La
seconde
et
principale
partie
des
plages
occidentales
de
la
Cilicie,
s'étend
des
frontières
de
la
Pamphylie,
c'est-à-dire,
du
sud
des
monts
Imbar
et
du
cap
de
Coracésium,
jusqu'au
cap
Sarpédon,
aux
frontières
de
la
Séleucie.
Elle
occupe
l'espace
moyen
le
plus
vaste
et
le
plus
méridional
de
cette
terre,
qui
en
forme
d'arc
s'enfonce
dans
la
Méditerranée
et
elle
est
elle-même
le
point
le
plus
méridional
de
toute
l'Asie
Mineure.
A
deux
ou
trois
lieues
au
sud-est
du
promontoire
de
Leucothée,
on
en
trouve
un
autre
plus
grand,
en
forme
de
presqu'île,
qui
sépare
la
Pamphylie
de
la
Cilicie
Pierreuse,
et
marque
le
commencement
de
cette
dernière;
c'est
le
cap
Coracésium
(
Κοραχήσιον
).
Ce
nom
paraît
provenir
d'une
racine
arienne,
Corax
ou
Corak.
Les
monnaies
anciennes
portent
avec
les
effigies
impériales
le
nom
des
habitants
de
la
contrée,
ΚΟΡΑΚΗ
C
ΙΩΤΩΝ.
Le
pays
est
remarquable
par
sa
position
et
par
sa
beauté
naturelle;
nous
rapportons
ici
les
propres
paroles
de
l'amiral
Beaufort,
voyageur
anglais:
«The
promontory
of
Alaya
forms
a
natural
forteress,
that
might
be
rendered
impregnable,
and
the
numerous
walls
and
towers
prove
how
anxiously
its
former
possessors
laboured
to
make
it
so.
It
is
separated
from
the
adjacent
mountains
by
a
broad
plain,
and
a
low
sandy
isthmus,
from
which
it
abruptly
rises.
Two
of
its
sides
are
cliffs
of
great
height,
and
absolutely
perpendicular,
and
the
eastern
side,
on
which
the
town
is
placed,
is
so
steep,
that
the
houses
seem
to
rest
on
eachother.
Its
present
importance,
however,
is
not
great,
though
the
capital
of
a
pashalik:
the
streets
and
the
houses
are
miserable;
there
are
but
few
mosques,
and
they
are
very
mean;
there
were
no
signs
of
commerce;
nor
can
the
population
exceed
fifteen
hundred,
or
two
thousand
at
the
almost.
The
bay
is
open
to
southerly
winds;
the
anchorage
is
indifferent;
and
there
is
no
harbour
or
pier.
But,
wherever
the
industrious
colonists
of
ancient
Greece
formed
a
maritime
settlement,
they
endeavoured
by
art
to
supply
the
deficiencies
of
nature;
and
it
is
not
probable
that
a
place
of
such
strength
and
consequence
should
have
been
destitute
of
some
shelter
for
its
vessels.
The
situation
in
which
a
mole
might
have
been
placed
was
obvious;
but
it
lay
so
immediately
in
view
from
the
houses,
that
a
scrupulous
anxiety
not
to
give
offence
to
the
peevish
prejudices
of
the
inhabitants,
restrained
me
from
searching
for
its
remains.
(p.
369-
Promontoire
de
Coracésium-Alaya,
et
plan
de
la
ville)
The
cliffs
of
Alaya
are
from
five
to
six
hundred
feet
high
above
the
sea,
and
continue
equally
perpendicular
to
sixty
or
seventy
feet
below
it.
At
a
little
distance
from
the
shore
they
are
lost
under
the
lofty
mountains
of
the
interior;
but
close
in,
they
have
a
magnificent
appearance.
They
consist
of
a
compact
white
limestone,
tinged
by
a
red
drip
on
the
outside;
thus
agreeing
in
character
with
the
rocks
to
the
westward
of
the
gulf
of
Adalia:
on
the
north
side
of
the
promontory
the
brown
schistus
base
rises
up
from
beneath
the
limestone».
Il
faut
noter
dans
ce
passage
de
Beaufort
que
s'il
n'a
pas
osé
trop
s'approcher
du
port
pour
examiner
ces
débris,
ce
fut
parce
qu'ils
étaient
très
proches
des
maisons,
ce
qui
lui
fit
craindre
de
faire
naître
les
soupçons
des
habitant.
La
mer
semble
vouloir
se
jouer
du
travail
persévérant
et
courageux
des
hommes
qui
ont
élevé
sur
des
fortifications
naturelles
des
forteresses
redoutables;
elle
a
creusé
par
les
coups
continuels
de
ses
vagues,
des
antres
et
des
cavités,
au
pied
de
ces
masses
de
roc,
comme
si
elle
voulait
en
faire
un
séjour
pour
les
nymphes
ou
les
dieux
de
la
mer,
selon
l'expression,
d'un
voyageur.
Le
rocher
est
encore
couronné
par
les
ruines
de
murs
cyclopéens
et
des
débris
de
colonnes;
mais
on
n'y
trouve
aucune
inscription
grecque.
Celui
qui
le
premier
pénétra
dans
ces
parages
et
y
éleva
des
places
fortes
nous
est
inconnu.
L'histoire
mentionne
qu'Antiochus,
roi
des
Syriens,
assiégea
cette
forteresse,
mais
il
ne
réussit
pas
à
s'en
emparer,
à
cause
de
l'opposition
des
Rhodéens.
Le
rebelle
Triphon
s'y
réfugia
quelque
temps
(144
av.
J.
-C.
).
Les
pirates
de
la
Cilicie
abritaient
aussi
leur
bateaux
sous
les
murs
de
ce
repaire;
et
c'est
de
là
qu'ils
s'élançaient
le
plus
souvent
sur
les
navires
de
passage;
toutefois
ils
ne
purent
résister
bien
longtemps
à
la
force
romaine
de
Pompée,
et
c'est
ici,
sous
les
rochers
de
Coracésium,
qu'ils
furent
entièrement
anéantis
(65
av.
J.
-C.
)
[1].
[1]
Dans
cette
bataille
dix-mille
pirates
furent
tués,
et
vingt
mille
emmenés
captifs;
leurs
1200
bateaux
furent
détruits
et
120
stations
maritimes
subjuguées;
tout
ceci
fut
exécuté
en
cinquante
jours.
Sur
terre
les
pirates
avaient
à
peu
près
quatre
cents
forteresses,
dont
quelques-unes
furent
soumises
par
Servilius
Puplius
d'autres
par
Pompée
et
Cicéron;
mais
plusieurs
durent
rester
aux
mains
des
barbares.