Si 
    
     le 
    
     haut 
    
     titre, 
    
     la 
    
     couronne 
    
     et 
    
     le 
    
     sceptre 
    
     de 
    
     roi 
    
     sont 
    
     des 
    
     preuves 
    
     éclatantes 
    
     de 
    
     la 
    
     grandeur 
    
     de 
    
     Léon, 
    
     le 
    
     plus 
    
     grand 
    
     témoignage 
    
     de 
    
     son 
    
     autorité 
    
     indépendante 
    
     est 
    
     fournie 
    
     par 
    
     ce 
    
     fait 
    
     qu'il 
    
     fit 
    
     battre 
    
     des 
     
      Monnaies, 
    
     et 
    
     qu'il 
    
     les 
    
     fit 
    
     accepter 
    
     non 
    
     seulement 
    
     par 
    
     ses 
    
     sujets 
    
     mais 
    
     par 
    
     cette 
    
     masse 
    
     d'étrangers 
    
     répandus 
    
     dans 
    
     la 
    
     plus 
    
     grande 
    
     partie 
    
     de 
    
     l'Asie-Mineure, 
    
     en 
    
     Syrie, 
    
     en 
    
     Égypte, 
    
     en 
    
     Chypre 
    
     et 
    
     m
   
    ê
    
     me 
    
     au 
    
     delà. 
    
     Quand 
    
     nous 
    
     avons 
    
     donné 
    
     la 
    
     description 
    
     de 
    
     la 
    
     ville 
    
     d'Aïas, 
    
     nous 
    
     avons 
    
     fait 
    
     voir 
    
     que 
    
     bien 
    
     qu'il 
    
     ne 
    
     soit 
    
     pas 
    
     improbable 
    
     que 
    
     les 
    
     anciens 
    
     Roupéniens 
    
     aient 
    
     fait 
    
     battre 
    
     monnaie, 
    
     on 
    
     n'a 
    
     pas 
    
     encore 
    
     trouvé 
    
     de 
    
     pièces 
    
     frappées 
    
     au 
    
     nom 
    
     de 
    
     ces 
    
     princes 
    
     dont 
    
     la 
    
     suzeraineté 
    
     indépendante 
    
     sur 
    
     toute 
    
     la 
    
     Cilicie 
    
     ne 
    
     nous 
    
     est 
    
     pas 
    
     nettement 
    
     confirmée. 
    
     Léon, 
    
     après 
    
     avoir 
    
     secoué 
    
     le 
    
     joug 
    
     du 
    
     vasselage, 
    
     bien 
    
     que 
    
     purement 
    
     nominal, 
    
     des 
    
     princes 
    
     d'Antioche, 
    
     n'avait 
    
     plus 
    
     rien 
    
     à 
    
     faire 
    
     pour 
    
     avoir 
    
     le 
    
     droit 
    
     de 
    
     battre 
    
     monnaie, 
    
     comme 
    
     l'avaient 
    
     fait 
    
     les 
    
     princes 
    
     occidentaux, 
    
     souverains 
    
     du 
    
     pays 
    
     de 
    
     la 
    
     Syrie. 
    
     Avant 
    
     même 
    
     d'être 
    
     roi, 
    
     Léon 
    
     avait 
    
     déjà 
    
     fait 
    
     battre 
    
     monnaie. 
    
     Nous 
    
     en 
    
     avons 
    
     la 
    
     preuve 
    
     par 
    
     cette 
    
     pièce 
    
     en 
    
     bronze 
    
     très-rare 
    
     et 
    
     qui 
    
     devait 
    
     servir 
    
     de 
    
     modèle 
    
     aux 
    
     rois 
    
     qui 
    
     lui 
    
     succ
   
    è
    
     deraient. 
    
     On 
    
     remarque 
    
     sur 
    
     cette 
    
     pièce 
    
     que 
    
     la 
    
     légende: 
   
    «
     
      Léon 
     
      héritier, 
     
      fils 
     
      de 
     
      Stéphané
   
    » 
    
     est 
    
     partagée 
    
     sur 
    
     les 
    
     deux 
    
     faces 
    
     de 
    
     la 
    
     pièce, 
    
     et 
    
     de 
    
     plus 
    
     on 
    
     remarque 
    
     combien 
    
     Léon 
    
     était 
    
     fier 
    
     du 
    
     nom 
    
     de 
    
     son 
    
     père 
    
     comme 
    
     étant 
    
     celui 
    
     d'un 
    
     homme 
    
     considérable 
    
     et 
    
     grandement 
    
     honoré. 
    
     Nous 
    
     retrouvons 
    
     cette 
    
     même 
    
     légende 
    
     dans 
    
     l'en-tête 
    
     des 
    
     Privilèges 
    
     de 
    
     Léon 
    
     de 
    
     l'an 
   
    1201 
    
     à 
    
     l'an 
   
    1212: 
     
      «Leo, 
     
      Dei 
     
      gratia 
     
      Rex 
     
      Armeniorum, 
     
      filius 
     
      Stephani 
   
    » 
    
     à 
    
     laquelle 
    
     il 
    
     ajoute 
    
     plus 
    
     tard: 
   
    «
     
      Et 
     
      de 
     
      potenti 
     
      genere 
     
      Rupinorum
   
    » 
    
     ou, 
    
     plus 
    
     souvent: 
   
    «
     
      de 
     
      potenti 
     
      et 
     
      magnifico 
     
      genere». 
    
     Je 
    
     ne 
    
     saurais 
    
     dire 
    
     si 
    
     ces 
    
     attributs 
    
     se 
    
     trouveraient 
    
     aussi 
    
     dans 
    
     les 
    
     décrets 
    
     originaux 
    
     en 
    
     arménien 
    
     qui 
    
     sont 
    
     perdus 
    
     ou 
    
     n'ont 
    
     pas 
    
     été, 
    
     du 
    
     moins, 
    
     retrouvés. 
    
     Les 
    
     successeurs 
    
     de 
    
     Léon 
    
     signaient 
    
     de 
    
     la 
    
     même 
    
     manière 
    
     et, 
    
     plus 
    
     de 
    
     cent 
    
     trente 
    
     ans 
    
     après, 
    
     le 
    
     petit-fils 
    
     de 
    
     Léon 
    
     II, 
    
     c'est-à-dire 
    
     Léon 
    
     IV, 
    
     en 
   
    1331, 
    
     signait, 
    
     rappelant, 
    
     lui, 
    
     son 
    
     origine 
    
     du 
    
     côté 
    
     maternel: 
   
    «
     
      Haut 
     
      et 
     
      puissant, 
     
      issu 
     
      de 
     
      la 
     
      glorieuse 
     
      et 
     
      excellente 
     
      racine 
     
      des 
     
      Roupéniens
   
    ». 
    
     Les 
    
     souverains 
    
     d'Occident 
    
     qui 
    
     avaient 
    
     des 
    
     correspondances 
    
     avec 
    
     eux, 
    
     se 
    
     servaient 
    
     des 
    
     mêmes 
    
     expressions 
    
     ou 
    
     en 
    
     employaient 
    
     d'équivalentes. 
    
     Dans 
    
     les 
    
     Archives 
    
     de 
    
     Venise, 
    
     on 
    
     trouve, 
    
     dans 
    
     un 
    
     écrit, 
    
     réunis 
    
     à 
    
     part 
    
     tous 
    
     les 
    
     surnoms 
    
     ou 
    
     épithètes 
    
     dont 
    
     on 
    
     devait 
    
     se 
    
     servir 
    
     dans 
    
     les 
    
     lettres 
    
     qu'on 
    
     écrivait 
    
     au 
    
     Roi 
    
     d'Arménie, 
    
     aux 
    
     princes 
    
     royaux 
    
     et 
    
     aux 
    
     grands 
    
     seigneurs. 
    
     On 
    
     écrivait 
    
     au 
    
     premier: 
   
    «
     
      De 
     
      altitonante 
     
      genere 
     
      Rupinorum, 
     
      Armenia 
     
      Rex».
 
   
    Pour 
   
    ce 
   
    qui 
   
    a 
   
    rapport 
   
    aux 
   
    différentes 
   
    pièces 
   
    de 
   
    monnaie 
   
    de 
   
    Léon, 
   
    on 
   
    peut 
   
    les 
   
    voir 
   
    dans 
   
    les 
   
    figures 
   
    représentées 
   
    au 
   
    chapitre 
   
    relatif 
   
    à 
   
    la 
   
    douane 
   
    d'Aïas, 
   
    dans 
   
    notre 
   
    Sissouan.
  
 
    
     Nous 
    
     reproduisons 
    
     ici 
    
     une 
    
     pièce 
    
     d'or 
    
     de 
    
     Léon, 
    
     de 
    
     mêmes 
    
     dimensions 
    
     que 
    
     la 
    
     pièce 
    
     originale, 
    
     qui 
    
     pèse 
    
     plus 
    
     de 
   
    7
    
     1
   
    /
    
     10 
    
     gr., 
    
     c'est-à-dire 
    
     presque 
    
     le 
    
     double 
    
     du 
    
     ducat 
    
     de 
    
     Venise. 
      
       Լեւոնի 
      
       դրամները.
  
 
   
    C'est 
   
    encore 
   
    par 
   
    une 
   
    inspiration 
   
    heureuse 
   
    et 
   
    pour 
   
    manifester 
   
    le 
   
    succès 
   
    qu'il 
   
    avait 
   
    remporté, 
   
    que 
   
    Léon 
   
    fit 
   
    frapper 
   
    des 
   
    monnaies 
   
    avec 
   
    légende 
   
    latine, 
   
    comme 
   
    gage 
   
    de 
   
    la 
   
    soumission 
   
    d'Antioche, 
   
    dont 
   
    nous 
   
    allons 
   
    parler 
   
    plus 
   
    loin.