Avant 
    
     que 
    
     Léon 
    
     ait 
    
     donné 
    
     une 
    
     nouvelle 
    
     reine 
    
     aux 
    
     Arméniens, 
    
     Rita 
    
     ou 
    
     Stéphanie, 
    
     fille 
    
     de 
    
     la 
    
     première 
    
     reine, 
    
     arrivée 
    
     à 
    
     l'âge 
    
     convenable, 
    
     fut 
    
     mariée, 
    
     en 
   
    1214 
    
     ou 
   
    1215, 
    
     à 
    
     l'un 
    
     des 
    
     plus 
    
     actifs 
    
     et 
    
     des 
    
     plus 
    
     célèbres 
    
     personnages 
    
     du 
    
     temps, 
    
     guerrier 
    
     intrépide 
    
     qui 
    
     comptait 
    
     parmi 
    
     les 
    
     princes 
    
     qui 
    
     portaient 
    
     le 
    
     titre 
    
     de 
    
     roi 
    
     à 
    
     cette 
    
     époque, 
    
     à 
    
     Jean 
    
     de 
    
     Brienne, 
    
     issu 
    
     d'une 
    
     noble 
    
     famille 
    
     française. 
    
     Notre 
    
     historien, 
    
     l'appelle 
     
      Re 
     
      Juan 
    
     et 
    
     dit, 
   
    «
    
     qu'il 
    
     était 
    
     un 
    
     homme 
    
     de 
    
     haute 
    
     stature, 
    
     plein 
    
     de 
    
     piété 
    
     et 
    
     surtout 
    
     intrépide 
    
     et 
    
     hardi 
    
     dans 
    
     les 
    
     combats
   
    ». 
    
     Ou 
    
     pourrait 
    
     ajouter 
    
     que 
    
     c'était 
    
     un 
    
     brave 
    
     aventurier.
 
    
     Brienne 
    
     n'alla 
    
     pas 
    
     en 
    
     personne 
    
     chercher 
    
     son 
    
     épouse, 
    
     il 
    
     l'envoya 
    
     quérir 
    
     par 
    
     des 
    
     Maîtres 
    
     et 
    
     des 
    
     Chevaliers 
    
     de 
    
     l
   
    '
    
     Hôpital. 
   
    «
    
     Le 
    
     Maître 
    
     des 
    
     Hospitaliers 
    
     arriva 
    
     avec 
    
     des 
    
     vaisseaux 
    
     de 
    
     S. 
    
     Jean 
    
     d'Acre, 
    
     à 
    
     l'embouchure 
    
     du 
    
     fleuve 
    
     de 
    
     Tarse. 
    
     Il 
    
     fixa 
    
     avec 
    
     le 
    
     Roi 
    
     (d'Arménie) 
    
     les 
    
     conditions 
    
     du 
    
     mariage, 
    
     ensuite 
    
     ils 
    
     l
   
    '
    
     emmenèrent 
    
     et 
    
     la 
    
     marièrent 
    
     dans 
    
     la 
    
     ville 
    
     d'Acre
   
    ».
  
 
    
     Comme 
    
     le 
    
     roi 
    
     Léon 
    
     n'avait 
    
     pas 
    
     pour 
    
     le 
    
     moment 
    
     assez 
    
     d'argent 
    
     pour 
    
     doter 
    
     sa 
    
     fille 
    
     et 
    
     célébrer 
    
     ses 
    
     noces, 
    
     il 
    
     emprunta 
    
     à 
    
     Guérin 
    
     de 
    
     Montaiguë, 
    
     le 
    
     Grand-maître 
    
     des 
    
     Hospitaliers, 
    
     vingt 
    
     mille 
    
     besants 
    
     d'or, 
    
     au 
    
     cours 
    
     d'Acre 
    
     et 
    
     lui 
    
     donna 
    
     en 
    
     hypothèque 
    
     la 
    
     province 
    
     de 
    
     Dgighère 
    
     et 
    
     le 
    
     port 
    
     de 
    
     Calamella 
    
     avec 
    
     toutes 
    
     ses 
    
     taxes 
    
     d'entrée 
    
     et 
    
     ses 
    
     revenus 
    
     pendant 
    
     deux 
    
     ans. 
    
     Les 
    
     témoins 
    
     qui 
    
     signèrent 
    
     l'acte 
    
     étaient 
    
     pour 
    
     Léon: 
    
     son 
    
     héritier 
    
     présomptif, 
    
     le 
    
     prince 
    
     Roupin; 
    
     Othon, 
    
     seigneur 
    
     de 
    
     Tabaria; 
    
     Adan, 
    
     seigneur 
    
     de 
    
     Gaston; 
    
     le 
    
     Connétable 
    
     Constantin; 
    
     le 
    
     maréchal 
    
     Vahram, 
    
     le 
    
     baron 
    
     Archivald 
    
     et 
    
     quelques 
    
     autres 
    
     nobles 
    
     d'Antioche. 
    
     Pour 
    
     les 
    
     chevaliers, 
    
     ce 
    
     furent 
    
     douze 
    
     d'entre 
    
     eux 
    
     qui 
    
     signèrent 
    
     par 
    
     leurs 
    
     noms.
  
 
    
     Ainsi 
    
     donc 
    
     Rita 
    
     devint 
    
     reine 
    
     de 
    
     Jérusalem 
    
     et 
    
     donna 
    
     à 
    
     Léon 
    
     un 
    
     gendre 
    
     puissant, 
    
     mais 
    
     aussi, 
    
     malgré 
    
     le 
    
     roi, 
    
     un 
    
     autre 
    
     prétendant 
    
     à 
    
     son 
    
     trône. 
    
     En 
    
     effet 
    
     lorsqu'il 
    
     apprit 
    
     la 
    
     mort 
    
     de 
    
     Léon, 
    
     Jean 
    
     était 
    
     à 
    
     Ptolémaïs, 
    
     dégoûté 
    
     de 
    
     l'audace 
    
     de 
    
     Pélage, 
    
     nonce 
    
     du 
    
     Pape, 
    
     aussitôt 
    
     il 
    
     se 
    
     rendit 
    
     en 
    
     Cilicie, 
    
     accompagné 
    
     de 
    
     sa 
    
     femme 
    
     et 
    
     de 
    
     son 
    
     fils 
    
     qui 
    
     n'était 
    
     âgé 
    
     que 
    
     de 
    
     quatre 
    
     ans, 
    
     comme 
    
     si 
    
     c'eût 
    
     été 
    
     à 
    
     cet 
    
     enfant 
    
     que 
    
     revenait 
    
     la 
    
     succession 
    
     de 
    
     Léon. 
    
     L'on 
    
     prétend 
    
     même 
    
     que 
    
     Rita 
    
     ayant 
    
     voulu 
    
     faire 
    
     mourir 
    
     son 
    
     enfant 
    
     pour 
    
     succéder 
    
     elle-même 
    
     à 
    
     son 
    
     père, 
    
     Brienne 
    
     lui 
    
     donna 
    
     un 
    
     coup 
    
     de 
    
     pied 
    
     avec 
    
     ses 
    
     bottes 
    
     éperonnées 
    
     et 
    
     que 
    
     Rita 
    
     mourut 
    
     des 
    
     suites 
    
     de 
    
     ce 
    
     coup 
    
     de 
    
     pied. 
    
     Quinze 
    
     jours 
    
     après, 
    
     l'enfant 
    
     mourut 
    
     aussi, 
    
     et 
    
     l'aventurieux 
    
     vieillard 
    
     fut 
    
     complètement 
    
     déçu 
    
     dans 
    
     son 
    
     espérance. 
    
     Il 
    
     avait 
    
     plus 
    
     de 
    
     soixante 
    
     dix 
    
     ans; 
    
     il 
    
     vécut 
    
     jusqu'à 
    
     quatre-vingt-dix 
    
     et 
    
     mourut 
    
     en 
   
    1237. 
    
     C'était 
    
     le 
    
     dernier 
    
     survivant 
    
     des 
    
     célèbres 
    
     guerriers 
    
     qui 
    
     depuis 
    
     le 
    
     milieu 
    
     du 
    
     XII 
    
     siècle, 
    
     jusqu'à 
    
     cette 
    
     époque 
    
     avaient 
    
     rempli 
    
     le 
    
     monde 
    
     et 
    
     les 
    
     chroniques 
    
     du 
    
     temps 
    
     de 
    
     leur 
    
     renommée 
    
     pour 
    
     des 
    
     exploits 
    
     quelquefois 
    
     utiles 
    
     mais 
    
     sans 
    
     nécessité 
    
     bien 
    
     souvent.