Après 
   
    qu'on 
   
    en 
   
    eût 
   
    fini 
   
    avec 
   
    la 
   
    succession 
   
    du 
   
    Catholicos 
   
    arménien, 
   
    qui 
   
    était 
   
    en 
   
    même 
   
    temps 
   
    le 
   
    protecteur 
   
    de 
   
    Sissouan, 
   
    et 
   
    que 
   
    le 
   
    royaume 
   
    fut 
   
    tranquille, 
   
    il 
   
    était 
   
    temps 
   
    d'exécuter 
   
    le 
   
    testament 
   
    de 
   
    Léon 
   
    et 
   
    d'assurer 
   
    pour 
   
    toujours 
   
    le 
   
    trône 
   
    à 
   
    Zabèle 
   
    qui 
   
    avait 
   
    alors 
   
    sept 
   
    ans.
 
   
    La 
   
    mort 
   
    de 
   
    Léon 
   
    rompit 
   
    les 
   
    traités 
   
    qu'il 
   
    avait 
   
    conclus 
   
    avec 
   
    le 
   
    roi 
   
    de 
   
    Hongrie, 
   
    qui 
   
    ne 
   
    voulut 
   
    plus 
   
    marier 
   
    son 
   
    fils 
   
    avec 
   
    Zabèle 
   
    et 
   
    le 
   
    faire 
   
    ainsi 
   
    roi 
   
    d'Arménie. 
   
    Il 
   
    fallait 
   
    donc 
   
    trouver 
   
    un 
   
    autre 
   
    époux 
   
    à 
   
    la 
   
    jeune 
   
    princesse. 
   
    On 
   
    ne 
   
    pouvait 
   
    pas 
   
    attendre 
   
    qu'elle 
   
    eût 
   
    atteint 
   
    l'âge 
   
    de 
   
    marier, 
   
    de 
   
    peur 
   
    que 
   
    d'ici 
   
    là 
   
    le 
   
    trône 
   
    ne 
   
    vînt 
   
    à 
   
    être 
   
    usurpé. 
   
    La 
   
    question 
   
    était 
   
    grave. 
   
    Elle 
   
    pouvait 
   
    donner 
   
    lieu 
   
    à 
   
    bien 
   
    des 
   
    contestations. 
   
    A 
   
    la 
   
    fin, 
   
    soit 
   
    par 
   
    crainte 
   
    de 
   
    Constantin, 
   
    soit 
   
    parce 
   
    que 
   
    son 
   
    avis 
   
    fut 
   
    accepté 
   
    par 
   
    tous, 
   
    on 
   
    choisit 
   
    comme 
   
    époux 
   
    pour 
   
    Zabèle 
   
    un 
   
    prince 
   
    qui, 
   
    du 
   
    vivant 
   
    de 
   
    Léon, 
   
    aurait 
   
    paru 
   
    impossible, 
   
    le 
   
    fils 
   
    du 
   
    Comte 
   
    de 
   
    Tripoli, 
   
    le 
   
    fils 
   
    de 
   
    celui 
   
    qui 
   
    s'était 
   
    emparé 
   
    induement 
   
    de 
   
    la 
   
    principauté 
   
    d'Antioche 
   
    et 
   
    qui 
   
    en 
   
    avait 
   
    par 
   
    ce 
   
    fait 
   
    privé 
   
    Roupin, 
   
    le 
   
    protégé 
   
    de 
   
    Léon. 
   
    Je 
   
    m'imagine, 
   
    cependant, 
   
    que 
   
    ce 
   
    projet 
   
    de 
   
    mariage 
   
    ne 
   
    s'écartait 
   
    pas 
   
    trop 
   
    des 
   
    intentions 
   
    de 
   
    Léon, 
   
    qui, 
   
    pour 
   
    assurer 
   
    ses 
   
    Etats 
   
    du 
   
    côté 
   
    de 
   
    l'Orient, 
   
    avait 
   
    lui-même 
   
    pris 
   
    pour 
   
    femme 
   
    une 
   
    princesse 
   
    d'Antioche. 
   
    Dans 
   
    cette 
   
    occasion, 
   
    les 
   
    princes 
   
    pour 
   
    enlever 
   
    tout 
   
    soupçon 
   
    de 
   
    rancune 
   
    et 
   
    tout 
   
    motif 
   
    d'hostilité 
   
    à 
   
    leurs 
   
    plus 
   
    proches 
   
    voisins, 
   
    résolurent 
   
    de 
   
    s'allier 
   
    avec 
   
    eux 
   
    et 
   
    de 
   
    remettre 
   
    le 
   
    destin 
   
    de 
   
    leur 
   
    pays 
   
    dans 
   
    les 
   
    mains 
   
    des 
   
    Antiochiens, 
   
    de 
   
    se 
   
    rendre 
   
    plus 
   
    forts 
   
    par 
   
    cette 
   
    union, 
   
    afin 
   
    de 
   
    résister 
   
    aux 
   
    Sarrasins 
   
    à 
   
    qui 
   
    l'on 
   
    faisait 
   
    une 
   
    guerre 
   
    acharnée 
   
    en 
   
    Palestine.
  
 
    
     On 
    
     appela 
    
     donc 
    
     en 
    
     Sissouan, 
    
     Philippe, 
    
     second 
    
     fils 
    
     de 
    
     Bohémond 
    
     IV, 
    
     que 
    
     celui-ci 
    
     avait 
    
     eu 
    
     de 
    
     sa 
    
     première 
    
     femme, 
    
     Plaisance, 
    
     fille 
    
     de 
    
     Hugues 
    
     seigneur 
    
     de 
    
     Gibelet. 
    
     C'était 
    
     un 
    
     jeune 
    
     homme 
    
     de 
    
     dix-huit 
    
     ans. 
    
     On 
    
     l'unit 
    
     à 
    
     la 
    
     jeune 
    
     fille 
    
     sans 
    
     expérience 
    
     et 
    
     on 
    
     les 
    
     couronna 
    
     tous 
    
     deux 
    
     en 
   
    1221. 
    
     Mais 
    
     les 
    
     Arméniens 
    
     avaient 
    
     imposé 
    
     à 
    
     Philippe 
    
     une 
    
     condition 
    
     formelle; 
    
     celle 
    
     de 
    
     se 
    
     conduire 
    
     selon 
    
     les 
    
     habitudes 
    
     de 
    
     la 
    
     cour 
    
     de 
    
     Léon 
    
     et 
    
     d'accepter 
    
     la 
    
     liturgie 
    
     arménienne, 
    
     sans 
    
     chercher 
    
     à 
    
     introduire 
    
     dans 
    
     le 
    
     royaume, 
    
     aucune 
    
     loi, 
    
     aucune 
    
     coutume 
    
     latines.
  
 
    
     Philippe 
    
     ne 
    
     resta 
    
     que 
    
     deux 
    
     ans 
    
     fidèle 
    
     à 
    
     sa 
    
     promesse. 
    
     Il 
    
     eut 
    
     d'abord 
    
     égard 
    
     au 
    
     Bailli, 
    
     mais 
    
     lorsqu'il 
    
     parvint 
    
     à 
    
     l'âge 
    
     de 
    
     vingt 
    
     ans, 
    
     il 
    
     commença 
    
     à 
    
     s'écarter 
    
     des 
    
     usages 
    
     du 
    
     royaume 
    
     et 
    
     à 
    
     y 
    
     introduire 
    
     les 
    
     us 
    
     de 
    
     son 
    
     pays. 
    
     Ce 
    
     ne 
    
     fut 
    
     pas 
    
     tout. 
    
     Il 
    
     osa, 
    
     comme 
    
     un 
    
     souverain, 
    
     changer 
    
     les 
    
     ministres 
    
     et 
    
     les 
    
     barons 
    
     et 
    
     anoblir 
    
     selon 
    
     son 
    
     caprice 
    
     les 
    
     gens 
    
     du 
    
     peuple 
    
     et 
    
     les 
    
     étrangers. 
    
     A 
    
     plusieurs 
    
     reprises 
    
     on 
    
     lui 
    
     adressa 
    
     des 
    
     avertissements 
    
     pour 
   
    l'
    
     arrêter, 
    
     mais 
    
     il 
    
     n'écouta 
    
     personne, 
    
     car 
    
     il 
    
     y 
    
     avait 
    
     des 
    
     Latins 
    
     établis 
    
     dans 
    
     le 
    
     pays 
    
     et 
    
     même 
    
     parmi 
    
     le 
    
     clergé 
    
     qui 
    
     le 
    
     poussaient 
    
     à 
    
     agir 
    
     de 
    
     la 
    
     sorte. 
    
     Lorsqu'après 
    
     tout 
    
     cela, 
    
     il 
    
     fit 
    
     porter 
    
     à 
    
     Antioche 
    
     une 
    
     partie 
    
     du 
    
     trésor 
    
     royal 
    
     de 
    
     l'Arménie, 
    
     non-seulement 
    
     on 
    
     le 
    
     chassa 
    
     du 
    
     trône 
    
     qu'il 
    
     n'avait 
    
     point 
    
     su 
    
     respecter 
    
     mais 
    
     on 
    
     l'éloigna 
    
     de 
    
     Zabèle, 
    
     des 
    
     bras 
    
     de 
    
     laquelle 
    
     on 
    
     l'arracha 
    
     pendant 
    
     la 
    
     nuit 
    
     et 
    
     on 
    
     l'emprisonna 
    
     dans 
    
     le 
    
     fort 
    
     de 
    
     Til-Hamdoum 
    
     jusqu'à 
    
     ce 
    
     qu'il 
    
     eût 
    
     fait 
    
     revenir 
    
     d'Antioche 
    
     tout 
    
     ce 
    
     qu'il 
    
     y 
    
     avait 
    
     fait 
    
     transporter. 
    
     Son 
    
     père 
    
     refusa 
    
     indignement 
    
     de 
    
     le 
    
     rendre. 
    
     Alors 
    
     ce 
    
     malheureux 
    
     prince, 
    
     ce 
    
     roi 
    
     Philippe, 
    
     ne 
    
     pouvant 
    
     plus 
    
     résister 
    
     aux 
    
     chagrins 
    
     de 
    
     son 
    
     cœur 
    
     plutôt 
    
     qu'aux 
    
     tourments 
    
     de 
    
     l'emprisonnement, 
    
     mourut 
    
     de 
    
     tristesse 
    
     tout 
    
     jeune 
    
     encore. 
    
     La 
    
     grande 
    
     couronne 
    
     de 
    
     Léon 
    
     réclamait 
    
     un 
    
     front 
    
     qui 
    
     fût 
    
     digne 
    
     de 
    
     la 
    
     porter.
  
 
    
     Constantin 
    
     fut 
    
     nommé 
    
     Bailli 
    
     pour 
    
     la 
    
     seconde 
    
     fois 
    
     en 
   
    1223, 
    
     non-seulement 
    
     de 
    
     Zabèle, 
    
     mais 
    
     de 
    
     tout 
    
     le 
    
     royaume 
    
     et 
    
     tint 
    
     cette 
    
     charge 
    
     trois 
    
     années 
    
     encore. 
    
     Il 
    
     s'occupa 
    
     d'abord 
    
     à 
    
     expulser 
    
     les 
    
     partisans 
    
     de 
    
     Philippe 
    
     parmi 
    
     lesquels 
    
     des 
    
     évêques 
    
     même. 
    
     Nous 
    
     savons 
    
     cela 
    
     par 
    
     les 
    
     lettres 
    
     du 
    
     Pape 
    
     Honoré 
    
     au 
    
     Catholicos 
    
     Constantin, 
    
     dans 
    
     lesquelles 
    
     le 
    
     Pontife 
    
     le 
    
     prie 
    
     de 
    
     faire 
    
     revenir 
    
     les 
    
     archevêques 
    
     de 
    
     Tarse 
    
     et 
    
     de 
    
     Mamestie 
    
     qu'on 
    
     avait 
    
     renvoyés. 
    
     Et, 
    
     lorsqu'on 
    
     lui 
    
     eut 
    
     accordé 
    
     ce 
    
     qu'il 
    
     avait 
    
     demandé, 
    
     le 
    
     Pape 
    
     écrivit 
    
     encore 
    
     au 
    
     patriarche 
    
     de 
    
     Jérusalem, 
    
     le 
   
    17 
    
     Décembre 
   
    1223, 
    
     de 
    
     les 
    
     remettre 
    
     sur 
    
     leurs 
    
     sièges.
  
 
    
     Constantin 
    
     le 
    
     Bailli, 
    
     après 
    
     avoir 
    
     fait 
    
     rentrer 
    
     sous 
    
     son 
    
     autorité 
    
     un 
    
     grand 
    
     nombre 
    
     de 
    
     barons, 
    
     les 
    
     uns 
    
     de 
    
     leur 
    
     propre 
    
     volonté 
    
     et 
    
     les 
    
     autres 
    
     en 
    
     leur 
    
     adressant 
    
     des 
    
     menaces, 
    
     (on 
    
     prétend 
    
     qu'il 
    
     y 
    
     avait 
    
     soixante-deux 
    
     barons, 
    
     selon 
    
     d'autres 
    
     soixante-dix 
    
     qui 
    
     se 
    
     trouvaient 
    
     dans 
    
     ce 
    
     cas), 
    
     leur 
    
     proposa, 
    
     d'accord 
    
     avec 
    
     le 
    
     Catholicos 
    
     d'élire 
    
     un 
    
     nouveau 
    
     roi 
    
     qui 
    
     serait 
    
     donné 
    
     comme 
    
     époux 
    
     à 
    
     Zabèle, 
    
     qui 
    
     ne 
    
     comptait 
    
     encore 
    
     que 
    
     neuf 
    
     ans. 
    
     Dans 
    
     cette 
    
     affaire, 
    
     il 
    
     parut 
    
     faire 
    
     la 
    
     part 
    
     du 
    
     lion 
    
     en 
    
     la 
    
     reclamant 
    
     pour 
    
     lui. 
    
     Les 
    
     Barons 
    
     et 
    
     les 
    
     évêques 
    
     consentirent 
    
     à 
    
     ce 
    
     que 
     
      Héthoum, 
    
     le 
    
     jeune 
    
     fils 
    
     de 
    
     Constantin, 
    
     fut 
    
     assis 
    
     sur 
    
     le 
    
     trône. 
    
     Ce 
    
     jeune 
    
     homme, 
    
     qui 
    
     eut 
    
     la 
    
     part 
    
     de 
    
     David 
    
     parmi 
    
     ses 
    
     frères, 
    
     était 
    
     vif, 
    
     gracieux, 
    
     de 
    
     haute 
    
     taille 
    
     et 
    
     ne 
    
     comptait 
    
     que 
    
     onze 
    
     ans. 
    
     On 
    
     convoqua 
    
     les 
    
     grands 
    
     personnages 
    
     qui 
    
     demeuraient 
    
     au 
    
     loin 
    
     et 
    
     ceux 
    
     qui 
    
     étaient 
    
     voisins 
    
     à 
    
     une 
    
     grande 
    
     assemblée 
    
     qui 
    
     se 
    
     tint 
    
     dans 
    
     la 
    
     cathédrale 
    
     de 
    
     Tarse, 
    
     le 
    
     jour 
    
     de 
    
     la 
    
     Pentecôte, 
    
     le 
   
    14 
    
     Juin 
   
    1226, 
    
     et 
    
     le 
    
     Catholicos 
    
     Constantin 
    
     sacra 
    
     solennellement 
    
     Héthoum 
    
     roi 
    
     d'Arménie 
    
     et 
    
     le 
    
     maria 
    
     avec 
    
     Zabèle. 
    
     On 
    
     dit 
    
     de 
    
     cette 
    
     reine 
    
     qu'étant 
    
     encore 
    
     en 
    
     deuil 
    
     de 
    
     son 
    
     premier 
    
     mari, 
    
     ou 
    
     plutôt 
    
     à 
    
     l'instigation 
    
     de 
    
     sa 
    
     mère, 
    
     elle 
    
     regardait 
    
     de 
    
     travers 
    
     le 
    
     jeune 
    
     Héthoum, 
    
     mais 
    
     elle 
    
     finit 
    
     par 
    
     s'attacher 
    
     à 
    
     lui. 
    
     Elle 
    
     eut 
    
     de 
    
     Héthoum 
    
     trois 
    
     fils 
    
     et 
    
     cinq 
    
     filles.
  
 
    
     Dès 
    
     lors, 
    
     Constantin 
    
     qui 
    
     tenait 
    
     la 
    
     charge 
    
     de 
     
      Père 
     
      du 
     
      roi, 
    
     l'était 
    
     cette 
    
     fois 
    
     en 
    
     réalité. 
    
     Et, 
    
     sous 
    
     le 
    
     titre 
    
     de 
     
      Baron 
     
      des 
     
      barons, 
    
     il 
    
     régenta 
    
     tout 
    
     le 
    
     royaume, 
    
     soit 
    
     par 
    
     ses 
    
     conseils, 
    
     soit 
    
     par 
    
     les 
    
     armes, 
    
     jusqu'à 
    
     ce 
    
     que 
    
     les 
    
     bras 
    
     de 
    
     son 
    
     fils 
    
     fussent 
    
     en 
    
     état 
    
     de 
    
     tenir 
    
     l'épée. 
    
     Il 
    
     avait 
    
     été 
    
     général 
    
     pendant 
    
     quarante 
    
     ans. 
    
     Ensuite, 
    
     il 
    
     partagea 
    
     ses 
    
     fonctions 
    
     entre 
    
     ses 
    
     fils 
    
     et 
    
     nomma 
    
     son 
    
     aîné, 
    
     Sempad, 
    
     Connétable 
    
     à 
    
     sa 
    
     place. 
    
     Sempad 
    
     tint 
    
     cet 
    
     emploi 
    
     avec 
    
     éclat, 
    
     il 
    
     vécut 
    
     plus 
    
     longtemps 
    
     que 
    
     ses 
    
     frères 
    
     et 
    
     mourut 
    
     dans 
    
     une 
    
     bataille, 
    
     en 
   
    1276, 
    
     sous 
    
     le 
    
     règne 
    
     de 
    
     son 
    
     neveu 
    
     Léon 
    
     II. 
    
     Constantin 
    
     voua 
    
     Basile, 
    
     son 
    
     second 
    
     fils, 
    
     au 
    
     sacerdoce 
    
     et 
    
     l'éleva 
    
     au 
    
     plus 
    
     haut 
    
     siège 
    
     épiscopal 
    
     en 
    
     le 
    
     nommant 
    
     Abbé-prélat 
    
     du 
    
     couvent 
    
     de 
    
     Trazargue. 
    
     C'était 
    
     cette 
    
     abbaye 
    
     qu'avait 
    
     tenue 
    
     le 
    
     défunt 
    
     Catholicos 
    
     Jean. 
    
     Constantin 
    
     avait 
    
     donné 
    
     à 
    
     Basile, 
    
     sans 
    
     doute 
    
     en 
    
     même 
    
     temps, 
    
     le 
    
     diocèse 
    
     de 
    
     Sis. 
    
     Basile 
    
     est 
    
     souvent 
    
     désigné 
    
     par 
    
     le 
    
     nom 
    
     d'évêque, 
    
     sans 
    
     qu'on 
    
     dise 
    
     de 
    
     quel 
    
     lieu. 
    
     De 
    
     son 
    
     troisième 
    
     fils, 
    
     Léon, 
    
     Constantin 
    
     fit 
    
     le 
    
     Maréchal 
    
     du 
    
     royaume. 
    
     On 
    
     lui 
    
     donna 
    
     le 
    
     titre 
    
     de 
     
      Prince 
     
      des 
     
      princes. 
    
     A 
    
     son 
    
     quatrième 
    
     fils, 
    
     Ochine, 
    
     il 
    
     conféra 
    
     la 
    
     dignité 
    
     de 
    
     Bailli 
    
     et 
    
     lui 
    
     donna 
    
     le 
    
     château 
    
     de 
    
     Coricos 
    
     qu'il 
    
     avait 
    
     enlevé 
    
     à 
    
     Vahram. 
    
     Constantin 
    
     pourvut 
    
     d'autres 
    
     charges 
    
     ses 
    
     jeunes 
    
     enfants 
    
     à 
    
     mesure 
    
     qu'ils 
    
     grandirent. 
    
     Les 
    
     fonctions 
    
     de 
     
      Couronneur 
    
     furent 
    
     confiées 
    
     à 
    
     Constantin, 
    
     fils 
    
     de 
    
     Héthoum-Élie, 
    
     à 
    
     qui, 
    
     il 
    
     rendit 
    
     le 
    
     château 
    
     de 
    
     Lambroun, 
    
     voulant 
    
     lui 
    
     faire 
    
     oublier 
    
     les 
    
     hostilités 
    
     de 
    
     ses 
    
     ancêtres 
    
     et 
    
     en 
    
     faire 
    
     son 
    
     appui 
    
     et 
    
     celui 
    
     de 
    
     la 
    
     cour. 
    
     Constantin, 
    
     seigneur 
    
     de 
    
     Lambroun 
    
     était 
    
     un 
    
     homme 
    
     puissant 
    
     et 
    
     savant 
    
     et 
    
     il 
    
     avait 
    
     à 
    
     ses 
    
     frontières 
    
     le 
    
     voisinage 
    
     du 
    
     sultan 
    
     d'Iconie. 
    
     C'est 
    
     avec 
    
     ce 
    
     dernier 
    
     qu'il 
    
     méditait 
    
     de 
    
     s'allier 
    
     pour 
    
     nuire 
    
     à 
    
     la 
    
     famille 
    
     royale 
    
     et 
    
     c'est 
    
     ce 
    
     qu'il 
    
     fit 
    
     en 
    
     réalité 
    
     quelque 
    
     temps 
    
     après.
  
 
    
     Constantin, 
    
     le 
     
      Père 
     
      du 
     
      roi, 
    
     ressemblait 
    
     à 
    
     un 
    
     arbre 
    
     vigoureux 
    
     qui 
    
     étend 
    
     ses 
    
     branches 
    
     larges 
    
     et 
    
     nombreuses 
    
     sur 
    
     les 
    
     arbrisseaux 
    
     qui 
    
     commencent 
    
     à 
    
     pousser 
    
     et 
    
     les 
    
     couvre 
    
     de 
    
     son 
    
     ombrage. 
    
     Personne 
    
     n'osait 
    
     le 
    
     contrarier 
    
     et 
    
     on 
    
     le 
    
     laissait 
    
     agir 
    
     en 
    
     paix. 
    
     Il 
    
     était 
    
     terrible 
    
     envers 
    
     les 
    
     puissants 
    
     et 
    
     les 
    
     altiers, 
    
     mais 
    
     il 
    
     protégeait 
    
     les 
    
     faibles 
    
     et 
    
     les 
    
     gens 
    
     paisibles. 
    
     Le 
    
     royaume 
    
     s'agrandit 
    
     de 
    
     plus 
    
     en 
    
     plus, 
    
     tant 
    
     que 
    
     vécut 
    
     Constantin, 
    
     comme 
    
     sous 
    
     le 
    
     règne 
    
     de 
    
     Léon. 
    
     Sa 
    
     longue 
    
     existence 
    
     lui 
    
     permit 
    
     de 
    
     faire 
    
     connaître 
    
     au 
    
     loin, 
    
     dans 
    
     tous 
    
     les 
    
     pays, 
    
     le 
    
     nom 
    
     de 
    
     son 
    
     fils 
    
     Héthoum, 
   
    «
    
     loué 
    
     et 
    
     honoré 
    
     parmi 
    
     tous 
    
     les 
    
     peuples 
    
     et 
    
     sur 
    
     les 
    
     lèvres 
    
     de 
    
     toutes 
    
     les 
    
     bouches
   
    », 
    
     selon 
    
     la 
    
     phrase 
    
     d'un 
    
     historien 
    
     contemporain.