Sisouan ou lArméno-Cilicie

Հեղինակ

Բաժին

Թեմա

  A l'est du promontoire il y a une petite presqu'île, ceinte de tous les côtés de murailles, au milieu de laquelle on voit des ruines qui n'ont pas l'air d'être très anciennes. Sur l'un des côtés on aperçoit une petite baie ronde, et sur l'autre les restes d'un rempart. Sur la terre-ferme attenante se trouvent plusieurs tombeaux, semblables à ceux d'Anémour, et quelques ruines qui ont un caractère antique. Beaufort croit trouver ici la ville de Mélanie, mais il est plus probable que ce soit les restes de la ville de Mandanie ou Myandé, Μανδάνη, a sept stades à l'est de Possidion. Aujourd'hui il y a à côté un village appelé Ak-saze (Blanc roseau d'eau).

A l'est de ce village et de la baie, coule le ruisseau appelé Sovouk-sou, (Eau froide). Au bord du vallon et de la mer on voit des tours du moyen âge, qui portent le même nom que le ruisseau.

Non loin, à l'est du ruisseau, on trouve le petit port renommé de Kéléndrié ou Tchilindré; c'est ici que s'embarquent pour Chypre les courriers de Constantinople. Ce nom correspond à celui de la ville de Célénderis ( Κελένδερις ), qui passe pour avoir été fondée par le phénicien Santac, fils d'Astynoée; elle reçut ensuite une colonie de Samos et devint célèbre par son temple de Junon. Les monnaies indiquent qu'elle fut tantôt libre et autonome, tantôt soumise aux rois des Syriens ou aux Romains. Cneius Pison s'y réfugia après le meurtre de Germanicus; il y fut assiégé par les fidèles amis de l'assassiné, qui repoussèrent la troupe cilicienne du rebelle, parvinrent jusqu'à la forteresse et la réduisirent à capituler. Le nom de la ville passa au district qui fut appelé par les Latins Celenderitis. Dans la statistique ecclésiastique, son siège épiscopal est placé au premier rang parmi les siéges archiépiscopaux de la Séleucie pamphylienne.

Dans la ville on ne voit que quelques débris des monuments anciens et un château ruiné, avec une tour hexagonale portée par quatre colonnes corinthiennes et à moitié détruite comme par un tremblement de terre.

D'un côté de la ville on trouve plusieurs voûtes formées d'élégantes arcades, et de l'autre un grand nombre de sarcophages dont les inscriptions ont été effacées par le temps. (p. 384- Vue de Célendéris) Près de la mer on voit un grand cénotaphe, garni de chaque côté d'un arche qui supporte un toit pyramidal, formé de pierres massives; il semble avoir été orné autrefois d'une statue. La plupart des ruines qui couvrent la baie et une partie du promontoire, sont romaines, et quelques-unes byzantines. (p. 385- Monnaies de la ville de Célendéris) Aujourd'hui les Turcs appellent ce lieu Gulnar.

En 1815, Kinneir, voyageur anglais, y compta à peine quatre ou cinq cabanes turques; mais dans un entrepôt de marchandises qui servait en même temps de douane, il trouva plusieurs commerçants arméniens qui attendaient un bateau afin de s'embarquer pour Chypre.

Au nord de Célénderis, dans un vallon étroit, on voit les villages de Boulghourlou et de Ba-yandourlou, et plus en amont, vers les montagnes, Alibache, Tchoghoumour ou Chahoumour, et Béréketh; enfin, au nord ouest, sur le chemin qui conduit à Erménég: Kourdoulou, Hadji-baba, Drouhan? Gueuzindi? etc.

En face de ces derniers villages il y a trois petites îles, dont l'une est peut-être l'Ile des Oliviers, Insula Olivarum de Sanudo; les deux autres à deux milles à l'est, sont appelées Papadoula ; l'une d'elles, très élevée au-dessus du niveau de la mer, offre un aspect singulier; on y voit un grand rocher dont le sommet surplombe la mer, et des restes de voûtes et des débris de monuments. Beaufort les trouva inhabitées et inconnues aux géographes: il les visita en 1812. Il y aperçut des aigles qui n'étant pas accoutumés à la voix humaine, s'élevèrent dans l'air au-dessus des bateaux. Une carte maritime italienne du moyen âge les désigne sous le nom de Papadora et plus justement Papadoula. Notre historien royal du XIV e siècle les appelle Պապատօլ (Papadol); le gouverneur en était alors Sempad, le Connétable, vers les dernières années du règne de son frère Héthoum.