Sisouan ou lArméno-Cilicie

Հեղինակ

Բաժին

Թեմա

  A l'est de la rivière d'Alara, il y a un bras de terre couvert de broussailles qui s'avance dans la mer, les Turcs l'appellent Kara-bouroun; c'est le Promontorium Leucotheum des anciens, Leucolla, selon Pline, l'on avait élevé un temple à Leucothée, divinité de la mer. Selon la mythologie grecque, Ino, fille de Cadmus et d'Harmonie, s'était jetée à la mer, pour échapper à la fureur de son mari Athamas, et avait reçu des dieux le surnom de Leucothée, c'est-à-dire toute blanche.

Près du promontoire, à l'écart d'autres rochers, s'élève un îlot plat d'une longueur de 270 mètres; il dépasse à peine de quelques pieds le niveau de la mer, et en est quelquefois recouvert durant la tempête, au dire des habitants des alentours. On y remarque des fondements d'édifices et de vieux murs.

Un peu à l'ouest de Leucothée se trouvait Cibyra, chef lieu du petit district maritime des Cibyriens, ( ή Κιβυρατω ̃ ν παραλία τω ̃ ν μιχρω ̃ ν ). Il y avait encore un autre district plus grand dans l'intérieur, et tout près duquel, à l'ouest, s'élevait un temple dédié à Diane; aujourd'hui on le suppose sur le bord de la rivière Dalamon, près de laquelle se trouve le village de Hordzoum. Sous les Byzantins, cette région de la Pamphylie, avec les lieux limitrophes au nord, était un grand diocèse (ou une vaste province) portant le nom de Cibyréens, en latin Cibyratica.

A deux lieues ou plus encore, à l'est du promontoire de Leucothée, on en voit un second identifié avec le cap Ptolémaïs, ( Πτολεμαϊς ) des anciens; on y trouve, avec beaucoup d'autres ruines de monuments, des traces de constructions cyclopéennes. De deux côtés on avait formé des rades pour les bateaux; aujourd'hui les remparts ruinés se voient sous les eaux et empêchent l'entrée des navires. Certains voyageurs croient que l'emplacement de Ptolémaïs se trouvait dans l'intérieur de la terre ferme, et que sur les plages de la mer se trouvaient celui d'Augae et d'Aunesis; toutefois ces lieux restent mal connus; on n'indique aucun village près des bords de la mer en deçà d'Alara, si ce n'est Yurouk-keuy et Afcharlar, sur les rives du Karga-tchay (Rivière au corbeau), qui forme un vallon profond entre Alaya et Alar.

Un peu plus à l'est, Tchihatcheff indique une autre rivière qui se jette dans la mer et s'appelle Erdgine; un autre auteur lui donne le nom de Kerdize; sur les bords de ce cours d'eau on voit une élégante construction ancienne. Un peu plus à l'est, se trouve l'embouchure de la rivière Djin-tchay, près de laquelle on remarque dans une vallée ovale les restes d'anciens monuments.

Les côtes de la mer sont très découpées et forment une quantité de petits ports naturels, l'un de ces derniers s'appelle Aï-Nicolas; les Italiens au moyen âge l'appelaient San Nicolò et c'était sans doute alors un port très commerçant.

Hamaxia ou Anaxium, ( Αμαξια ) petite ville maritime avec un bon port, d'où on transportait du bois de pins pour la construction des bateaux, se trouvait à peu de distance à l'ouest d'Alar; on a retrouvé des monnaies de bronze de cette ville, avec l'inscription ΑΜΑΧΙΩΝ et l'effigie d'une jeune tête et un triangle formé par des bâtons.

Beaufort qui a visité ces lieux, dit dans son récit: «Et comme nous nous approchions d'Alaya, nous traversâmes plusieurs villages, châteaux et églises, quoique tous ruinés et déserts; ils étaient apparemment de construction récente, et le rapide appauvrissement de cette partie de l'empire turc était un spectacle frappant».

Sanudo, dans sa description des plages de la mer, de Satalie jusqu'à Candélor (Alaya), compte 70 milles, et mentionne entre ces deux villes, le rocher de Saint Phocas (Scolium Sancti Fochœ) ; mais sur sa carte, au lieu du rocher Phocas, il marque deux autres localités, Saint Grégoire et Saint Nicolas: ce dernier sera sans doute celui dont nous avons parlé. Quelques voyageurs du moyen âge placent Saint Grégoire à l'endroit s'élevait la petite Cibyre; quant à la Grande, un fort tremblement de terre l'avait déjà ruinée dès l'an 417 (20 avril).