Sisouan ou lArméno-Cilicie

Հեղինակ

Բաժին

Թեմա

  A sept ou huit kilomètres à l'est d'Attalie, on remarque les ruines d'une autre ville ou d'un port en un lieu nommé Laara. Le port est de forme allongée, garni de remparts, avec des accès de côté; ces remparts sont à moitié écroulés et les ruines sont amoncelées au bord de la mer; sur les plages on voit une chaussée l'on se promène. Du côté opposé le terrain se hausse, couvert de restes de colonnes et de débris d'édifices anciens, dont une partie est demeurée debout; on remarque aussi des aqueducs voûtés et quelques arcades au bord de la mer. Quelques-uns [1] ont pensé retrouver dans ces ruines la ville de Magydos ( Μάγυδος, Μάαηδος, Μάτυδος ) qu'on trouve citée dans divers auteurs; les monnaies, soit durant l'indépendance de la ville, soit sous l'empire d'Auguste et de Septime Sévère, portent l'inscription: ΜΑΓΥΔΕΩΝ et on y distingue les figures de Pallas, d'Apollon, et de Mercure sous diverses formes symboliques, même celle d'un fleuve déifié. Magydos était en outre classé parmi les districts épiscopaux de la Pamphylie. On y remarque un canal naturel, formé comme un tuyau par les matières pétrifiantes de l'eau; dans certains endroits ce canal a une profondeur de 3 mètres. Les habitants disent que l'eau n'est pas potable à cause de la grande quantité d'argile qu'elle contient; mais que mélangée avec l'eau de la mer, elle est un bon remède contre le refroidissement. Cette eau paraît provenir du Kara-sou qui est une petite rivière, à l'est de laquelle une autre rivière plus forte descend des montagnes de Pisidie; appelée autrefois Cestrus, elle porte aujourd'hui le nom d' Ak-sou (eau blanche); elle a 100 mètres de largeur à son embouchure et 3 à 4 de profondeur.

Sur sa rive droite l'ouest) près du bourg de Mourtana, qui est à plus de 30 kilomètres de la mer, on voit les débris de la ville de pergÉ, ou Perga, ( Πέργη ), prêcha l'apôtre saint Paul. (p. 362- Monnaie de Pergé) On remarque encore le théâtre grandiose formé de 17 rangées de gradins et aujourd'hui transformé en étable à chameaux; le château qui couronne le promontoire, et dans lequel se trouvait le célèbre temple de Diane Lucifera, enfin d'autres superbes monuments sculptés, des traces de rues, de tours, de portes, d'arcades, et plusieurs colonnes. (p. 362- Théatre de Pergé) On indique parmi les plantes des environs de Pergé le Hippomarattrum crassilobum et le Rammus Heldreichij.

A quelques kilomètres au nord-est de Pergé, on désigne sur une colline rocheuse les ruines de la ville de Sullion, Syllium ou Sylleion, ( Συλλιον ou Συλλουον ) à côté de la rivière de ce nom; on y voit des restes de temples, de palais et un grand château avec colonnades, et muni d'une forte tour carrée de plusieurs étages.

Aujourd'hui ce lieu porte le nom de Hissar-keuy. Alexandre le Grand conquit cette ville après avoir soumis Asbendus, dont les habitants adoraient Men, dieu des mois ou de la lune, et Apollon Musagète, comme nous le témoignent les monnaies qui portent l'inscription: ΣΥΛΛΙΕΩΝ, ΣΙΛΛΥΕΩΝ. Entre cette ville et Pergé se trouvent les villages de Stauros, de Tchakallou, de Solak, d'Aghali-keuy, etc. Plusieurs ponts anciens et nouveaux ont été jetés sur le fleuve.

A vingt-cinq kilomètres à l'est du Cestrus, coule le Kueupru-tchaï, l' Eurimédon des anciens; il descend des montagnes de la Pisidie et de la Lycaonie, au milieu de deux lacs, appelés aujourd'hui Eguerdir ou Eyerdir et Beg-chéhir, du nom d'un bourg. Le bord de la mer entre l'embouchure de ces deux fleuves est marécageux. L'Eurimédon était autrefois navigable: c'est dans ce fleuve qu'eut lieu le grand combat naval entre les Grecs et les Persans, sous le règne de Xersès, 466 ans avant J. -C. Quelques-uns disent que les Persans avaient 600 bateaux ou du moins 350; les Grecs n'avaient que 200 trirèmes. Cimon les rendit plus larges, en y ajoutant des ponts de planches, capables de recevoir un grand nombre de combattants: il put ainsi les lancer plus redoutables contre les ennemis. On connaît l'issue de la bataille. Cimon, vainqueur en un seul jour dans deux combats, qui avaient effacé sur mer la gloire de l'exploit de Salamine et sur terre celui de Platées, surpassa encore ses propres victoires.


[1] Leake, Numismata Hellenica-Asiatica, 79-80.