Sisouan ou lArméno-Cilicie

Հեղինակ

Բաժին

Թեմա

  L'élégante porte ogivale de la ville, connue sous le nom de Démir-kapou, paraît avoir fait partie des murailles. (p. 314- Vue de la porte Démir-kapou) La solidité de ces nouveaux remparts, fut bientôt mise à l'épreuve, durant les deux sièges de la ville par le sultan d'Iconium (1245-6). La seconde fois, dit le Connétable, les barbares au nombre de 260, 000! «assiégèrent la ville de Tarse durant plusieurs jours, et le père du roi et moi Sempad le Connétable, nous entrâmes dans Tarse. Mais si nous devions écrire tout ce qu'on souffrit des balistes et de tant d'assauts, ce serait très long; surtout parce que du côté de l' aqueduc et de la sortie, sur une longueur d'un jet de flèche, les murs furent détruits. Beaucoup de monde tomba de deux côtés, mais les pertes des ennemis furent le centuple des nôtres: car nous avions dans l'intérieur de braves archers francs. Puis vint un messager des Tartares pour ordonner qu'on nous laissât libres de sortir; mais nous n'acceptâmes pas, car ils se seraient rendus maîtres de la ville».

La conclusion de Sempad est obscure, mais le fait est que sur ces entrefaites, le sultan Khiateddin mourut, et les Arméniens ignoraient sa mort; lorsque ses émirs demandèrent le château de Bragana, le roi consentit à le leur céder, sur quoi ils se retirèrent. «Durant tout le temps qu'ils nous tenaient assiégés, ajoute l'historien, nous n'eûmes pas même une goûte de pluie; la paix conclue il ne cessa de pleuvoir jour et nuit durant vingt jours de suite; le territoire fut changé en une mer d'eau; les ennemis perdirent durant leur retraite 100, 000 fantassins noyés dans les eaux; nous aurions pu leur causer beaucoup de perte, mais nous étions liés par un serment».

Sous Léon II, en 1275, les Egyptiens firent une invasion et portèrent la ruine et la dévastation partout. Entre autres lieux, selon le Docteur Vahram,

«Ils ravagèrent Tarse

La grande, l'illustre ville;

Incendièrent. l'église de Sainte-Sophie,

Et saccagèrent la ville».

La ville et l'église furent relevées sans doute, mais elles n'atteignirent plus leur splendeur primitive. La ville fut une seconde fois ruinée, et alors l'église disparut presque entièrement, comme nous l'avons dit plus haut.

A la fin du XIII e siècle et au commencement du XIV e, Alinakh, frère du roi Ochine, était seigneur de Tarse, lorsque celui-ci fut sacré roi dans cette ville (en 1308). Après la mort de sa première femme (Zabel) 1310-11, «Ochine fit conduire à Tarse pour l'épouser, la nièce de Robert, roi de Sicile, et le mariage fut bénit dans cette même église (1316)». L'année suivante (1317) Alinakh, frère du roi, mourut par accident; «il se baignait dans le fleuve de Tarse; un cheval turc qui se trouvait à ces côtés, lui lança soudain un coup de pied à la tête, et lui fit une blessure mortelle; son corps fut déposé à Trazarg» [1] . Sa mort fut un grand deuil pour Ochine; non seulement il était son frère jumeau utérin, mais il était l'unique frère qui lui restât.

Avant la mort d'Ochine, (1318), le Karaman lança un grand nombre de cavaliers sur le territoire de Tarse [2] , dévasta le pays, emmenant un grand nombre de captifs; toutefois à son retour il essuya une défaite aux environs de Pompéiopolis.

Après la mort de ce prince, un autre Ochine, seigneur de Coricus, ayant institué par le roi Ochine, régent de son jeune fils Léon IV, eût sous sa juridiction la plus grande partie de la Cilicie et la ville de Tarse; mais ensuite il fut tué par trahison et par ordre même de Léon, lorsque celui-ci fut parvenu à l'âge de gouverner personnellement (en 1329).

Il paraît qu'après Ochine le gouverneur de Tarse fut le prince Baudouin, le maréchal, qui fit élever de nouvelles fortifications pour garantir la ville contre les fréquentes incursions des Egyptiens.

Durant le règne des derniers rois de Sissouan, la splendeur de la ville de Tarse, ainsi que celle des autres villes, s'affaiblit et pâlit de plus en plus. Cependant en 1344, le pape Clément VI promettait au roi Guidon, par lettre spéciale (le 8 septembre), de s'occuper de l'église de Tarse, comme ce prince le lui avait demandé par son ambassadeur François de Pise. Le pape écrivit aussi à ce propos à son nonce, le patriarche de Constantinople.

Le successeur de Guidon, le roi Constantin III, fils de Baudouin, se trouvant incapable de garder la partie plaine de son territoire, abandonna ou vendit la ville de Tarse aux Egyptiens. Le gouverneur fut alors un certain Komari, et après lui, en 1363, Mandjak-Youssouf.


[1] Le continuateur de la Chronologie de Samuel d'Ani.

[2] Le continuateur de Sempad le Connétable.