ÉCHOS
DE
LÉGENDES
ÉPIQUES
IRANIENNES
DANS
LES
«LETTRES»
DE
GRIGOR
MAGISTROS
La
mention
de
th
è
mes
é
piques
iraniens
dans
la
litt
é
rature
arm
é
nienne
m
é
di
é
vale
t
é
moigne
des
relations
s
é
culaires
entre
les
deux
peuples.
On
sait
que
les
conteurs
populaires
finirent
m
ê
me
par
transplanter
en
Arm
é
nie
les
h
é
ros
iraniens,
en
cr
é
ant
un
po
è
me
irano-arm
é
nien,
«Rostam
Zal»,
ramification
de
l'
é
pop
é
e
«David
de
Sasun».
Une
manifestation
curieuse
de
ces
relations
est
la
survivance
de
l
é
gendes
é
piques
iraniennes
dans
les
«Թղթեր»
«T
ʻ
ł
t
ʻ
er»
(Lettres)
de
Grigor
Magistros
(990-1058),
é
minent
é
crivain
arm
é
nien
du
XI
e
si
è
cle,
d'une
grande
activit
é
sociale.
Il
y
a
d
é
j
à
plusieurs
d
é
cades
que
les
passages
des
«Lettres»
consacr
é
s
à
Rustam,
Isfandiar,
Ašdahak,
ont
attir
é
l'attention
des
chercheurs.
Ces
fragments
prouvent
que
Magistros,
ainsi
que
son
pr
é
curseur,
Movs
ē
s
Xorenac
ʻ
i,
connaissait
des
variantes
non
utilis
é
es
dans
le
Š
ā
h-n
ā
ma
de
Firdousi
et
dans
d'autres
po
è
mes
persans.
Cela
suffit
à
r
é
futer
compl
è
tement
l'assertion
que
«les
diverses
variations
des
exploits
de
Rustam
inspir
è
rent
les
chants
du
peuple
arm
é
nien
seulement
apr
è
s
l'apparition
du
Š
ā
h-n
ā
ma.
Faisons
quelques
comparaisons.
Dans
«Le
troisi
è
me
exploit
de
Rustam»,
Firdousi
raconte
comment,
pendant
une
halte
sur
le
chemin
de
Mazandaran,
Raxš
à
deux
reprises
r
é
veille
le
h
é
ros
pour
le
pr
é
venir
de
l'approche
du
dragon.
Mais
ce
dernier
dispara
î
t
aussit
ô
t.
A
sa
troisi
è
me
apparition,
ils
se
trouvent
face
à
face,
le
combat
s'engage
et
Rustam
abat
le
monstre.
Magistros,
dans
son
style
tr
è
s
concis,
en
quelques
lignes
seulement,
expose
cet
é
pisode
ainsi:
«Pr
è
s
de
la
montagne
appel
é
e
Dabavand,
un
certain
Rostam,
surnomm
é
Sa
č
ik,
avait
un
cheval
appel
é
Raš,
c.
à.
d.
bai.
Comme
Rostom
dormait,
Diuzeh
attendait
sa
mort;
comme
Diuzeh
ne
dormait
jamais,
Rostom
sentit
ce
que
l'autre
pensait.
Rostom
persuadait
son
cheval
d’
ê
tre
vigilant
et
de
ne
jamais
s'endormir.
Une
nuit,
Diuzeh
arrive
et
le
trouve
ivre,
mais
Raš,
le
sachant,
frappe
le
sol
avec
ses
sabots
et
hennit;
ainsi
il
r
é
veille
et
sauve
Rostom».
Dans
le
r
é
cit
de
Magistros,
on
voit
quelques
d
é
tails
inconnus
au
Š
ā
h-n
ā
ma.
Tout
d'abord,
on
ne
nomme
pas
l'endroit
o
ù
se
passe
la
rencontre
de
Rustam
avec
le
dragon,
tandis
que
Magistros
dit
que
ce
combat
eut
lieu
pr
è
s
du
mont
Dabavand
(c.
à.
d.
Demavend).
Dans
les
Lettres,
le
nom
du
monstre
est
Diuzeh
et
pr
é
sente
deux
graphies:
Diuheh
et
Diuzeh.
La
premi
è
re
est
une
faute
du
copiste,
la
deuxi
è
me
correspond
au
persan
دوزخ
duzex
«enfer».
On
sait
que
presque
tous
les
h
é
ros
de
l'épopée
iranienne
combattent
les
divs-dragons;
dans
le
داستان
شبرنگ
Dāstān
Šabrang
(«Conte
de
Šabrang»),
Rustam
lutte
contre
Šabrang,
fils
du
Div
Blanc
et
contre
tous
les
divs
de
Mazandaran;
dans
le
شهریارنامه
(Šabrīār
n
ā
ma),
le
fils
de
Rustam,
Faramurz,
entre
en
combat
singulier
d'abord
avec
le
div
Reihan
(
ریحان
),
ensuite
avec
le
div
Aržang
(
ارژنگ
);
dans
cette
œuvre,
sont
mentionn
é
s
aussi
les
divs
Arhang
(
ارهنگ
)
et
Ahriman
(
اهریمن
).
Dans
ces
r
é
cits,
nous
ne
trouvons
pas
de
d
é
mon
Diuzeh.
On
peut
supposer
qu'il
é
tait
l'incarnation
des
forces
infernales
d
é
faites
par
le
principe
du
Bien
personnifi
é
par
Rustam.
K.
Kostanian,
é
diteur
des
Lettres,
remarque
dans
ses
commentaires:
«La
l
é
gende
de
Rostom
Sat
č
ig,
Raš
et
Diuheh
(Diuzeh)
…
est
partiellement
connu
par
Xorenac
ʻ
i».
Mais,
en
r
é
alit
é,
Xorenac
ʻ
i
l'ignorait.
Sur
le
sol
arm
é
nien,
elle
ne
se
conserva
que
dans
les
Lettres
de
G.
Magistros.
Il
faut
croire
que
l'auteur
a
fix
é
ici
la
variante
d
é
j
à
acclimat
é
e
dans
le
folklore
arm
é
nien.
Il
est
moins
probable
qu'il
ait
utilis
é
des
sources
pehlevi,
puisque
nous
ne
savons
pas
s'il
connaissait
cette
langue.
Dans
le
passage
qui
suit
la
légende
de
Rustam
et
Diuzeh,
G.
Magistros,
en
racontant
l'épisode
de
la
lutte
de
Rustam
contre
Isfandiar,
compare
le
premier
au
Cronide
homérique:
«Et
une
fois,
lorsque
Rostom
dormait,
survient
Spandiar
et
menace
de
basculer
sur
lui
Dabavand.
Le
héros
à
cheveux
épais
se
réveille,
secoue
ses
boucles,
comme
jadis
Cronide,
donnant
signe
à
l'Olympe,
et
du
bout
du
soulier
rejette
(la
montagne)».
Cette
sc
è
ne
manque
dans
le
Šāh-nāma.
Isfandiar
de
Firdousi
vit
et
agit
en
Orient;
il
n'y
a
pas
un
mot
sur
la
montagne
Demavend.
Visiblement,
ce
changement
de
lieu
est
li
é
au
d
é
placement
graduel
des
divers
r
é
cits
é
piques
de
l'Orient
vers
l'Occident.
Une
preuve
suppl
é
mentaire
en
faveur
de
cette
supposition
est
fournie
par
la
Lettre
36,
o
ù
l'auteur
cite
les
noms
de
Biwraspi
A
ž
dahak,
Isfandiar
et
Artavaz,
trois
h
é
ros
chass
é
s
par
la
communaut
é
et
riv
é
s
aux
montagnes:
«Je
connais
aussi
Biwraspi,
qui
est
Kentoros
Priudea,
dans
le
Mont
Dabavand;
je
n'oublierai
pas
Spandiar,
enferm
é
dans
la
montagne
Sabalan,
ni
notre
Artavaz
sur
le
sommet
d'Ararat,
sur
le
Mont
Masis
(Masikoh
dans
l'original)
».
L'image
de
Biwraspi
est,
probablement,
emprunt
é
e
par
Magistros
aux
«L
é
gendes
perses»
de
l'Histoire
de
Movs
ē
s
Xorenac
ʻ
i,
o
ù
Biuraspi
A
ž
dahak
est
appel
é
Centaure
de
Piurida
(dans
un
autre
manuscrit:
Priudia,
Prida).
Les
autres
sources
ne
mentionnent
pas
la
r
é
clusion
de
Spandiar
sur
le
Mont
Sabalan.
L'ouvrage
dit
فرهنگ
انجمن
آرای
ناصری
Farhang-e
anjuman-e
ā
r
āī
n
ā
sir
ī
(«Ornement
de
la
soci
é
t
é,
dictionnaire
de
N
ā
sir»)
à
propos
de
cette
montagne,
contient
la
l
é
gende
qui
suit:
«Savalan
est
le
nom
de
l'un
des
anciens
proph
è
tes
ainsi
que
d'une
montagne
à
trois
fars
d'Ardebil
qui
est
la
demeure
des
ma
î
tres.
Avant
et
pendant
l'Islam,
elle
fut
habit
é
e
par
des
anachor
è
tes
et
des
hommes
pieux.
Les
mages
considéraient
ce
site
comme
tellement
pur
et
sacr
é
qu'ils
juraient
par
lui.
On
dit
que,
sur
cette
montagne,
il
y
a
un
petit
lac
gel
é
et
couvert
de
neige
en
hiver;
dans
ses
profondeurs,
se
trouve
une
é
norme
statue
semblable
à
un
corps
humain.
On
croyait
que
c'
é
tait
le
proph
è
te
pr
é
cit
é
».
Le
mont
Sabalan
est
situ
é
non
loin
des
fronti
è
res
d'Arm
é
nie,
dans
la
partie
orientale
de
l'Azerbaidjan
iranien.
Probablement,
la
l
é
gende
du
proph
è
te
Savalan
-
Sabalan
se
confondit
avec
divers
é
pisodes
de
l'
é
pop
é
e
iranienne.
En
rapport
avec
l'adoration
des
arbres
chez
les
diff
é
rents
peuples,
G.
Magistros
parle
du
culte
de
Spandiar:
«…Spandiar
é
leva
comme
une
statue
le
C
è
dre
de
Sabalan,
dont
les
Parthes
racontent
que
trois
villes
sont
construites
de
ses
branches,
tandis
que
la
racine
et
le
tronc
sont
transform
é
s
en
roc».
Cette
note
de
Magistros
concorde
avec
les
renseignements
de
Movs
ē
s
Ka
ł
ankatwac
ʻ
i
concernant
le
culte
de
Spandiar
(Aspandeat)
chez
les
Huns:
«L'
é
v
ê
que
(il
s'agit
de
l'
é
v
ê
que
Israel,
propagateur
du
christianisme
parmi
les
Huns.
–
B.
C.
)
donna
l'ordre
d'abattre
un
arbre
qui
é
tait
chef
et
m
è
re
de
tous
les
autres
arbres
et
que
l'on
consid
é
rait
comme
sauveur
des
dieux
et
source
de
la
vie,
donateur
de
tous
les
biens;
car
ces
hauts
ch
ê
nes
à
frondaison
touffue
é
taient
ador
é
s,
comme
l'idole
immonde
d’Aspandiat,
par
le
sacrifice
des
chevaux;
le
sang
arrosait
le
sol
autour
des
arbres;
la
t
ê
te
et
la
peau
é
taient
suspendues
aux
branches».
G.
Xalat‘ianc‘
consid
è
re
comme
iranienne
la
l
é
gende
suivante
cit
é
e
dans
la
lettre
de
Magistros
au
prince
T‘ornik
Mamikonean:
«Sur
(le
fleuve)
Phison
nous
sommes
mis
en
présence
des
miracles.
Une
concubine
du
roi
Khosrov
é
tait,
sans
raison,
poursuivie
par
la
haine
d'une
autre
concubine.
Calomni
é
e
par
la
malice
de
la
sorci
è
re,
elle
pleurait
et
se
lamentait
au
bord
du
Phison.
Le
poisson,
appel
é
Ašdahak,
é
mergea,
apparut
et,
sans
dire
un
mot,
lan
ç
a
dans
son
sein
une
perle
pesant
douze
saters.
La
femme
comprit
tout
de
suite
que
c'
é
tait
une
faveur
divine
et
offrit
au
roi
cette
(perle)
d
é
licieuse,
magnifique,
merveilleuse,
blanche
comme
la
neige,
resplendissante;
le
roi,
ravi
de
cette
(perle)
magnifique
et
surprenante,
l'incrusta
dans
la
couronne
dite
Ezdadovs
ə
n,
c.
à.
d.
Dieudonn
é
e,
et
ordonna
de
mettre
cette
concubine
à
la
t
ê
te
de
toutes
ses
femmes,
d'honorer
les
dieux
par
de
riches
offrandes
et
de
graver
l'image
de
ce
poisson,
appel
é
Ašdahak,
parmi
les
effigies
d'autres
divinit
é
s
et
de
faire
des
sacrifices
sur
les
bords
de
la
rivi
è
re
Phison
à
l'endroit
m
ê
me
de
son
apparition».
V.
F.
Miller
estime
que
cette
l
é
gende
refl
è
te
un
conte
ind
é
termin
é
chald
é
o-iranien
de
la
divinisation
du
poisson,
«particuli
è
rement
r
é
pandu
en
M
é
sopotamie,
c.
à.
d.
dans
le
pays
o
ù
s
é
journa
de
nombreuses
ann
é
es
le
savant
arm
é
nien,
prince
Grigor
Mansur
(Magistros)».
En
1907,
Ia.
Smirnov
a
d
é
couvert,
dans
les
montagnes
de
Ge
ł
am
des
st
è
les
gigantesques
dispos
é
es
dans
les
sites
appel
é
s
višapner
par
les
Arm
é
niens
et
ajdaha-yurt
par
les
Kurdes
et
Azerbaidjanais.
En
1927,
des
st
è
les
semblables
furent
d
é
couvertes
à
Tohmahan-g
ö
l,
G
ö
l-Yurt
et
Imirzek,
au
N.
-E.
du
lac
Sevan;
ensuite,
on
en
trouva
sur
la
pente
sud
d'Aragac,
dans
la
r
é
gion
d'Amberd,
ainsi
que
sur
le
territoire
g
é
orgien
(aux
environs
d'Akhalkalaki,
dans
le
village
de
Gandja
pr
è
s
de
la
rivi
è
re
Toparavan
et
dans
le
village
Šipiak
Sanamer
sur
la
rivi
è
re
Xram).
Ia.
Smirnov,
confrontant
le
nom
des
st
è
les,
վիշապ-աժդահա
višap-a
ž
daha
et
les
donn
é
es
de
G.
Magistros,
consid
è
re
comme
probable
que
l'auteur
des
«Lettres»,
qui
habita
de
longues
ann
é
es
la
r
é
gion
de
Ge
ł
ark‘unik‘,
connaissait
l'existence
de
ces
monuments
et
reproduisit
la
l
é
gende
les
concernant.
N
é
anmoins,
Ia.
Smirnov
n'a
pas
trouv
é
possible
d'identifier
le
cours
d'eau
correspondant
au
Fison
de
Magistros,
ni
de
dire
s'il
s'agit
du
semi-l
é
gendaire
Khosrov
le
Sassanide
ou
de
Xosrov
l'Arm
é
nien.
L'hypoth
è
se
de
Smirnov
a
é
t
é
minutieusement
r
é
fut
é
e
par
M.
Abe
ł
ian
qui
prouve
que
les
st
è
les
en
question
s'appellent
վիշապ-աժդահա
višap-a
ž
daha
à
cause
de
leur
taille
imposante,
par
analogie
avec
աժդահա
մարդ
a
ž
daha
mard,
«homme
g
é
ant»;
աժդահա
քար
a
ž
daha
k‘ar
«m
é
galithe»;
վիշապ
քար
višap
k'ar
«poisson
de
pierre».
On
peut
ajouter
qu'en
persan
le
mot
اژدها
a
ž
dah
ā,
depuis
l'antiquit
é,
d
é
signe
quelque
chose
d'
é
norme.
M.
Abe
ł
ian
fait
aussi
remarquer
qu'
à
cette
occasion
Magistros
«suivant
son
style
pr
é
f
é
r
é,
bizarre
et
complexe,
emploie
le
mot
a
ž
dahak
au
lieu
du
terme
habituel,
višap».
En
conclusion,
Abe
ł
ian
transporte
le
lieu
d'action
de
la
l
é
gende
dans
l'Inde,
car
le
fleuve
Fison
est
un
des
quatres
fleuves
de
l'Eden
mentionn
é
s
dans
la
Bible
(G
é
n
è
se,
II,
11)
et,
dans
Աշխարհացոյց
Ašxarhac
ʻ
oyc
ʻ
(«G
é
ographie»),
il
est
pris
pour
le
Gange.
L'analyse
des
noms
propres
cit
é
s
dans
la
l
é
gende
permet
de
lui
attribuer
comme
origine
l’Asie
Centrale
iranienne
et
de
la
relier
au
nom
du
roi
Sassanide
Khosrov
II
Parviz
(Apruez).
On
sait
que
Magistros,
qui
suivait
visiblement
les
normes
de
son
é
poque,
é
crivait
dans
un
style
si
enchev
ê
tr
é
que,
parfois,
il
é
tait
oblig
é
de
traduire
ses
propres
po
é
sies
en
grabar,
plus
clair
et
plus
compr
é
hensible.
La
lettre
en
question
est
aussi
é
crite
dans
un
langage
compliqu
é .
Dans
quelques
manuscrits
arm
é
niens,
nous
trouvons
l'identification
du
Fison
avec
les
fleuves
Indus
et
Vehrot
(Amou-Darya).
Ainsi,
dans
un
Ճառընտիր
Č
ar
ə
ntir,
(«Recueil»)
copie
d'un
manuscrit
dat
é
de
1280-1286,
on
dit
à
propos
du
Fison:
«Il
sort
de
quatre
sources,
c.
à.
d.
des
fournaises
de
feu,
d
é
but
de
l'agitation,
Gange,
Vehrot».
Dans
un
exemplaire
manuscrit
du
Recueil
de
Vardan
«Հաւաքումն
մեկնութեանց
Հին
կտակարանի»
Hawak’umn
meknut’eanc’
Hin
Ktakarani
(Collection
de
Commentaires
de
l'Ancien
Testament»,
copi
é
en
1756),
on
dit
du
Fison,
que
les
Indiens
l'appellent
Gange,
les
Persans
Vehrot
et
les
Grecs
Indus» .
Dans
le
passage
consacr
é
à
la
guerre
de
Smbat
Bagratuni
(Khosrov
Šum)
avec
les
Kušans,
Seb
ē
os
raconte
qu'apr
è
s
la
d
é
faite
et
la
fuite
de
ces
derniers
«les
rois
Kušans
demand
è
rent
secours
au
Grand
Khan,
roi
des
Pays
du
Nord,
et
alors
une
horde
de
300.
000
hommes
vint
à
leur
aide,
traversa
le
fleuve
Vehrot
qui
sort
en
Turkestan,
venant
du
pays
d'
É
vilat».
Ici,
É
vilat
est
identique
à
la
contr
é
e
biblique
de
Havila,
baign
é
e
par
le
Fison
(Gen
è
se,
II,
11-12).
É
galement,
dans
le
chapitre
VIII
de
l'Histoire
de
Seb
ē
os,
le
Fison
est
not
é
comme
un
fleuve
d'Asie
Centrale:
«A
la
m
ê
me
é
poque
(c.
à.
d.
au
temps
d'Ormizd),
un
certain
(Vahrum)
Merhevandak,
gouverneur
des
r
é
gions
orientales
de
la
Perse,
battait
courageusement
les
troupes
du
roi
de
T‘eta
ł
et,
d'une
main
ferme,
gardait
Bahl
et
tout
le
pays
de
Kušan
au-del
à
du
grand
fleuve
appel
é
Vehrot,
jusqu'
à
l'endroit
nomm
é
Kazbion».
Ce
passage,
avec
de
l
é
g
è
res
variations
de
lecture,
est
reproduit
aussi
chez
Step‘anos
Aso
ł
ik
(X
e
s.
)
et
chez
T‘ovma
Arcruni
(X
e
s.
).
Ces
é
crivains
anciens
rattachent
la
mention
du
fleuve
Vehrot
à
l'
é
poque
des
r
è
gnes
d'Ormizd
IV
et
de
son
fils
Apruez
(Parviz).
Partant
de
tout
ce
qui
pr
é
c
è
de,
nous
pouvons
consid
é
rer
comme
probable
que
Magistros
rempla
ç
a
le
nom
centro-asiatique
de
Vehrot,
tir
é
des
sources
arm
é
niennes
et
d'autres,
par
le
nom
biblique
de
Fison,
universellement
connu.
G.
Magistros,
au
d
é
but
de
sa
lettre,
remarque
m
ê
me
que
les
faits
cit
é
s
sont
extraits
par
lui
des
«livres
sacr
é
s
et
des
apocryphes» .
Quant
au
nom
de
Khosrov,
c'est
un
rappel
direct
de
Khosrov
II
dont
les
l
é
gendes
é
taient
largement
r
é
pandues
dans
le
Proche-Orient.
Ce
r
é
cit
donne
le
droit
de
supposer
que
le
culte
du
poisson
existait
aussi
en
Asie
Centrale
et
n'a
aucun
rapport
avec
les
st
è
les
d
é
couverte
en
Arm
é
nie.
Que
ce
culte
n'
é
tait
pas
confin
é
à
la
Transcaucasie,
c'est
ce
que
prouve
la
trouvaille
d'une
st
è
le
analogue
dans
la
Mongolie
du
Nord .
Enfin,
le
caract
è
re
iranien
du
r
é
cit
est
indiqu
é
par
l'usage
des
mots
persans
a
ž
dahak,
sater
et
ezdadoven
(ezdadovan
dans
un
autre
manuscrit).
Traduction
de
O.
TOUTZEVITCH.