La
multitude
de
montagnes
ciliciennes
offre
aussi
une
multitude
de
fleuves,
de
rivières
et
de
sources;
mais,
comme
les
chaînes
de
ces
montagnes
sont
en
général
peu
larges
et
ne
sont
pas
trop
chargées
de
neige,
et
que
d'un
autre
côté,
l'été
est
très
chaud
à
cause
de
la
situation
climatérique,
un
grand
nombre
de
sources
et
de
ruisseaux
tarissent,
et
les
gués
sont
à
sec
une
partie
de
l'année;
néanmoins
les
principaux
fleuves
restent
intarissables.
Nous
trouvons
aussi
des
fontaines
toujours
jaillissantes
dans
certaines
chaînes
de
montagnes,
comme
au
Ghuzel-tépé,
au
Bulgare-maghara
et
dans
les
mines
de
plomb
des
Portes
de
la
Cilicie.
Le
plus
ancien
de
nos
géographes,
Moïse
de
Khorène,
d'accord
avec
les
auteurs
grecs,
dit:
«La
Cilicie
a
six
fleuves,
savoir:
l'Arimagdus,
le
Calycadnus,
le
Lamus,
le
Cydnus,
le
Sarus
[1],
et
le
Pyramis».
Remarquez
qu'il
part
de
l'ouest,
du
côté
de
la
Pamphylie.
Le
premier,
l'
Arimagdus
ou
Orymagdus,
n'est
pas
bien
connu;
c'est
le
plus
court
et
on
doit
le
chercher
parmi
les
nombreuses
petites
rivières
à
l'ouest
du
fleuve
de
la
Séleucie,
parmi
ceux
qui
descendent
des
pentes
méridionales
des
monts
d'Isaurie
et
de
Pissidie,
traversent
de
petites
vallées
et
se
déversent
dans
la
mer.
Probablement
l'Arimagdus
est
la
rivière
d'Anamour
qui
se
jette
dans
la
mer
du
côté
oriental
du
promontoire
de
ce
nom.
Le
second
fleuve
est
le
Calycadnus,
(
Καλύχαθνος
)
aujourd'hui
désigné
sous
le
nom
de
fleuve
de
Séleucie,
que
beaucoup
d'auteurs
arméniens
lui
ont
donné.
Par
la
masse
de
ses
eaux
il
est
le
troisième
des
fleuves
de
Cilicie.
Il
est
formé
par
la
réunion
des
ruisseaux
des
montagnes
du
Taurus
qui
se
trouvent
entre
Pissidie
et
Isaurie,
et
dont
le
principal
et
le
plus
au
sud,
porte
le
nom
de
Gueuk-sou
que
plusieurs
auteurs
lui
donnent;
de
la
gauche,
c'est
à
dire
du
nord,
le
Gueuk-sou
reçoit
la
rivière
Bachlek-déré,
c'est
au
milieu
de
ces
deux
cours
d'eau
que
se
trouve
la
ville
d'Erméneg.
Du
nord-ouest,
il
reçoit
une
rivière
plus
grande
appelée
Bouzakdji,
près
du
hameau
de
Moute;
et
à
l'est
de
ce
dernier
affluent,
une
autre
rivière,
la
Sari-Kavak
[2];
elle
grossit
les
eaux
du
fleuve
qui
coule
tout
droit
vers
l'est.
A
Séleucie
il
a
une
largeur
de
plus
de
50
mètres.
La
vallée,
que
forme
ce
fleuve
quoique
très
étroite
à
cause
de
la
quantité
de
montagnes,
est
pourtant
très
fertile
et
même
plus
que
les
plateaux
de
la
Cilicie
Pierreuse.
Le
nom
de
ce
fleuve
est
célèbre
dans
l'histoire,
à
cause
de
l'accident
funeste
arrivé
à
Frédéric
I
er
empereur
d'Allemagne;
il
s'y
est
noyé
en
prenant
un
bain,
lors
de
son
passage
en
1190.
Au
moyen
âge,
les
Byzantins
nommaient
ce
fleuve,
Σιδηροπόταμος
(Fluvium
ferreum);
il
aura
été
ainsi
appelé
à
cause
des
mines
de
fer
qu'on
trouvait
dans
les
montagnes
avoisinantes.
Le
troisième
fleuve
est
appelé,
Lamas-sou
par
les
contemporains
et
Lamos,
Λάμος,
par
les
anciens;
c'est
le
plus
petit
des
six
fleuves
de
la
Cilicie.
Son
nom
vient
de
celui
d'un
bourg
situé
au
bord
de
la
mer,
et
jadis
c'était
encore
celui
de
la
province
qui
formait
la
frontière
orientale
de
la
Cilicie
Pierreuse.
Entre
le
fleuve
Cydnus
et
celui-ci,
on
peut
en
citer
quelques
autres
de
moindre
importance:
le
Sarpa-tchaï,
le
Délidjé-sou,
le
Mézetly,
le
Guzél-déré
et
d'autres
encore
plus
petits.
Au
fond
du
vaste
golfe
de
l'Arménie,
c'est
à
dire
à
son
extrémité
septentrionale,
dans
la
province
de
Tarsous,
se
trouve
l'embouchure
d'un
quatrième
fleuve,
appelé
de
nos
jours
Tarsous-tchaï
à
cause
de
sa
proximité
avec
la
grande
ville.
Les
anciens
le
connaissaient
sous
le
nom
de
Cydnus
(
Κύδνος
).
Au
point
de
vue
de
la
grandeur
et
du
volume
d'eau,
ce
fleuve
n'occupe
que
le
quatrième
rang;
mais
il
n'en
est
pas
de
même
au
point
de
vue
de
la
célébrité.
On
pourrait
même
le
placer
au
premier
rang
sous
ce
rapport,
vu
les
nombreux
mémoires
où
il
en
est
question,
surtout
durant
la
domination
des
empereurs
assyriens.
Ses
sources
se
trouvent
dans
les
hautes
régions
des
montagnes
occidentales
de
la
Cilicie,
c'est
à
dire
dans
les
Monts
Bulgares,
à
l'ouest
de
Boya-maghara.
Nous
avons
dit
«ses
sources»,
car
ce
fleuve
à
son
origine,
est
formé
de
trois
rameaux.
Le
plus
important
de
ces
trois
cours
d'eau,
le
rameau
oriental,
est
appelé
Djéhennem-déré
(Val
de
l'Enfer).
Il
reçoit
du
côté
de
l'est,
plusieurs
petits
affluents
venant
des
environs
des
passages
de
la
Cilicie,
ce
sont:
le
Kerkidly,
Aghadje-kissé,
le
Ménévchè,
le
Gousgouta,
le
Ghulek-sou.
Le
rameau
occidental
est
formé
de
trois
branches,
dont
l'une
porte
le
nom
de
Ruisseau
de
Lambroun;
c'est
ce
qui
explique
pourquoi,
le
rameau
lui-même
est
appelé
Kalé-sou
(Eau
de
la
forteresse).
Les
deux
autres
branches
s'unissent
avant
leur
jonction
à
la
première.
La
plus
petite
est
appelée
Déli-tchaï,
et
on
pourrait
la
considérer
comme
un
affluent
de
l'autre,
nommée
Déghirmen-déressi,
qui
reçoit
encore
un
autre
ruisseau
appelé
Pambouk-déressi
(Vallon
de
coton).
Ce
ruisseau
a
donné
son
nom
à
un
village
situé
à
quatre
ou
cinq
milles
au
sud-ouest
de
Lambroun.
Après
la
réunion
de
ses
trois
rameaux
principaux,
le
fleuve
Cydnus
porte
le
nom
de
Mézarlek
(Cimetière);
ce
n'est
qu'à
son
entrée
dans
la
plaine
qu'il
emprunte
son
nom
à
la
ville
de
Tarsous.
Le
cours
de
ce
fleuve
n'est
pas
très
considérable:
on
ne
compte
que
35
milles
de
sa
source
à
la
ville
et,
tout
au
plus,
10
ou
11
milles
de
la
ville
à
la
mer.
Autrefois
la
mer
s'avançait
beaucoup
plus
vers
la
ville:
quantité
de
bateaux
y
arrivaient
chargés
de
marchandises.
Même
on
avait
construit
à
l'embouchure
du
fleuve
un
vaste
port
nommé
Rhecma;
mais
ce
port
a
disparu
en
entier:
les
alluvions
charriées
par
le
fleuve
l'ont
comblé
peu
à
peu
et
en
ont
fermé
l'entrée
aux
bateaux.
Il
est
probable
que
ce
fleuve
a
changé
de
direction,
tout
comme
les
deux
autres
grands
fleuves,
le
Sarus
et
le
Pyramis
ont
changé
leurs
cours
et
leur
embouchure.
Les
anciens
historiens
arabes
donnaient
au
fleuve
dont
nous
nous
occupons
le
nom
de
Berdal,
c'est
à
dire
froid.
De
nos
jours
encore
le
peuple
dit
que
son
eau
est
froide
et
l'on
raconte
l'histoire
du
bain
d'Alexandre
le
Grand.
Ce
prince,
paraît-il,
aurait
ressenti
de
violents
frissons
après
s'être
plongé
dans
ce
fleuve.
En
réalité,
ses
eaux
ne
sont
pas
plus
froides
que
celles
des
autres
fleuves
de
la
Cilicie.
Si
Alexandre
ressentit
un
malaise
après
s'y
être
baigné,
c'est
que
probablement
il
était
en
sueur
au
moment
où
il
s'y
est
plongé.
Ce
fait
est
raconté
dans
l'ancienne
traduction
arménienne
de
la
vie
d'Alexandre.
«En
Cilicie,
y
est-il
dit,
se
trouve
un
fleuve
appelé
Océanus:
l'
eau
en
est
pure
et
claire;
le
roi
désira
s'y
baigner.
Il
se
dépouilla
de
ses
vêtements
et
entra
dans
le
fleuve;
mais
à
sa
sortie
du
bain,
il
dut
se
faire
soigner,
car
il
se
sentit
pris
de
frissons
et
d'un
violent
mal
de
tête.
Il
s'en
suivit
une
inflammation
d'intestins».
Les
bateaux
arrivaient
encore
à
l'embouchure
de
ce
fleuve,
au
commencement
du
XIII
e
siècle,
ainsi
que
l'historien
des
Roupiniens
en
fait
foi.
Il
est
à
remarquer
aussi
que
l'une
des
trois
branches
du
rameau
principal
occidental
du
Cydnus,
celle
qui
touche
aux
confins
de
Lambroun,
était
appelée
par
les
Arméniens,
le
fleuve
Jéragry
[3].
A
une
petite
distance
de
l'embouchure
du
Cydnus,
se
trouve
celle
du
plus
grand
de
tous
les
fleuves
dont
nous
avons
parlé.
C'est
le
Sarus
(
Σάρος
)
des
anciens,
le
Sihoun
ou
Saïhoun
des
contemporains.
Son
cours
s'étend
beaucoup
plus
en
avant
dans
l'intérieur
que
celui
du
précédent.
Il
a
presque
la
même
longueur,
le
même
aspect
dans
son
cours
que
le
fleuve
Pyramis,
actuellement
appelé
Djihoun
Les
véritables
sources
et
le
cours
de
ces
fleuves
à
leur
origine
ne
sont
guère
connus.
Il
est
probable
que
le
Sarus
a
deux
sources,
qu'il
est
formé
à
son
origine
par
deux
branches,
séparées
l'une
de
l'autre
par
cette
partie
du
Taurus
appelée
Monts
Kozan.
Elles
descendraient
donc
de
régions
lointaines,
du
côté
septentrional
et
du
côté
oriental
de
la
I
re
Arménie
ou
de
la
Gésarée,
et
du
côté
occidental
de
la
III
e
Arménie
et
d'Albistan;
en
avançant
vers
le
sud,
elles
se
rapprochent
et
finissent
par
s'unir
entre
les
villes
de
Sis
et
d'Adana,
pour
former
le
grand
fleuve,
appelé
par
les
Turcs
Kezel-ermak.
A
partir
de
cet
endroit,
le
Sarus
dévie
légèrement
du
côté
de
l'ouest
et
se
jette
dans
la
mer
à
peu
près
à
25
ou
30
kilomètres
au
sud
de
la
ville
d'Adana.
De
ces
deux
branches,
dont
nous
avons
parlé
plus
haut,
la
plus
grande
et
la
plus
longue
probablement
est
celle
qui
vient
de
l'orient;
c'est
elle
qui
forme
le
Sarus
proprement
dit,
même
elle
est
nommée
Saran-sou
dans
sa
région
supérieure.
Elle
traverse
une
vallée
étroite,
ayant
à
sa
gauche,
c'est
à
dire
à
l'orient,
le
mont
allongé
de
Bimbougha
et
à
sa
droite,
à
l'ouest,
d'autres
sommités
dont
elle
reçoit
de
nombreux
affluents.
C'est
au
bord
de
l'une
de
ces
rivières,
appelée
Tzeghen-tchour
par
l'un
de
nos
historiens,
que
se
trouvait
la
forteresse
de
Ghisistra.
L'autre
branche,
c'est
à
dire
la
branche
occidentale,
descend
de
l'orient
du
mont
Argée.
On
l'appelle
Zamanti,
du
nom
de
la
ville
principale
du
roi
des
Bagratides,
exilé
de
sa
patrie.
Selon
Ramsey,
cette
seconde
branche
du
Sarus
serait
le
fleuve
Garmala
des
anciens.
Comme
l'autre,
elle
traverse
une
vallée
étroite,
entourée
de
sommités
qui
lui
envoient
plusieurs
affluents,
mais
ce
sont
pour
la
plupart
de
petites
rivières
qui
n'ont
rien
de
remarquable
et
sont
à
peine
connues.
Mais,
une
fois
entrée
dans
la
Cilicie,
cette
partie
du
fleuve
change
d'aspect:
ses
affluents
deviennent
plus
nombreux
et
plus
considérables.
Après
la
jonction
des
deux
bras
du
fleuve,
ce
dernier
reçoit
encore
un
assez
gros
affluent.
Tous
ces
cours
d'eau
offrent
cette
particularité
qu'ils
ne
viennent
pas
seulement
du
Taurus,
mais
de
plus
loin
encore,
derrière
les
montagnes,
du
côté
occidental.
Ou
bien
ils
passent
au
travers
de
la
montagne,
ou
bien
ils
forment
de
profondes
vallées
des
deux
côtés
du
mont
Ak-dagh,
situé
entre
la
chaîne
des
Monts
Bulgares
et
Ala-dagh.
Le
premier
affluent,
qui
est
le
plus
au
nord,
s'appelle
Korkoun-tchaï;
à
sa
source
il
porte
le
nom
de
Gueuk-sou
et
il
le
garde
tant
qu'il
descend
le
long
des
confins
du
district
de
Nigdée.
Il
reçoit
près
des
mines
Béréketly-madène
une
petite
rivière
appelée
elle-même
aussi
Béréketly;
un
peu
plus
bas,
il
en
reçoit
une
seconde
nommée
Eödjémiche-tchaï.
C'est
encore
dans
cette
branche
du
fleuve
que
se
jette
le
Korkoun,
appelé
aussi
Kara-sou
ou
Kara-bounar
[4]
et
Kütchük-sou
[5].
Après
la
jonction
de
ses
deux
branches,
(Saran
et
Zamanti)
au
nord
d'Adana,
le
fleuve
reçoit
un
affluent
plus
grand
que
les
précédents,
le
Tcaked-tchaï,
rivière
qui
dans
sa
région
supérieure
est
connue
aussi
sous
les
noms
de
Tarbasse
ou
Bozanti
(ancienne
forme
de
Bodante),
ou
encore
sous
celui
de
Ak-sou,
parce
qu'elle
passe
sous
les
ponts
Ak
et
Tahta-Keupri.
Cette
rivière
est
alimentée
par
d'autres
plus
petites,
telles
que
le
Porsouck-tchaï,
le
Kamechely
le
Kezeldjé,
et
une
autre
plus
grande
que
ces
dernières,
le
Kerk-ghétchid
[6]
près
du
pont
Tahta;
celle-ci
reçoit
avant
de
se
jeter
dans
l'Ak-sou
plusieurs
affluents,
(dont
les
deux
principaux
sont
le
Kara-sou
et
le
Chéker-bounar),
ainsi
appelé
à
cause
du
fréquent
passage
des
voyageurs.
Ces
deux
derniers
affluents
s'unissent
l'un
à
l'autre
au
nord-ouest
d'Adana
avant
de
se
jeter
dans
le
Kerk-ghétchid.
Sur
sa
rive
droite
au
sud,
le
Bodante
a
encore
un
autre
affluent:
l'
El
ou
Ali-hodja
[7],
qui
contourne
au
nord
la
haute
chaîne
de
montagnes
qui
dominent
la
capitale
de
la
Cilicie.
Avant
de
s'unir
au
Bodante,
cette
rivière
mêle
ses
eaux
à
celles
du
Bulgare-maghara.
Le
dernier
des
fleuves
de
la
Cilicie,
c'est
à
dire
le
plus
à
l'est
est
le
Pyramis.
C'est
le
plus
grand
de
tous.
Pyramis
est
le
nom
que
lui
donnaient
les
Grecs
anciens
(
Πύραμος
);
Anna
Comnène
l'appelle,
je
ne
sais
trop
pourquoi,
Ermon
('
Ερμών
);
de
nos
jours
il
est
connu
sous
le
nom
de
Djihoun
ou
Djihan;
les
Arméniens
l'appellent
aussi:
Tchahan;
ce
dernier
nom
est
aussi
celui
de
la
province
qui
a
pour
capitale
Marache.
Cela
vient
de
ce
que
les
sources
de
ce
fleuve
se
trouvent
dans
cette
province,
entre
les
vallées
supérieures
du
Sarus
et
celles
qui
partagent
les
eaux
de
l'Euphrate
près
de
la
Troisième
Arménie
et
de
Komagène.
Le
fleuve
Djihan
a
comme
les
autres
plusieurs
sources:
on
en
distingue
trois
principales.
La
branche
moyenne
vient
du
nord,
c'est
la
rivière
Khourma,
probablement
le
Carmalas
(
Καρμα
̀
λας
)
de
Strabon.
Elle
sort
des
monts
de
Cataonie
et
descend
vers
la
Cilicie.
La
branche
de
droite
est
formée
par
le
Cocusus
(Ghök-sou).
Enfin
la
troisième,
celle
de
gauche,
appelée
Seughudly
(pleine
de
saules)
descend
des
partages
de
l'Euphrate.
Peut-être,
faudrait-il
voir
dans
cette
rivière
le
fleuve
Paradisse
dont
parle
notre
historien;
il
le
place
au
voisinage
du
bourg
de
Gragga,
près
duquel
Thoros
I
er
a
fait
loger
les
Grecs
esclaves,
après
les
avoir
chassés
de
leurs
forteresses
[8].
Après
la
jonction
de
ses
trois
branches
le
Djahan
passe
auprès
de
la
ville
d'Albistan,
se
dirige
vers
le
sud
au
travers
des
vallées
et
des
montagnes,
s'engage
dans
les
étroits
défilés
du
mont
Akher,
descend
dans
la
direction
de
Marache.
A
partir
de
cette
ville,
la
vallée
s'élargit
de
plus
en
plus
et
le
fleuve
reçoit
sur
sa
gauche,
du
côté
de
l'est,
la
rivière
Ak-sou.
Sur
sa
droite
il
reçoit
d'abord
une
rivière
du
territoire
de
Zeithoun,
puis
une
autre
de
Gaban,
vers
le
milieu
de
la
plaine
une
troisième
nommée
le
Ruisseau
de
Sis,
dit
aussi
Asmentzoug
ou
mieux
encore
«Anzmentzoug».
A
partir
de
ce
cours
d'eau,
il
n'a
plus
d'affluent
remarquable.
Il
coule
paisiblement
à
travers
la
plaine
de
Messis
jusqu'au
rivage
de
la
mer.
Peu
avant
d'y
arriver,
il
se
dirige
vers
l'est
et
au
sud-est
d'Ayas,
située
près
du
promontoire
de
Kara-tache;
il
se
jette
dans
le
Golfe
de
l'Arménie,
à
une
distance
de
vingt
kilomètres
à
l'est
de
son
embouchure
primitive,
qui
était
plus
près
de
celle
du
Cydnus.
De
cet
endroit,
les
bateaux
remontaient
autrefois
le
fleuve
jusqu'à
Messis,
mais
actuellement
la
mer
s'est
retirée,
ou
pour
parler
plus
exactement
les
terrains
d'alluvions
charriés
par
les
eaux
ont
couvert
cet
espace;
c'est
de
cette
manière
que
toutes
les
rades
ont
été
comblées
et
détruites.
Aux
environs
du
Golfe
d'Arménie,
du
côté
oriental
du
fleuve
Djihan,
il
n'y
a
pas
de
cours
d'eau
important.
La
plupart
des
affluents
ne
sont
que
des
ruisseaux
ou
torrents
inconnus
et
sans
nom;
cependant
on
pourrait
nommer
le
Déli-tchaï,
le
plus
remarquable
qui
descend
des
Monts
Amanus
et
coule
vers
la
mer
au
nord
de
Bayas;
c'est
le
Pinarus
des
anciens.
Ils
citent
encore
un
autre
ruisseau
du
nom
de
Carsus,
que
les
géographes
contemporains
supposent
être
le
même
que
le
Merkèze
ou
Merketz
se
trouvant
au
sud
du
Déli-tchaï.
Il
faudrait
chercher
entre
Ayas
et
le
Golfe
ce
que
Pline
appelle
le
ruisseau
Chlorus
[9].
[5]
C.
Favre
et
B.
Mandrot,
Voyage
en
Cilicie.
Paris,
1878.
[6]
Les
voyageurs
européens,
soit
qu'ils
ne
puissent
pas
bien
prononcer
ce
nom,
soit
qu'ils
ne
l'aient
pas
entendu
clairement,
ont
écrit
Querquétchide)
et
le
plus
ancien
d'eux,
Paul
Luc,
écrit
Quirquigy.
[7]
F.
Ainsworth
(dans
son
Travels
and
Researches
in
Asia
Minor,
Armenia.
London,
1841)
écrit:
Ala-guga
(II,
73).