Si
le
haut
titre,
la
couronne
et
le
sceptre
de
roi
sont
des
preuves
éclatantes
de
la
grandeur
de
Léon,
le
plus
grand
témoignage
de
son
autorité
indépendante
est
fournie
par
ce
fait
qu'il
fit
battre
des
Monnaies,
et
qu'il
les
fit
accepter
non
seulement
par
ses
sujets
mais
par
cette
masse
d'étrangers
répandus
dans
la
plus
grande
partie
de
l'Asie-Mineure,
en
Syrie,
en
Égypte,
en
Chypre
et
m
ê
me
au
delà.
Quand
nous
avons
donné
la
description
de
la
ville
d'Aïas,
nous
avons
fait
voir
que
bien
qu'il
ne
soit
pas
improbable
que
les
anciens
Roupéniens
aient
fait
battre
monnaie,
on
n'a
pas
encore
trouvé
de
pièces
frappées
au
nom
de
ces
princes
dont
la
suzeraineté
indépendante
sur
toute
la
Cilicie
ne
nous
est
pas
nettement
confirmée.
Léon,
après
avoir
secoué
le
joug
du
vasselage,
bien
que
purement
nominal,
des
princes
d'Antioche,
n'avait
plus
rien
à
faire
pour
avoir
le
droit
de
battre
monnaie,
comme
l'avaient
fait
les
princes
occidentaux,
souverains
du
pays
de
la
Syrie.
Avant
même
d'être
roi,
Léon
avait
déjà
fait
battre
monnaie.
Nous
en
avons
la
preuve
par
cette
pièce
en
bronze
très-rare
et
qui
devait
servir
de
modèle
aux
rois
qui
lui
succ
è
deraient.
On
remarque
sur
cette
pièce
que
la
légende:
«
Léon
héritier,
fils
de
Stéphané
»
est
partagée
sur
les
deux
faces
de
la
pièce,
et
de
plus
on
remarque
combien
Léon
était
fier
du
nom
de
son
père
comme
étant
celui
d'un
homme
considérable
et
grandement
honoré.
Nous
retrouvons
cette
même
légende
dans
l'en-tête
des
Privilèges
de
Léon
de
l'an
1201
à
l'an
1212:
«Leo,
Dei
gratia
Rex
Armeniorum,
filius
Stephani
»
à
laquelle
il
ajoute
plus
tard:
«
Et
de
potenti
genere
Rupinorum
»
ou,
plus
souvent:
«
de
potenti
et
magnifico
genere».
Je
ne
saurais
dire
si
ces
attributs
se
trouveraient
aussi
dans
les
décrets
originaux
en
arménien
qui
sont
perdus
ou
n'ont
pas
été,
du
moins,
retrouvés.
Les
successeurs
de
Léon
signaient
de
la
même
manière
et,
plus
de
cent
trente
ans
après,
le
petit-fils
de
Léon
II,
c'est-à-dire
Léon
IV,
en
1331,
signait,
rappelant,
lui,
son
origine
du
côté
maternel:
«
Haut
et
puissant,
issu
de
la
glorieuse
et
excellente
racine
des
Roupéniens
».
Les
souverains
d'Occident
qui
avaient
des
correspondances
avec
eux,
se
servaient
des
mêmes
expressions
ou
en
employaient
d'équivalentes.
Dans
les
Archives
de
Venise,
on
trouve,
dans
un
écrit,
réunis
à
part
tous
les
surnoms
ou
épithètes
dont
on
devait
se
servir
dans
les
lettres
qu'on
écrivait
au
Roi
d'Arménie,
aux
princes
royaux
et
aux
grands
seigneurs.
On
écrivait
au
premier:
«
De
altitonante
genere
Rupinorum,
Armenia
Rex».
Pour
ce
qui
a
rapport
aux
différentes
pièces
de
monnaie
de
Léon,
on
peut
les
voir
dans
les
figures
représentées
au
chapitre
relatif
à
la
douane
d'Aïas,
dans
notre
Sissouan.
Nous
reproduisons
ici
une
pièce
d'or
de
Léon,
de
mêmes
dimensions
que
la
pièce
originale,
qui
pèse
plus
de
7
1
/
10
gr.,
c'est-à-dire
presque
le
double
du
ducat
de
Venise.
Լեւոնի
դրամները.
C'est
encore
par
une
inspiration
heureuse
et
pour
manifester
le
succès
qu'il
avait
remporté,
que
Léon
fit
frapper
des
monnaies
avec
légende
latine,
comme
gage
de
la
soumission
d'Antioche,
dont
nous
allons
parler
plus
loin.