Longtemps
auparavant,
en
1210,
lorsque
Léon
envoya
Héthoum-Elie,
abbé
du
Couvent
de
Trazargue,
près
du
Pape
Innocent
III,
il
lui
donna
l'ordre
de
se
rendre
ensuite
auprès
de
l'
empereur
Othon
et
de
lui
demander
une
couronne
pour
Roupin,
ainsi
que
son
prédecesseur
Henri
VI,
lui
en
avait
envoyé
une,
à
lui
Léon.
Cette
ambassade
de
Héthoum,
en
compagnie
d'Archivald
et
Bavon,
est
un
fait
important.
A
ce
sujet
on
n'a
encore
jusqu'à
présent
rien
trouvé
dans
les
Archives
et
les
bibliothèques
de
l'Occident.
Nous
n'avons
que
le
témoignage
de
"Willebrand
ou
mieux
encore
celui
de
notre
ambassadeur
Héthoum
qui,
à
la
suite
de
la
traduction
des
Listes
généalogiques
qu'il
composait
pendant
le
cours
de
son
voyage
par
terre
et
par
mer,
la
faisait
suivre
de
la
succession
des
Empereurs
jusqu'à
Othon,
qu'il
nomme
Aut,
il
dit:
«
C'est
près
de
celui-ci
que
je
me
rends,
moi,
l'humble
Elie,
ambassadeur
de
notre
roi
Léon
près
de
l'Empereur
Othon.
Pendant
mon
voyage
par
mer,
j'ai
traduit
ce
livre
du
latin
dans
notre
langue,
en
l'année
arménienne
659.
Nous
restâmes
à
ses
pieds
(auprès
d'Othon)
un
an
et
trois
mois,
après
quoi,
il
nous
renvoya
avec
des
présents
à
notre
roi.
Il
nous
remit
une
couronne
qui
lui
avait
coûté
immensément
et
qui
était
d'une
valeur
inestimable.
Elle
était
garnie
de
pierres
précieuses
et
de
grosses
perles.
Nous
l'
avons
remise
à
notre
roi.
Il
a
tressailli
de
joie
en
la
recevant
et
il
a
mis
cette
belle
couronne
au
front
du
bel
enfant
Roupin,
fils
de
la
fille
de
son
frère
et
du
prince
d'Antioche
Raymond,
en
l'année
de
l'Ère
arménienne
660,
à
la
fête
de
la
S.
te
Vierge,
le
15
Août.
Il
(Roupin)
régnera
après
Léon
sur
les
Arméniens,
par
la
volonté
de
Dieu
».
Mais
la
volonté
de
Dieu
et
celle
de
Léon
en
décidèrent
autrement
dans
la
suite.
Lors
de
l'ambassade
de
Héthoum,
pendant
laquelle
était
mort,
paraît-il,
la
répudiée
par
Léon,
celui-ci
eut
l'idée
de
consolider,
en
contractant
un
second
mariage,
son
royaume
et
celui
de
Roupin.
Il
résolut
de
prendre
une
épouse
pour
son
neveu
parmi
les
filles
du
roi
de
Chypre,
pour
lequel
il
ressentait
une
affectueuse
amitié.
Il
se
rendit
donc
à
Chypre
pour
traiter
de
ce
mariage
et
ramener
avec
lui
la
fiancée.
Amaury
était
mort
depuis
cinq
ans,
il
avait
laissé
pour
lui
succéder
Hugues
I.
er,
son
fils,
qu'il
avait
eu
de
sa
première
femme,
Echiva
d'Iblin,
qui
lui
avait
donné
encore
une
fille
nommé
Helvise
ou
Aloyse.
Ce
fut
cette
princesse
qu'on
choisit
pour
être
l'épouse
de
Roupin-Raymond,
quoique
l'on
prétende
qu'elle
avait
été
déjà
mariée
à
Eudes
de
Dampierre.
C'est
pour
cela
que
la
cour
du
Pape
fit
quelques
difficultés.
Des
renseignements
furent
demandés
en
Syrie
par
le
patriarche
d'Antioche,
mais
on
finit
par
admettre
comme
légitime
le
mariage
de
Roupin.
Amaury
s'était
marié
pour
la
troisième
et
dernière
fois,
en
1198,
avec
Isabelle,
héritière
du
trône
de
Jérusalem.
Cette
Isabelle
avait
été
tout
d'abord
la
femme
de
Conrad
de
Monferrand,
ensuite
elle
s'était
mariée
avec
le
Comte
Henri
de
Champagne,
et
enfin
elle
avait
été
donnée
à
Amaury,
à
qui
elle
apporta
en
dot
le
royaume
de
Jérusalem.
Elle
eut
plusieurs
filles,
parmi
lesquelles
Sibile
et
Mélissinde.
Cette
dernière
fut
mariée
à
Bohémond
IV,
le
rival
de
Roupin
et
l'ennemi
de
Léon.
Celui-ci
(Léon)
épousa
Sibile,
«
femme
d'une
grande
sagesse,
modeste
et
craignant
Dieu
»,
comme
dit
notre
historien.
Elle
était
toute
jeune
alors
puisqu'elle
n'avait
guère
que
onze
ans.
«
Il
(Léon)
l'emmena
au-delà
(en
Arménie)
et
l'on
célébra
les
noces
par
de
grandes
réjouissances
».
Notre
historien
dit
que
les
deux
fiancées,
de
Léon
et
de
Roupin,
n'étaient
pas
nées
du
même
père.
Mais
les
historiens
de
l'Occident
assurent
qu'elles
étaient
bien
du
même
père,
ce
que
nous
admettons,
nous
aussi,
mais
non
de
la
même
mère.