Nous
avons
déjà
décrit
la
région
occidentale
de
cette
partie
du
territoire
maritime
des
Arméniens,
qui
formait
le
propre
territoire
de
Tarse,
jusqu'aux
embouchures
du
Cydnus
et
de
Mersine.
L'espace
oriental,
compris
entre
les
embouchures
du
Sarus
et
du
Pyramus,
jusqu'au
promontoire
de
Kara-tache,
n'a
presque
rien
de
remarquable,
bien
que
cette
région
soit
à
proximité
de
la
capitale
de
la
Cilicie,
et
près
de
la
si
célèbre
plaine
d'Alaya.
La
principale
cause
de
ce
défaut
de
monuments
est
sans
doute
la
continuelle
transformation
de
la
surface
du
terrain
par
les
alluvions
des
fleuves;
ceux-ci
charriant,
comme
nous
l'avons
dit,
de
la
terre
et
de
la
bourbe,
détruisent
ou
ensevelissent
les
constructions
qui
les
bordent.
On
n'y
remarque
même
ancune
construction
récente;
car
le
rivage
de
la
mer
est
marécageux
et
n'offre
aucun
sûr
fondement.
Autrefois
l'embouchure
du
Pyramus
était
très
voisine
de
celle
du
Sarus;
peut-être
mêlaient-ils
leurs
eaux
avant
d'entrer
dans
la
mer;
mais
aujourd'hui
cette
embouchure
est
à
plusieurs
lieues
à
l'est,
dans
le
Golfe
arménien.
Ce
changement
rend
très
difficile,
ou
du
moins
très
incertaine
la
découverte
des
lieux
indiqués
par
les
anciens,
entre
autres
d'
Antiochia
ad
Pyramum
ou
Antiochia
maritima,
entre
l'embouchure
du
Sarus
et
celle
du
Mécarsus,
où
l'on
croit
que
le
Pyramus
se
jetait
autrefois
dans
la
mer;
car
on
a
découvert
des
monnaies
portant
le
nom
d'
Antiochia
sur
le
Sarus,
Αντιοχέων
τω
̃
ν
προς
τωι
Σαρωι;
ce
qui
indique
son
voisinage
au
Sarus,
mais
en
quelque
endroit
qu'ait
été
son
emplacement,
nous
n'en
trouvons
plus
aucune
trace.
L'historien
de
Léon
V,
dit
que
ce
prince
s'embarqua
à
Corycus
pour
l'embouchure
d'Adana
(Sarus),
et
parcourut
en
mer
30
lieues,
jusqu'à
la
localité
dite
Gontaslas,
près
de
Saint-
Ciprien
[1],
qui
paraît
être
la
Καλανθία
du
Stadismus,
et
la
Calamia
des
portulans
italiens.
Il
y
fut
rejoint
par
sa
mère
et
la
reine
sa
femme;
ils
continuèrent
leur
route
à
cheval
pendant
trois
jours
et
trois
nuits,
et
arrivèrent
à
Anazarbe,
sains
et
saufs.
Non
loin
de
ces
places
on
a
cru
retrouver
le
second
Zéphyrion,
à
l'extrémité
d'une
petite
presqu'île
sablonneuse.
Toutes
les
côtes
jusqu'à
Kara-tache,
sont
sablonneuses
et
marécageuses;
plus
loin
on
désigne
des
amas
de
sable
dans
la
plaine
déserte.
On
y
indique
aussi
des
lacs,
dont
l'un
communiquait
avec
la
mer
par
un
canal
de
20
kilomètres
de
long.
Lors
de
la
visite
de
Beaufort,
en
1812,
on
voyait
au
milieu
de
ce
canal,
un
îlot
avec
des
ruines.
L'eau
salée
avait
une
profondeur
de
trois
pieds,
les
poissons
et
les
oiseaux
aquatiques
y
abondaient.
Comme
ce
lac
n'avait
aucune
relation
avec
les
autres,
ni
avec
aucun
fleuve,
il
est
probable
qu'il
était
rempli
par
l'eau
de
la
mer.
C'est
sur
les
bords
de
ce
lac
que
fut
découvert
une
espèce
de
papillon,
le
Panorca
Coa,
aux
ailes
jaunes
tachetées
de
noir.
Dans
l'îlot
ou
au
bord
du
lac,
on
voit
une
église
en
ruines
sous
le
vocable
de
Saint-André
[2].
L'un
des
gouverneurs
d'Adana
avait
bâti
un
chalet
dans
cette
îlot
pour
se
livrer
au
plaisir
de
la
pêche.
Le
cap
de
Karatache-bournou
est
un
rocher
calcaire
blanc,
haut
de
presque
125
pieds,
qui
s'élève
perpendiculairement
à
la
surface
de
la
mer.
De
Lamas
jusqu'à
ce
rocher
le
bord
de
la
mer
paraît
entièrement
plat.
De
petites
collines
se
joignent
au
cap
en
rayonnant
vers
la
terre
ferme;
elles
sont
couvertes
de
chênes
bas,
qui
atteignent
une
végétation
plus
forte
et
une
plus
grande
hauteur
du
côté
qui
descend
vers
Adana.
On
aperçoit
plusieurs
ruines
sur
le
cap,
et,
au
nord,
une
chapelle
dédiée,
dit-on,
à
Saint
Nicolas.
Elle
est
divisée
en
trois
nefs,
la
voûte
est
supportée
par
quatre
colonnes
surmontées
de
chapiteaux;
l'intérieur
est
orné
de
fresques.
A
côté
de
ces
édifices
gisent
des
couvercles
de
sarcophages.
A
quelques
pas
de
là
on
voit
les
restes
d'un
ancien
bain
avec
des
citernes,
et
au
sud,
une
construction
carrée
en
forme
de
château
avec
des
arcades;
sur
la
voûte
de
la
porte
du
nord
était
sculpté
un
blason,
portant
deux
lions
opposés,
que
Beaufort
a
jugé
un
emblème
espagnol(?).
Langlois
au
contraire
le
croit
d'origine
arménienne.
Plusieurs
ruines
de
constructions
arméniennes
encore
plus
anciennes
couronnent
le
sommet
du
rocher,
où
l'on
a
établi
un
phare
pour
éclairer
le
port.
Suivant
la
description
des
anciens
auteurs,
ce
cap
était
rongé
continuellement
par
la
mer
et
les
anciens
l'appelaient
Megarsus
Μέγαρσος
ou
Μάγαρσα;
la
Pyramus
a
peu
de
distance
se
jettait
dans
la
mer.
On
y
avait
érigé
un
temple
à
Minerve,
connu
sous
le
nom
de
Minerve
de
Mégarse:
Alexandre
y
fit
des
sacrifices.
Les
monnaies
frappées
à
Mégarse
sont
rares,
elles
portent
la
figure
d'une
femme
coiffée
d'une
tour,
et
celle
d'un
fleuve,
avec
l'inscription,
«près
du
Pyramus»,
ΜΕΓΑΡΣΩΝ
ΤΩΝ
ΠΡΟΣ
ΤΩ
ΠΥΡΑΜ
Ω
comme
pour
la
distinguer
d'une
autre
ville
du
même
nom,
qui
peut-
être
existait
ailleurs.
A
l'est
du
promontoire
on
aperçoit
deux
îlots
couverts
de
ruines,
aujourd'hui
lieux
de
refuge
pour
les
marins.
On
a
construit
un
grand
khan
ou
hôtellerie
sur
le
rivage.
Les
Syriens
Ansaris
y
ont
fondé
un
village
de
50
maisons
du
nom
de
Kara-tache.
Vers
le
milieu
de
ce
siècle,
un
certain
Djin
Youssouf,
de
cette
même
nation,
exerçait
une
véritable
tyrannie
dans
la
contrée.
(p.
421-
Kara-tache
khan)
[1]
«Vers
la
dite
rivière
d'Adanés...
sur
la
dite
rive
en
une
plaice
qui
se
nomme
Gondaslas,
près
de
Saint
Ciprien
».
—
J.
Dardel,
72.