Sisouan ou lArméno-Cilicie

Հեղինակ

Բաժին

Թեմա

  Un contemporain ajoute que le roi Héthoum vainquit plusieurs fois le sultan, et lui prit plusieurs forteresses, telles que, outre l'inaccessible Mountas, Manion et Sig et d'autres encore.

Tout ce que nous avons dit jusqu'à présent suffirait pour illustrer ce lieu, même s'il n'y avait pas d'autres notices à y ajouter. Laissant de côté l'examen de toute la plaine d'Héraclée du côté du nord et de l'ouest, je citerai seulement à l'extrémité du lac Ak-gueul au nord-est, le village Har-khan, à cause de la ressemblance de ce nom avec celui de Harcan, qui était le siège d'un évêque arménien au XIV e siècle, et que quelques-uns croient être la ville de Hadjine de nos jours. Cela mériterait d'être vérifié, surtout parce que les mémoires arméniens mentionnent l'évêque d'Iconium, mais non d'Héraclée laquelle pourtant devait en avoir un; peut-être portait-il le nom, non de la ville, mais du siège il résidait, si en vérité ce lieu méritait d'avoir un évêché.

De Har-khan, en suivant la dernière excursion de Héthoum que nous venons de mentionner, et en laissant de côté plusieurs stations, je considère comme digne d'examen le lieu remarquable que l'historien royal appelle Col des Eglises ( Փող Եկեղեցեաց ) connu actuellement sous le nom de Madén-chéhir (Ville des mines), ou plus ordinairement Binbir-kilissé (Mille et une églises); c'est un groupe de 60 ou 70 maisons. Il est à une petite distance du côté sud-ouest du lac Ak-gueul (lac blanc), et presqu'à la même distance au nord de la montagne Kara-dagh, montagne isolée, haute de 8, 000 pieds. On y arrive non pas par le chemin public, mais par un chemin qui côtoie le bord du lac, en passant par des lieux marécageux, et des pâturages, par une ville ruinée, et le village Tchorla, enfin par un vallon étroit croissent des amandiers sauvages et des pêchers, sur une longueur de 3 ou 4 milles. Notre historien raconte que Héthoum avec une grande armée fit une invasion dans trois places ou districts: dans les environs d'Héraclée, dans le Col des Eglises, et dans le Mourandine ( Մուռանդին ): dans cette dernière localité il y avait aussi une forteresse du même nom, qui en 1265 est citée parmi les possessions de Sempad le Connétable.

Actuellement on voit dans ces lieux les ruines d'une trentaine ou d'une quarantaine d'églises de style byzantin, grandes et petites, de différentes formes, en granit rouge et gris, des tombeaux, des monuments et des caves souterraines. L'emplacement de la ville est au nord de la vallée s'inclinant un peu vers l'est; à l'extrémité on voit l'une à côté de l'autre, trois petites églises en ruines; et tout près d'elles vers l'ouest, se trouvent deux cimetières, l'ancien et le nouveau, l'on voit de grands tombeaux; mais les pierres de quelques-uns sont renversées. Un peu à l'écart il y a une enceinte carrée, flanquée d'une tour à chacun de ses angles. Celle du sud-ouest a été convertie en église. On y voit de même des sépulcres, des caveaux et des puits l'on descend par des escaliers. Un peu plus loin au nord, il y a une grande église avec une jolie façade et plusieurs fenêtres; à côté s'élève une chapelle octogone et des monuments superbes, mais sans inscription. A un mille de distance de ces édifices, on rencontre les restes d'une plus grande église, dont le plafond est tombé, mais dont les colonnes étaient encore debout en 1837; cette église aussi avait une chapelle octogone à son côté nord; on y a trouvé cette courte inscription ΕΥΧΗΝΗ C ΙΟΥ ΤΙΒΕΡΙΟΥ, Don d'Issi? de Tibère, l'unique qu'on connaisse dans toute cette ville.

L'anglais Hamilton qui explora ces lieux en détail (8 août 1837), déclare que cette ville ruinée n'est que la ville de Lystra mentionnée dans les Actes des Apôtres (XIV, 6, 20); Davis admet aussi cette opinion; il visita ces ruines presque 40 ans (1875) plus tard, et remarqua encore sur les collines voisines d'autres ruines et de grandes citernes.

Mourandine, la troisième place que Héthoum toucha dans son invasion, ne doit pas être très éloigné des deux premiers dont nous avons parlé; il me semble qu'on devrait la placer, à cause de son voisinage et la ressemblance de son nom à Bournada, déjà mentionné par nous, au pied de la montagne Kapaklou, ( p. 189 ).