Sisouan ou lArméno-Cilicie

Հեղինակ

Բաժին

Թեմա

  A deux heures de chemin, ou un peu plus, à l'est, les plages de la mer sont couvertes de buissons et de marécages qui infectent les environs durant l'été, aussi ces lieux sont-ils déserts; on y remarque cependant les ruines de plusieurs constructions anciennes, surtout sur les lieux élevés; de même on y voit l'emplacement du village de Dolbazar, qui se trouve, je crois, dans la vallée du Ménougad.

Ce fleuve est l'un des plus puissants de la Pamphylie et de la Pisidie; il est navigable à sa partie inférieure il mesure 35 mètres de large sur 4 de profondeur; il se jette dans la mer à deux ou deux lieues et demie à l'est des ruines de Sidé. Ses eaux sont claires et rapides; autrefois il s'appelait Mélas. On voit sur ses rives les débris d'édifices anciens, et à quelques kilomètres de son embouchure une tour ruinée.

Sur la rive droite, on trouve le bourg de Ménougad-bazar ou Manoughad, et la douane; sur la rive gauche, un château ancien d'une forme irrégulière, appelé Ménougad-kaléssi; il est entourée de fortes murailles et de tours de diverses formes; il n'a pour habitants que quelques Turcs qui y demeurent comme gardiens. Sur une plaque de pierre au nord du mur est écrit une maxime arabe: «Ne te vantes pas de ta belle apparence; moi aussi j'ai passé par cette vaine illusion; le monde est ouvert et libre devant toute classe humaine». Je préférerais qu'on y eut découvert des souvenirs ou des inscriptions arméniennes; car c'est un des châteaux qui sont indiqués par leur nom comme dépendant de notre roi Léon I. Au commencement du règne de ce prince, le seigneur de ce lieu était un certain Mikhaïl, d'origine grecque qui possédait encore Alar; notre historien l'appelle Manaughad ( Մանաւղատ ). Les bateaux chypréens peuvent remonter le fleuve encore au delà de cette bourgade; il a en cet endroit environ deux mètres de profondeur et plus de 60 de large.

On désigne dans la vallée supérieure du fleuve, le bourg de Marla, à l'ouest du lac Soghla et au sud de la ville Sidi-chéhr. Sur sa gauche l'est), le Manoughad reçoit comme affluent un torrent descendant d'un vallon étroit; on y a jeté un pont, restauré depuis avec de vieilles pierres taillées: les Turcs lui ont donné le nom de Késsig-keupru (pont coupé). A une petite distance d'ici on voit la rivière Névrit-sou, dont le lit est marécageux vers son embouchure; sa partie supérieure est rocheuse. Un peu plus loin, à l'est, coule la rivière Karpouze-ermak, près de laquelle, presque au bord de la mer, on voit le village Tchavouche-keuy.

A l'est s'étend une belle vallée avec une enceinte de collines arrondies; en passant de ce lieu au vallon rocheux, on rencontre le ruisseau Alara qui descend des pentes du Gueuk-dagh et se jette dans la mer à quelques kilomètres de l'embouchure du premier; un pont de bois jeté sur cette rivière, relie le village de Kara-kaya, sur la rive droite, au bourg d' Alara sur la rive gauche (Allar selon les voyageurs européens). On remarque près de ce bourg les ruines d'anciens édifices carrés; sur la rive droite du fleuve, au sommet d'un roc escarpé, au milieu d'un bois verdoyant, se dresse la forteresse d' Alara-kaléssi, ainsi appelée aujourd'hui, et déjà mentionné par notre historien.

Ce château, comme nous l'avons déjà dit, appartenait à Mikhaïl, maître de Manaughad, un des barons liges du roi Léon; mais ce personnage, ainsi que le château, n'est cité dans notre histoire qu'une seule fois. Aucun souvenir ancien relatif à sa construction: les Turcs l'attribuent au sultan Alaïeddin, confondant peut-être ce château avec celui d'Alaya. Les alentours d'Alara sont très pittoresques et très fertiles, les palmiers mêmes y croissent. Les produits des champs sont le coton, le tabac, le sésame, le maïs. Parmi les plantes à haute futaie, on voit l'olivier, le chêne, le laurier, le laurier-rose, etc. Dans les bois abondent les sangliers. C'est dans ce bourg qu'en 1845, (19 octobre), séjourna le Comte de Pourtalès.

Près du bourg et de la mer, quelques voyageurs citent les ruines d'une forteresse qu'ils appellent Yelan-kaléssi (Château du serpent): je ne sais s'il faut l'indentifier avec celui d'Alara ou s'il s'agit d'un autre château. A l'est d'Alara, se trouve Indjir-keuy, (Village aux figues).