LA 
    
     LITTÉRATURE 
    
     ARMÉNIENNE 
    
     SOUS 
    
     LA 
    
     DYNASTIE 
    
     DES 
    
     ROUPENIENS
  
 
    
     Les 
    
     plus 
    
     illustres 
    
     de 
    
     la 
    
     seconde 
    
     époque 
    
     de 
    
     notre 
    
     lettérature 
    
     et 
    
     ceux 
    
     qui 
    
     nous 
    
     sont 
    
     le 
    
     plus 
    
     connus, 
    
     nous 
    
     les 
    
     avons 
    
     déjà 
    
     cités 
    
     dans 
    
     la 
    
     partie 
    
     de 
    
     notre 
    
     livre 
    
     qui 
    
     traite 
    
     de 
    
     la 
    
     géographie 
    
     de 
    
     Sissouan. 
    
     Je 
    
     ne 
    
     ferai 
    
     que 
    
     répéter 
    
     ici 
    
     leurs 
    
     noms 
    
     et 
    
     désigner 
    
     leurs 
    
     écrits, 
    
     en 
    
     même 
    
     temps 
    
     que 
    
     je 
    
     nommerai 
    
     d'autres 
    
     écrivains 
    
     dont 
    
     les 
    
     œuvres 
    
     nous 
    
     sont 
    
     restés 
    
     inconnus. 
    
     Le 
    
     plus 
    
     célèbre 
    
     de 
    
     tous, 
    
     sous 
    
     bien 
    
     des 
    
     rapports, 
    
     fut 
     
      Nersès 
     
      de 
     
      Lambroun. 
    
     C'est 
    
     le 
    
     plus 
    
     ancien 
    
     des 
    
     littérateurs 
    
     du 
    
     temps. 
    
     Outre 
    
     les 
    
     écrits 
    
     dont 
    
     nous 
    
     avons 
    
     déjà 
    
     parlé 
    
     (
     
      Sissouan 
     
      p. 
    
     90-9
   
    ) 
    
     il 
    
     en 
    
     a 
    
     laissé 
    
     d'autres 
    
     que 
    
     nous 
    
     connaissons 
    
     par 
    
     les 
    
     mentions 
    
     qu'en 
    
     ont 
    
     faites 
    
     les 
    
     chroniqueurs 
    
     de 
    
     l'époque. 
    
     Ainsi, 
    
     il 
    
     a 
    
     écrit: 
    
     Un 
     
      Sacre 
     
      d'Evêque, 
    
     un 
     
      Sacre 
     
      de 
     
      Catholicos, 
    
     un 
     
      Calendrier 
     
      ecclésiastique, 
    
     la 
     
      Vie 
     
      de 
     
      S. 
     
      Grégoire 
     
      de 
     
      Nareg; 
     
      Commentaires 
     
      des 
     
      Huit 
     
      Mystères 
    
     ou 
     
      Pensées 
     
      écrites 
     
      à 
     
      la 
     
      demande 
     
      d'un 
     
      ermite 
     
      nommé 
     
      Adam, 
    
     les 
     
      Noms 
     
      des 
     
      fondateurs 
     
      de 
     
      villes, 
     
      à 
     
      la 
     
      demande 
     
      du 
     
      médecin 
     
      Aboussaïd, 
    
     et 
    
     la 
     
      Vie 
     
      de 
     
      S. 
     
      Nersès 
     
      Chenorhali.
  
 
    
     Après 
    
     lui, 
    
     un 
    
     peu 
    
     plus 
    
     tard 
    
     et 
    
     non 
    
     loin 
    
     des 
    
     frontières 
    
     de 
    
     la 
    
     Cilicie, 
    
     vivait 
    
     un 
    
     autre 
     
      Nersès, 
    
     qui 
    
     avait 
    
     été 
    
     évêque 
    
     et, 
    
     ce 
    
     semble, 
    
     au 
    
     couvent 
    
     de 
    
     Trazargue. 
     
      Mons. 
     
      Basile, 
    
     l'abbé 
    
     de 
    
     ce 
    
     couvent 
    
     (
     
      voir 
     
      Sissouan, 
     
      p. 
    
     231
   
    ) 
    
     fit 
    
     apporter 
    
     de 
    
     Constantinople 
    
     les 
     
      Commentaires 
     
      de 
     
      S. 
     
      Jean 
     
      Chrysostome
   
    (?) 
     
      sur 
     
      les 
     
      Epitres 
     
      œcuméniques 
    
     et 
    
     les 
    
     fit 
    
     traduire 
    
     à 
    
     Lambroun 
    
     par 
    
     un 
     
      Grégoire 
     
      le 
     
      Lecteur, 
    
     que 
    
     je 
    
     suppose 
    
     être 
    
     le 
    
     fameux 
    
     Skevratzi 
    
     (
     
      v. 
     
      Sissouan, 
     
      pp. 
    
     100 
     
      et 
    
     101
   
    ), 
    
     pendant 
    
     qu'il 
    
     était 
    
     encore 
    
     très-jeune 
    
     mais 
    
     qui 
    
     connaissait 
    
     parfaitement 
    
     la 
    
     langue 
    
     grecque. 
    
     Ce 
    
     Grégoire 
    
     vécut 
    
     encore 
    
     soixante 
    
     ans, 
    
     il 
    
     était 
    
     encore 
    
     lecteur; 
    
     Nersès 
    
     que 
    
     nous 
    
     venons 
    
     de 
    
     citer 
    
     corrigea 
    
     cette 
    
     traduction 
    
     en 
   
    1163, 
    
     après 
    
     la 
    
     mort 
    
     de 
    
     Mons. 
    
     Basile. 
    
     Cet 
    
     ouvrage 
    
     m'est 
    
     inconnu 
    
     quoiqu'il 
    
     ait 
    
     été 
    
     écrit 
    
     à 
    
     la 
    
     même 
    
     époque 
    
     que 
    
     les 
    
     Commentaires 
    
     de 
    
     Sarkis 
    
     Schenorhali 
    
     sur 
    
     les 
    
     mêmes 
    
     Lettres.
  
 
    
     Avant 
    
     bien 
    
     d'autres 
    
     encore, 
    
     florissait 
    
     à 
    
     cette 
    
     époque 
     
      Georges 
     
      Méghrig, 
    
     (Mielleux), 
    
     (
     
      v. 
     
      Sissouan, 
     
      p. 
    
     231
   
    ).
  
 
    
     Après 
    
     ceux-ci, 
    
     vient 
    
     une 
    
     série 
    
     de 
    
     litterateurs 
    
     qui 
    
     forme 
    
     comme 
    
     une 
    
     auréole 
    
     de 
    
     satellites 
    
     gravissant 
    
     autour 
    
     du 
    
     grand 
    
     astre 
    
     de 
    
     Lambroun;
  
 
     
      Samuel, 
    
     Docteur 
    
     de 
    
     Skévra 
    
     (
     
      v. 
     
      Sissouan, 
     
      p. 
    
     98
   
    ), 
    
     qui 
    
     écrivit 
    
     la 
     
      Vie 
     
      de 
     
      Nersès 
     
      de 
     
      Lambroun;
  
 
    
     Le 
    
     précepteur 
    
     de 
    
     Nersès, 
    
     le 
    
     Docteur 
     
      Jean, 
    
     ne 
    
     nous 
    
     a 
    
     laissé 
    
     aucun 
    
     écrit. 
    
     Son 
    
     chef 
    
     d'œuvre, 
    
     s'il 
    
     nous 
    
     est 
    
     permis 
    
     de 
    
     nous 
    
     exprimer 
    
     ainsi, 
    
     fut 
    
     son 
    
     élève, 
    
     le 
    
     Lambrounetzi;
  
 
    
     Le 
    
     frère 
    
     de 
    
     Nersès, 
     
      Héthoum-Élie, 
    
     prince 
    
     et 
    
     ensuite 
    
     religieux;
  
 
    
     Le 
    
     serviteur 
    
     de 
    
     Nersès, 
     
      Khatchadour. 
    
     (
     
      v. 
     
      Sissouan, 
     
      pp. 
    
     94-98), 
    
     qui 
    
     fit 
    
     une 
    
     élégie 
    
     sur 
    
     son 
    
     maître;
  
 
     
      Enoch 
    
     de 
    
     Vahga 
    
     le 
    
     controversiste, 
    
     qui 
    
     écrivit 
    
     une 
    
     lettre 
    
     de 
    
     reproches 
    
     aux 
    
     Grecs, 
    
     quand 
    
     ils 
    
     firent 
    
     prisonnier 
    
     le 
    
     baron 
    
     Léon;
  
 
    
     Le 
    
     compagnon 
    
     de 
    
     voyage 
    
     du 
    
     même, 
    
     le 
    
     Docteur 
    
     Georges 
    
     (
     
      v. 
     
      Sissouan, 
     
      p. 
    
     147
   
    ) 
    
     qui 
    
     paraît 
    
     avoir 
    
     été 
    
     le 
    
     premier 
     
      Grammairien 
     
      de 
     
      Sis;
  
 
    
     Son 
    
     neveu, 
    
     le 
     
      prêtre 
     
      Nersès 
    
     (
     
      v. 
     
      Sissouan, 
     
      p. 
    
     39
   
    ) 
    
     et 
     
      Vassil 
    
     ou 
     
      Basile 
    
     (
     
      v. 
     
      Sissouan, 
     
      p. 
    
     99
   
    ), 
    
     le 
    
     docteur 
    
     qui 
    
     fut 
    
     compagnon 
    
     d'études 
    
     de 
    
     Grégoire 
    
     de 
    
     Skévra.
  
 
    
     Tous 
    
     ces 
    
     derniers 
    
     sont 
    
     nos 
    
     écrivains 
    
     du 
    
     XII
     
      e 
    
     siècle. 
    
     Le 
    
     siècle 
    
     suivant, 
    
     la 
    
     littérature 
    
     prit 
    
     un 
    
     essort 
    
     nouveau 
    
     et 
    
     fit 
    
     de 
    
     brillants 
    
     progrès 
    
     dans 
    
     le 
    
     pays 
    
     de 
    
     Sissouan, 
    
     grâce 
    
     à 
    
     la 
    
     protection 
    
     puissante 
    
     des 
    
     Héthoumiens 
    
     sous 
    
     lesquels 
    
     l'étude 
    
     des 
    
     langues 
    
     se 
    
     développa, 
    
     parce 
    
     qu'ils 
    
     étaient 
    
     en 
    
     continuelles 
    
     relations 
    
     avec 
    
     les 
    
     Occidentaux. 
    
     Les 
    
     plus 
    
     illustres 
    
     écrivains 
    
     et 
    
     savants, 
    
     dont 
    
     il 
    
     ne 
    
     nous 
    
     reste 
    
     que 
    
     les 
    
     écrits 
    
     de 
    
     quelques-uns 
    
     d'entre 
    
     eux, 
    
     sont;
  
 
    
     Le 
    
     grammairien 
     
      Aristaguès, 
    
     le 
    
     continuateur 
    
     des 
    
     Commentaires 
    
     de 
    
     l'Évangile 
    
     de 
    
     S. 
    
     Mathieu, 
    
     commencés 
    
     par 
    
     Nersès 
    
     Schenorhali;
  
 
    
     Le 
    
     Docteur 
     
      Basile, 
    
     l'ambassadeur 
    
     de 
    
     Héthoum 
    
     I; 
    
     et 
    
     les 
    
     frères 
    
     du 
    
     roi, 
    
     l'év
   
    ê
    
     que 
     
      Basile, 
    
     Abbé 
    
     de 
    
     Trazargue, 
    
     et 
     
      Jean, 
    
     le 
    
     Maître-Évêque, 
    
     Abbé 
    
     de 
    
     Kernère 
    
     (
     
      v. 
     
      Sissouan, 
     
      pp. 
    
     144-146
   
    ); 
     
      Sempad 
     
      le 
     
      Connétable, 
    
     dont 
    
     les 
    
     nombreux 
    
     écrits 
    
     et 
    
     faits 
    
     d'armes 
    
     sont 
    
     déjà 
    
     connus, 
    
     (
     
      v. 
     
      Sissouan, 
     
      pp. 
    
     71-73
   
    );
  
 
     
      Vartan, 
    
     l'év
   
    ê
    
     que 
    
     de 
     
      Sébine, 
   
    (?) 
    
     élève 
    
     du 
    
     Catholicos 
    
     Constantin;
  
 
    
     Le 
    
     Docteur 
     
      Jacques, 
    
     qui 
    
     fut 
    
     envoyé 
    
     près 
    
     l'Empereur 
    
     de 
    
     Nycée 
    
     pour 
    
     résoudre 
    
     différentes 
    
     questions 
    
     religieuses;
  
 
     
      Mekhitar 
     
      de 
     
      Skévra 
    
     (
     
      v. 
     
      Sissouan, 
     
      p. 
    
     101
   
    ), 
    
     interprète 
    
     de 
    
     Héthoum 
    
     auprès 
    
     des 
    
     Tartares 
    
     et 
    
     son 
    
     ambassadeur 
    
     à 
    
     Ptolemaïs;
  
 
     
      André 
     
      le 
     
      Philosophe, 
    
     le 
    
     secrétaire 
    
     de 
    
     Héthoum. 
    
     Il 
    
     ne 
    
     nous 
    
     reste 
    
     de 
    
     lui 
    
     que 
    
     quelques 
    
     pages 
    
     de 
    
     Calendrier;
  
 
     
      Thomas 
     
      le 
     
      Cilicien. 
    
     Nous 
    
     ne 
    
     savons 
    
     pas 
    
     au 
    
     juste 
    
     à 
    
     quelle 
    
     époque 
    
     il 
    
     vivait 
    
     (
     
      v. 
     
      Sissouan, 
     
      p. 
    
     14
   
    ), 
    
     non 
    
     plus 
    
     qu'un 
    
     docteur 
     
      Vartan;
  
 
     
      Vahram 
     
      le 
     
      Docteur, 
    
     le 
    
     plus 
    
     illustre 
    
     du 
    
     temps 
    
     de 
    
     Léon 
    
     II, 
    
     qui, 
    
     sur 
    
     la 
    
     demande 
    
     de 
    
     ce 
    
     roi 
    
     écrivit 
    
     en 
    
     vers 
    
     l'histoire 
    
     de 
    
     la 
    
     famille 
    
     de 
    
     Léon 
    
     et 
    
     du 
    
     Règne 
    
     des 
    
     Roupéniens; 
    
     son 
    
     style 
    
     est 
    
     un 
    
     pastiche 
    
     de 
    
     Schenorhali. 
    
     Je 
    
     ne 
    
     crois 
    
     pas 
    
     que 
    
     ce 
    
     soit 
    
     à 
    
     cet 
    
     écrit 
    
     qu'il 
    
     dut 
    
     sa 
    
     rénommée. 
    
     Ses 
    
     autres 
    
     ouvrages, 
    
     assez 
    
     bien 
    
     faits, 
    
     sont 
    
     ses 
    
     dissertations 
    
     sur 
     
      le 
     
      Mystère 
     
      de 
     
      l'Incarnation, 
     
      l'Épiphanie, 
     
      l'Ascension, 
    
     sur 
    
     les 
    
     paroles: 
   
    «
     
      Que 
     
      la 
     
      verge 
     
      fleurisse, 
    
     etc. 
    
     au 
    
     jour, 
    
     que 
    
     Léon 
    
     II 
    
     fut 
    
     sacré 
    
     Roi 
    
     des 
    
     Arméniens
   
    »; 
    
     sur 
    
     le 
     
      Dimanche 
     
      des 
     
      Rameaux, 
     
      le 
     
      Cantique 
     
      de 
     
      Débora; 
    
     sur 
    
     quelques 
    
     passages 
    
     du 
     
      prophète 
     
      Ézechiel; 
     
      Réponses 
     
      aux 
     
      questions 
     
      du 
     
      Roi 
     
      Héthoum 
     
      sur 
     
      les 
     
      anges, 
     
      sur 
     
      Adam, 
    
     etc.; 
     
      Explication 
     
      des 
     
      livres 
     
      de 
     
      Porphyre. 
    
     Il 
    
     a 
    
     écrit 
    
     bien 
    
     d'autres 
    
     livres 
    
     encore, 
    
     car 
    
     un 
    
     contemporain, 
    
     en 
    
     parlant 
    
     du 
    
     docteur 
     
      Sosthènes, 
    
     autre 
    
     écrivain 
    
     célèbre 
    
     du 
    
     temps, 
    
     dit: 
   
    «
    
     Sosthènes 
    
     connaissait 
    
     toutes 
    
     les 
    
     saintes 
    
     Écritures, 
    
     les 
    
     anciennes 
    
     et 
    
     les 
    
     nouvelles, 
    
     aussi 
    
     bien 
    
     que 
    
     les 
    
     œuvres 
    
     des 
    
     auteurs 
    
     profanes. 
    
     Il 
    
     n'existait 
    
     personne 
    
     d'aussi 
    
     savant 
    
     que 
    
     lui, 
    
     de 
    
     nos 
    
     jours 
    
     et 
    
     sous 
    
     le 
    
     règne 
    
     de 
    
     Léon 
    
     (II) 
    
     et 
    
     le 
    
     patriarcat 
    
     de 
    
     Jacques, 
    
     si 
    
     ce 
    
     n'est 
    
     le 
    
     grand 
    
     docteur 
    
     des 
    
     docteurs, 
    
     dont 
    
     le 
    
     nom 
    
     seul 
    
     est 
    
     comme 
    
     une 
    
     douce 
    
     rosée 
    
     et 
    
     qui 
    
     s'appelle 
    
     Vahram
   
    ».
  
 
    
     Le 
    
     même 
    
     chroniqueur 
    
     cite 
    
     encore: 
     
      Étienne 
     
      de 
     
      Vahga, 
    
     qui 
    
     dirigeait, 
    
     par 
    
     ordre 
    
     de 
    
     Sosthènes, 
    
     les 
    
     travaux 
    
     de 
    
     restauration 
    
     de 
    
     l'église 
    
     du 
    
     S.
     
      t 
    
     Esprit, 
    
     à 
    
     Sis. 
    
     Un 
    
     autre 
    
     Chroniqueur 
    
     dit 
    
     de 
    
     lui 
    
     qu'il 
    
     à 
    
     écrit 
    
     un 
    
     livre 
     
      sur 
     
      la 
     
      Création.
  
 
    
     De 
    
     la 
    
     fin 
    
     du 
    
     XIII 
    
     siècle 
    
     au 
    
     milieu 
    
     du 
    
     XIV, 
    
     les 
    
     auteurs 
    
     qui 
    
     nous 
    
     sont 
    
     connus 
    
     sont: 
    
     d'abord, 
    
     l'héritier 
    
     du 
    
     trône, 
     
      Héthoum 
    
     II, 
    
     qui 
    
     composa 
    
     en 
    
     vers 
    
     une 
    
     histoire 
    
     abrégée 
     
      de 
     
      la 
     
      vraie 
     
      et 
     
      de 
     
      la 
     
      fausse 
     
      Pâque;
  
 
    
     Ensuite, 
     
      Héthoum, 
    
     l'Historien, 
    
     Seigneur 
    
     de 
    
     Coricos, 
    
     dont 
    
     nous 
    
     avons 
    
     tant 
    
     parlé, 
    
     (
     
      v. 
     
      Sissouan, 
     
      pp. 
    
     337-339
   
    );
  
 
     
      Georges 
     
      de 
     
      Skévra 
    
     et 
    
     son 
    
     élève 
    
     et 
    
     panégyriste 
     
      Moïse;
  
 
    
     L'intime 
    
     ami 
    
     du 
    
     Roi, 
    
     le 
    
     Catholicos 
     
      Grégoire 
     
      d'Anazarbe, 
    
     que 
    
     nous 
    
     avons 
    
     cité 
    
     et 
    
     des 
    
     écrits 
    
     de 
    
     qui 
    
     nous 
    
     avons 
    
     parlé 
    
     (
     
      v. 
     
      Sissouan, 
     
      pp. 
    
     241 
     
      et 
    
     242
   
    ) 
    
     et 
    
     pour 
    
     lequel 
    
     nous 
    
     ajouterons 
    
     ici 
    
     ce 
    
     que 
    
     nous 
    
     avons 
    
     recueilli 
    
     sur 
    
     lui, 
    
     c'est-à-dire 
    
     qu'il 
    
     a 
    
     écrit 
    
     un 
     
      Commentaire 
     
      de 
     
      l'Évangile 
     
      de 
     
      S. 
     
      Marc 
    
     et 
    
     un 
     
      Discours 
     
      sur 
     
      Ézechiel, 
    
     si 
    
     ce 
    
     dernier 
    
     ouvrage 
    
     n'est 
    
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      Nersès 
     
      Schenorhali, 
    
     dans 
    
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     C'est 
    
     encore 
    
     lui 
    
     qui 
    
     a 
    
     composé 
    
     une 
    
     belle 
    
     hymne 
     
      sur 
     
      la 
     
      Nativité 
     
      de 
     
      la 
     
      Sainte 
     
      Vierge;
  
 
    
     Parmi 
    
     les 
    
     successeurs 
    
     au 
    
     siège 
    
     du 
    
     Catholicos, 
    
     nous 
    
     devons 
    
     mentionner 
     
      Mekhitar, 
    
     pour 
    
     une 
    
     Bulle 
    
     qu'il 
    
     édita 
    
     et 
    
     pour 
    
     le 
    
     Concile 
    
     qu'il 
    
     fit 
    
     convoquer, 
    
     (
     
      v. 
     
      Sissouan, 
     
      page 
    
     137
   
    ).
  
 
    
     Ce 
    
     concile 
    
     fut 
    
     relaté 
    
     encore 
    
     par 
     
      Daniel 
     
      de 
     
      Tauris, 
    
     surnommé 
     
      le 
     
      Minor, 
    
     parce 
    
     qu'il 
    
     était 
    
     dans 
    
     l'ordre 
    
     des 
    
     Mineurs 
    
     Franciscains.
  
 
     
      Étienne 
     
      Koïner-Eritzantz, 
   
    «
    
     qui 
    
     était 
    
     si 
    
     habile 
    
     dans 
   
    l'
    
     art 
    
     de 
    
     copiste, 
    
     et 
    
     le 
    
     plus 
    
     célèbre 
    
     de 
    
     tous, 
   
    — 
    
     au 
    
     dire 
    
     d'un 
    
     chroniqueur 
    
     contemporain. 
    
     Il 
    
     était 
    
     encore 
    
     éloquent 
    
     parleur 
    
     et 
    
     rempli 
    
     de 
    
     zèle, 
    
     ainsi 
    
     que 
    
     l'affirment 
    
     les 
    
     savants 
    
     et 
    
     les 
    
     gens 
    
     qui 
    
     sont 
    
     compétents 
    
     pour 
    
     apprécier 
    
     le 
    
     savoir; 
    
     de 
    
     plus 
    
     c'était 
    
     un 
    
     grammai 
    
     rien 
    
     consommé
   
    ».
  
 
     
      Étienne 
     
      de 
     
      Crag, 
    
     archevêque 
    
     de 
    
     Tarse, 
    
     dont 
    
     il 
    
     nous 
    
     reste 
    
     un 
     
      Canon 
     
      de 
     
      la 
     
      Bénédiction 
     
      du 
     
      Vaisseau 
    
     et 
    
     quelques 
     
      mémoires 
    
     courts 
    
     et 
    
     familiers, 
    
     ainsi 
    
     que 
    
     quelques 
    
     autres 
    
     menus 
    
     écrits, 
    
     dans 
    
     lesquels 
    
     il 
    
     se 
    
     proclame 
     
      le 
     
      ministre 
     
      de 
     
      la 
     
      parole. 
    
     Un 
    
     autre 
    
     chroniqueur 
    
     l'appelle 
     
      savant 
     
      sans 
     
      pareil 
    
     et 
     
      maître 
     
      en 
     
      rhétorique.
  
 
    
     Un 
    
     des 
    
     derniers 
    
     écrivains 
    
     de 
    
     la 
    
     Cilicie 
    
     est 
    
     le 
    
     Docteur 
     
      Basile 
     
      de 
     
      Mascheghevor, 
    
     (
     
      v. 
     
      Sissouan, 
     
      p. 
    
     408
   
    ).
  
 
    
     Un 
    
     de 
    
     ses 
    
     contemporains 
    
     est 
    
     un 
    
     certain 
     
      Jean 
     
      de 
     
      Sis, 
    
     qui 
    
     se 
    
     dit 
    
     aussi 
     
      ministre 
     
      de 
     
      la 
     
      parole 
    
     et 
    
     prétend 
    
     avoir 
    
     étudié 
    
     auprès 
     
      d'Isaïe 
     
      Netchetzi 
    
     et 
    
     du 
    
     grand 
    
     docteur 
     
      Mesrob. 
   
    — 
     
      Constance 
     
      Serigh: 
    
     bien 
    
     que 
    
     je 
    
     ne 
    
     connaisse 
    
     ni 
    
     le 
    
     pays 
    
     natal 
    
     ni 
    
     la 
    
     profession 
    
     de 
    
     celui-ci, 
    
     je 
    
     suppose 
    
     qu'il 
    
     devait 
    
     être 
    
     de 
    
     la 
    
     Cilicie. 
    
     C'était 
    
     un 
    
     chantre 
    
     renommé 
    
     et 
    
     un 
    
     versificateur: 
    
     il 
    
     paraît 
    
     avoir 
    
     vécu 
    
     au 
    
     commencement 
    
     du 
    
     XIII 
    
     siècle, 
    
     car 
    
     ses 
    
     vers 
    
     ont 
    
     été 
    
     recueillis 
    
     en 
    
     un 
    
     volume 
    
     écrit 
    
     vers 
    
     le 
    
     milieu 
    
     du 
    
     même 
    
     siècle.
  
 
     
      Étienne 
     
      Serigh, 
    
     qui 
    
     appartenait 
    
     à 
    
     la 
    
     même 
    
     famille 
    
     et 
    
     qui 
    
     exerçait 
    
     la 
    
     même 
    
     profession, 
    
     florissait 
    
     un 
    
     peu 
    
     plus 
    
     tard.
  
 
    
     L'art 
    
     de 
    
     ces 
    
     deux 
    
     derniers, 
    
     la 
     
      musique, 
    
     a 
    
     été 
    
     le 
    
     privilège 
    
     et 
    
     la 
    
     partie 
    
     intégrante 
    
     de 
    
     la 
    
     littérature 
    
     des 
    
     Arméniens 
    
     en 
    
     Cilicie, 
    
     et 
    
     il 
    
     vaut 
    
     la 
    
     peine 
    
     qu'on 
    
     s'y 
    
     arrête. 
    
     Dans 
    
     notre 
    
     géographie 
    
     de 
    
     Sissouan 
    
     nous 
    
     avons 
    
     dit 
    
     que 
    
     la 
    
     plus 
    
     fameuse 
    
     école 
    
     de 
    
     musique 
    
     sacrée 
    
     était 
    
     le 
    
     monastère 
    
     d'Arkagaghni 
    
     (Noisetier) 
    
     et 
    
     nous 
    
     avons 
    
     donné 
    
     le 
    
     nom 
    
     de 
    
     quelques 
    
     musiciens. 
    
     L'historien 
    
     de 
    
     la 
    
     Cilicie 
    
     nous 
    
     en 
    
     révèle 
    
     d'autres 
    
     qu'il 
    
     cite 
    
     à 
    
     la 
    
     suite 
    
     l'un 
    
     de 
    
     l'autre. 
    
     «D'abord 
    
     l'
     
      honorable 
     
      Nersès, 
    
     fils 
    
     de 
    
     Léon 
    
     II 
    
     Roi
   
    », 
    
     né 
    
     en 
   
    1279 
    
     et 
    
     mort 
    
     en 
   
    1301, 
    
     qui, 
    
     au 
    
     milieu 
    
     des 
    
     agitations 
    
     de 
    
     la 
    
     Cour 
    
     et 
    
     des 
    
     intrigues 
    
     de 
    
     ses 
    
     frères 
    
     qui 
    
     aspiraient 
    
     au 
    
     trône, 
    
     préféra 
    
     s'adonner 
    
     aux 
    
     doux 
    
     et 
    
     pacifiques 
    
     plaisirs 
    
     du 
    
     chant 
    
     et, 
    
     souhaitant 
    
     d'entendre 
    
     les 
    
     chœurs 
    
     des 
    
     phalanges 
    
     célestes, 
    
     s'envola 
    
     tout 
    
     jeune 
    
     au 
    
     Ciel, 
    
     sans 
    
     que 
    
     l'on 
    
     sût 
    
     quels 
    
     écrits 
    
     il 
    
     a 
    
     laissés. 
   
    — 
    
     Après 
    
     ce 
    
     prince, 
    
     les 
    
     musiciens 
    
     les 
    
     plus 
    
     célèbres 
    
     sont 
    
     les 
    
     prêtres 
     
      Avack 
    
     et 
     
      Thoros, 
    
     dont 
    
     nous 
    
     ignorons 
    
     le 
    
     lieu 
    
     de 
    
     naissance, 
    
     les 
    
     œuvres 
    
     et 
    
     l'époque 
    
     où 
    
     ils 
    
     vécurent. 
    
     Ensuite 
    
     viennent 
    
     le 
    
     prêtre 
     
      Jacques 
    
     et 
    
     son 
     
      frère 
     
      Jean, 
    
     religieux 
    
     de 
    
     Trazargue; 
   
    — 
     
      Jean, 
    
     le 
    
     gardien 
    
     du 
    
     monastère 
    
     d'Aguenère. 
    
     Un 
     
      Léon 
    
     et 
    
     un 
     
      Nersès; 
     
      Jean 
     
      le 
     
      religieux, 
     
      Constance 
     
      le 
     
      Lecteur, 
    
     dont 
    
     nous 
    
     ignorons 
    
     aussi 
    
     le 
    
     pays 
    
     et 
    
     le 
    
     temps 
    
     où 
    
     ils 
    
     florissaient; 
     
      Thoros 
     
      Thaprontz 
    
     chapelain 
    
     du 
    
     palais 
    
     royal 
    
     qui 
    
     fut 
    
     envoyé 
    
     comme 
    
     ambassadeur 
    
     à 
    
     Londres, 
    
     mort 
    
     le 
   
    27 
    
     Décembre 
   
    1342, 
    
     ainsi 
    
     qu'il 
    
     est 
    
     relaté 
    
     dans 
    
     un 
    
     ménologue 
    
     royal, 
    
     et 
    
     qui 
    
     fut 
    
     un 
   
    «
    
     chantre 
    
     de 
    
     beaucoup 
    
     de 
    
     talent 
    
     et 
    
     de 
    
     savoir
   
    »: 
   
    — 
     
      Simon, 
    
     le 
    
     chef 
    
     des 
    
     Chantres 
    
     de 
    
     Trazargue; 
    
     un 
    
     autre 
    
     du 
    
     même 
    
     nom: 
     
      Simon 
     
      le 
     
      Philosophe, 
    
     chantre 
    
     à 
    
     Arkagaghni, 
    
     de 
   
    1258 
    
     et 
   
    1260; 
     
      Margara 
     
      le 
     
      Philosophe, 
    
     chantre 
    
     au 
    
     Couvent 
    
     de 
    
     Turketi 
    
     en 
   
    1335; 
   
    «
    
     et 
    
     bien 
    
     d'autres
   
    » 
    
     prétend 
    
     un 
    
     chroniqueur 
    
     contemporain.
  
 
    
     Parmi 
    
     les 
    
     musiciens 
    
     connus 
    
     et 
    
     dont 
    
     ne 
    
     parle 
    
     pas 
    
     ce 
    
     chroniqueur, 
    
     le 
    
     plus 
    
     ancien 
    
     de 
    
     tous 
    
     est 
     
      Joseph 
     
      le 
     
      Maître-musicien 
    
     de 
    
     Trazargue, 
    
     sur 
    
     qui 
    
     écrivait 
    
     en 
   
    1241 
    
     un 
    
     certain 
     
      Jean, 
    
     célèbre 
    
     chantre 
    
     également: 
   
    «
    
     Je 
    
     me 
    
     suis 
    
     adonné 
    
     à 
   
    l'
    
     art 
    
     de 
    
     la 
    
     musique... 
    
     J'ai 
    
     copié 
    
     d'abord 
    
     et 
    
     j'ai 
    
     écrit 
    
     ensuite 
    
     (un 
    
     livre 
    
     des 
    
     chants 
    
     (des 
    
     offices) 
    
     d'après 
    
     un 
    
     modèle 
    
     très 
    
     bien 
    
     fait 
    
     d'un 
    
     maître 
    
     de 
    
     chant 
    
     nommé 
    
     Joseph 
    
     très 
    
     fort 
    
     dans 
    
     l'art 
    
     de 
    
     la 
    
     musique 
    
     qu'il 
    
     connaissait 
    
     parfaitement, 
    
     à 
    
     ce 
    
     point 
    
     qu'il 
    
     n'a 
    
     pas 
    
     son 
    
     pareil 
    
     à 
    
     présent
   
    ».
  
 
    
     Quand 
    
     nous 
    
     avons 
    
     décrit 
    
     le 
    
     monastère 
    
     de 
    
     Arkagaghni, 
    
     nous 
    
     avons 
    
     parlé 
    
     d'un 
    
     livre 
    
     d'études 
    
     du 
    
     chant 
    
     qu'on 
    
     appelait 
    
     alors 
     
      Menues-sciences. 
    
     Cette 
    
     compilation 
    
     faite 
    
     avec 
    
     le 
    
     plus 
    
     grand 
    
     soin 
    
     était 
    
     connue 
    
     sous 
    
     le 
    
     nom 
    
     de 
     
      Vaudzenzi. 
    
     Je 
    
     ne 
    
     saurais 
    
     dire 
    
     si 
    
     ce 
    
     nom 
    
     est 
    
     celui 
    
     du 
    
     lieu 
    
     où 
    
     le 
    
     manuscrit 
    
     à 
    
     été 
    
     fait 
    
     ou 
    
     si 
    
     c'est 
    
     le 
    
     nom 
    
     d'un 
    
     artiste 
    
     plus 
    
     ancien, 
    
     comme 
    
     le 
    
     livre 
    
     des 
    
     hymnes 
    
     de 
     
      Khelghetzi, 
    
     attribué 
    
     à 
     
      Grégoire 
     
      le 
     
      Sourd, 
    
     (
     
      v. 
     
      Sissouan, 
     
      pp. 
    
     105-106
   
    ). 
    
     Ce 
    
     dernier 
    
     que 
    
     nous 
    
     venons 
    
     de 
    
     citer, 
    
     est 
    
     classé 
    
     parmi 
    
     les 
    
     plus 
    
     célèbres 
    
     musiciens 
    
     et 
    
     les 
    
     plus 
    
     habiles 
    
     copistes 
    
     et 
    
     dont 
    
     notre 
    
     Chroniqueur 
    
     avance 
   
    1'
    
     époque 
    
     de 
    
     l'existence, 
    
     lorsqu'en 
    
     parlant 
    
     des 
    
     progrès 
    
     de 
    
     la 
    
     littérature 
    
     sous 
    
     le 
    
     règne 
    
     de 
    
     Léon, 
    
     il 
    
     dit: 
   
    «
    
     En 
    
     ce 
    
     temps-là, 
    
     il 
    
     y 
    
     avait 
    
     un 
    
     remarquable 
    
     maître 
    
     et 
    
     musicien 
    
     qui 
    
     était 
    
     premier 
    
     secrétaire 
    
     à 
    
     Sis, 
    
     surnommé 
     
      le 
     
      Sourd. 
    
     On 
    
     disait 
    
     de 
    
     lui 
    
     qu'il 
    
     se 
    
     mettait 
    
     de 
    
     la 
    
     cire 
    
     dans 
    
     les 
    
     oreilles 
    
     pour 
    
     ne 
    
     pas 
    
     entendre 
    
     les 
    
     conversations 
    
     frivoles, 
    
     et 
    
     c'est 
    
     à 
    
     cause 
    
     de 
    
     cela 
    
     qu'il 
    
     fut 
    
     surnommé 
    
     le 
     
      Sourd. 
    
     C'est 
    
     lui 
    
     qui 
    
     supprima 
    
     les 
    
     passages 
    
     inutiles 
    
     et 
    
     ajouta 
    
     ce 
    
     qui 
    
     manquait 
    
     au 
    
     texte 
    
     du 
    
     livre 
    
     des 
    
     Hymnés; 
    
     c'est 
    
     cette 
    
     récension 
    
     qu'on 
    
     appelle 
    
     Khelghetzi; 
    
     et 
    
     les 
    
     copies 
    
     sont 
    
     désignées 
    
     sous 
    
     le 
    
     nom 
    
     des 
    
     Originaux 
    
     de 
    
     Sis
   
    ». 
    
     L'autre 
    
     industrie 
    
     de 
    
     notre 
    
     brave 
    
     Sourd, 
    
     était 
    
     l'art 
    
     de 
     
      copiste; 
    
     charge 
    
     très 
    
     honorée 
    
     et 
    
     très 
    
     estimée 
    
     dans 
    
     le 
    
     Sissouan, 
    
     soit 
    
     à 
    
     la 
    
     cour 
    
     du 
    
     Roi, 
    
     soit 
    
     dans 
    
     les 
    
     monastères. 
    
     Les 
    
     manuscrits 
    
     en 
    
     fournissent 
    
     la 
    
     preuve 
    
     irrécusable. 
    
     L'historien 
    
     cite 
    
     par 
    
     leurs 
    
     noms 
    
     les 
    
     copistes 
    
     suivants 
    
     qui 
    
     existaient 
    
     vers 
    
     la 
    
     fin 
    
     du 
    
     XIII 
    
     siècle 
    
     et 
    
     dans 
    
     la 
    
     première 
    
     moitié 
    
     du 
    
     XIV: 
     
      Grégoire 
     
      le 
     
      clerc, 
     
      Vassil 
     
      le 
     
      clerc, 
     
      le 
     
      prêtre 
     
      Héthoum, 
     
      Constance 
     
      Charahussantz, 
     
      le 
     
      prêtre 
     
      Sarkis 
    
     qui 
    
     était 
    
     le 
    
     neveu 
    
     d'Étienne 
    
     de 
    
     Vahga 
    
     et 
    
     qui 
    
     dit 
    
     de 
    
     lui 
    
     qu'il 
    
     acheva 
    
     la 
    
     copie 
    
     du 
    
     beau 
    
     livre 
    
     enluminé 
    
     de 
    
     la 
     
      Création, 
    
     qu'on 
    
     avait 
    
     commencée 
    
     sous 
    
     le 
    
     règne 
    
     de 
    
     Léon 
    
     II 
    
     et 
    
     qu'on 
    
     a 
    
     finie 
    
     sous 
    
     le 
    
     règne 
    
     de 
    
     Léon 
    
     IV. 
    
     Il 
    
     paraît 
    
     que 
    
     ce 
    
     Sarkis 
    
     est 
    
     le 
    
     célèbre 
      
       Sarkis 
    
     bien 
    
     connu 
    
     qui 
    
     fut 
    
     surnommé 
      
       Bidzag 
    
     (la 
    
     Guêpe), 
    
     (
     
      v. 
     
      Sissouan, 
     
      pp. 
    
     235 
     
      et 
    
     236
   
    ) 
    
     et 
    
     qui 
    
     était 
    
     fils 
    
     du 
    
     dit 
    
     prêtre 
    
     Grégoire-le-Sourd. 
    
     Voici 
    
     comment 
    
     on 
    
     explique 
    
     pourquoi 
    
     il 
    
     fut 
    
     surnommé 
    
     Bidzag: 
   
    «
    
     Il 
    
     cueillait 
    
     des 
    
     fleurs 
    
     qu'il 
    
     dessinait 
    
     en 
    
     couleur; 
    
     un 
    
     jour 
    
     une 
    
     guêpe 
    
     vint 
    
     se 
    
     poser 
    
     devant 
    
     lui 
    
     sur 
    
     sa 
    
     fenêtre, 
    
     il 
    
     la 
    
     dessina 
    
     tout 
    
     de 
    
     suite. 
    
     Ceux 
    
     qui 
    
     se 
    
     trouvaient 
    
     à 
    
     côté 
    
     de 
    
     lui, 
    
     crurent 
    
     que 
    
     la 
    
     guêpe 
    
     s'était 
    
     posée 
    
     réellement 
    
     sur 
    
     son 
    
     dessin 
    
     et 
    
     voulurent 
    
     la 
    
     chasser 
    
     avec 
    
     la 
    
     main. 
    
     Grégoire 
    
     se 
    
     mit 
    
     à 
    
     rire; 
    
     ils 
    
     se 
    
     mirent 
    
     à 
    
     rire 
    
     de 
    
     leur 
    
     méprise 
    
     et 
    
     depuis 
    
     ce 
    
     moment 
    
     l'appelèrent 
    
     la 
    
     Guêpe
   
    ».
  
 
    
     Il 
    
     se 
    
     peut 
    
     que 
    
     ce 
    
     Constance 
    
     Charahussantz, 
    
     dont 
    
     nous 
    
     avons 
    
     déjà 
    
     parlé, 
    
     soit 
    
     ce 
    
     prêtre 
    
     que 
    
     son 
    
     élève, 
    
     le 
    
     prêtre 
    
     Léon 
    
     traitait, 
    
     en 
   
    1306, 
    
     «d'incomparable 
    
     et 
    
     inégalable 
    
     copiste». 
    
     Il 
    
     disait 
    
     de 
    
     même 
    
     de 
    
     son 
    
     frère 
    
     Sion 
    
     le 
    
     prêtre, 
    
     qui 
    
     mourut 
    
     tout 
    
     jeune 
    
     encore 
    
     d'une 
    
     mort 
    
     prématurée.
  
 
    
     Si 
    
     l'on 
    
     ne 
    
     peut 
    
     pas 
    
     dire 
    
     que 
    
     les 
    
     copistes 
    
     de 
    
     Sissouan 
    
     étaient 
    
     innombrables 
    
     on 
    
     peut 
    
     dire 
    
     qu'ils 
    
     étaient 
    
     fort 
    
     nombreux. 
    
     Nous 
    
     avons 
    
     donné, 
    
     dans 
    
     la 
    
     partie 
    
     géographique 
    
     de 
    
     Sissouan, 
    
     des 
    
     spécimens 
    
     de 
    
     leurs 
    
     travaux 
    
     par 
    
     des 
    
     fac-simile 
    
     obtenus 
    
     au 
    
     moyen 
    
     de 
    
     la 
    
     photographie, 
    
     en 
    
     même 
    
     temps 
    
     que 
    
     des 
    
     spécimens 
    
     des 
    
     miniatures 
    
     de 
    
     Bidzag, 
    
     et 
    
     de 
     
      Constance 
    
     qui 
    
     était 
    
     au 
    
     service 
    
     de 
    
     S. 
    
     Nersès 
    
     Lambroun, 
    
     (
     
      v. 
     
      Sissouan, 
     
      pp. 
    
     85-99
   
    ).
  
 
    
     Il 
    
     arriva 
    
     souvent 
    
     que 
    
     les 
    
     deux 
    
     arts 
    
     de 
    
     copiste 
    
     et 
    
     de 
    
     miniaturiste 
    
     étaient 
    
     exercés 
    
     en 
    
     même 
    
     temps 
    
     par 
    
     ceux 
    
     qui 
    
     faisaient 
    
     les 
    
     manuscrits: 
    
     c'est 
    
     pourquoi 
    
     on 
    
     appelle 
    
     souvent 
    
     aussi 
    
     les 
    
     copistes 
     
      enlumineurs 
    
     et 
     
      doreurs. 
    
     Les 
    
     Sissouaniens 
    
     surpassèrent 
    
     tous 
    
     les 
    
     artistes 
    
     de 
    
     la 
    
     Grande 
    
     Arménie 
    
     dans 
    
     cet 
    
     art. 
    
     Un 
    
     des 
    
     plus 
    
     distingués 
    
     de 
    
     nos 
    
     artistes 
    
     (Sissouaniens) 
    
     était 
    
     le 
    
     contemporain 
    
     de 
    
     Constance, 
   
    l'
    
     incomparable 
     
      Grégoire, 
    
     l
     
      '
    
     enlumineur 
    
     de 
    
     l'Evangile 
    
     de 
    
     Babéron 
   
    (
    
     v. 
    
     Sissonan, 
    
     p. 
   
    74), 
   
    «
    
     qui 
    
     surpassa 
    
     tous 
    
     les 
    
     autres 
    
     et 
    
     fut 
    
     sans 
    
     rival 
    
     dans 
    
     notre 
    
     nation
   
    ».
  
 
    
     Comme 
    
     contemporains 
    
     de 
    
     Bidzag, 
    
     on 
    
     cite 
    
     encore 
    
     le 
     
      miniaturiste 
     
      Jacques, 
    
     au 
    
     Couvent 
    
     de 
    
     Kaïl 
    
     et 
    
     bien 
    
     d'autres. 
    
     Les 
    
     plus 
    
     anciens 
    
     copistes 
    
     ont 
    
     imité 
    
     la 
    
     manière 
    
     byzantine, 
    
     les 
    
     modernes 
    
     ont 
    
     fait 
    
     selon 
    
     leur 
    
     inspiration 
    
     et 
    
     leur 
    
     goût. 
    
     Mais 
    
     ils 
    
     n'ont 
    
     pas 
    
     égalé 
    
     leurs 
    
     maîtres, 
    
     ils 
    
     ne 
    
     surent 
    
     jamais 
    
     reproduire 
    
     aussi 
    
     bien 
    
     les 
    
     traits 
    
     du 
    
     visage, 
    
     ni 
    
     dessiner 
    
     les 
    
     mains 
    
     et 
    
     les 
    
     pieds; 
    
     ils 
    
     furent 
    
     plus 
    
     habiles 
    
     à 
    
     représenter 
    
     des 
    
     oiseaux, 
    
     des 
    
     nymphes, 
    
     des 
    
     animaux, 
    
     des 
    
     arabesques 
    
     et 
    
     mille 
    
     sujets 
    
     de 
    
     leur 
    
     invention 
    
     et 
    
     de 
    
     leur 
    
     imagination 
    
     qui 
    
     nous 
    
     demanderaient 
    
     trop 
    
     de 
    
     temps 
    
     à 
    
     décrire.
  
 
    
     L'espace 
    
     ne 
    
     nous 
    
     permet 
    
     pas 
    
     non 
    
     plus 
    
     de 
    
     nous 
    
     appesantir 
    
     sur 
    
     d'autres 
    
     arts, 
    
     d'autres 
    
     sciences, 
    
     d'autres 
    
     formes 
    
     littéraires 
    
     qui 
    
     furent 
    
     cultivées 
    
     à 
    
     Sissouan. 
    
     En 
    
     tout 
    
     cela 
    
     si 
    
     l'on 
    
     ne 
    
     trouve 
    
     pas 
    
     qu'ils 
    
     soient 
    
     arrivés 
    
     à 
    
     la 
    
     hauteur 
    
     des 
    
     docteurs 
    
     de 
    
     la 
    
     Grande 
    
     Arménie, 
    
     on 
    
     ne 
    
     peut 
    
     leur 
    
     contester 
    
     cependant 
    
     le 
    
     goût 
    
     et 
    
     une 
    
     entente 
    
     du 
    
     choix 
    
     bien 
    
     supérieurs 
    
     aux 
    
     premiers. 
    
     Cela 
    
     se 
    
     comprend 
    
     du 
    
     reste, 
    
     parce 
    
     qu'ils 
    
     étaient 
    
     plus 
    
     rapprochés 
    
     des 
    
     Occidentaux 
    
     et 
    
     voisins 
    
     des 
    
     Antiochiens 
    
     et 
    
     des 
    
     Cypriotes 
    
     et 
    
     des 
    
     autres 
    
     principautés 
    
     des 
    
     côtes 
    
     de 
    
     la 
    
     Syrie. 
    
     Des 
    
     relations 
    
     avec 
    
     ceux-là 
    
     il 
    
     résulta 
    
     le 
    
     progrès 
    
     et 
    
     le 
    
     développement 
    
     dans 
    
     les 
    
     langues 
    
     étrangères; 
    
     ils 
    
     s'alliaient 
    
     avec 
    
     eux, 
    
     il 
    
     y 
    
     avait 
    
     bien 
    
     des 
    
     ministres 
    
     étrangers 
    
     qui 
    
     avaient 
    
     eu 
    
     accès 
    
     aux 
    
     charges 
    
     de 
    
     la 
    
     Cour 
    
     de 
    
     nos 
    
     rois.
  
 
    
     Quant 
    
     à 
    
     l'étude 
    
     des 
    
     langues, 
    
     c'est 
    
     Nersès 
    
     de 
    
     Lambroun 
    
     qui 
    
     tient 
    
     la 
    
     première 
    
     place; 
    
     nous 
    
     l'avons 
    
     déjà 
    
     dit. 
    
     Presqu'égal 
    
     à 
    
     lui, 
    
     tant 
    
     en 
    
     cette 
    
     étude 
    
     que 
    
     dans 
    
     d'autres, 
    
     le 
    
     suit 
    
     de 
    
     près 
     
      Grégoire 
     
      de 
     
      Skévra. 
    
     Celui-ci 
    
     était 
    
     versé 
    
     dans 
    
     la 
    
     langue 
    
     grecque, 
    
     comme 
    
     l'était 
    
     également 
    
     l'Abbé 
     
      Constance, 
    
     en 
   
    1332, 
    
     et 
    
     que 
    
     nous 
    
     avons 
    
     vu 
    
     servir 
    
     d'interprète, 
    
     (
     
      v. 
     
      Sissouan, 
     
      p. 
    
     168
   
    ).
  
 
    
     Dans 
    
     la 
    
     langue 
    
     latine, 
    
     outre 
    
     les 
    
     secrétaires 
    
     de 
    
     la 
    
     cour 
    
     et 
    
     les 
    
     copistes, 
    
     c'est 
    
     encore 
    
     Nersès 
    
     de 
    
     Lambroun; 
    
     il 
    
     en 
    
     fit 
    
     plusieurs 
    
     traductions, 
    
     comme 
    
     aussi 
    
     son 
    
     frère 
    
     Héthoum-Élie, 
    
     et 
    
     le 
    
     dit 
     
      Daniel 
     
      Minor, 
    
     et 
    
     probablement 
    
     d'autres; 
    
     car 
    
     sur 
    
     la 
    
     demande 
    
     des 
    
     Pontifes 
    
     romains, 
    
     on 
    
     avait 
    
     établi, 
    
     dès 
    
     les 
    
     jours 
    
     de 
    
     Léon, 
    
     des 
    
     écoles 
    
     pour 
   
    l'
    
     étude 
    
     de 
    
     la 
    
     langue 
    
     latine 
    
     en 
    
     Sissouan.
  
 
   
    Il 
   
    y 
   
    en 
   
    avait 
   
    probablement 
   
    beaucoup 
   
    qui 
   
    étaient 
   
    versés 
   
    dans 
   
    la 
   
    langue 
   
    française; 
   
    on 
   
    peut 
   
    citer 
   
    en 
   
    première 
   
    ligne 
   
    le 
   
    Connétable 
   
    Sempad, 
   
    et 
   
    son 
   
    neveu 
   
    l'historien 
   
    Héthoum.
  
 
    
     Les 
    
     langues 
    
     arabe 
    
     et 
    
     persane 
    
     étaient 
    
     aussi 
    
     cultivées 
    
     chez 
    
     nous; 
    
     il 
    
     y 
    
     avait 
    
     continuellement 
    
     des 
    
     ambassades 
    
     avec 
    
     les 
    
     sultans 
    
     d'Égypte, 
    
     d'Iconie, 
    
     et 
    
     les 
    
     émirs 
    
     d'Alep 
    
     et 
    
     de 
    
     Damas. 
    
     On 
    
     connaît 
    
     déjà 
    
     le 
    
     prêtre 
     
      Mienne, 
   
    l'
    
     interprète, 
    
     qui 
    
     par 
    
     ordre 
    
     du 
    
     roi 
    
     Héthoum 
    
     I, 
   
    «
    
     traduisit 
    
     du 
    
     persan 
    
     les 
    
     diverses 
    
     manières 
    
     de 
    
     forger 
    
     l'acier, 
    
     c'est-à-dire 
    
     de 
    
     tremper 
    
     le 
    
     fer
   
    »; 
    
     on 
    
     dit 
    
     qu'il 
    
     rendit 
    
     aussi 
    
     en 
    
     arménien, 
    
     l'Art 
    
     du 
    
     forgeron 
    
     et 
    
     du 
    
     coloriste. 
    
     Toutefois 
    
     les 
    
     ouvrages 
    
     les 
    
     plus 
    
     connus 
    
     sont 
    
     des 
    
     traités 
    
     de 
    
     Médecine, 
    
     la 
    
     plupart 
    
     recueils 
    
     et 
    
     traductions 
    
     des 
    
     livres 
    
     persans 
    
     et 
    
     arabes. 
    
     Ceci 
    
     nous 
    
     nous 
    
     rappelle 
    
     nos 
    
     médecins 
    
     nationaux, 
    
     dont 
    
     quelques-uns 
    
     étaient 
    
     sans 
    
     doute 
    
     des 
    
     provinces 
    
     du 
    
     Sissouan; 
    
     mais 
    
     dont 
    
     nous 
    
     ne 
    
     connaissons 
    
     que 
    
     très 
    
     peu 
    
     et 
    
     le 
    
     temps 
    
     et 
    
     les 
    
     œuvres; 
    
     tels 
    
     sont: 
     
      Sarkis, 
     
      Simon, 
     
      Aharon, 
    
     et 
    
     son 
    
     fils 
     
      Étienne 
    
     et 
    
     leur 
    
     famille, 
     
      Vahram, 
    
     et 
    
     peut-être 
    
     aussi 
    
     le 
     
      Médecin 
     
      Jaune 
    
     (Teghin), 
    
     et 
     
      Josselin.
  
 
    
     On 
    
     étudiait 
    
     aussi 
    
     le 
    
     syrien, 
    
     en 
    
     Sissouan, 
    
     car 
    
     il 
    
     y 
    
     avait 
    
     des 
    
     couvents, 
    
     des 
    
     églises 
    
     et 
    
     de 
    
     hauts 
    
     dignitaires, 
    
     des 
    
     vicaires 
    
     syriens. 
    
     C'est 
    
     en 
    
     ces 
    
     temps 
    
     que 
    
     le 
    
     docteur 
     
      Georges 
    
     traduisit 
    
     à 
    
     Kessoun, 
    
     quelques 
    
     dissertations 
    
     de 
    
     S. 
    
     Éphrem.
  
 
    
     Les 
    
     Sissouaniens 
    
     durent 
    
     se 
    
     familiariser 
    
     aussi 
    
     avec 
    
     les 
    
     langues 
    
     turque 
    
     et 
    
     tartare. 
    
     Le 
    
     docteur 
     
      Mekhitar 
     
      de 
     
      Skévra 
    
     les 
    
     connaissait. 
    
     Il 
    
     était 
    
     aussi 
    
     versé 
    
     dans 
    
     le 
    
     latin, 
    
     et 
    
     c'est 
    
     lui 
    
     que 
    
     le 
    
     roi 
    
     Héthoum 
    
     emmena 
    
     avec 
    
     lui, 
    
     lorqu'il 
    
     se 
    
     rendit 
    
     chez 
    
     les 
    
     Tartares. 
    
     Il 
    
     paraît 
    
     que 
    
     le 
    
     docteur 
     
      Basile 
    
     le 
    
     sut 
    
     aussi, 
    
     puisqu'il 
    
     y 
    
     fut 
    
     envoyé, 
    
     comme 
    
     ambassadeur 
    
     quelques 
    
     temps 
    
     auparavant.
  
 
    
     A 
    
     Ayas, 
    
     la 
    
     ville 
    
     maritime, 
    
     on 
    
     parlait 
    
     outre 
    
     le 
    
     français, 
    
     l'italien; 
    
     de 
    
     nombreux 
    
     commerçants 
    
     venus 
    
     des 
    
     villes 
    
     et 
    
     des 
    
     républiques 
    
     de 
   
    l'
    
     Italie 
    
     s'y 
    
     étaient 
    
     installés.
  
 
    
     Nous 
    
     omettrons 
    
     ici 
    
     de 
    
     traiter 
    
     des 
    
     autres 
    
     sciences 
    
     et 
    
     arts 
    
     qui 
    
     prospérèrent 
    
     en 
    
     Sissouan; 
    
     nous 
    
     noterons 
    
     seulement 
    
     en 
    
     passant, 
    
     les 
    
     principaux 
    
     centres 
    
     où 
    
     ils 
    
     prospérèrent; 
    
     et 
    
     tout 
    
     d'abord, 
    
     sans 
    
     contestation, 
    
     ce 
    
     furent 
    
     les 
    
     couvents, 
    
     dont 
    
     les 
    
     plus 
    
     célèbres 
    
     étaient, 
    
     Trazargue, 
    
     Arkagaghni, 
    
     Skévra, 
    
     Melidje, 
    
     Aguenère, 
    
     Berdjère, 
    
     Macheguévor 
    
     sur 
    
     la 
    
     Montagne-noire; 
    
     le 
    
     couvent 
    
     des 
    
     Josué, 
    
     près 
    
     des 
    
     frontières 
    
     d'Antioche, 
    
     où 
    
     brillèrent 
    
     le 
    
     docteur 
     
      Joseph 
    
     évêque, 
    
     le 
    
     docteur 
     
      Grégoire 
     
      de 
     
      Marache 
    
     et 
    
     d'autres 
    
     que 
    
     nous 
    
     avons 
    
     déjà 
    
     cités 
    
     dans 
    
     notre 
    
     Géographie 
    
     de 
    
     Sissouan. 
    
     Toutefois 
    
     nous 
    
     devons 
    
     mentionner 
    
     en 
    
     particulier 
    
     le 
    
     couvents 
    
     de 
     
      Médzakar 
    
     (le 
    
     Grand 
    
     roc) 
    
     et 
     
      Tchermaghpiour 
    
     (la 
    
     Fontaine 
    
     chaude); 
    
     car 
    
     c'est 
    
     dans 
    
     le 
    
     premier 
    
     que 
    
     fut 
    
     établi 
    
     une 
    
     école 
    
     pour 
    
     les 
    
     enfants, 
    
     par 
    
     Léon 
    
     II 
    
     qui, 
    
     comme 
    
     dit 
    
     un 
    
     chroniqueur, 
   
    «
    
     fit 
    
     former 
     
      des 
     
      maisons 
     
      de 
     
      maîtres, 
    
     parmi 
    
     lesquelles 
    
     une 
    
     à 
    
     Médzakar, 
    
     et 
    
     y 
    
     fit 
    
     installer 
    
     beaucoup 
    
     de 
    
     religieux
   
    ». 
    
     Quand 
    
     au 
    
     second, 
    
     il 
    
     y 
    
     fut 
    
     établi 
    
     une 
     
      école 
    
     par 
    
     le 
    
     neveu 
    
     de 
    
     Léon 
    
     II, 
    
     Léon 
    
     IV, 
    
     sous 
    
     la 
    
     tutelle 
    
     de 
    
     son 
    
     Bailli, 
    
     Ochine, 
    
     ainsi 
    
     que 
    
     rapporte 
    
     Jacques 
    
     de 
    
     Crag 
    
     le 
     
      professeur 
    
     du 
    
     lieu, 
    
     en 
   
    1328.
  
 
   
    Il 
   
    ne 
   
    nous 
   
    reste 
   
    donc 
   
    qu'à 
   
    citer 
   
    les 
   
    Mécènes 
   
    des 
   
    sciences, 
   
    et 
   
    les 
   
    bibliophiles 
   
    et 
   
    amateurs 
   
    de 
   
    livres 
   
    en 
   
    Sissouan. 
   
    Si 
   
    les 
   
    premiers 
   
    devaient 
   
    être 
   
    cherchés 
   
    dans 
   
    la 
   
    classe 
   
    des 
   
    riches 
   
    et 
   
    des 
   
    nobles, 
   
    les 
   
    seconds 
   
    se 
   
    trouvaient 
   
    dans 
   
    les 
   
    hautes 
   
    et 
   
    dans 
   
    les 
   
    plus 
   
    basses 
   
    classes; 
   
    bien 
   
    que 
   
    le 
   
    monde 
   
    s'attache 
   
    surtout 
   
    aux 
   
    souvenirs 
   
    des 
   
    grands 
   
    et 
   
    des 
   
    nobles.
  
 
    
     Nous 
    
     avons 
    
     vu 
    
     au 
    
     commencement 
    
     de 
    
     cette 
    
     note, 
    
     l'aide 
    
     et 
    
     l'encouragement 
    
     que 
    
     Léon 
    
     donnait 
    
     à 
    
     la 
    
     littérature, 
    
     bien 
    
     qu'il 
    
     fût 
    
     occupé 
    
     aux 
    
     soins 
    
     du 
    
     gouvernement. 
    
     Ce 
    
     même 
    
     zèle 
    
     et 
    
     amour 
    
     se 
    
     fit 
    
     voir 
    
     dans 
    
     ses 
    
     prédécesseurs, 
    
     les 
    
     princes 
    
     montagnards 
    
     et 
    
     dominateurs 
    
     des 
    
     sommets 
    
     de 
    
     la 
    
     Cilicie. 
    
     C'est 
    
     d'abord 
    
     le 
    
     Marquis 
    
     Constantin, 
    
     qui 
    
     fait 
    
     construire 
    
     le 
    
     couvent 
    
     de 
    
     Gastalon. 
    
     Ensuite, 
    
     son 
    
     fils 
    
     aîné, 
    
     le 
    
     Sébaste 
    
     Thoros 
    
     I, 
    
     fait 
    
     ériger 
    
     le 
    
     couvent 
    
     de 
    
     Trazargue, 
    
     et 
    
     celui 
    
     de 
    
     Macheguévor; 
    
     son 
    
     neveu 
    
     de 
    
     même 
    
     nom, 
    
     Thoros 
    
     II, 
    
     le 
    
     second 
    
     fondateur 
    
     du 
    
     pays, 
    
     est 
    
     cité 
    
     dans 
    
     l'histoire 
    
     non 
    
     seulement 
    
     comme 
    
     littérateur, 
    
     mais 
    
     encore 
    
     comme 
    
     interprète 
    
     des 
    
     passages 
    
     obscurs 
    
     des 
    
     prophètes, 
    
     et, 
    
     (par 
    
     exagération) 
    
     comme 
    
     ayant 
    
     des 
    
     visions 
    
     prophétiques.
  
 
    
     Le 
    
     don 
    
     de 
    
     l'amour 
    
     pour 
    
     les 
    
     lettres 
    
     et 
    
     les 
    
     sciences 
    
     apparaît 
    
     plutôt 
    
     dans 
    
     la 
    
     famille 
    
     des 
    
     Héthoumiens 
    
     qui 
    
     succédèrent 
    
     au 
    
     trône 
    
     à 
    
     la 
    
     famille 
    
     des 
    
     Roupéniens. 
    
     Presque 
    
     tous 
    
     les 
    
     membres 
    
     de 
    
     cette 
    
     famille 
    
     nous 
    
     ont 
    
     légué 
    
     quelque 
    
     œuvre, 
    
     d'autres 
    
     ont 
    
     ordonné 
    
     d'écrire 
    
     des 
    
     ouvrages 
    
     soit 
    
     pour 
    
     leur 
    
     propre 
    
     intérêt, 
    
     soit 
    
     pour 
    
     celui 
    
     des 
    
     étrangers. 
    
     De 
    
     ces 
    
     ouvrages 
    
     nous 
    
     avons 
    
     cité 
    
     les 
    
     plus 
    
     connus, 
    
     c'est 
    
     évidemment 
    
     le 
    
     peu 
    
     que 
    
     nous 
    
     connaissons. 
    
     Ainsi, 
    
     par 
    
     exemple, 
    
     la 
    
     vie 
    
     de 
     
      S. 
     
      Jean 
     
      Chrysostome, 
    
     écrite 
    
     par 
    
     ordre 
    
     d'Ochine, 
    
     le 
    
     père 
    
     de 
    
     S. 
    
     Nersès 
    
     de 
    
     Lambroun. 
    
     Ce 
    
     dernier, 
    
     nous 
    
     l'avons 
    
     déjà 
    
     dit 
    
     à 
    
     plusieurs 
    
     reprises, 
    
     est 
    
     le 
    
     premier 
    
     de 
    
     tous 
    
     nos 
    
     littérateurs 
    
     de 
    
     la 
    
     Cilicie, 
    
     il 
    
     a 
    
     écrit 
    
     nombre 
    
     de 
    
     livres, 
    
     de 
    
     ses 
    
     propres 
    
     mains, 
    
     il 
    
     en 
    
     a 
    
     donné 
    
     aux 
    
     autres 
    
     un 
    
     plus 
    
     grand 
    
     nombre 
    
     à 
    
     copier.
  
 
    
     Son 
    
     frère 
    
     Héthoum-Élie, 
    
     ordonna 
    
     qu'on 
    
     copiât 
    
     le 
    
     bel 
    
     Évangéliaire 
    
     du 
    
     couvent 
    
     de 
    
     Skévra. 
    
     Un 
    
     siècle 
    
     plus 
    
     tard, 
    
     la 
    
     fille 
    
     de 
    
     son 
    
     petit 
    
     fils, 
     
      Alice, 
    
     l'épouse 
    
     du 
    
     Sénéchal 
    
     de 
    
     Chypre, 
    
     fit 
    
     écrire 
    
     des 
    
     bibles 
    
     et 
    
     des 
    
     évangéliaires 
    
     au 
    
     célèbre 
    
     Étienne 
    
     Koïner-Eritzanz, 
    
     et 
    
     qui 
    
     se 
    
     trouvent 
    
     maintenant 
    
     dans 
    
     les 
    
     mains 
    
     d'une 
    
     colonie 
    
     arménienne 
    
     de 
    
     l'Occident. 
    
     Parmi 
    
     les 
    
     Héthoumiens, 
    
     c'est 
    
     encore 
    
     dans 
    
     la 
    
     famille 
    
     régnante 
    
     que 
   
    l'
    
     on 
    
     remarque 
    
     le 
    
     plus 
    
     de 
    
     zèle 
    
     pour 
    
     la 
    
     culture 
    
     de 
    
     l'intelligence. 
    
     Le 
    
     Bailli 
    
     Constantin, 
    
     ce 
    
     nouveau 
    
     fondateur 
    
     de 
    
     la 
    
     dynastie 
    
     royale, 
    
     continua 
    
     à 
    
     donner 
    
     autant 
    
     d'élan 
    
     aux 
    
     œuvres 
    
     de 
    
     Léon, 
    
     qu'aux 
    
     œuvres 
    
     des 
    
     littérateurs.
  
 
    
     Ses 
    
     glorieux 
    
     fils 
    
     rivalisèrent 
    
     entre 
    
     eux. 
    
     Le 
    
     premier, 
    
     le 
    
     brave 
    
     Connétable 
    
     Sempad, 
    
     qui 
    
     mérite 
    
     d'être 
    
     classé 
    
     parmi 
    
     les 
    
     lettrés, 
    
     nous 
    
     légua 
    
     les 
    
     ouvrages 
    
     tracés 
    
     par 
    
     sa 
    
     plume 
    
     et 
    
     par 
    
     celle 
    
     des 
    
     autres 
    
     à 
    
     qu'il 
    
     ordonna 
    
     de 
    
     les 
    
     copier. 
    
     Le 
    
     second 
    
     fils, 
   
    l'
    
     archevêque 
     
      Basile, 
    
     est 
    
     l'auteur 
    
     d'une 
     
      Grammaire. 
    
     On 
    
     connaît 
    
     déjà 
    
     les 
    
     ouvrages 
    
     littéraires 
    
     du 
    
     plus 
    
     jeune 
    
     fils, 
   
    l'
    
     évêque 
    
     Jean, 
    
     et 
    
     qui 
    
     ordonna 
    
     de 
    
     copier 
    
     plusieurs 
    
     livres. 
    
     Leur 
    
     quatrième 
    
     frère 
     
      Vassagh 
    
     ou 
     
      Vassil, 
    
     Seigneur 
    
     de 
    
     Djandji, 
    
     le 
    
     pieux 
    
     et 
    
     le 
    
     brave, 
    
     entre 
    
     autres 
    
     objets 
    
     dont 
    
     il 
    
     orna 
    
     les 
    
     églises, 
    
     fit 
    
     copier 
    
     aussi 
    
     des 
     
      Évangéliaires, 
    
     et 
    
     un 
     
      Psautier 
    
     pour 
   
    l'
    
     usage 
    
     dans 
    
     le 
    
     chœur 
    
     de 
   
    l'
    
     église. 
    
     Le 
    
     plus 
    
     glorieux 
    
     de 
    
     ces 
    
     frères, 
    
     le 
    
     roi 
    
     Héthoum, 
    
     fut, 
    
     on 
    
     l'affirme, 
    
     en 
    
     même 
    
     temps 
    
     qu'homme 
    
     d'armes, 
    
     et 
    
     de 
    
     gouvernement 
    
     aussi 
    
     zélé 
    
     pour 
    
     la 
    
     culture 
    
     des 
    
     sciences, 
   
    «
    
     il 
    
     ordonna 
    
     d'écrire 
    
     beaucoup 
    
     de 
    
     livres, 
    
     dont 
    
     la 
    
     plupart 
    
     sont 
    
     restés 
    
     jusqu'à 
    
     nos 
    
     jours 
    
     (dit 
    
     le 
    
     Chroniqueur; 
    
     et 
    
     nous 
    
     pouvons 
    
     le 
    
     répéter 
    
     aussi), 
    
     il 
    
     fit 
    
     encore 
    
     traduire 
    
     plusieurs 
    
     livres
   
    », 
    
     parmi 
    
     lesquels 
    
     se 
    
     trouvent 
    
     ceux 
    
     que 
    
     nous 
    
     avons 
    
     cité 
    
     plus 
    
     haut, 
    
     c'est-à-dire, 
    
     des 
    
     traités 
    
     d'arts, 
    
     traduits 
    
     de 
    
     l'arabe 
    
     et 
    
     du 
    
     persan. 
    
     Ses 
    
     collaborateurs 
    
     furent 
    
     Mékhitar 
    
     de 
    
     Skévra, 
    
     Basile, 
    
     Étienne, 
    
     André, 
    
     etc. 
    
     On 
    
     prétend 
    
     que 
    
     Héthoum, 
    
     lui 
    
     même, 
    
     a 
    
     écrit 
    
     le 
    
     récit 
    
     de 
    
     son 
    
     long 
    
     voyage 
    
     parmi 
    
     les 
    
     Tartars, 
    
     dont 
    
     a 
    
     profité 
    
     pas 
    
     moins 
    
     son 
    
     cousin 
    
     dans 
    
     son 
    
     Histoire 
    
     d'Orient.
  
 
    
     En 
    
     même 
    
     temps 
    
     que 
    
     ce 
    
     roi, 
    
     le 
    
     Catholicos 
    
     Constantin 
    
     eut 
    
     le 
    
     même 
    
     zèle 
    
     pour 
    
     la 
    
     littérature; 
    
     car 
   
    «
    
     il 
    
     fut, 
    
     dit 
    
     un 
    
     chroniqueur, 
    
     bibliophile, 
    
     et 
    
     fit 
    
     copier 
    
     nombre 
    
     d'évangéliaires 
    
     et 
    
     de 
    
     livres
   
    » 
    
     qu'il 
    
     offrit 
    
     aux 
    
     princes 
    
     royaux, 
    
     et 
    
     dont 
    
     plusieurs 
    
     étaient 
    
     ses 
    
     filleuls. 
    
     Je 
    
     connais 
    
     sept 
    
     évangéliaires 
    
     que 
    
     lui, 
    
     Constantin, 
    
     a 
    
     faits 
    
     copier, 
    
     qui 
    
     se 
    
     trouvent 
    
     aujourd'hui 
    
     dispersés, 
    
     et 
    
     dont 
    
     un 
    
     est 
    
     notre 
    
     propriété 
    
     personnelle.
  
 
    
     Léon 
    
     II, 
    
     hérita 
    
     de 
    
     ses 
    
     ancêtres, 
    
     plutôt 
    
     du 
    
     caractère 
    
     philosophique 
    
     que 
    
     de 
    
     leur 
    
     ardeur 
    
     pour 
    
     la 
    
     gloire. 
    
     En 
    
     cette 
    
     qualité, 
    
     il 
    
     l'emporta 
    
     sur 
    
     tous. 
    
     Aussi 
    
     lui 
    
     donne-t-on 
    
     l'épithète 
    
     de 
     
      Bibliophile; 
    
     car 
    
     «il 
    
     fit 
    
     copier 
    
     bien 
    
     des 
    
     livres, 
    
     dont 
    
     la 
    
     plupart 
    
     nous 
    
     sont 
    
     parvenus 
    
     (dit 
    
     le 
    
     Chroniqueur); 
    
     il 
    
     en 
    
     fit 
    
     rassembler 
    
     beaucoup 
    
     d'autres, 
    
     et 
    
     réparer 
    
     par 
    
     ses 
    
     célèbres 
    
     copistes 
    
     et 
    
     docteurs, 
    
     tout 
    
     ce 
    
     qu'il 
    
     y 
    
     avait 
    
     de 
    
     détérioré; 
    
     il 
    
     en 
     
      fit 
     
      traduire 
    
     bien 
    
     d'autres. 
    
     Il 
    
     estimait 
    
     beaucoup 
    
     les 
    
     studieux, 
    
     et 
    
     donnait 
    
     des 
    
     présents 
    
     à 
    
     celui 
    
     qu'il 
    
     reconnaissait 
    
     comme 
    
     docteur, 
    
     et 
   
    l'
    
     établissait 
    
     toujours 
    
     en 
    
     ce 
    
     titre 
    
     par 
    
     ordre 
    
     écrit
   
    ». 
    
     Le 
    
     collége 
    
     qu'il 
    
     estima 
    
     le 
    
     plus, 
    
     fut 
    
     celui 
    
     de 
    
     Medzekar, 
    
     comme 
    
     nous 
    
     l'avons 
    
     déjà 
    
     dit.
  
 
    
     Léon 
    
     ne 
    
     disséminait 
    
     pas 
    
     ces 
    
     livres 
    
     seulement 
    
     en 
    
     Sissouan, 
    
     mais 
    
     encore 
    
     au 
    
     delà 
    
     de 
    
     ses 
    
     frontières, 
    
     dans 
    
     la 
    
     Grande 
    
     Arménie, 
    
     et 
    
     dans 
    
     les 
    
     colonies 
    
     arméniennes. 
    
     Ainsi 
    
     il 
    
     envoya 
    
     un 
    
     Missel, 
    
     accompagné 
    
     d'un 
    
     mémorial 
    
     à 
    
     Pérouge; 
    
     qui 
    
     fut 
    
     transporté, 
    
     quelque 
    
     temps 
    
     après, 
    
     à 
   
    1'
    
     hospice 
    
     des 
    
     pélerins 
    
     Arméniens 
    
     de 
    
     Rome; 
    
     en 
    
     voici 
    
     le 
    
     mémorial, 
    
     qui 
    
     n'est 
    
     pas 
    
     toutefois 
    
     écrit 
    
     de 
    
     sa 
    
     propre 
    
     main: 
   
    « 
    
     Léon, 
    
     par 
    
     la 
    
     grâce 
    
     de 
    
     Dieu 
    
     et 
    
     par 
    
     son 
    
     aide, 
    
     Roi 
    
     de 
    
     tous 
    
     les 
    
     Arméniens, 
    
     fils 
    
     du 
    
     défunt 
    
     roi 
    
     Héthoum, 
    
     sur 
    
     la 
    
     demande 
    
     du 
    
     prêtre 
     
      Jean, 
    
     nous 
    
     lui 
    
     avons 
    
     offert 
    
     ce 
    
     Missel 
    
     pour 
    
     son 
    
     église 
    
     de 
    
     S. 
    
     Matthieu, 
    
     à 
    
     Pérouge, 
    
     pour 
    
     notre 
    
     souvenir 
    
     et 
    
     pour 
    
     celui 
    
     de 
    
     nos 
    
     ancêtres, 
    
     l'année 
    
     de 
    
     l'ère 
    
     arménienne 
   
    728 
   
    (1279)». 
    
     Après 
    
     ces 
    
     paroles 
    
     du 
    
     roi 
    
     viennent 
    
     celles 
    
     du 
    
     copiste: 
   
    «
    
     Souvenez-vous 
    
     de 
    
     moi 
    
     aussi, 
   
    l'
    
     humble 
    
     diacre 
     
      Héthoum, 
    
     o 
    
     vous
   
    ! 
    
     qui 
    
     le 
    
     lirez 
    
     saints 
    
     lecteurs, 
    
     et 
    
     de 
    
     mon 
    
     frère 
    
     le 
    
     prêtre 
    
     Luc 
    
     et 
    
     le 
    
     diacre 
   
    O
    
     chine
   
    ».
  
 
    
     On 
    
     trouve 
    
     aussi 
    
     des 
    
     manuscrits 
    
     écrits 
    
     sur 
    
     la 
    
     demande 
    
     de 
    
     la 
    
     femme 
    
     de 
    
     Léon 
    
     II, 
    
     la 
    
     reine 
     
      Ghéranie, 
    
     qui, 
    
     affirme-t-on, 
    
     se 
    
     serait 
    
     faite 
    
     religieuse, 
    
     et 
    
     aurait 
    
     changé 
    
     son 
    
     nom 
    
     en 
    
     celui 
    
     de 
    
     Téphany.
  
 
    
     Héthoum 
    
     II, 
    
     leur 
    
     fils 
    
     aîné 
    
     ne 
    
     resta 
    
     pas 
    
     inférieur 
    
     à 
    
     son 
    
     père: 
    
     c'est 
    
     le 
    
     Mécène 
    
     de 
    
     Grégoire 
    
     d'Anazarbe 
    
     et 
    
     de 
    
     Georges 
    
     de 
    
     Skévra, 
    
     à 
    
     qui 
    
     il 
    
     fit 
    
     composer 
    
     les 
    
     Commentaires 
    
     d'Isaïe. 
    
     On 
    
     trouve 
    
     beaucoup 
    
     d'autres 
    
     livres 
    
     écrits 
    
     pour 
    
     lui 
    
     et 
    
     pour 
    
     d'autres 
    
     à 
    
     ses 
    
     frais. 
    
     Mais 
    
     nous 
    
     ne 
    
     possédons 
    
     rien 
    
     de 
    
     sa 
    
     propre 
    
     main, 
    
     qui 
    
     puisse 
    
     témoigner 
    
     de 
    
     sa 
    
     capacité 
    
     intellectuelle; 
    
     excepté, 
    
     un 
    
     Mémorial 
    
     écrit 
    
     pour 
    
     la 
    
     fête 
    
     de 
    
     Pâques, 
    
     d'un 
    
     beau 
    
     style 
    
     en 
    
     vers. 
    
     Seul 
    
     des 
    
     nombreux 
    
     frères 
    
     de 
    
     ce 
    
     Héthoum, 
    
     Ochine 
    
     nous 
    
     a 
    
     laissé 
    
     un 
    
     souvenir 
    
     et 
    
     que 
    
     nous 
    
     possédons 
    
     nous-mêmes: 
    
     c'est 
    
     un 
    
     Ménologe 
    
     arrangé 
    
     d'après 
    
     l'ordre 
    
     établi 
    
     par 
    
     le 
    
     Catholicos 
    
     Grégoire 
    
     d'Anazarbe, 
    
     écrit 
    
     pour 
    
     ce 
    
     roi 
    
     (Ochine), 
    
     et 
    
     dans 
    
     lequel 
    
     sont 
    
     notés 
    
     les 
    
     jours 
    
     de 
    
     la 
    
     mort 
    
     des 
    
     princes 
    
     de 
    
     la 
    
     famille 
    
     royale.
  
 
   
    Léon 
   
    IV, 
   
    fils 
   
    d'Ochine, 
   
    s'est 
   
    montré 
   
    bien 
   
    supérieur, 
   
    comme 
   
    bibliophile 
   
    et 
   
    nous 
   
    devons 
   
    lui 
   
    être 
   
    reconnaissants 
   
    d'avoir 
   
    institué 
   
    une 
   
    école 
   
    au 
   
    couvent 
   
    de 
   
    Tchermaghpiur 
   
    (Fontaine 
   
    chaude); 
   
    c'est 
   
    par 
   
    son 
   
    ordre 
   
    que 
   
    furent 
   
    écrits 
   
    les 
   
    Assises 
   
    d'Antioche 
   
    et 
   
    le 
   
    code 
   
    de 
   
    Sempad, 
   
    récemment 
   
    découvert.
  
 
    
     Des 
    
     frères 
    
     de 
    
     Héthoum 
    
     I, 
    
     et 
    
     des 
    
     oncles 
    
     de 
    
     Héthoum 
    
     II, 
    
     il 
    
     n'est 
    
     connu 
    
     qu'un 
     
      Livre 
     
      de 
     
      Salomon 
    
     et 
    
     quelques 
    
     autres 
    
     morceaux 
    
     de 
    
     la 
    
     Bible, 
    
     qui 
    
     portent 
    
     un 
    
     mémorandum 
    
     d'un 
    
     des 
    
     fils 
    
     de 
    
     Sempad, 
    
     le 
    
     Connétable: 
   
    «
    
     Moi, 
     
      Ochine, 
    
     Sénéchal 
    
     de 
    
     toute 
    
     l'Arménie, 
    
     fils 
    
     du 
    
     pieux 
    
     prince 
    
     des 
    
     princes 
    
     Baron 
    
     Sempad 
    
     le 
    
     Connétable 
    
     des 
    
     Arméniens, 
    
     j'ai 
    
     étudié 
    
     ce 
    
     livre, 
    
     et 
    
     je 
    
     l'ai 
    
     bien 
    
     aimé
   
    ». 
    
     Du 
    
     cousin 
    
     de 
    
     ce 
    
     dernier, 
    
     le 
    
     second 
     
      Sempad 
    
     connétable, 
    
     on 
    
     connaît 
    
     une 
    
     magnifique 
    
     Bible.
  
 
    
     Constantin 
    
     le 
    
     Bailli 
    
     outre 
    
     ces 
    
     quatre 
    
     ou 
    
     cinq 
    
     fils, 
    
     en 
    
     avait 
    
     d'autres, 
    
     dont 
    
     l'un 
    
     est 
     
      Licus, 
    
     dont 
    
     on 
    
     ne 
    
     connaît 
    
     rien 
    
     en 
    
     fait 
    
     de 
    
     livres; 
    
     mais 
    
     son 
    
     jeune 
    
     fils 
    
     le 
    
     Baron 
     
      Sire 
     
      Léon, 
    
     nous 
    
     a 
    
     légué 
    
     un 
    
     tout 
    
     petit 
    
     évangéliaire 
    
     écrit 
    
     en 
   
    1256, 
    
     et 
    
     dont 
    
     le 
    
     copiste 
    
     écrit: 
   
    «
    
     Souvenez-vous 
    
     de 
    
     ce 
    
     beau 
    
     rejeton, 
    
     le 
    
     jeune 
    
     baron, 
    
     Sire 
    
     Léon, 
    
     qui 
    
     acquit 
    
     ce 
    
     saint 
    
     évangéliaire 
    
     avec 
    
     grand 
    
     amour... 
    
     le 
    
     cher 
    
     garçon, 
    
     Sire 
    
     Léon, 
    
     et 
    
     que 
    
     par 
    
     vos 
    
     prières 
    
     Dieu 
   
    l'
    
     accorde 
    
     longtemps 
    
     à 
    
     ses 
    
     parents 
    
     en 
    
     bonne 
    
     santé 
    
     et 
    
     le 
    
     préserve 
    
     de 
    
     toutes 
    
     tentations
   
    ».
  
 
     
      Héthoum, 
    
     Seigneur 
    
     de 
    
     Coricos, 
    
     fils 
    
     aîné 
    
     de 
    
     Ochine, 
    
     septième 
    
     frère 
    
     du 
    
     roi 
    
     Héthoum 
    
     I, 
    
     est 
    
     généralement 
    
     connu, 
    
     et 
    
     fut 
    
     à 
    
     plusieurs 
    
     reprises 
    
     cité 
    
     par 
    
     nous, 
    
     comme 
    
     l'auteur 
    
     des 
    
     Fleurs 
    
     de 
     
      l'Histoire 
     
      d'Orient 
    
     ou 
    
     des 
     
      Tartares 
    
     et 
    
     d'autres 
    
     ouvrages 
    
     encore, 
    
     (
     
      v. 
     
      Sissouan, 
     
      pp. 
    
     337-340
   
    ): 
    
     il 
    
     savait 
    
     à 
    
     fond 
    
     la 
    
     langue 
    
     française, 
    
     et 
    
     avait 
    
     fait 
    
     copier 
    
     un 
    
     beau 
    
     livre 
    
     de 
    
     Médecine 
    
     pour 
    
     lui. 
    
     Nous 
    
     avons 
    
     cité 
    
     autre 
    
     part 
    
     le 
    
     magnifique 
    
     livre 
    
     de 
     
      Sciences-menues 
    
     ou 
    
     le 
     
      Livre 
     
      des 
     
      Chants, 
    
     qui 
    
     avait 
    
     été 
    
     copié 
    
     pour 
    
     son 
    
     fils, 
    
     le 
    
     connétable 
     
      Constantin. 
    
     A 
    
     son 
    
     frère 
    
     ainé 
     
      Ochine, 
    
     autrefois 
    
     Bailli, 
    
     aide 
    
     et 
    
     collaborateur 
    
     de 
    
     Léon 
    
     IV, 
    
     nous 
    
     sommes 
    
     redevable 
    
     de 
    
     la 
    
     fondation 
    
     de 
    
     l'école 
    
     de 
    
     Tchermaghpiur. 
    
     Le 
    
     Maréchal 
     
      Baudouin, 
    
     fut 
    
     le 
    
     huitième 
    
     fils 
    
     de 
    
     Constantin, 
     
      Père 
     
      du 
     
      roi; 
    
     c'est 
    
     lui 
    
     qui 
    
     a 
    
     acquis 
    
     et 
    
     fait 
    
     restaurer 
    
     à 
    
     grands 
    
     frais 
    
     le 
    
     Missel 
    
     du 
    
     Grand 
    
     Connétable, 
    
     dans 
    
     lequel 
    
     il 
    
     écrivit 
    
     un 
    
     mémorandum 
    
     de 
    
     sa 
    
     famille, 
    
     et 
    
     auquel, 
    
     son 
    
     fils 
    
     Constance 
    
     II, 
    
     ajouta 
    
     ensuite 
    
     quelques 
    
     lignes, 
    
     en 
    
     vers, 
    
     sur 
    
     la 
    
     mort 
    
     de 
    
     son 
    
     frère, 
    
     (
     
      v. 
     
      Sissouan, 
     
      p. 
    
     413
   
    ).
  
 
   
    Nous 
   
    possédons 
   
    personnellement 
   
    un 
   
    livre 
   
    de 
   
    prière 
   
    de 
   
    sa 
   
    mère 
   
    la 
   
    princesse 
   
    Mariune, 
   
    fille 
   
    du 
   
    connétable 
   
    Léon.
  
 
    
     Il 
    
     y 
    
     avait, 
    
     à 
    
     ce 
    
     temps, 
    
     un 
    
     certain 
    
     G
     
      arabed, 
    
     de 
    
     la 
    
     province 
    
     de 
    
     Katchepérouni, 
    
     officier 
    
     de 
    
     la 
    
     cour 
    
     et 
    
     Divan-Baschi, 
    
     (
     
      v. 
     
      Sissouan, 
     
      p. 
    
     486
   
    ) 
    
     qui 
    
     vécut 
    
     sous 
    
     le 
    
     roi 
    
     Ochine 
    
     jusqu'au 
    
     règne 
    
     de 
    
     Constantin 
    
     II, 
    
     et 
    
     mourut 
    
     l'an 
   
    1356. 
    
     Le 
    
     chroniqueur 
    
     de 
    
     la 
    
     Cilicie, 
    
     dit 
    
     pour 
    
     cet 
    
     homme, 
    
     qu'il 
    
     était 
    
     très 
    
     pieux, 
    
     et 
    
     qu'en 
   
    1314 
    
     il 
    
     était 
    
     allé 
    
     en 
    
     pélerinage 
    
     à 
    
     Pérouge, 
    
     et 
    
     qu'il 
    
     y 
    
     fit 
    
     écrire 
   
    «
    
     un 
    
     bel 
    
     évangéliaire, 
    
     qu'il 
    
     y 
    
     fit 
    
     mettre 
    
     une 
    
     reliure 
    
     d'or 
    
     et 
    
     qu'ayant 
    
     satisfait 
    
     ses 
    
     vœux 
    
     il 
    
     s'en 
    
     retourna 
    
     à 
    
     Sis, 
    
     où 
    
     il 
    
     fit 
    
     don 
    
     de 
    
     son 
    
     évangéliaire 
    
     à 
   
    l'
    
     église 
    
     de 
     
      Notre 
     
      Dame 
     
      des 
     
      Trois 
     
      Autels», 
    
     où 
    
     se 
    
     trouvait 
    
     encore 
    
     l'évangéliaire, 
    
     lorsque 
    
     le 
    
     chroniqueur 
    
     compilait 
    
     son 
    
     ouvrage, 
    
     je 
    
     crois 
    
     vers 
    
     la 
    
     moitié 
    
     du 
    
     XVII 
    
     siècle.
  
 
    
     Toutes 
    
     ces 
    
     citations 
    
     de 
    
     bibliophiles 
    
     et 
    
     d'ouvrages 
   
    (
    
     que 
    
     je 
    
     crois 
    
     pourtant 
    
     la 
    
     centième 
    
     partie 
    
     de 
    
     ce 
    
     qui 
    
     m'est 
    
     inconnu) 
    
     sont 
    
     plus 
    
     que 
    
     suffisants 
    
     pour 
    
     rendre 
    
     témoignage 
    
     du 
    
     mouvement 
    
     intellectuel 
    
     et 
    
     de 
   
    l'
    
     amour 
    
     des 
    
     lettres 
    
     en 
    
     Sissouan. 
    
     Ce 
    
     n'en 
    
     est 
    
     pas 
    
     moins 
    
     un 
    
     attrait 
    
     pour 
    
     nos 
    
     compatriotes 
    
     philologues, 
    
     de 
    
     se 
    
     livrer 
    
     aux 
    
     investigations, 
    
     et 
    
     de 
    
     rechercher, 
    
     par 
    
     exemple, 
    
     les 
    
     ouvrages 
    
     des 
    
     célèbres 
    
     docteurs 
    
     que 
    
     nous 
    
     avons 
    
     cités 
    
     dans 
    
     la 
    
     description 
    
     de 
    
     la 
    
     ville 
    
     de 
    
     Sis. 
    
     (
     
      v. 
     
      Sissouan, 
     
      p. 
    
     224
   
    ).
  
 
    
     Un 
    
     autre 
    
     témoignage, 
    
     plus 
    
     charmant 
    
     encore, 
    
     de 
    
     la 
    
     littérature 
    
     chez 
    
     nous, 
    
     nous 
    
     est 
    
     donné 
    
     par 
    
     le 
    
     chroniqueur 
    
     de 
    
     la 
    
     Cilicie, 
    
     le 
    
     témoin 
    
     oculaire, 
    
     et 
    
     qui 
    
     toucha 
    
     de 
    
     ses 
    
     propres 
    
     mains 
    
     la 
    
     plus 
    
     grande 
    
     partie 
    
     des 
    
     livres 
    
     écrits 
    
     pour 
    
     les 
    
     princes 
    
     royaux 
    
     susdits; 
    
     voici 
    
     ce 
    
     qu'il 
    
     dit: 
   
    «
    
     En 
    
     ces 
    
     temps, 
    
     l'amour 
    
     des 
    
     sciences 
    
     était 
    
     répandu 
    
     par 
    
     toute 
    
     la 
    
     Cilicie. 
    
     Les 
     
      femmes 
    
     mêmes, 
    
     écrivaient 
    
     et 
    
     lisaient; 
    
     en 
    
     voici 
    
     un 
    
     exemple, 
    
     entre 
    
     beaucoup 
    
     d'autres. 
    
     J'ai 
    
     entendu 
    
     parler 
    
     dans 
    
     les 
    
     légendes 
    
     de 
    
     Sis, 
    
     d'une 
     
      Zabèle, 
    
     la 
    
     fille 
    
     du 
    
     prêtre 
    
     Constance 
    
     de 
    
     Partzerpert 
    
     (Haute 
    
     forteresse) 
    
     qui 
    
     était 
    
     passionnée 
    
     pour 
    
     les 
    
     Sciences-menues, 
    
     (les 
    
     chants); 
    
     elle 
    
     était 
    
     versée 
    
     dans 
    
     la 
    
     lecture 
    
     et 
    
     dans 
    
     l'art 
    
     de 
    
     copiste. 
    
     Elle 
    
     désirait 
    
     rester 
    
     vierge ... 
    
     On 
    
     dit 
    
     aussi, 
    
     qu'il 
    
     y 
    
     avait 
    
     à 
    
     Tarse, 
    
     une 
    
     jeune 
    
     fille 
    
     du 
    
     nom 
    
     d'
     
      Alice, 
    
     qui 
    
     était 
    
     elle 
    
     aussi, 
    
     une 
    
     copiste 
    
     habile; 
    
     elle 
    
     écrivit 
    
     l'alphabet, 
    
     et 
    
     fit 
    
     publier 
    
     que: 
    
     Quiconque 
    
     aurait 
    
     pu 
    
     imiter 
    
     son 
    
     écriture, 
    
     elle 
    
     le 
    
     ferait 
    
     digne 
    
     de 
    
     l'envisager. 
    
     Deux 
    
     se 
    
     présentèrent; 
    
     mais 
    
     elle 
    
     ne 
    
     fut 
    
     pas 
    
     satisfaite 
    
     de 
    
     leur 
    
     écriture, 
    
     elle 
    
     dit:
  
 
   
    «
    
     La 
    
     pointe 
    
     du 
     
      tza, 
    
     le 
    
     rond 
    
     du 
     
      dza,
  
 
    
     Ne 
    
     ressemblent 
    
     pas 
    
     à 
    
     l'écriture 
    
     d'Alidza
  
 
   
    et 
   
    leur 
   
    fit 
   
    dire 
   
    que 
   
    celui 
   
    qui 
   
    réussira 
   
    à 
   
    faire
  
 
   
    La 
   
    pointe 
   
    du 
   
    tza, 
   
    le 
   
    rond 
   
    du 
   
    dza,
  
 
   
    Deviendra 
   
    l'époux 
   
    d'Alidza.
  
 
   
    L'un 
   
    d'eux 
   
    y 
   
    ayant 
   
    réussi, 
   
    et 
   
    Alice 
   
    en 
   
    étant 
   
    satisfaite, 
   
    lui 
   
    dit:
  
 
   
    «
    
     La 
    
     pointe 
    
     du 
    
     tza, 
    
     le 
    
     rond 
    
     du 
    
     dza 
  
 
    
     Ressemblent 
    
     à 
    
     l'écriture 
    
     d'Alidza
   
    ».
  
 
    
     Le 
    
     même 
    
     chroniqueur 
    
     ajoute 
    
     que 
   
    «
    
     la 
    
     renommée 
    
     de 
    
     tels 
    
     progrès 
    
     se 
    
     répandit 
    
     dans 
    
     tout 
    
     l'Orient, 
    
     et 
    
     que 
    
     des 
    
     docteurs 
   
    l'
    
     ayant 
    
     entendu, 
    
     vinrent 
    
     pour 
    
     en 
    
     être 
    
     témoins, 
    
     et 
    
     qu'en 
    
     étant 
    
     étonnés 
    
     plusieurs 
    
     dirent: 
    
     C'est 
    
     vrai 
    
     ce 
    
     que 
    
     nous 
    
     avons 
    
     entendu, 
    
     et 
    
     nous 
    
     en 
    
     voyons 
    
     même 
    
     d'avantage, 
    
     et 
    
     rendaient 
    
     grâce 
    
     au 
    
     Seigneur
   
    ».