de Rhosos, qui sépare la Cilicie du territoire des Syriens, jusqu'au Cap Sacré ou à l'île Kélidonienne, Chélidan-adassi, à l'ouest; ou, ce qui revient au même, du Golfe de l'Arménie (Issus) jusqu'au Golfe d'Attalia. Le milieu, qui forme le côté sud de la Cilicie Pierreuse, s'avance dans la mer, qui de son côté, forme deux grands golfes: celui de Pamphylie ou d' Attalia à l'ouest, et celui de Tarsus à l'est. C'est ainsi que j'aime appeler le grand sein de la mer qui est entre les deux Caps de Sarpédon (Lissan-el-kahbé) et de Mégarse (Kara-tache); car pendant deux cents ans ce littoral resta sous l'autorité des Arméniens. Quand au Golfe de l'Arménie ou des Arméniens, anciennement dit d' Issus, se trouve Alexandrette, on devrait l'appeler plutôt Golfe d' Ayas, grand port de l'Arméno-Cilicie.

Cependant je crois devoir rappeler, que tout ce vaste littoral n'a pas été toujours assujetti à l'autorité de nos princes, et ne l'a jamais été pour un très long laps de temps; nos princes n'en ont guère occupé que la partie orientale, c'est-à-dire la moitié: quant à la partie occidentale, comme elle n'a été possédée que peu de temps, par les seigneurs de Sissouan, je ne crois pas devoir m'y arrêter; d'autant plus que je n'ai sous la main aucun document qui fasse allusion à la découverte d'anciens souvenirs arméniens. Malgré cela, j'ai cru devoir mentionner quelques noms; car, dans les parties occidentales les plus lointaines de cette portion de l'Arméno-Cilicie, sont situées quelques-unes des forteresses qui étaient sous l'autorité des princes liges de Léon le Grand, et dont quelques-unes restèrent en la possession de leurs seigneurs jusqu'aux dernières années du règne de Héthoum I er, et peut-être même de son fils Léon.

Il est bien naturel à nous de ne pouvoir résister au charme d'un sentiment de joie et de regret, en nous promenant un instant, en pensée, le long de ces rivages, et en contemplant ces lieux le commerce attirait tant de monde, et florissaient sous l'autorité de nos princes, ces ports pleins de navires et de mouvement, tels qu'Ayas, Tarsus, Corycus, Coracésium, (Alaya), Satalia et Porto-Pali. Il est bon et en même temps triste, de se ressouvenir un moment de ce glorieux passé et de l'inconstance de la fortune: de se reporter par la pensée au temps de nos glorieux ancêtres qui, hélas! ont disparu comme les empreintes de leurs pieds qui foulèrent tant de fois ces sables baignés par les eaux inconstantes de la mer.

Le célèbre historien et géographe vénitien, Marino Sanudo Torcello, a inséré dans son livre un chapitre sous ce titre: «Districts maritimes qui appartiennent au domaine du roi des Arméniens, des confins du Sultan (d'Egypte) et des côtés de la Turquie, qui est au nord». Il commence à indiquer les ports, à partir des rives orientales du Golfe des Arméniens, avec la mesure itinéraire en milles: nous en donnons un abrégé dans la liste suivante; nous publions le texte en note.

 

MESURE ITINERAIRE (EN MILLES) DES PLACES MARITIMES DE L'ARMENO-CILICIE.

Selon Marino Sanudo

Selon les mesures

modernes.

De Karamel jusqu'au

Mont Caïbo, milles

20

35

Ayas

à Ayas

15

 

 

à Porto Pali

10

20

17

à l'Embouchure du Djahan

10

 

 

à Malo

10

 

 

à l'Embouchure du Sarus

20

50

37

à l'Embouchure du Cydnus

20

 

 

à Corycus

40

40

42

à l'Embouchure du Calycadnus

10

 

 

au Cap di Pakachia (Lissan-el-kahbé)

10

20

19

à Porto Pino

15

 

 

à Cavalieri, Station de bateaux

10

40

23

au Port Provinçal

15

 

 

à Sig ou Siguine

* 60?

 

 

à Stalimour

20

110

22 1/2

à Guélindris

30

 

 

à Salmot

25

 

 

à Antioche (Craque).

20

 

 

au Fort des Lombards

25

90

80

à Alaya (Kandélor)

10

 

 

au Rocher S. Phocas

30

 

 

à Attalie l'ancienne (Sidé)

40

110

66 1/2

à Attalie la nouvelle

* 40

 

 

à Rhénathie

15

 

 

à Cyprinas

10

35

32 1/2

au Port des Génoisà

10

 

 

Quibagoà

8

 

 

Cambrouxa (Cambousa)

6

24

13

au Cap de Kélidonie

10

 

 

 

574

 

 

Supprimant la distance jusqu'à Ayas

35

 

 

d'Ayas jusqu'à Kélidon font milles

529

 

352 1/2

 

A côté des mesures de Sanudo nous avons ajouté les mesures nouvellement vérifiées par des marins français et anglais, en milles marins [1] . Il va sans dire que la distance de ces places est calculée d'après la ligne de navigation et non pas d'après la distance terrestre. Pour compléter la mesure du littoral arménien jusqu'au Cap Ras-khanzir, on y devrait ajouter encore soixante milles marins, ce qui feraient en tout environ 412 milles marins d'un bout à l'autre.

A ces mesures se rattachent aussi celles faites par le florentin Jean Uzzano, en 1460: il commence de Satalie et finit au cap Ras-khanzir; ainsi, de même que notre topographie, il va dans la direction de l'ouest à l'est, indique chaque lieu et donne les mesures suivantes:

 

De Satalie jusqu'à Candélor, milles

60

à la Forteresse des Lombards et Antioche

20

à Staliméné

20

à Sig

20

à Papadouli

60

à Camavlet (Cavalier?)

20

à Lena della Pacussa

30

à Fessa (?)

8

à Pantessa

10

à Cald (Gydnus?)

10

à Sales (Sarus?)

50

à Mallo

10

à Fossa de Biosa (Djahan)

15

à Blasse et frontières des Arméniens

10

à Ayas

10

à Montagne Carpo

15

à Karamella

10

à Alexandrette

15

à Port Bonel

10

à Ras-Khanzir

10

 

413

 

C'est cet espace, compris entre Attalie et Ras-khanzir, que nous allons décrire, et que nous partagerons en trois parties, c'est-à-dire, en Plages occidentales, orientales et moyennes. La première partie s'étend d'Attalie jusqu'à Séleucie ou au promontoire de Sarpédon; nous la diviserons en deux: en Pamphylie et eu Contrée de Sir-Adan; nous appellerons la deuxième, qui occupe le milieu, Parages du Golfe de Tarse; elle comprend l'espace qui est entre les deux promontoires de Sarpédon et de Mégarsus; nous la subdiviserons aussi en deux: le territoire de Varchak et le Golfe de Tarse proprement dit. Enfin la troisième, qui forme la partie orientale de la Cilicie maritime, sera appelée Pourtour du Golfe arménien, et étudiée district par district. Nous indiquerons au commencement de la description de chaque partie la raison de ces dénominations.

 

* Maritimœ contratœ cui Rex Armeniœ dominatur, a confinibus subiectis Soldano, ac etiam partibus Turchiœ a latere Septentrionis.

 

A Caramela usque ad montem Caybo, per magistrum, viginti millia computantur. —A monte Caybo ad Laiacium, per occidentem versus garbinum navigando, spatium quindecim milium computatur. A Laiacio ad Portum Pallorum, navigando inter garbinum et occidentem, millia sunt decem. Laiacium portum habet et siccam unam ante se, qu æ scolium dici potest, ad quam quidem siccam prodenses figuntur, et ancor æ versus terram firmam. A dicto autem Portu Pallorum, ad faucem fluminis Malmistre, millia sunt decem, navigando per garbinum. Et notandum est quod puncta dicti Portus Pallorum debet per dimidium milliaris honorari: et si ad pr æ fatum portum qui accesserit, unum inveniet ibi pallum, quod super puncta dicti portus Pallorum fixum manet continue; et caveat sibi a pallo portus proxime antedicto. A pr æ dicta autem fauce fluminis Malmistr æ usque ad Malo millia sunt decem, versus magistrum per occidentem navigando. Malo portum habet, qui coram se duas habet parvunculas insulas, qu æ sunt distantes quarta milliaris a terra firma, et prodenses tenentur ad insulam; ancor æ vero versus terram firmam figuntur, ubi duorum passuum usque ad tres aquarum profunditas reperitur. A Malo autem, quod est quoddam castrum, usque ad faucem fluminis Adene, navigando per occidentem versus magistrum, millia sunt viginti. A fauce fluminis antedicti, usque ad faucem fluminis Tarsi, millia sunt viginti, navigando per occidentem versus ventum qui dicitur magister. A fauce vero Tarsis usque ad Curcum versus, garbinum versus per occidentem, quadraginta millia esse dicuntur: coram autem dicto Curco, qu æ dam insula invenitur. A Curco autem usque ad punctam faucis fluminis Saleffi, millia sunt decem, cum garbino versus occidentem navigando. A flumine vero de Saleffo usque ad Lenam de Labagaxa, millia sunt decem, a greco et a garbino: dicta autem puncta de Labagaxa est valde plana, et in fundo sunt aren æ, et parvam habet aquam in mari bene per unum milliare. A Lena vero de Labagaxa usque ad Portum Pinum, millia sunt quindecim, a syroco et a magistro: pr æ dictus portus, bonum habet spacium, et bonum fundum retinet. A portu vero Pini usque ad portum Cavalerium, decem millia sunt, navigando per quartam ponentis versus garbinum. Dictus vero portus, bonum habet statium et bonum retinet fundum. A portu autem Cavalerio usque ad portum Prodensalium, quindecim millia computantur, a levante similiter et ponente: dictus scolius habet statium intus, atque magnum fundum retinet: et in dicto scolio sunt qu æ dam muralia, unde illic prope est statium. —A scolio vero Prodensalium usque Sequin millia sexaginta esse dicuntur, per quartam ponentis versus garbinum navigando: in dicto vero Sequin, possunt anchor æ figi, et inde coopertam recipit a ponente: similiter habet unum flumen quod labitur in mari. A Sequin usque ad Stallimurus, millia sunt viginti, a greco et garbino: in dicto vero Stallimurio, possunt ancor æ flgi, et similiter ooopertum habet a ponente. A Stallimuris usque ad Calandro triginta millia computantur, a syroco quoque et a magistro; et bonum portum retinet. A Calandre autem usque ad Salmode, viginti quinque sunt millia, navigando per quartam magistri versus ponentem. A Salmode vero usque ad Anthiocetam, viginti millia esse dicuntur, navigando inter ponentem et magistrum. Ab Anthioceta usque ad Castrum Lombardum viginti quinque millia computantur, per quartam ponentis versus magistrum navigando. A Castello autem Lombardo usque ad Candelorum, decem millia sunt, a levante siquidem et ponente. Pr æ dictus Candelorus civitas est portum habens et facit sibi operimentum usque garbinun. A Candeloro ad Scolium Sancti Fochœ triginta millia computantur, navigando inter ponentem et magistrum. A dicto autem scolio Sancti Foch æ usque ad Sataliam senem, millia sunt quadraginta, navigando per quartam magistri versus ponentem. A Satalia vero Vetere usque ad Sataliam Novam, quadraginta millia esse dicuntur, a ponente et a levante. Item pr æ dicta Satalia Nova est magna civitas, habens scolium ante se bene per octo milliaria foras in mari: qui quidem scolius proprie nominatur Agiopendi: et ibi bonum statium reperitur. A Satalia quidem Nova usque Renathiam, milliaria sunt quindecim. Dicta Satalia bonum et securum ex parte terr æ habet portum, in quem dilabitur quoddam flumen. A Renathia usque Cyprianas, milliaria sunt decem. Pr æ dicta Renathia bonum habet portum in insula, ex parte maris et terr æ securum: habetque aquam fluminis copiose. A Cyprianis ad Portum Januensem, milliaria sunt decem: portum securum habet, dum a Turchis sibi caveant illi de porto ex parte marina et terrestri, qui portus in plagia sufficienter fluminis habet aquam. A porto Januensi usque Chipascum, octo millia computantur: bonum portum et flumen obtinet; tamen sibi caveant a gente ex parte terr æ. A Chipasco usque Cambruxam millia sunt sex: bonum habet paravegium et affluenter aquam: a quo porto quadam insula distat circa tria milliaria infra mare. A Cambrux ad Scolia de Childoniis milliaria sunt decem, sed parua; habet enim paravegium, et ubi ancor æ infiguntur: videtur tamen statium timorosum ex parte maris, quamvis a gente ex parte terr æ possit esse securum: etc. etc. Marin Sanuto, Secreta Fidelium. II, IV, 26.

 

GIOVANNI da Antonio da Uzzano, Compasso a mostrare a navicare dall'uno Stretto all'altro; presso PAGNINI, Della Decima... della Mercatura, IV, 234.

 

** Da Satalias a Candelloro a 60 miglia per scilocco verso levante: - dal Candelloro al Castello Lombart ad Antiocheta a 20 miglia per levante verso greco: da Antiocheta ad Stalimene a 20 miglia per levante verso greco: da Stalimene a Sequin a 20 miglia per greco verso levante: da Sequin a Papa-dominin a 60 miglia per scilocco verso levante: da Papa-dominin a Camaulet a 20 miglia per libeccio verso scilocco: da Camaulet alla Lena della Bagussa a 30 miglia per quella via; e dalla Lena della Bagussa verso ponente 10 miglia è lo Scoglio del Provinciale: - dalla Lena della Bagussa alla Fessa a 8 miglia per greco verso tramontana: dalla Fessa a Pantessa a 10 miglia per greco: da Pantessa a Calt a 10 miglia per greco: da Calt a Sales a 50 miglia per greco verso levante: da Sales a Mallo a 10 miglia per levante: da Mallo alla Fossa di Biosa a 15 miglia per levante: dalla Fossa di Biosa alla bocca del Porto di Plas ed Erminia, a 10 miglia per greco. Lo porto di Plas è grande porto e largo, e a una montagna alta e grande per tramontana, ch'a nome d' Acqua; e di verso maestro un'altra montagna ritonda: dal Porto di Plas a Lajasso a 10 miglia intra greco e levante: da monte Garbo che è di levante a Lajasso 15 miglia sino a Lajasso a ponente e a levante. Da monte Garbo a Caramella a 10 miglia per scilocco: da Caramella ad Alessandretta a 15 miglia intra mezzogiorno e libeccio: da Alessandretta al Porto Bonel a 10 miglia intra mezzogiorno e libeccio: da Porto Bonel a Rasatangir a 10 miglia intra mezzogiorno e libeccio. Da Rasatangir alla Fossa del Soldin a 7 miglia intra mezzogiorno e libeccio, etc. (p. 354- Monnaie de Tarsus sous l'empereur Commode)


[1] Le mille marin ou géographique vaut, comme on le sait, 1/60 de degré de circonférence latitudinale terrestre, (1855 m. ). Quant au mille de Sanudo il en est de l/75 (1481 m. ), c'est-à-dire qu'il équivaut à peu près aux quatre cinquièmes du mille marin ou géographique; ainsi donc les 529 milles de Sanudo se réduisent à 430 milles géographiques. Malgré cela les mesures de Sanudo ne concordent pas avec celles des marins de nos jours; il faut qu'il y ait quelqu'erreur dans l'original du Vénitien, comme il nous le fait comprendre lui-même; car lorsque l'espace marqué par lui est très long (là nous avons mis un astérisque), Sanudo lui-même parle dans le doute, en disant on dit (dicuntur) tant de milles, tandis que par tout ailleurs il parle affirmativement. Il ne précise pas non plus les dernières limites des plages occidentales des Arméniens, il les prolonge au delà d'Attalia et de Kélidonie.