Reprenons 
    
     le 
    
     cours 
    
     de 
    
     notre 
    
     récit 
    
     et 
    
     considérons 
    
     tout 
    
     ce 
    
     qui 
    
     a 
    
     eu 
    
     lieu 
    
     après 
    
     le 
    
     retour 
    
     de 
    
     l'archevêque 
    
     de 
    
     Sis, 
    
     Jean, 
    
     de 
    
     Ptolémaïs. 
    
     Sur 
    
     l'avis 
    
     du 
    
     secrétaire 
    
     de 
    
     l'empereur 
    
     et 
    
     du 
    
     Pape, 
    
     Jean 
    
     emmena 
    
     avec 
    
     lui 
    
     un 
    
     ou 
    
     plusieurs 
    
     évêques 
    
     qui 
    
     firent 
    
     partie 
    
     de 
    
     leur 
    
     ambassade. 
    
     Ils 
    
     s'entretinrent 
    
     avec 
    
     les 
    
     Arméniens, 
    
     délibérèrent, 
    
     finirent 
    
     par 
    
     se 
    
     mettre 
    
     d'accord 
    
     et 
    
     conclurent 
    
     les 
    
     traités 
    
     vers 
    
     la 
    
     fin 
    
     de 
    
     1197 
    
     ou 
    
     au 
    
     commencement 
    
     de 
    
     1198. 
    
     Il 
    
     ne 
    
     restait 
    
     donc 
    
     plus 
    
     qu'à 
    
     préparer 
    
     la 
    
     solennité 
    
     du 
    
     couronnement 
    
     de 
    
     Léon. 
    
     Cependant 
    
     comme 
    
     celui-ci 
    
     désirait 
    
     que 
    
     ce 
    
     couronnement 
    
     fut 
    
     célébré 
    
     avec 
    
     grandes 
    
     pompes 
    
     et 
    
     grand 
    
     appareil, 
    
     qu'il 
    
     voulait 
    
     en 
    
     outre 
    
     y 
    
     inviter 
    
     un 
    
     grand 
    
     nombre 
    
     de 
    
     personnages 
    
     des 
    
     lieux 
    
     éloignés, 
    
     il 
    
     me 
    
     semble 
    
     qu'à 
    
     cause 
    
     aussi 
    
     des 
    
     troubles 
    
     qui 
    
     avaient 
    
     éclaté 
    
     parmi 
    
     les 
    
     Croisés 
    
     à 
    
     Ptolémaïs 
    
     et 
    
     à 
    
     Joppé, 
    
     on 
    
     fut 
    
     obligé 
    
     de 
    
     reculer 
    
     d'une 
    
     année 
    
     encore 
    
     cette 
    
     solennité. 
    
     Cependant 
    
     depuis 
    
     1198, 
    
     peut-être 
    
     même 
    
     avant, 
    
     Léon 
    
     était 
    
     roi, 
    
     comme 
    
     nous 
    
     allons 
    
     le 
    
     voir, 
    
     ce 
    
     qui 
    
     est 
    
     une 
    
     question 
    
     encore 
    
     à 
    
     résoudre; 
    
     car 
    
     les 
    
     historiens 
    
     et 
    
     les 
    
     chroniqueurs 
    
     ne 
    
     sont 
    
     pas 
    
     d'accord 
    
     à 
    
     ce 
    
     sujet. 
    
     Nous 
    
     qui 
    
     les 
    
     avons 
    
     étudiés 
    
     soigneusement 
    
     nous 
    
     sommes 
    
     convaincu 
    
     que 
    
     la 
    
     cérémonie 
    
     de 
    
     la 
    
     réception 
    
     des 
    
     insignes 
    
     royaux 
    
     par 
    
     Léon 
    
     ne 
    
     s'est 
    
     pas 
    
     effectuée 
    
     en 
    
     une, 
    
     mais 
    
     en 
    
     plusieurs 
    
     fois. 
    
     D'abord, 
    
     comme 
    
     il 
    
     paraît 
    
     incontestable, 
    
     Léon 
    
     fut 
    
     couronné 
    
     par 
    
     l'empereur 
    
     grec 
    
     Alexis 
    
     Ange 
    
     III, 
    
     après 
    
     l'année 
    
     1195; 
    
     et 
    
     ensuite 
    
     par 
    
     l'empereur 
    
     d'Occident. 
    
     S.
     
      t 
    
     Nersès 
    
     de 
    
     Lambroun 
    
     qui 
    
     mourut 
    
     le 
    
     14 
    
     Juillet 
    
     1198, 
    
     nous 
    
     en 
    
     donne 
    
     une 
    
     preuve 
    
     irréfutable, 
    
     en 
    
     nous 
    
     disant 
    
     que 
    
     le 
    
     couronnement 
    
     de 
    
     Léon 
    
     eut 
    
     lieu, 
    
     dans 
    
     la 
    
     même 
    
     année 
    
     à 
    
     Tarse: 
    
     «L'an 
    
     647 
    
     (de 
    
     l'ère 
    
     arménienne), 
    
     écrit-il, 
    
     Léon 
    
     des 
    
     Roupéniens 
    
     roi 
    
     des 
    
     Arméniens, 
    
     fut 
    
     hautement 
    
     honoré 
    
     par 
    
     réception 
    
     de 
    
     la 
    
     couronne . . . 
    
     Les 
    
     empereurs 
    
     de 
    
     l'ancienne 
    
     et 
    
     de 
    
     la 
    
     nouvelle 
    
     Rome 
    
     le 
    
     couronnèrent 
    
     de 
    
     pierres 
    
     précieuses, 
    
     en 
    
     l'église 
    
     de 
    
     Tarse 
    
     qui 
    
     est 
    
     gouvernée 
    
     par 
    
     notre 
    
     indigne 
    
     personne». 
    
     Nous 
    
     savons 
    
     d'autre 
    
     part 
    
     que 
    
     Nersès 
    
     ne 
    
     se 
    
     trouvait 
    
     pas 
    
     parmi 
    
     les 
    
     convoqués 
    
     à 
    
     la 
    
     grande 
    
     et 
    
     solennelle 
    
     cérémonie 
    
     du 
    
     couronnement 
    
     qui 
    
     eut 
    
     lieu 
    
     plus 
    
     tard, 
    
     mais 
    
     ses 
    
     successeurs 
    
     (dont 
    
     on 
    
     cite 
    
     les 
    
     noms 
    
     et 
    
     qui 
    
     gouvernaient 
    
     son 
    
     diocèse, 
    
     alors 
    
     divisé 
    
     à 
    
     deux, 
    
     celui 
    
     de 
    
     Tarse 
    
     et 
    
     celui 
    
     de 
    
     Lambroun), 
    
     y 
    
     furent 
    
     présents; 
    
     il 
    
     devient 
    
     évident 
    
     que 
    
     la 
    
     solennité 
    
     que 
    
     Nersès 
    
     relate 
    
     comme 
    
     ayant 
    
     eu 
    
     lieu 
    
     à 
    
     Tarse, 
    
     n'a 
    
     pu 
    
     avoir 
    
     lieu 
    
     alors 
    
     qu'entre 
    
     les 
    
     mois 
    
     de 
    
     Février 
    
     et 
    
     de 
    
     Juillet 
    
     de 
    
     l'année 
    
     1198; 
    
     l'année 
    
     647 
    
     de 
    
     l'ère 
    
     arménienne 
    
     commençant 
    
     le 
    
     31 
    
     Janvier 
    
     de 
    
     l'année 
    
     1198 
    
     de 
    
     l'ère 
    
     vulgaire 
    
     et 
    
     finissant 
    
     le 
    
     30 
    
     Janvier 
    
     1199.
 
   
    Or 
   
    la 
   
    grande 
   
    solennité 
   
    du 
   
    couronnement 
   
    de 
   
    Léon 
   
    eut 
   
    lieu 
   
    après 
   
    la 
   
    mort 
   
    du 
   
    Saint, 
   
    et 
   
    en 
   
    cette 
   
    même 
   
    année 
   
    647, 
   
    mais 
   
    vers 
   
    sa 
   
    fin 
   
    et 
   
    précisément 
   
    à 
   
    la 
   
    fête 
   
    de 
   
    l'Epiphanie; 
   
    il 
   
    faut 
   
    donc 
   
    que 
   
    ce 
   
    soit 
   
    le 
   
    6 
   
    Janvier 
   
    1199.
  
 
    
     Si 
    
     quelqu'un, 
    
     prenant 
    
     trop 
    
     à 
    
     la 
    
     lettre 
    
     les 
    
     paroles 
    
     de 
    
     Nersès, 
    
     voulait 
    
     entendre 
    
     qu'il 
    
     s'agit 
    
     du 
    
     grand 
    
     couronnement 
    
     de 
    
     Léon 
    
     par 
    
     l'empereur 
    
     d'Occident 
    
     et 
    
     avait 
    
     quelque 
    
     doute 
    
     sur 
    
     l'époque 
    
     où 
    
     il 
    
     eut 
    
     lieu, 
    
     nous 
    
     pourrions 
    
     lui 
    
     répondre 
    
     que 
    
     Léon 
    
     ne 
    
     reçut 
    
     pas 
    
     seulement 
    
     la 
    
     promesse 
    
     d'être 
    
     couronné 
    
     roi 
    
     longtemps 
    
     avant 
    
     de 
    
     l'être, 
    
     mais 
    
     qu'il 
    
     reçut 
    
     aussi 
    
     longtemps 
    
     avant 
    
     les 
    
     insignes 
    
     royaux. 
    
     De 
    
     même 
    
     à 
    
     Amaury, 
    
     nommé 
    
     roi 
    
     de 
    
     Chypre, 
    
     et 
    
     qui 
    
     avait 
    
     demandé 
    
     la 
    
     couronne 
    
     en 
    
     même 
    
     temps 
    
     que 
    
     Léon, 
    
     c'est-à-dire 
    
     en 
    
     1195-96, 
    
     l'empereur 
    
     envoya 
    
     d'abord 
    
     le 
    
     sceptre 
    
     et 
    
     lui 
    
     promit 
    
     de 
    
     venir 
    
     le 
    
     couronner 
    
     en 
    
     personne. 
    
     Tombé 
    
     malade, 
    
     il 
    
     remit 
    
     cette 
    
     couronne 
    
     comme 
    
     celle 
    
     de 
    
     Léon 
    
     à 
    
     son 
    
     secrétaire.
  
 
   
    Voilà 
   
    certainement 
   
    comment 
   
    il 
   
    faut 
   
    accepter 
   
    ce 
   
    fait 
   
    et 
   
    non 
   
    pas 
   
    comme 
   
    on 
   
    l'a 
   
    cru 
   
    jusqu'à 
   
    présent. 
   
    Si 
   
    l'on 
   
    n'y 
   
    prête 
   
    pas 
   
    une 
   
    attention 
   
    sérieuse 
   
    on 
   
    croit 
   
    que 
   
    cette 
   
    solennité 
   
    a 
   
    eu 
   
    lieu 
   
    en 
   
    Janvier 
   
    1198, 
   
    car 
   
    tous 
   
    nos 
   
    historiens 
   
    semblent 
   
    s'être 
   
    copiés 
   
    et 
   
    les 
   
    chroniqueurs 
   
    étrangers 
   
    ont 
   
    fait 
   
    de 
   
    même. 
   
    Mais 
   
    nous 
   
    possédons, 
   
    comme 
   
    preuves, 
   
    les 
   
    lettres 
   
    de 
   
    remerciement 
   
    du 
   
    Roi 
   
    et 
   
    du 
   
    Catholicos 
   
    envoyées 
   
    au 
   
    pape 
   
    Innocent 
   
    III. 
   
    Ces 
   
    lettres 
   
    sont 
   
    datées 
   
    du 
   
    mois 
   
    de 
   
    Mai 
   
    1199. 
   
    On 
   
    ne 
   
    pourrait 
   
    donc 
   
    pas 
   
    en 
   
    reculer 
   
    de 
   
    16 
   
    mois, 
   
    si 
   
    les 
   
    fêtes 
   
    du 
   
    couronnement 
   
    eussent 
   
    eu 
   
    lieu 
   
    au 
   
    commencement 
   
    de 
   
    1198.
  
 
    
     Héthoum, 
    
     frère 
    
     de 
    
     Nersès, 
    
     avance 
    
     d'un 
    
     an 
    
     le 
    
     couronnement 
    
     de 
    
     Léon, 
    
     dans 
    
     sa 
    
     traduction 
    
     de 
    
     la 
    
     Chronologie 
    
     des 
     
      Empereurs 
     
      de 
     
      Rome 
    
     et 
    
     s'exprime 
    
     en 
    
     ces 
    
     termes 
    
     au 
    
     sujet 
    
     de 
    
     Henri 
    
     VI, 
    
     qu'il 
    
     écrit 
    
     Henri 
    
     V: 
    
     «Celui-ci, 
    
     la 
    
     septième 
    
     année 
    
     de 
    
     son 
    
     règne, 
    
     honora 
    
     de 
    
     la 
    
     couronne, 
    
     Léon, 
    
     fils 
    
     de 
    
     Stéphané 
    
     des 
    
     Roupéniens, 
    
     par 
    
     le 
    
     grand 
    
     Archevêque 
    
     de 
    
     Mayence; 
    
     il 
    
     le 
    
     fit 
    
     roi 
    
     de 
    
     tous 
    
     les 
    
     Arméniens 
    
     et 
    
     des 
    
     provinces 
    
     de 
    
     Cilicie 
    
     et 
    
     d'Isaurie 
    
     et 
    
     reconstitua, 
    
     en 
    
     646, 
    
     le 
    
     royaume 
    
     de 
    
     l'Arménie 
    
     qui 
    
     était 
    
     déchu 
    
     depuis 
    
     bien 
    
     des 
    
     années».
  
 
    
     Selon 
    
     ce 
    
     que 
    
     rapporte 
    
     Héthoum 
    
     du 
    
     couronnement 
    
     de 
    
     Léon; 
    
     cette 
    
     cérémonie 
    
     aura 
    
     eu 
    
     lieu 
    
     entre 
    
     le 
    
     mois 
    
     de 
    
     Juillet 
    
     1197 
    
     et 
    
     le 
    
     mois 
    
     de 
    
     Janvier 
    
     1198, 
    
     mais 
    
     la 
    
     venue 
    
     de 
    
     l'Archevêque 
    
     de 
    
     Mayence 
    
     ne 
    
     coincide 
    
     pas 
    
     avec 
    
     cette 
    
     époque. 
    
     Héthoum 
    
     a 
    
     donc 
    
     dû 
    
     confondre 
    
     ensemble 
    
     les 
    
     deux, 
    
     solennités; 
    
     c'est-à-dire 
    
     qu'il 
    
     n'en 
    
     a 
    
     fait 
    
     qu'une 
    
     de 
    
     la 
    
     première 
    
     et 
    
     de 
    
     la 
    
     deuxième 
    
     ou 
    
     même 
    
     do 
    
     la 
    
     troisième 
    
     plus 
    
     pompeuse 
    
     encore. 
    
     Ou 
    
     pourrait 
    
     croire 
    
     encore 
    
     que 
    
     la 
    
     première 
    
     fois, 
    
     Léon 
    
     reçut 
    
     seulement 
    
     la 
    
     couronne 
    
     et 
    
     que 
    
     lui-même 
    
     se 
    
     la 
    
     mit 
    
     au 
    
     front 
    
     non 
    
     sans 
    
     quelque 
    
     solennité, 
    
     et 
    
     que 
    
     ce 
    
     n'est 
    
     qu'ensuite 
    
     que 
    
     le 
    
     couronnement 
    
     fut 
    
     fait 
    
     avec 
    
     grandes 
    
     pompes 
    
     et 
    
     grand 
    
     appareil; 
    
     ce 
    
     serait 
    
     alors 
    
     seulement 
    
     que 
    
     la 
    
     cérémonie 
    
     du 
     
      Sacre 
    
     aurait 
    
     eu 
    
     lieu. 
    
     Et 
    
     c'est 
    
     ce 
    
     que 
    
     veut 
    
     dire 
    
     une 
    
     mémoire 
    
     de 
    
     l'historien 
    
     royal 
    
     qui 
    
     écrit 
    
     qu'en 
    
     645 
    
     (1196-7) 
    
     l'Empereur 
    
     des 
    
     Grecs 
    
     envoya 
    
     une 
    
     couronne 
    
     à 
    
     Léon 
    
     et 
    
     qu'en 
    
     646, 
    
     l'archeveque 
    
     Jean 
    
     alla 
    
     en 
    
     ambassade 
    
     à 
    
     Ptolémaïs 
    
     et 
    
     ramena 
    
     avec 
    
     lui 
    
     l'archevêque 
    
     latin 
    
     et 
    
     «qu'en 
    
     647, 
    
     au 
    
     mois 
    
     de 
    
     Janvier, 
    
     le 
    
     jour 
    
     de 
    
     l'Epiphanie, 
    
     ils 
     
      sacrèrent 
    
     Léon, 
    
     roi 
    
     d'Arménie, 
    
     à 
    
     l'obéissance 
    
     de 
    
     l'Église 
    
     Romaine 
    
     et 
    
     de 
    
     l'Empereur 
    
     des 
    
     Allemands». 
    
     Nous 
    
     avons 
    
     déjà 
    
     dit 
    
     en 
    
     quoi 
    
     consistait 
    
     l'obéissance 
    
     au 
    
     Pontife 
    
     romain, 
    
     quant 
    
     à 
    
     celle 
    
     à 
    
     l'Empereur, 
    
     elle 
    
     n'était 
    
     que 
    
     de 
    
     nom.
  
 
    
     C'eût 
    
     été 
    
     pour 
    
     nous 
    
     un 
    
     bonheur 
    
     de 
    
     pouvoir 
    
     raconter 
    
     avec 
    
     tous 
    
     les 
    
     détails 
    
     comment 
    
     Léon 
    
     parvint 
    
     au 
    
     but 
    
     de 
    
     ses 
    
     désirs, 
    
     après 
    
     dix 
    
     ans 
    
     d'attente 
    
     et 
    
     de 
    
     promesses 
    
     données 
    
     de 
    
     toutes 
    
     parts. 
    
     L'historien 
    
     Guiragos 
    
     qui 
    
     écrivait 
    
     longtemps 
    
     après 
    
     que 
    
     ce 
    
     grand 
    
     fait 
    
     s'accomplit, 
    
     nous 
    
     dit 
    
     brièvement 
    
     que: 
    
     «Il 
    
     se 
    
     tint 
    
     une 
    
     immense 
    
     assemblée 
    
     de 
    
     généraux 
    
     et 
    
     de 
    
     miliciens 
    
     de 
    
     toutes 
    
     les 
    
     nations 
    
     et 
    
     de 
    
     tous 
    
     les 
    
     peuples; 
    
     qu'on 
    
     y 
    
     voyait 
    
     le 
    
     patriarche-métropolite 
    
     grec 
    
     qui 
    
     siègeait 
    
     à 
    
     Tarse, 
    
     le 
    
     Catholicos-Mafran 
    
     des 
    
     Syriens 
    
     qui 
    
     siègeait 
    
     au 
    
     monastère 
    
     de 
    
     Barsume, 
    
     sur 
    
     la 
    
     frontière 
    
     de 
    
     Mélitine, 
    
     et 
    
     le 
    
     Catholicos 
    
     arménien 
    
     avec 
    
     tous 
    
     ses 
    
     Evêques. 
   
    L'on 
   
    couronna 
   
    Léon 
   
    et 
   
    tous 
   
    les 
   
    peuples 
   
    des 
   
    alentours 
   
    vinrent 
   
    lui 
   
    apporter 
   
    des 
   
    présents». 
    
     L'historien 
    
     de 
    
     la 
    
     Cilicie, 
    
     cite 
    
     les 
    
     grands 
    
     personnages 
    
     du 
    
     pays 
    
     de 
    
     Léon 
    
     par 
    
     leurs 
    
     noms, 
    
     c'est-à-dire 
    
     les 
    
     Evêques 
    
     et 
    
     les 
    
     Barons. 
    
     Tout 
    
     fier 
    
     et 
    
     tout 
    
     heureux 
    
     de 
    
     la 
    
     prospérité 
    
     et 
    
     de 
    
     la 
    
     joie 
    
     de 
    
     sa 
    
     patrie, 
    
     il 
    
     omet 
    
     les 
    
     noms 
    
     des 
    
     Etrangers. 
    
     C'est 
    
     à 
    
     lui 
    
     cependant 
    
     que 
    
     nous 
    
     sommes 
    
     redevables 
    
     de 
    
     savoir 
    
     les 
    
     noms 
    
     de 
    
     nos 
    
     Barons 
    
     et 
    
     de 
    
     leurs 
    
     possessions, 
    
     de 
    
     près 
    
     de 
    
     soixante-dix 
    
     châteaux 
    
     et 
    
     de 
    
     places 
    
     fortifiées, 
    
     aussi 
    
     bien 
    
     que 
    
     les 
    
     quatorze 
    
     Archevêques 
    
     et 
    
     Evêques 
    
     de 
    
     Sissouan, 
    
     y 
    
     compris 
    
     ceux 
    
     d'Antioche 
    
     et 
    
     de 
    
     Jérusalem.
  
 
   
    Nous 
   
    croyons 
   
    être 
   
    agréable 
   
    aux 
   
    lecteurs 
   
    en 
   
    donnant 
   
    ici 
   
    la 
   
    liste 
   
    des 
   
    personnes 
   
    et 
   
    des 
   
    lieux 
   
    telle 
   
    que 
   
    l'a 
   
    faite 
   
    1'historien. 
   
    Voici 
   
    ce 
   
    qu'il 
   
    écrit:
  
 
   
    «Or, 
   
    nous 
   
    devons 
   
    dire 
   
    à 
   
    présent 
   
    comment 
   
    florissait 
   
    notre 
   
    maison 
   
    arménienne 
   
    au 
   
    temps 
   
    de 
   
    Léon, 
   
    et 
   
    nommer 
   
    les 
   
    Evêques 
   
    et 
   
    les 
   
    Barons 
   
    dont 
   
    se 
   
    glorifiait 
   
    le 
   
    pays 
   
    de 
   
    Cilicie. 
   
    Je 
   
    vais 
   
    donner 
   
    leurs 
   
    noms 
   
    ici:
  
 
   
    Monseigneur 
   
    David 
   
    archevêque 
   
    de 
   
    Mamestie, 
   
    et 
   
    Abbé 
   
    du 
   
    saint 
   
    Couvent 
   
    de 
   
    Arkagaghine 
   
    (Les 
   
    Noisettes).
  
 
   
    Mons. 
   
    Grégoris 
   
    archevêque 
   
    de 
   
    Gaban 
   
    et 
   
    Abbé 
   
    de 
   
    Aréki.
  
 
   
    Mons. 
   
    Jean 
   
    archevêque 
   
    de 
   
    Sis 
   
    et 
   
    Abbé 
   
    de 
   
    Trazargue.
  
 
   
    Mons. 
   
    Minas 
   
    archevêque 
   
    de 
   
    la 
   
    S.
   
    te 
   
    Ville, 
   
    Jérusalem.
  
 
   
    Mons. 
   
    Joseph 
   
    archevêque 
   
    d'Antioche 
   
    et 
   
    Abbé 
   
    du 
   
    couvent 
   
    des 
   
    Josué.
  
 
   
    Mons. 
   
    Constantin 
   
    archevêque 
   
    d'Anazarbe 
   
    et 
   
    Abbé 
   
    de 
   
    Castalon.
  
 
   
    Mons. 
   
    Vartan 
   
    archevêque 
   
    de 
   
    Lambroun 
   
    et 
   
    Abbé 
   
    de 
   
    Skévra.
  
 
   
    Mons. 
   
    Etienne 
   
    archevêque 
   
    de 
   
    Tarse 
   
    et 
   
    Abbé 
   
    de 
   
    Melidge.
  
 
   
    Mons. 
   
    Thoros 
   
    évêque 
   
    de 
   
    Séleucie.
  
 
   
    Mons. 
   
    Dieudonné 
   
    évêque 
   
    de 
   
    Medzakar. 
   
    (Grand 
   
    rocher).
  
 
   
    Mons. 
   
    Jean 
   
    évêque 
   
    de 
   
    Sanvélantz.
  
 
   
    Mons. 
   
    Georges 
   
    évêque 
   
    de 
   
    S. 
   
    André.
  
 
   
    Mons. 
   
    Constantin 
   
    évêque 
   
    des 
   
    S. 
   
    Jean.
  
 
   
    Mons. 
   
    Grégoire 
   
    évêque 
   
    des 
   
    Philippe.
  
 
   
    Mons. 
   
    Etienne 
   
    évêque 
   
    de 
   
    Pertouce.
  
 
   
    Le 
   
    Seigneur 
   
    de 
   
    Baghras, 
   
    Adan.
  
 
   
    Le 
   
    Seigneur 
   
    de 
   
    Dgighère, 
   
    Hoste.
  
 
   
    Le 
   
    Seigneur 
   
    de 
   
    Hamouss, 
   
    Arevekouyne.
  
 
   
    Le 
   
    Seigneur 
   
    de 
   
    Sarvantave, 
   
    Sempad.
  
 
   
    Le 
   
    Seigneur 
   
    de 
   
    Haroun, 
   
    Léon.
  
 
   
    Le 
   
    Seigneur 
   
    de 
   
    Simana-cla, 
   
    Sirouhi.
  
 
   
    Le 
   
    Seigneur 
   
    de 
   
    Ané, 
   
    Henri.
  
 
   
    Le 
   
    Seigneur 
   
    de 
   
    Goudafe, 
   
    le 
   
    Connétable 
   
    Aboulgharib.
  
 
   
    Le 
   
    Seigneur 
   
    de 
   
    Engouzoud 
   
    (Les 
   
    Noyers), 
   
    Baudouin.
  
 
   
    Le 
   
    Seigneur 
   
    de 
   
    Torenga, 
   
    Etienne.
  
 
   
    Le 
   
    Seigneur 
   
    de 
   
    Pertouce, 
   
    Léon 
   
    et 
   
    Grégoire.
  
 
   
    Le 
   
    Seigneur 
   
    de 
   
    Gantchi, 
   
    Achod.
  
 
   
    Le 
   
    Seigneur 
   
    de 
   
    Fornauce, 
   
    Aboulgharib.
  
 
   
    Le 
   
    Seigneur 
   
    de 
   
    Gaban, 
   
    Tancrède.
  
 
   
    Le 
   
    Seigneur 
   
    de 
   
    Djandji, 
   
    Constantin.
  
 
   
    Le 
   
    Seigneur 
   
    de 
   
    Schoghagan, 
   
    Geoffroy.
  
 
    
     Le 
    
     Seigneur 
    
     de 
    
     Mazod-Khatche, 
    
     Simon.
  
 
   
    Le 
   
    Seigneur 
   
    de 
   
    Till, 
   
    Robert.
  
 
   
    Le 
   
    Seigneur 
   
    de 
   
    Tilsab, 
   
    Thoros.
  
 
   
    Le 
   
    Seigneur 
   
    de 
   
    Vaner, 
   
    le 
   
    Maréchal 
   
    Vassil.
  
 
   
    Le 
   
    Seigneur 
   
    de 
   
    Partzer-perte 
   
    (Haute 
   
    forteresse), 
   
    Georges.
  
 
   
    Le 
   
    Seigneur 
   
    de 
   
    Gobidara, 
   
    Constantin.
  
 
   
    Le 
   
    Seigneur 
   
    de 
   
    Molévon, 
   
    Ajaros.
  
 
   
    Le 
   
    Seigneur 
   
    de 
   
    Gouglag, 
   
    Sempad.
  
 
   
    Le 
   
    Seigneur 
   
    de 
   
    Lambroun, 
   
    Héthoum.
  
 
   
    Le 
   
    Seigneur 
   
    de 
   
    Loulva, 
   
    Schahenchah.
  
 
   
    Le 
   
    Seigneur 
   
    de 
   
    Babéron, 
   
    Pagouran.
  
 
   
    Le 
   
    Seigneur 
   
    de 
   
    Asgouras, 
   
    Vassagh.
  
 
   
    Le 
   
    Seigneur 
   
    de 
   
    Manash, 
   
    Héthoum.
  
 
   
    Le 
   
    Seigneur 
   
    de 
   
    Pertig 
   
    (Petit 
   
    fort), 
   
    Michel.
  
 
   
    Le 
   
    Seigneur 
   
    de 
   
    Bragana, 
   
    Tigrane.
  
 
    
     Le 
    
     Seigneur 
    
     de 
    
     Sivile, 
    
     Ochine.
  
 
   
    Le 
   
    Seigneur 
   
    de 
   
    Coricos, 
   
    Simon.
  
 
    
     Le 
    
     Seigneur 
    
     de 
    
     S
   
    é
    
     leucie 
    
     et 
    
     de 
    
     Bounard, 
    
     Constance.
  
 
    
     Le 
    
     Seigneur 
    
     de 
    
     Sinide 
    
     et 
    
     de 
    
     Govasse, 
    
     Romanos.
  
 
    
     Le 
    
     Seigneur 
    
     de 
    
     Vède 
    
     et 
    
     de 
    
     Vériski, 
    
     Nicéphore.
  
 
   
    Le 
   
    Seigneur 
   
    de 
   
    Lauzade 
   
    et 
   
    Timidoupolis, 
   
    Christophore.
  
 
    
     Le 
    
     Seigneur 
    
     de 
    
     Manion, 
    
     de 
    
     Lamos, 
    
     de 
    
     Germanic
   
    æ 
    
     et 
    
     Anamour, 
    
     Halgam. 
  
 
    
     Le 
    
     Seigneur 
    
     de 
    
     Nor-perte 
    
     (Château 
    
     nouveau) 
    
     et 
    
     de 
    
     Goumardias, 
    
     le 
    
     Sébaste 
    
     Henri.
  
 
   
    Le 
   
    Seigneur 
   
    de 
   
    Antouchezda 
   
    et 
   
    de 
   
    Gouba, 
   
    Baudouin.
  
 
   
    Le 
   
    Seigneur 
   
    de 
   
    Maghva 
   
    de 
   
    Sig 
   
    et 
   
    de 
   
    Paleopolis, 
   
    Kyr 
   
    Sag 
   
    (Isaac 
   
    ).
  
 
   
    Le 
   
    Seigneur 
   
    de 
   
    Manoughade 
   
    et 
   
    Alare, 
   
    Michel.
  
 
    
     Le 
    
     Seigneur 
    
     de 
    
     Lagravène, 
    
     Constance 
    
     et 
    
     Nicéphore.
  
 
    
     Le 
    
     Seigneur 
    
     de 
    
     Calanonoos, 
    
     Aïjoudabe, 
    
     Sainte 
    
     Sophie 
    
     et 
    
     Naghlon, 
    
     Kyr 
    
     Varte».
  
 
   
    Parmi 
   
    les 
   
    Evêques 
   
    que 
   
    notre 
   
    historien 
   
    a 
   
    placés 
   
    avant 
   
    les 
   
    laïques, 
   
    ils 
   
    s'en 
   
    trouvaient, 
   
    sans 
   
    aucun 
   
    doute, 
   
    encore 
   
    d'autres 
   
    venus 
   
    de 
   
    la 
   
    Grande 
   
    Arménie 
   
    par 
   
    invitation. 
   
    Guiragos 
   
    dit 
   
    que 
   
    tous 
   
    ne 
   
    purent 
   
    s'y 
   
    rendre, 
   
    mais 
   
    parmi 
   
    ceux 
   
    qui 
   
    arrivèrent, 
   
    il 
   
    cite 
   
    Ananie, 
   
    évêque 
   
    de 
   
    Sébaste. 
   
    Un 
   
    autre 
   
    chroniqueur 
   
    cite 
   
    à 
   
    son 
   
    tour 
   
    Etienne, 
   
    appelé 
   
    Diratzou 
   
    (le 
   
    Clerc) 
   
    Archevêque 
   
    de 
   
    Vandosp, 
   
    dont 
   
    S. 
   
    Nerses 
   
    fait 
   
    quelque 
   
    part 
   
    un 
   
    grand 
   
    éloge 
   
    et 
   
    dit 
   
    qu'il 
   
    méritait 
   
    bien 
   
    l'honneur 
   
    qui 
   
    lui 
   
    fut 
   
    fait. 
   
    Ce 
   
    Diratzou, 
   
    invité 
   
    par 
   
    le 
   
    Catholicos 
   
    à 
   
    Romcla, 
   
    sans 
   
    prendre 
   
    garde 
   
    à 
   
    sa 
   
    vieillesse, 
   
    se 
   
    rendit 
   
    chez 
   
    lui 
   
    et 
   
    de 
   
    là, 
   
    selon 
   
    ce 
   
    qu'écrivit 
   
    son 
   
    compagnon 
   
    de 
   
    voyage, 
   
    le 
   
    docteur 
   
    Jacques: 
   
    «On 
   
    proposa 
   
    à 
   
    mon 
   
    maître 
   
    et 
   
    au 
   
    Catholicos 
   
    d'Arménie 
   
    une 
   
    autre 
   
    route 
   
    à 
   
    prendre. 
   
    Ils 
   
    allaient 
   
    chez 
   
    Léon 
   
    qui 
   
    les 
   
    avait 
   
    appelés. 
   
    Léon, 
   
    qui 
   
    avait 
   
    repris 
   
    le 
   
    nom 
   
    de 
   
    Roi 
   
    et 
   
    la 
   
    pourpre 
   
    auguste 
   
    et 
   
    brillante 
   
    que 
   
    les 
   
    Arméniens 
   
    possédaient 
   
    autrefois, 
   
    mais 
   
    dont 
   
    ils 
   
    avaient 
   
    été 
   
    dépouillés 
   
    depuis 
   
    longtemps, 
   
    fut 
   
    oint, 
   
    à 
   
    l'instar 
   
    du 
   
    Grand 
   
    Tiridate, 
   
    avec 
   
    le 
   
    consentement 
   
    du 
   
    vaillant 
   
    peuple 
   
    des 
   
    Grecs, 
   
    (au 
   
    lieu 
   
    de 
   
    dire 
   
    des 
   
    Francs 
   
    ou 
   
    Latins) 
   
    qui 
   
    lui 
   
    apportèrent 
   
    la 
   
    couronne 
   
    surmontée 
   
    d'une 
   
    croix. 
   
    Léon 
   
    fit 
   
    venir 
   
    en 
   
    grande 
   
    pompe 
   
    le 
   
    Seigneur 
   
    Spirituel, 
   
    Grégoire, 
   
    pour 
   
    le 
   
    sacrer 
   
    avec 
   
    la 
   
    sainte 
   
    huile 
   
    purifiante 
   
    et 
   
    couronner 
   
    son 
   
    front 
   
    du 
   
    signe 
   
    de 
   
    la 
   
    croix. 
   
    Le 
   
    Seigneur 
   
    Spirituel 
   
    emmena 
   
    avec 
   
    lui 
   
    mon 
   
    maître... 
   
    etc.
   
    »
  
 
    
     Il 
    
     est 
    
     certain 
    
     aussi 
    
     que 
    
     le 
    
     Catholicos 
    
     emmena 
    
     avec 
    
     lui 
    
     les 
    
     évêques 
    
     de 
    
     sa 
    
     maison 
    
     patriarcale, 
    
     les 
    
     grands 
    
     docteurs 
    
     et 
    
     les 
    
     ministres 
    
     et 
    
     tout 
    
     le 
    
     clergé 
    
     de 
    
     Sissouan, 
    
     afin 
    
     de 
    
     donner 
    
     plus 
    
     d'éclat 
    
     à 
    
     la 
    
     plus 
    
     grande 
    
     des 
    
     solennités 
    
     qu'aient 
    
     jamais 
    
     vues 
    
     les 
    
     Armeniens, 
    
     depuis 
    
     qu'ils 
    
     ne 
    
     voyaient 
    
     plus 
    
     sacrer 
    
     de 
    
     rois. 
    
     Le 
    
     Docteur 
    
     Vahram 
    
     dit 
    
     dans 
    
     son 
    
     poème:
  
 
   
    «Alors 
   
    les 
   
    Arméniens 
   
    assemblés
  
 
   
    Vinrent 
   
    en 
   
    la 
   
    ville 
   
    de 
   
    Tarse,
  
 
   
    Le 
   
    Catholicos 
   
    qui 
   
    en 
   
    faisait 
   
    partie
  
 
   
    Y 
   
    réunit 
   
    tout 
   
    le 
   
    clergé,
  
 
   
    Et 
   
    consacra, 
   
    selon 
   
    le 
   
    rite, 
   
    Léon,
  
 
   
    Roi 
   
    de 
   
    la 
   
    maison 
   
    do 
   
    Torgom,
  
 
   
    Le 
   
    fit 
   
    monter 
   
    sur 
   
    le 
   
    trône, 
   
    etc».
  
 
    
     Nos 
    
     historiens 
    
     disent 
    
     que 
    
     c'est 
    
     notre 
    
     Catholicos 
    
     qui 
    
     effectua 
    
     le 
    
     sacre 
    
     royal. 
    
     Il 
    
     en 
    
     devait 
    
     être 
    
     ainsi, 
    
     et 
    
     ceci 
    
     ne 
    
     devrait 
    
     faire 
    
     élever 
    
     aucun 
    
     doute. 
    
     Mais 
    
     les 
    
     étrangers, 
    
     comme 
    
     nous 
    
     l'avons 
    
     déjà 
    
     dit, 
    
     prétondent 
    
     que 
    
     ce 
    
     fut 
    
     Conrad, 
    
     archevêque 
    
     de 
    
     Mayence 
    
     et 
    
     légat 
    
     du 
    
     secrétaire 
    
     de 
    
     l'Empereur, 
    
     parce 
    
     que 
    
     cela 
    
     lui 
    
     revenait 
    
     de 
    
     droit 
    
     comme 
    
     étant 
    
     le 
    
     représentant 
    
     du 
    
     Pape, 
    
     dont 
    
     il 
    
     était 
    
     le 
    
     doyen 
    
     et 
    
     le 
    
     plus 
    
     distingué 
    
     des 
    
     Cardinaux. 
    
     Il 
    
     est 
    
     vrai 
    
     que 
    
     c'est 
    
     celui-ci 
    
     qui 
    
     présenta 
    
     à 
    
     Léon 
    
     les 
    
     insignes 
    
     royaux 
    
     et 
    
     la 
    
     couronne, 
    
     mais 
    
     c'est 
    
     le 
    
     Catholicos 
    
     Grégoire 
    
     Abirad 
    
     qui 
    
     bénit 
    
     et 
    
     oignit 
    
     le 
    
     front 
    
     royal 
    
     de 
    
     Léon... 
    
     Mais 
    
     où 
    
     était 
    
     alors 
    
     cette 
    
     troisième 
    
     main 
    
     qui 
    
     combla 
    
     Léon 
    
     de 
    
     bénédictions, 
    
     la 
    
     main 
    
     de 
    
     celui 
    
     qui, 
    
     pendant 
    
     l'espace 
    
     de 
    
     douze 
    
     années, 
    
     ne 
    
     se 
    
     s
   
    é
    
     para 
    
     jamais 
    
     de 
    
     l'intrépide 
    
     prince 
    
     des 
    
     Arméniens, 
    
     et 
    
     qui, 
    
     avait 
    
     nourri 
    
     depuis 
    
     longtemps 
    
     l'espoir 
    
     de 
    
     voir 
    
     Léon 
    
     sur 
    
     le 
    
     trône 
    
     royal? 
    
     Où 
    
     était 
    
     cette 
    
     voix 
    
     brûlante 
    
     qui, 
    
     pendant 
    
     vingt-cinq 
    
     années, 
    
     retentit 
    
     sous 
    
     les 
    
     voûtes 
    
     de 
    
     l'église 
    
     de 
    
     Tarse? 
    
     Et 
    
     pourquoi 
    
     donc 
    
     cette 
    
     bouche 
    
     sublime 
    
     ne 
    
     se 
    
     fit-elle 
    
     pas 
    
     entendre 
    
     alors, 
    
     quand 
    
     elle 
    
     aurait 
    
     tant 
    
     ajouté; 
    
     à 
    
     la 
    
     splendeur 
    
     de 
    
     cette 
    
     fête 
    
     si 
    
     solennelle, 
    
     quand 
    
     elle 
    
     aurait 
    
     légué 
    
     à 
    
     la 
    
     postérité, 
    
     à 
    
     cette 
    
     occasion, 
    
     un 
    
     discours 
    
     encore 
    
     plus 
    
     magnifique? . . . 
    
     Hélas! 
    
     C'est 
    
     la 
    
     loi 
    
     des 
    
     choses 
    
     humaines 
    
     de 
    
     laisser 
    
     souvent 
    
     inachevée 
    
     une 
    
     entreprise 
    
     généreuse 
    
     et 
    
     d'arrêter 
    
     soudain 
    
     les 
    
     élans 
    
     d'une 
    
     joie 
    
     légitime! 
    
     Notre 
    
     cher 
    
     Nersès 
    
     de 
    
     Lambroun, 
    
     l'ami 
    
     préféré 
    
     de 
    
     Léon, 
    
     l'homme 
    
     à 
    
     la 
    
     langue 
    
     de 
    
     feu 
    
     et 
    
     au 
    
     cœur 
    
     d'or, 
    
     avait 
    
     été 
    
     rappelé 
    
     au 
    
     Ciel 
    
     depuis 
    
     six 
    
     mois. 
    
     Qui 
    
     sait 
    
     si 
    
     à 
    
     l'heure 
    
     où 
    
     l'huile 
    
     sacrée 
    
     allait 
    
     être 
    
     répandue 
    
     sur 
    
     le 
    
     front 
    
     du 
    
     nouveau 
    
     roi, 
    
     ses 
    
     pieux 
    
     ossements 
    
     n'ont 
    
     point 
    
     tressailli 
    
     dans 
    
     leur 
    
     tombe 
    
     de 
    
     Skévra! 
    
     Oh! 
    
     je 
    
     veux 
    
     me 
    
     figurer 
    
     que 
    
     lorsque 
    
     l'innombrable 
    
     multitude 
    
     qui 
    
     était 
    
     au 
    
     couronnement 
    
     de 
    
     Léon 
    
     s'écria: 
    
     Vive 
    
     le 
    
     Saint 
    
     Roi! 
    
     Nersès, 
    
     du 
    
     haut 
    
     des 
    
     cieux, 
    
     planant 
    
     sur 
    
     cette 
    
     foule, 
    
     répondit: 
    
     Que 
    
     la 
    
     paix 
    
     soit 
    
     avec 
    
     vous! 
    
     Qui 
    
     sait 
    
     si 
    
     les 
    
     traits 
    
     du 
    
     visage 
    
     de 
    
     ce 
    
     grand 
    
     Saint 
    
     peints 
    
     sur 
    
     les 
    
     murs 
    
     de 
    
     l'Église 
    
     n'attiraient 
    
     pas 
    
     les 
    
     regards 
    
     de 
    
     cette 
    
     immense 
    
     assistance, 
    
     à 
    
     mesure 
    
     qu'avançait 
    
     l'office 
    
     de 
    
     ce 
    
     sacre 
    
     qu'il 
    
     avait 
    
     traduit 
    
     lui-m
   
    ê
    
     me 
    
     du 
    
     latin, 
    
     le 
    
     cœur 
    
     plein 
    
     d'espérance!
  
 
    
     O 
    
     grand 
    
     Saint, 
    
     ton 
    
     espérance 
    
     n'a 
    
     pas 
    
     été 
    
     déçue! 
    
     Tu 
    
     étais 
    
     là 
    
     quand 
    
     même 
    
     à 
    
     l'heure 
    
     où 
    
     la 
    
     couronne 
    
     royale 
    
     était 
    
     déposée 
    
     sur 
    
     le 
    
     front 
    
     du 
    
     souverain 
    
     ton 
    
     parent. 
    
     Les 
    
     belles 
    
     paroles 
    
     que 
    
     tu 
    
     as 
    
     écrites 
    
     de 
    
     ta 
    
     main 
    
     pour 
    
     le 
    
     sacre 
    
     de 
    
     Léon 
    
     se 
    
     firent 
    
     entendre 
    
     plus 
    
     harmonieuses 
    
     dans 
    
     le 
    
     temple 
    
     de 
    
     S.
     
      te 
    
     Sophie, 
    
     ta 
    
     cathédrale. 
    
     Nous-mêmes, 
    
     après 
    
     tant 
    
     de 
    
     siècles 
    
     écoulés, 
    
     tant 
    
     de 
    
     faits 
    
     éloignés, 
    
     nous 
    
     voulons 
    
     te 
    
     rendre 
    
     hommage 
    
     en 
    
     les 
    
     retraçant 
    
     ici 
    
     comme 
    
     l'un 
    
     des 
    
     plus 
    
     beaux 
    
     monuments 
    
     que 
    
     nous 
    
     ont 
    
     légués 
    
     les 
    
     temps 
    
     disparus
    
     !
  
 
    
     Dans 
    
     la 
    
     Série 
    
     des 
    
     Canons 
    
     du 
    
     Rituel 
    
     de 
    
     l'Église 
    
     Romaine, 
    
     S. 
    
     Nersès 
    
     avait 
    
     traduit 
    
     aussi 
    
     celui 
    
     de 
    
     la 
    
     Cérémonie 
    
     du 
    
     Sacre 
    
     de 
    
     l'Empereur 
    
     de 
    
     Rome, 
    
     «le 
    
     plus 
    
     haut 
    
     de 
    
     tous 
    
     les 
    
     rois», 
    
     ainsi 
    
     qu'il 
    
     est 
    
     dit 
    
     de 
    
     lui 
    
     à 
    
     l'en-tête 
    
     du 
    
     Canon. 
    
     Dans 
    
     sa 
    
     traduction 
    
     du 
    
     texte, 
    
     le 
    
     Saint 
    
     écrivain, 
    
     plaisantant, 
    
     dit: 
    
     «Lis 
    
     ceci, 
    
     toi, 
    
     si 
    
     tu 
    
     dois 
    
     être 
    
     le 
    
     haut 
    
     dignitaire 
    
     chargé 
    
     de 
    
     sacrer 
    
     l'Empereur, 
    
     dans 
    
     la 
    
     grande 
    
     ville 
    
     de 
    
     Rome; 
    
     sinon, 
    
     tu 
    
     n'auras 
    
     que 
    
     la 
    
     satisfaction 
    
     d'en 
    
     avoir 
    
     eu 
    
     connaissance, 
    
     comme 
    
     moi-même 
    
     le 
    
     traducteur».
  
 
    
     Le 
    
     Sacre 
    
     ordonnait 
    
     huit 
    
     jours 
    
     de 
    
     fêtes, 
    
     mais 
    
     ces 
    
     fêtes 
    
     du 
    
     couronnement 
    
     de 
    
     Léon 
    
     durèrent 
    
     longtemps 
    
     encore, 
    
     car 
    
     la 
    
     joie 
    
     était 
    
     sans 
    
     limite 
    
     pour 
    
     le 
    
     peuple 
    
     arménien 
    
     qui 
    
     retrouvait 
    
     un 
    
     Roi, 
    
     qui 
    
     sentait 
    
     que 
    
     Léon 
    
     allait 
    
     enfin 
    
     rétablir 
    
     les 
    
     fondements 
    
     d'un 
    
     royaume 
    
     d'Arménie. 
    
     Voici 
    
     les 
    
     réflexions 
    
     de 
    
     notre 
    
     historien 
    
     à 
    
     ce 
    
     sujet, 
    
     après 
    
     avoir 
    
     décrit 
    
     la 
    
     cérémonie 
    
     du 
    
     sacre: 
    
     «Il 
    
     y 
    
     eut 
    
     une 
    
     grande 
    
     joie 
    
     dans 
    
     toute 
    
     la 
    
     nation 
    
     arménienne, 
    
     en 
    
     voyant 
    
     de 
    
     nouveau 
    
     rétabli 
    
     leur 
    
     royaume 
    
     par 
    
     Léon, 
    
     le 
    
     magnifique 
    
     et 
    
     pieux 
    
     Roi.
    
     » 
    
     L'écrivain 
    
     qui 
    
     continua 
    
     la 
    
     chronique 
    
     de 
    
     Samuel 
    
     d'Ani 
    
     ne 
    
     manque 
    
     pas 
    
     de 
    
     noter 
    
     aussi 
    
     ce 
    
     grand 
    
     fait. 
    
     Comme 
    
     les 
    
     Chroniqueurs 
    
     ne 
    
     pouvaient 
    
     insérer 
    
     dans 
    
     leurs 
    
     annales 
    
     que 
    
     quelques 
    
     lignes, 
    
     ils 
    
     rendent 
    
     grâces 
    
     à 
    
     Dieu 
    
     et 
    
     s'écrient: 
    
     «Bénédiction, 
    
     louanges 
    
     et 
    
     grands 
    
     remerciements 
    
     du 
    
     fond 
    
     de 
    
     nos 
    
     cœurs 
    
     à 
    
     la 
    
     mis
   
    é
    
     ricorde 
    
     de 
    
     Dieu 
    
     qui 
    
     eut 
    
     pitié 
    
     de 
    
     nous 
    
     et 
    
     qui 
    
     nous 
    
     releva, 
    
     nous 
    
     qui 
    
     étions 
    
     abattus 
    
     et 
    
     perdus, 
    
     en 
    
     nous 
    
     accordant 
    
     un 
    
     roi 
    
     de 
    
     notre 
    
     nation, 
    
     Léon 
    
     fils 
    
     de 
    
     Stéphan
   
    é, 
    
     l'homme 
    
     pieux 
    
     et 
    
     aimant 
    
     Christ, 
    
     le 
    
     guerrier 
    
     aux 
    
     combats 
    
     qui 
    
     rehausse 
    
     la 
    
     gloire 
    
     de 
    
     l'Église. 
    
     Célébrons 
    
     ce 
    
     grand 
    
     jour 
    
     à 
    
     l'Autel 
    
     et 
    
     louons 
    
     le 
    
     Seigneur». 
  
 
   
    D'autres 
   
    historiens 
   
    encore 
   
    mêlent 
   
    leurs 
   
    louanges 
   
    à 
   
    Léon 
   
    à 
   
    l'expression 
   
    de 
   
    la 
   
    joie 
   
    nationale, 
   
    tels 
   
    que 
   
    Hétoum, 
   
    Guiragos 
   
    et 
   
    Vartan. 
   
    Ce 
   
    dernier, 
   
    après 
   
    avoir 
   
    décrit 
   
    aussi 
   
    la 
   
    cérémonie 
   
    du 
   
    Sacre, 
   
    ajoute 
   
    pour 
   
    Léon: 
   
    «Il 
   
    était 
   
    magnanime 
   
    et 
   
    victorieux 
   
    et 
   
    dominait 
   
    tous 
   
    les 
   
    peuples 
   
    d'alentour 
   
    dont 
   
    il 
   
    avait 
   
    fait 
   
    ses 
   
    tributaires.
   
    » 
   
    J'entends 
   
    par 
   
    magnanimité 
   
    cette 
   
    générosité 
   
    de 
   
    Léon 
   
    plus 
   
    encore 
   
    de 
   
    cœur 
   
    que 
   
    de 
   
    main, 
   
    qui 
   
    fit 
   
    enrichir 
   
    les 
   
    barons 
   
    et 
   
    les 
   
    vassaux, 
   
    qui 
   
    lui 
   
    fit 
   
    faire 
   
    tant 
   
    de 
   
    donations 
   
    aux 
   
    églises 
   
    et 
   
    aux 
   
    couvents, 
   
    qui 
   
    lui 
   
    fit 
   
    combler 
   
    les 
   
    ecclésiastiques 
   
    de 
   
    privilèges. 
   
    Combien 
   
    de 
   
    présents 
   
    n'offrit-il 
   
    pas 
   
    à 
   
    ses 
   
    hôtes 
   
    qu'il 
   
    avait 
   
    invités 
   
    ou 
   
    qui 
   
    vinrent 
   
    lui 
   
    rendre 
   
    visite 
   
    de 
   
    leur 
   
    propre 
   
    volonté, 
   
    tels 
   
    que 
   
    les 
   
    Princes 
   
    francs, 
   
    quel 
   
    que 
   
    fût 
   
    leur 
   
    rang, 
   
    et 
   
    parmi 
   
    lesquels 
   
    se 
   
    trouvèrent 
   
    probablement 
   
    celui 
   
    d'Antioche, 
   
    le 
   
    roi 
   
    de 
   
    Chypre, 
   
    les 
   
    ambassadeurs 
   
    de 
   
    divers 
   
    royaumes 
   
    de 
   
    l'Occident 
   
    et 
   
    les 
   
    représentants 
   
    des 
   
    Républiques 
   
    italiennes.