Le
sanctuaire
est
demi-circulaire
et
la
coupole
en
forme
de
croissant.
Au
sud
du
bourg
on
montre
les
ruines
d'un
château
sarrasin,
appelé
Ibn-abi-Davoud,
et
un
peu
à
l'est,
le
Khan
Karamoud
[1],
qui
n'est
qu'un
amas
de
ruines
d'une
hôtellerie.
Suivant
la
signification
du
mot
arménien,
Karamoud
indique
l'entrée
du
chemin
dans
les
défilés
rocheux;
car
en
plusieurs
endroits
la
route
s'engage
dans
des
gorges
étroites
creusées
au
milieu
des
rochers;
l'un
de
ces
défilés
dure
cinq
minutes,
un
autre,
qui
est
plus
près
d'Alexandrette,
dure
dix
minutes.
(p.
506-
Karamoud)
Suivant
la
statistique
ottomane,
Karamoud
est
un
district
de
la
province
d'Antioche,
du
département
d'Alep.
(p.
507-
Fac-similé
du
Mémoire
tiré
de
l'évangile
copié
par
Jean,
Frère
du
roi
[2].
)
Près
du
khan,
sur
la
cime
d'un
rocher
escarpé
et
buissonneux,
on
remarque
un
château
ancien,
où
l'on
montait
par
un
escalier
creusé
dans
le
roc,
mais
impraticable
aujourd'hui.
C'était
probablement
un
des
châteaux
servant
à
la
défense
des
frontières
durant
le
règne
des
Roupiniens;
un
petit
ruisseau
coule
à
ses
pieds,
et
parmi
les
arbres
touffus
on
distingue
le
beau
sapin
d'Italie.
Avant
de
quitter
la
province
de
Djeguère,
dont
je
ne
puis
préciser
les
limites,
je
ne
veux
pas
laisser
sans
mention
un
lieu,
autrefois
d'une
certaine
importance,
qui
se
trouvait
près
du
rivage:
c'est
Bonel
ou
Bounel,
dont
la
position
est
incertaine,
il
se
trouvait
probablement
au
sud
d'Alexandrette.
C'était
un
port
situé
à
l'extrémité
des
possessions
des
Arméniens,
ou
à
l'entrée
de
leur
territoire
du
côté
de
la
Syrie,
juxta
introitum
Armeniœ,
selon
Sanudo;
à
l'
entrée
d'Erménie,
suivant
un
historien
français,
et
all
entrar
dell'Armenia,
selon
Boustron.
On
l'appelait
ordinairement
Portus
Bonelli
ou
Bounelli,
d'où
les
Français
ont
fait
Port
Bounel
ou
Port
de
Bonelle,
et
par
corruption
Portus
Prœbonelli
et
Prœbonellum
ou
Borbonellum.
Si
ce
lieu
est
mentionné
assez
souvent
dans
les
chroniques,
c'est
moins
pour
le
port
qu'il
offrait
aux
navires,
que
pour
avoir
été
le
prétexte
d'un
long
désaccord
entre
Léon
le
Grand
et
les
Templiers.
Ces
derniers
possédaient
Bonelle,
je
ne
sais
depuis
quand;
mais
au
commencement
du
XIII
e
siècle,
lorsqu'ils
se
déclarèrent
partisans
du
prince
de
Tripoli,
le
roi
le
leur
enleva.
Pendant
plus
de
dix
ans
Léon
s'obstina
à
ne
pas
restituer
ce
château
aux
Chevaliers,
ainsi
que
d'autres
possessions
qu'il
leur
avait
enlevées.
Cependant
il
est
probable
que
lorsqu'il
se
réconcilia
avec
eux,
en
1218,
il
les
réintégra
dans
la
possession
de
tout
ce
qu'il
leur
avait
enlevé.
Le
port
de
Bounel
resta
sous
leur
domination
jusqu'en
1268,
époque
où
Beïbars
s'étant
rendu
maître
d'Antioche,
les
Chevaliers
durent
aussi
abandonner
ce
port
avec
d'autres
forteresses.
Quelques-uns
ont
cru
que
Myriandus,
l'ancienne
ville
que
nous
avons
mentionnée
plus
haut,
se
trouvait
sur
cet
emplacement;
toutefois
de
nos
jours
on
croit
généralement
que
Myriandus
était
construite
sur
l'emplacement
occupé
à
présent
par
le
village
de
Bourounlou.
Au
sud-ouest
de
Beylan,
s'élève
la
montagne
de
Navlou,
et
sur
un
plateau
dont
la
partie
septentrionale
s'appelle
Houd,
à
4,
000
pieds
de
hauteur,
on
voit
ordinairement
un
campement
de
bergers
arméniens,
qui
font
paître
leurs
troupeaux
près
de
la
vallée
de
Karadja-khan.
Actuellement
dans
la
même
province
d'Azir,
outre
le
district
qui
porte
le
même
nom
et
celui
de
Payas,
sont
compris
les
districts
de
Djérid,
de
Tadjirli,
et
le
territoire
de
la
tribu
de
Kayali
et
enfin
Alous,
dont
je
ne
connais
pas
la
situation.
Cependant
Alous
est
cité
comme
village,
en
1186,
dans
le
chrysobulle
d'un
certain
Renaud,
surnommé
Mazoère,
qui
accorda
ce
lieu
ainsi
que
les
villes
de
Valéni
et
de
Marcate,
toutes
deux
au
sud
d'Antioche,
aux
Hospitaliers,
avec
plusieurs
autres
lieux,
dont
une
partie
du
moins
devait
se
trouver
dans
les
environs.
Comme
ces
noms
ont
quelque
ressemblance
avec
certains
mots
arméniens,
nous
croyons
devoir
en
citer
ici
quelques-uns,
tels
que:
Come,
et
le
château
et
le
village
de
Bobos;
de
même
les
villages
de
Casnapor,
de
Colcas,
de
Corconai,
de
Mounsarac,
qui
sont
indiqués
sur
la
montagne
Palmeris,
et
ceux
de
Potama,
Pangeregun,
Gorrosie,
Mastabe,
etc,
placés
au
contraire
dans
la
vallée
de
Roussé.
Au
nombre
de
ces
derniers
sont
aussi
compris
les
couvents
de
Saint
Georges,
et
de
Parleri,
que
nous
avons
cités
parmi
ceux
des
Montagnes-Noires.
[1]
Sur
les
cartes
géographiques
on
trouve
écrit
Karamouth
ou
Karamourth.
[2]
Traduction
du
fac-similé:
«Ce
saint
évangile,
(copié)
d'un
bon
exemplaire,
a
été
terminé
par
la
grâce
et
la
miséricorde
de
Dieu,
pour
le
pieux
prince
seigneur
Sempad,
fils
du
feu
et
pieux
prince
le
baron
Constantin,
et
pour
sa
mère,
la
feue
Dame
Chahandoukhde,
et
ses
frères
défunts,
les
barons
Pagouran
et
Constant.
Cet
évangile
fut
écrit
par
le
saint
et
dévot
archevêque
du
couvent
de
Kerner,
Monseigneur
Jean,
fils
du
dévot
et
pieux
prince
des
princes,
le
Baron
Constantin,
Père
du
roi,
qui
se
reposa
dans
le
Seigneur.
Il
fut
écrit
durant
le
patriarcat
du
catholicos
Jacques
et
sous
le
règne
du
dévot
et
pieux
Léon
II,
roi
des
Arméniens,
l'an
727
de
la
grande
ère
arménienne
(1278).
Or,
vous
qui
le
lisez,
ou
qui
en
tirez
des
copies,
souvenez-vous
de
nous,
de
nos
parents
et
de
nos
frères.
Et
que
Jésus-Christ
(pour
une
de
vos
prières)
vous
rende
le
centuple
dans
sa
miséricorde.
Lui,
qui
est
béni
pour
toute
l'éternité.
Amen.
Souvenez-vous
en
Jésus-Christ
aussi
de
moi
grand
pécheur
qui
ai
enluminé
ce
saint
évangile».