S'il
est
une
région
de
la
Cilicie
peu
connue,
au
point
de
vue
historique
et
géographique,
c'est
bien
la
partie
centrale
du
nord
de
ce
pays,
c'est-à-dire
le
territoire
qui
s'étend
au
nord-est
de
Partzerpert
et
à
l'ouest
de
la
province
de
Djahan;
en
d'autres
termes,
la
contrée
située
au
nord
des
Monts
Ala-dagh
et
de
l'Antitaurus.
Jusqu'à
présent
on
n'a
pas
pu
établir
d'une
manière
certaine,
jusqu'où
s'étendait
de
ces
côtés
la
dominatiun
de
nos
Léon
et
de
nos
Roupin.
Je
crois
que
Roupin
I
er
a
d'abord
conquis
Gossidar
et
Goromozol
ou
Golmozola.
De
là,
son
fils
Constantin,
étendit
sa
domination
sur
le
territoire
de
Vahga,
qui
est
à
l'extrémité
septentrionale
de
la
Cilicie.
C'est
du
moins,
le
lieu
que
nos
historiens
regardent
comme
la
première
possession
des
Arméniens
dans
le
pays
de
Sissouan.
Laissant
à
la
postérité
la
question
du
pays
qui
a
été
le
théâtre
des
gestes
du
fondateur
de
la
dynastie
arménienne
en
Cilicie,
nous
donnerons
quelques
détails
sur
cette
portion
de
terre,
comprise
entre
les
deux
cours
d'eau
parallèles,
qui
sont
regardés
comme
les
sources
du
Sarus.
Ces
deux
rivières
descendent
du
nord
de
la
Cappadoce;
leur
cours
est
presque
toujours
parallèle,
et
leur
distance
n'est
guère
de
plus
de
vingt
kilomètres
en
moyenne,
même,
en
quelques
endroits,
elle
n'est
que
de
quinze
ou
moins
encore.
Elles
sont
séparées
par
une
série
de
montagnes,
coupées
de
gorges
et
de
vallées
et
dont
quelques-unes
font
partie
de
la
chaîne
de
l'Antitaurus.
Dans
la
chaîne
qui
va
du
sud
au
nord,
en
se
tournant
un
peu
vers
l'orient,
on
trouve
de
nombreuses
sommités:
la
plus
méridionale
est
appelée
Ghédim-béli
(?);
celle
qui
forme
le
centre
du
massif,
Kozan,
Kouzan,
ou
Kouzoun-dagh,
nom
qui
lui
vient
de
la
puissante
tribu
des
Turcs
ou
des
Afchars.
Quelques
auteurs
même
voudraient
appeler
du
nom
de
Kozan,
toute
la
chaîne
de
l'Antitaurus.
Un
massif
important,
celui
du
Kérmèze,
se
détache
de
la
chaîne
principale
et
s'étend
vers
l'est
dans
la
vallée
de
Djahan.
Le
point
culminant
a
10,
000
pieds
d'altitude.
Au
nord
du
mont
Kozan
s'étendent,
séparés
par
des
vallées,
les
monts
San-dagh,
Bey-dagh,
et
Kezel-dagh;
les
cimes
des
deux
derniers
ont
une
altitude,
de
1,
800
mètres,
selon
Tchihatchef,
qui
dit,
que
lors
de
son
passage
(12
juillet
1848),
leur
sommet
méridional
était
tout
couvert
de
neige.
Il
y
trouva
des
coquillages
fossiles.
Vers
le
milieu
de
la
chaîne
s'élève
un
autre
massif
parallèle,
du
nom
de
Katran-dagh.
Entre
ces
deux
sommités,
dans
une
profonde
vallée,
passe
le
ruisseau
Aléous,
qui
est
un
affluent
du
bras
oriental
du
Sarus.
Le
plus
grand
massif
qui
soit
parallèle
aux
monts
Kozan,
est
celui
des
monts
Binboughu.
Ce
massif
s'étend
vers
l'est,
sur
une
longueur
de
35
kilomètres
environ:
le
sommet
méridional
porte
le
nom
de
Madén-dagh.
Les
monts
Kozan
et
Bimbougha
forment
ensemble
les
monts
Antitaurus
qui
s'étendent
entre
la
Deuxième
et
la
Troisième
Arménie,
jusqu'au
fleuve
Aléous.
Le
bras
occidental
du
Sarus
est
plus
court
que
celui
de
l'est,
et
s'appelle
Zamanti:
il
vient
du
mont
Kalé-dagh,
au
nord-est
de
la
Césarée,
dans
la
vallée
Touron
ou
Touroun-ovassi;
sa
source
se
trouve
à
une
altitude
de
2,
000
mètres;
il
descend
vers
le
sud-ouest
dans
des
vallées
qu'il
parcourt
avec
une
grande
rapidité.
Avant
d'arriver
au
pied
des
monts
Ala-dagh,
près
du
bourg
de
Farache,
il
reçoit
plusieurs
affluents,
dont
les
principaux
sont
le
Korkoun
et
le
Tchaked;
puis,
se
tournant
vers
l'est,
il
entre
dans
la
plaine
où,
entre
Sis
et
Adana,
il
se
joint
au
bras
oriental.
Celui-ci
qui
est
le
principal,
s'appelle
Saran-sou
ou
Saris;
sa
source
se
trouve
au
nord-est
de
celle
du
Zamanti,
au
pied
du
mont
Khanzir-dagh,
presqu'à
trois
kilomètres
au
sud
du
cours
de
la
rivière
Aléous,
à
l'endroit
appelé
Tcheralik.
Entrant
dans
l'étroite
vallée
que
forment
les
deux
chaînes
parallèles
qui
constituent
l'Antitaurus,
il
coupe
le
massif
du
Kérméze,
en
s'ouvrant
un
passage
au
sud
de
Hadjine;
il
reçoit
sur
la
rive
droite,
la
petite
rivière
Aléous
ou
Kutchuk-sou,
qui
elle
même
a
un
affluent,
l'
Ouroumlou.
Ce
bras
reçoit
plusieurs
autres
affluents
peu
importants;
le
plus
au
nord,
est
la
rivière
de
Hadjine
qu'on
appelle
aussi
Tchatal-gueuze.
A
son
entrée
dans
la
plaine,
il
change
de
nom:
il
prend
celui
de
Sihoun.
Il
passe
à
peu
de
distance
à
l'ouest
de
Sis,
puis
reçoit
peu
après
le
Zamanti,
parcourt
toute
la
plaine
de
la
Cilicie
et
va
se
jeter
dans
la
mer,
à
l'est
de
l'embouchure
du
Cydnus.
Le
Sarus
est
le
plus
long
des
fleuves
de
la
Cilicie;
son
cours
a
presque
300
kilomètres,
dont
la
première
moitié
se
trouve
en
dehors
de
la
Cilicie.
Sur
la
rive
gauche
de
ce
fleuve,
à
l'ouest
du
mont
Ghédim-béli,
se
trouvent
les
pâturages
des
Afchars,
appelés
Sarkant-oghlou,
le
village
se
nomme
Tahta-kueupru,
peut-être
à
cause
du
pont
de
bois
qui
se
trouve
en
cet
endroit
sur
un
petit
affluent
du
Zamanti.
Les
principaux
villages
que
l'on
rencontre
dans
la
vallée
du
Zamanti,
jusqu'au
bourg
de
Farache
sont
ceux
de
Kalé-keuy-Cheikhly
(du
nom
d'une
forteresse),
Bahdjédjig,
Tipi-déréssi,
Yéni-keuy,
Afchar-keuy;
ce
dernier
est
le
principal
des
villages
ou
des
stations
de
la
tribu
des
Afchars.
Dans
la
statistique
ottomane,
on
trouve
la
mention
d'un
autre
petit
village
du
nom
d'Achiréti-Afchar.
Près
de
ce
village,
Tchihatchef
a
trouvé
des
chalefs,
des
alaternes
(
Rhamnus
petiolaris),
et
des
vignobles.
Le
chef
des
Afchars
Sarkandly
lui
fit
une
bonne
réception
et
lui
donna
même
une
lettre
de
recommandation
pour
le
présenter
au
grand
chef
de
sa
tribu
et
à
celui
de
la
tribu
de
Kozan,
nommé
Tchaderdji
Méhémmed-bey.