Il
est
à
regretter
que
nous
n'ayons
ni
la
figure
juste
et
détaillée,
ou
plutôt
le
plan
des
constructions
de
la
forteresse
de
Sis,
ni
le
dessin
des
voûtes
dont
l'appareil
à
bossage,
selon
Texier,
ne
le
cède
en
rien
ou
l'élégance
aux
plus
beaux
ouvrages
grecs.
Les
portes
du
château
étaient
bien
sculptées
et
devaient
être
colossales;
car
les
annales
nous
disent
qu'à
la
prise
de
Sis
par
Ramazan,
«Les
portes
énormes
de
la
forteresse
de
Sis
et
des
murailles
furent
transportées;
l'une
devint
la
porte
du
château
d'Adana
et
l'autre
de
celui
de
Garmoundj».
A
l'extrémité
sud
de
la
ville
est
situé
l'
ancien
palais
du
catholicos:
il
paraît
avoir
d'abord
servi
d'archevêché,
car
Etienne
d'Orbel
l'appelle
«
maison
de
l'archevêché
près
de
la
ville
de
Sis».
Il
est
clair
qu'après
la
prise
et
la
ruine
de
Rome-cla,
le
siège
du
catholicos
fut
transféré
à
Sis,
pendant
le
règne
de
Héthoum
II,
en
1294;
et
Grégoire
d'Anazarbe,
son
ami
intime,
occupa
le
premier
la
résidence
nouvellement
établie,
et
qui
devait
être
digne
de
la
majesté
royale.
Le
royaume
des
Arméniens
était,
il
est
vrai,
affaibli
et
languissant,
et
Héthoum
II,
s'était
adonné
aux
pratiques
et
aux
austérités
de
la
vie
religieuse;
cependant
ce
prince
n'oublia
pas
qu'il
était
roi
et
ne
fut
pas
moins
magnanime
que
son
grand
père.
Sous
ses
successeurs
l'église
patriarcale,
dédiée
à
Saint
Grégoire
l'Illuminateur,
fut,
avec
le
palais
royal,
ruinée
par
les
Egyptiens,
ainsi
que
les
demeures
des
religieux.
En
1734,
le
catholicos
Lucas
les
réédifia
à
nouveau;
ce
fut
son
père,
le
prêtre
Houssig
de
la
famille
des
Atchbahiens,
qui
ayant
trouvé
grâce
devant
le
grand
vizir,
obtint
la
permission
de
les
restaurer.
L'église
de
Saint
Grégoire
avait
trois
autels:
on
l'a
transformée
dernièrement
en
école.
Le
corps
du
catholicos
Lucas
a
été
inhumé
devant
l'autel
de
droite,
dans
cette
même
église,
et
on
y
lit
l'inscription
suivante,
selon
la
transcription
de
V.
Langlois.
Ceci
est
le
tombeau
de
Sa
Sainteté
le
Catholicos
Lucas
le
Cilicien,
chef
suprême
des
Arméniens,
qui
se
reposa
en
1186
grand'
È
re,...
du
mois
le
jour
de
samedi.
(p.
248-
Forteresse
de
Sis,
d'après
une
photographie
des
explorateurs
Favre
et
Mandrot)
Dans
la
cour
devant
l'église,
on
remarque
une
série
de
sépulcres
étroits,
rangés
l'un
à
côté
de
l'autre;
ce
sont
les
sépultures
d'autrès
patriarches,
dont
voici
les
inscriptions.
A.
Ceci
est
le
tombeau
de
Jean
Patriarche
de
la
Cilicie;
Il
était
du
village
de
Hadjine.
Il
mourut
dans
l'année
Mil
cent
soixante-dix.
Dans
le
mois
de
Décembre
(1721).
B.
Dans
ce
tombeau
repose
le
révéré
Mikaël,
le
grand,
l'excellent;
Celui-ci
fut
sublime
et
fut
surnommé
(fils)
de
Houssig.
Il
se
reposa
en
paix
dans
le
Seigneur,
en
1207
(1758).
C.
Ceci
est
le
tombeau
du
chaste
seigneur
Le
catholicos
Théodore,
Qui
était
de
la
famille
des
Atchbah,.
Elu
entre
dix
mille
personnes.
Il
fit
de
grands
efforts
Pour
restaurer
ce
saint
siège.
Il
brilla
par
sa
conduite
pure
.................
Il
mourut
l'an
mil
Et
deux
cents,
plus
quarante,
(1791).
Au
commencement
de
ce
siècle
(1810),
le
catholicos
Guiragos
I
er,
transporta
le
siège
du
patriarcat
sur
le
vaste
emplacement
du
palais
royal,
que
nous
avons
décrit.
Le
bâtiment
est
entouré
d'une
forte
muraille,
construite
sur
la
pente
et
affectant
la
forme
triangulaire.
Il
compte
plusieurs
étages;
l'un,
dont
la
façade
est
découverte,
sert
de
demeure
au
catholicos.
Un
deuxième
plus
élevé,
ayant
aussi
la
façade
découverte,
renferme
une
vaste
salle
qui
sert
pour
le
conseil;
elle
est
chargée
d'ornements,
mais
avec
de
peu
d'élégance.
Lecatholicos
Guiragos,
en
restaurant
l'église
de
Sainte
Sophie,
l'a
dédiée
à
Saint
Grégoire
l'Illuminateur.
C'est
là
que
se
trouve
maintenant
le
siège
en
marbre
du
patriarche;
il
a
été
fait
à
Sis.
Sur
la
porte
principale
se
trouve
une
inscription
avec
le
nom
du
catholicos
restaurateur;
la
voici:
Je
suis
la
porte
d'entrée
à
la
lumière
céleste,
A
la
lumière
du
banquet
glorieux;
Car
c'est
ici
que
l'on
verse
le
vin
pur,
Que
l'on
immole
l'agneau
immortel.
Fondée
par
la
colonne
de
la
grâce,
Construite
à
neuf
de
toutes
pièces:
Tant
moi
que
mon
édifice,
Fûmes
fondés
par
les
mérites
et
par
l'ordre
sublime
De
sa
Sainteté
Der
Guiragos,
Le
patriarche
plein
du
Saint-Esprit.
Dans
l'année
arménienne
1259,
le
10
de
mai,
Ce
saint
édifice
fut
reconstruit,
Ainsi
que
les
autres
salles
et
les
murailles;
Par
les
grands
efforts
de
celui
qui
les
accomplit,
Dans
la
date
marquée
par
les
lettres
arméniennes.
De
celui
qui
a
travaillé
tant
d'années,
Du
brave
et
zélé
vicaire
De
l'illustre
Patriarche
Guiragos:
De
l'évêque,
Seigneur
Elie,
Dont
le
pays
natal
est
Kharpert:
Il
vaut
la
peine
qu'on
se
souvienne.
A
cause
de
ces
constructions,
le
patriarche
Guiragos
fut
accusé,
par
des
calomniateurs,
d'élever
des
fortifications;
regardé
de
plus
comme
partisan
des
Zeithouniens,
il
fut
pris
et
conduit
à
Constantinople;
mais
par
l'entremise
des
Arméniens
de
cette
ville,
il
fut
remis
en
liberté
et
retourna
à
son
siége
(1819).
Trois
ans
après
un
rebelle,
Khozan-oghlou,
lui
fit
boire
du
poison,
dont
il
succomba;
il
fut
enterré
dans
l'église
qu'il
avait
bâtie.
Dans
le
trésor
de
ce
temple,
les
moines
conservent
plusieurs
reliques,
dont
les
principales
sont
les
dextres
de
Saint
Grégoire
l'Illuminateur,
de
Saint
Nicolas,
de
Saint
Silvestre
et
de
l'ermite
Barsame.
Depuis
plusieurs
siècles,
comme
nous
l'avons
dit
ailleurs,
on
avait
confié
la
conservation
de
ces
reliques
à
une
famille
qui
fut
appelée
Atchbahiane
(conservateurs
des
dextres);
cette
famille
a
donné,
au
XVIII
e
siècle,
plusieurs
catholicos
au
siége
patriarcal.
Un
tabernacle
en
argent
massif
doré
et
un
magnifique
vase
pour
les
huiles
saintes,
aussi
en
argent
massif
doré,
sont
des
donations
faites
au
monastère
par
la
noble
famille
Duz-oghlou
de
Constantinople.
De
même,
un
ancien
pallium
en
soie
rouge,
brodée
de
plusieurs
croix
et
plusieurs
figures,
fut
apporté
d'Alep,
probablement
l'an
1634,
pour
l'évêque
Jacques;
sur
les
extrémités
on
lit
ces
deux
inscriptions
brodées
en
lettres
d'or.
Il
fut
exécuté
en
l'année
1083
de
notre
ère.
Pour
ceux
qui
y
ont
travaillé,
dites:
Que
Dieu
ait
pitié
d'eux.
Amen.
—
Ce
pallium
fut
broché
dans
la
ville
d'Alep,
pour
l'usage
du
brave
Docteur
Dom
Jacques;
auquel
que
le
Seigneur
concède
d'en
jouir
avec
bonheur.
Amen.
—
Outre
les
donations
anciennes
on
en
trouve
aussi
de
plus
récentes,
comme
les
cadeaux
de
Nicolas
I
er,
empereur
de
Russie,
et
ceux
de
quelques
autres
visiteurs;
car
aussi
de
savants
explorateurs
visitèrent
ce
lieu:
Kotschy
y
passa
le
6
mai
1858.
On
dit
qu'une
grande
partie
des
trésors
du
siège
furent
volés
ces
dernières
années,
avant
l'avènement
au
patriarcat
du
dernier
catholicos,
Meguerditch.