A
droite
de
l'embouchure
du
fleuve,
qui
est
presqu'à
40
kilomètres
à
l'ouest
de
Mersine,
on
trouve
le
bourg
de
Lamas
ou
Lamus,
Λάμος;
on
prétend
que
ce
mot
dérive
du
mot
phénicien
lahama,
signifiant
manger,
consumer,
à
cause
d'un
monstre
anthropophage.
Beaufort,
en
1812,
n'y
trouva
rien
de
remarquable
et
il
demanda
seulement
au
chef
du
bourg
la
permission
d'examiner
l'extrémité
d'un
grand
aqueduc,
(long
de
presque
8
kilomètres)
qui
allait
des
bords
du
Lamus
jusqu'à
Ayache:
le
gouverneur
y
consentit
d'abord,
puis
retira
sa
parole.
(p.
413-
Aqueduc
à
Lamas)
Peut-être
est-ce
l'extrémité
du
même
aqueduc
que
Tchihatcheff
et
Langlois
mentionnent
quarante
ans
plus
tard
(1853).
Ils
le
posent
à
l'ouest
de
Lamas,
avec
une
double
rangée
d'arcades,
chacune
munie
de
huit
à
douze
voûtes
[1].
Le
premier
dit
ce
lieu
entièrement
désert;
le
second
y
compte
la
même
année,
25
maisons.
A
peu
de
distance
à
l'ouest
de
Lamas
s'élève
le
château
ruiné
de
Lamas-kaléssi,
dans
un
lieu
isolé,
au
milieu
d'une
vallée
pleine
d'arbres,
mais
sablonneuse;
il
est
flanqué
de
nombreuses
tours.
D'après
les
souvenirs
historiques,
vers
le
milieu
du
XII
e
siècle,
ce
château
était
sous
la
domination
des
Arméniens.
L'empereur
Manuel
s'en
empara
alors,
et
peu
après
de
celui
de
Kistram,
Κιστραμον
[2];
toutefois
après
son
départ,
les
Arméniens
soumirent
de
nouveau
ce
lieu
qui
devint
un
patrimoine
de
Vassag,
père
de
Constantin,
grand-père
du
roi.
On
pense
qu'après
lui
ce
lieu
passa
en
héritage
à
son
frère
Halcam;
car,
celui-ci
est
appelé
seigneur
de
Lamus
en
1197,
lorsqu'il
fut
envoyé
par
le
roi
Léon
à
Constantinople,
en
compagnie
de
Saint
Nersès
de
Lambroun;
il
assista
aussi
au
couronnement
du
roi
au
commencement
de
l'année
1199.
Sur
les
bords
du
fleuve
Lamus,
en
945,
Courcouas,
le
brave
général
des
Grecs,
gouverneur
de
Tarse,
conclut
un
traité
de
paix
avec
les
Arabes,
et
fit
une
échange
de
prisonniers,
par
ordre
de
l'empereur
Constantin
Porphyrogène.
Sur
la
rive
droite
du
fleuve,
sur
la
plate-forme
d'un
rocher
inaccessible
surplombant
la
vallée,
et
appelé
par
les
Turcs
Tuféng-kaléssi
(forteresse
du
fusil),
on
aperçoit
dans
une
excavation,
au
moyen
d'une
longue-vue,
un
arc,
deux
flèches
et
un
sabre.
Langlois
les
suppose
des
ex-voto
d'un
prince;
mais
un
certain
Cilicien
attribue
ce
trophée
aux
maîtres
arméniens
de
ce
château,
qui
obligés
d'abandonner
leur
manoir,
à
la
chute
du
royaume,
en
auraient
obstruée
l'entrée
et
auraient
suspendu
leurs
armes
dans
ce
lieu
désormais
inaccessible
comme
par
mépris
des
futurs
envahisseurs.
(p.
414-
Porte
à
Asséli,
près
de
Lamas)
A
un
mille
au
sud-ouest
de
Lamus,
on
voit
sur
les
bords
de
la
mer
un
autre
château
appelé
Ak-kalé,
dans
lequel
il
y
a
deux
édifices
construits
en
pierres
de
taille.
Le
sol
rude
et
très
raboteux,
est
formé
en
grande
partie
de
rochers
calcaires
et
de
pierres
dures
mêlées
à
du
gravier
et
au
sable.
A
quatre
kilomètres
plus
au-delà,
au
pied
d'un
rocher
du
bord
de
la
mer,
se
trouve
un
havre
pour
les
petits
bateaux:
un
aqueduc
y
transportait
de
l'eau
d'une
colline;
le
réservoir
creusé
dans
la
pierre
a
30
mètres
de
long,
15
de
large
et
8
1
/
2
de
profondeur,
il
est
entouré
de
murs
épais
et
muni
d'un
plafond
de
poutres.
A
côté
on
avait
construit
un
château,
aujourd'hui
écroulé,
à
part
quelques
arcades
de
balcons,
de
petites
tours
et
des
escaliers.
On
y
voyait
aussi
une
longue
inscription
grecque,
que
Beaufort
ne
parvint
pas
à
copier.
(p.
415-
Ak-kalé
-
(chateau
blanc)
La
rivière
Sorkoun-déré
forme
aussi
un
vallon
au
nord
du
Lamus;
c'est
une
rivière
très
étroite
et
longue,
qui
descend
probablement
du
mont
Soumakh
ou
Thoumak,
à
l'ouest
du
Gouglouk,
au
sud-ouest
de
l'extrémité
des
vastes
et
hautes
plaines
de
la
Cilicie;
un
col
qui
passe
à
1954
mètres,
descend
jusqu'à
la
source
de
la
rivière,
dans
les
pâturages
Achelou-oghlou
des
Turcomans.
Du
nom
de
leur
ancien
maître,
ces
lieux,
à
la
hauteur
de
2,
040
mètres,
sont
appelés
Ali-beg-yaïlassi.
Les
Turcomans
y
font
paître
leurs
troupeaux
pendant
l'été,
mais
durant
trois
mois
seulement,
à
cause
du
froid
précoce.
Tchihatcheff
y
passa
à
la
fin
de
juin,
1853.
On
indique
encore
aux
alentours
d'autres
pâturages
de
la
tribu
d'
Aïvanly,
et
vers
le
milieu
de
la
vallée,
ceux
de
Karadja-yaïla.
De
là
au
bord
de
la
mer,
on
rencontre
les
villages
d'
Oghoudj,
de
Képhès,
d'
Oughoud,
de
Daghli
et
d'
Alata,
et
près
de
l'embouchure
de
la
rivière,
sur
la
rive
droite,
Erdamlou,
qui
paraît-être
le
principal;
on
indique
encore
près
de
ce
dernier
le
Kalé-kuey.
On
trouve
aux
environs
d'
Oghoudj
et
de
Karadja-yaïla,
au
milieu
des
broussailles
et
des
rochers,
les
ruines
d'un
grand
village
avec
des
débris
de
grandes
colonnes.
Entre
Lamas
et
Thoumak
on
remarque
de
vastes
espaces
couverts
de
ruines
de
villages,
parmi
lesquels
le
plus
grand
et
le
plus
intéressant
est
le
village
qui
porte
le
nom
de
Char,
village
situé
non
loin
de
celui
de
Tchifdlik,
qui
se
trouve
sur
la
route
côtoyant
le
rivage
de
la
mer
et
conduisant
à
Pompéiopolis.
Au
nord
de
tous
les
vallons
du
district
de
Varchak
et
au
sud
de
la
vallée
Guzel-déré,
près
de
Mersine,
s'étend
le
vallon
de
Mézédli,
situé
au
pied
des
hautes
montagnes
Dumbéleg.
Il
s'appelait
d'abord
Libaris:
son
nom
actuel
lui
vient
du
village
Mézédli,
près
de
son
embouchure;
à
la
droite
du
fleuve
(à
l'ouest)
on
indique
le
village
Chévlig;
à
la
gauche,
Kara-Hadjili.
[1]
Un
ruisseau
passe
sous
ces
arcades;
Langlois
lui
donne
le
nom
incompréhensible
de
Saïsoufat-kaché.
[2]
Selon
Cinnamus,
historien
byzantin,
IV,
17,
qui
dit
qu'après
Lamus
il
soumit
Anazarbe;
Βασιλεύς
δε
τη
̃
δοτραία
ε
̀
ς
τήν
Κιλίχων
ει
̀
σελάσας
αυ
̀
τον
με
̀
ν
ευ
̀̉
ρεν
ου
̀̉
δαμου
̃,
το
̀
ε
̀
ν
Λάμφ
δέ
φρούριον
α
́̉
μαχτί
παρεστήσατο
ε
́
ρυμνόν
μάλιστα.
Είτα
Κίστραμον
χαί
'Ανάζαρβον
πόλιν
ει̃λε
περιφανη̃.