Sisouan ou lArméno-Cilicie

Հեղինակ

Բաժին

Թեմա

  Le petit faubourg de Beylan ou Bilan, appelé Béleng par les Turcs, paraît être l'ancien Pictanus [1], de l'ancien itinéraire de Jérusalem, indiqué à neuf milles d'Alexandrette et à huit de Baghras; il est construit sur les deux pentes d'un étroit vallon qui forme comme un plateau à 600 mètres de hauteur. Les maisons sont construites par degrés sur le versant, au milieu de jardins, qui en rendent l'aspect charmant [2]; en bas coule une petite rivière qui descend de la montagne Taas et porte le même nom; les eaux en sont limpides; l'air est frais et salubre; c'est pourquoi les habitants d'Alexandrette en ont fait leur séjour d'été. De la partie supérieure de la petite ville descendent des conduites d'eau pour arroser les jardins; le surplus se reverse tor-rentiellement et met en mouvement les roues des moulins. (p. 502-503nerdir- Beylan et les Montagnes Noires) Les habitants, Arméniens, Grecs, Turcs et Européens se montent à 2, 000 ou un peu plus; quelques Arméniens évaluent le nombre des maisons de leurs connationaux à 3 ou 400; mais les voyageurs européens plus récents n'en comptent que 100. Les mahométans ont 150 maisons, dont la moitié sont habitées par de riches familles, appelées Beylan-beyléri, et qui ont d'immenses possessions jusqu'à Antioche et Arsous.

Edib, le pèlerin de la Mecque, il y a deux siècles, trouva Bilan dans un état florissant, orné de plusieurs khans, de bains et d'un grand nombre de maisons. Il indique parmi les marchandises le raisin, les fruits, et une espèce de saucisson qu'on appelle kuffère. Parmi les constructions il cite la mosquée du sultan Sélim, au bout du marché, et le khan de Suleyman. (p. 502-503nerdir- Defilé de Beylan)

En 1629 (16 avril) un missionnaire carmélite, le P. Philippe, traversa Beylan et logea chez un Arménien nommé Arnavoud; il loue l'état prospère de la ville et il admire l'abondance de ses eaux. De nos jours encore les Carmes possèdent à Beylan un couvent et une école.

Ce qu'il y a de plus remarquable dans cette ville de montagne, ce sont les aqueducs; ils ont en plus d'un point jusqu'à trois rangs d'arcades superposées les unes sur les autres, et servent aussi comme pont de communication entre les deux parties de la ville à travers l'étroit vallon. Le ruisseau descendant en zigzag à travers ce vallon aboutit à la mer à huit kilomètres d'Alexandrette. (p. 505- Vue d'une partie d'Alexandrette)

Jacques Nalian appelle Béleng ce lieu et en donne la description suivante: «Près de Payas, dit-il, il y a une montagne dont le sommet est couronné par le grand village de Bélengui, les Arméniens sont en grand nombre.... un torrent d'eau descend de la montagne; il formerait certainement un fleuve très profond s'il coulait lentement. Ce bourg est sur le chemin qui conduit à Iki-kapoulou, deux-portes) et de à la grande Antioche. Sur cette montagne le passage de Payas est très beau, les habitants honorent leurs hôtes et les visiteurs pendant l'été, en leur offrant des mets préparés aux œufs, cuits de différentes manières».



[1] Ce lieu important n'est pas mentionné dans notre histoire, du moins il n'est cité ni sous ce nom, ni sous un autre, tant que nous sachions. Je trouve cependant cité un lieu dont le nom se rapproche de celui-là; c'est celui de Biulum, dont le seigneur était Léon, Levonium de Biulum, l'un de ceux qui ont signé le contrat du roi Léon I er, par lequel ce dernier donnait comme garantie aux Hospitaliers, la province de Djeguère.

[2] M. me Belgiojoso, qui en 1852, y passa la nuit, l'appelle Beinam: «La petite ville de Beinam .... éparpille ses maisons depuis le fond du ravin jusqu'au sommet des montagnes, occupant ainsi un plus vaste espace qu'il ne convient à sa chétive condition». Belgiojoso, 129.