Sisouan ou lArméno-Cilicie

Հեղինակ

Բաժին

Թեմա

  Hadji-kalfa qui cite le nom ancien, l'appelle Seydi. Les mythologistes croient que ce nom provient de Sida, femme d'Orion. Sur les monnaies de Sidé on voit souvent représentées les figures de Minerve, de Pallas, de la Victoire ou une grenade, comme on peut le voir dans nos reproductions; et en effet Sidi en grec signifie pomme grenade. Les monnaies portent l'inscription ΣΙΔΗΤΩΝ, du nom des habitants; quelquefois ce nom est associé à celui de Pergé, d'Attalie, etc; d'où nous pouvons déduire que la ville de Sidé devait jouir d'une certaine renommée. (p. 364- Monnaie de Sidé [1] ) Cependant on dit que les habitants oublièrent de bonne heure leur langue paternelle et qu'ils en inventèrent une autre spéciale. Ainsi que les habitants d'Asbendus qui étaient leurs ennemis, ils se rendirent à Alexandre le Grand. (p. 364- Monnaie de Sidé sous l'empereur Domitien)

Près du port de Sidé les Rhodiens remportèrent une victoire navale contre la flotte d'Antiochus le Grand, qui avait pour auxiliaire le fameux Annibal (186 avant J. -C. ). Les pirates Ciliciens y avaient établi le centre de leur commerce d'esclaves et de leurs pillages. Après sa soumission aux Romains, Sidé fut placée à la tête de la Première Pamphylie, et à l'introduction du christianisme, elle devint siége métropolitain [2] . Elle donna le jour, vers le milieu du IV e siècle, à Eustathe, évêque d'Antioche, célèbre dans l'histoire ecclésiastique, et au VI e siècle à Triponianus, le grand légiste du règne de Justinien.

La ville est située sur une presqu'île et entourée de murailles, avec trois portes du côté de la mer et une quatrième du côté de la terre. Les remparts étaient très forts, construits avec art, et avaient presque douze mètres de haut; ils étaient munis d'une double rangée de crénaux et de tours carrées, espacées de 65 mètres. La grande rue pavée, qui traversait la quatrième porte, aboutissait à une place publique carrée, d'environ 60 mètres de côté, entourée de deux rangées de colonnes, dont on ne voit plus aujourd'hui que les bases; au milieu s'élève un grand piédestal qui supportait une statue colossale, et d'un côté on remarque un temple avec une porte ceintrée. (p. 365- Plan de la ville de Sidé) Le plus remarquable entre ses monuments, est le grand théâtre, situé sur une pente; il est à moitié creusé dans le roc et à moitié artistiquement construit en demi-lune ou fer à cheval; le diamètre du pourtour extérieur mesure 130 mètres, et celui de l'intérieur 40; la bâtisse est haute de 25 mètres. On compte 49 rangées de gradins divisées en deux séries: celle d'en bas en compte 26, celle du haut 23, la plupart construits en marbre blanc poli; il pouvait contenir 15, 000 spectateurs. Aujourd'hui le sol y est couvert d'amas de pierres et de buissons: on retrouve en creusant des restes de sculptures, et des statues; l'édifice est presque entièrement intact, mais le proscenium est complètement démoli. Près du théâtre on voit les débris d'un petit édifice rond, qu'on croit un observatoire, à cause des signes du Zodiaque qui y sont tracés. En face de la porte de la terre ferme, s'élèvent les restes d'un édifice en pierres polies et sculptées, et dans les amas de ruines on a trouvé des statues: ce fut probablement un bain, car il y a un aqueduc un peu plus loin. (p. 366- Aqueduc à Asbendus) De plus, les géographes turcs mentionnent à Sidé des bains connus sous le nom de Bains d'Orkhan.

A l'extrémité de la presqu'île, au nord-ouest, on avait construit deux ports, aujourd'hui presque comblés par les alluvions et le sable charrié par le fleuve. Pourtant une partie des constructions, formée de pierres massives soudées ensemble, est encore intacte. Beaufort pense que ces deux ports n'en formaient qu'un seul à l'origine, et ils devaient être assez vastes pour contenir toute la célèbre flotte des Sidéens. Il semble que cette ville fut peu à peu abandonnée par ses habitants, à cause du manque d'eau; car il n'y a aux environs de la ville, ni rivière, ni sources. On a copié plusieurs inscriptions grecques dans la ville; sur l'une d'elles, près de la porte du théâtre, on lit le nom de l'empereur Claudius Tibère.

Entre les ruines de Sidé, au nord-ouest, les ruines d'Asbendus, à l'est, et le fleuve Eurymédon, on aperçoit sur une colline plate, les débris d'une autre ville appelée par les Turcs Tache-chéhir (ville en pierre); jusqu'à présent elle est restée inexplorée.


[1] De  belles  monnaies de Sidé ont été trouvées en quantité, en 1845, c'est pourquoi leur valeur a diminué.

[2] Dans la statistique ecclésiastique, le diocèse de Sidé a la priorité dans sa province.