Sisouan ou lArméno-Cilicie

Հեղինակ

Բաժին

Թեմա

  De 1471 à 1472, les Vénitiens réussirent à s'emparer de Séleucie, de Sig, de Corycus et d'Erménég, et les cédèrent aux deux frères. Mais les Persans ayant été vaincus par les Ottomans, près d'Erzenga, les affaires des deux frères en ressentirent le contre-coup. Pir-Ahmed, après avoir mis en sûreté ses biens et ses femmes dans le fort de Minan, (probablement Maniaun cité plus haut) vint camper près de Laranda, sur les collines Yelli-tépé; mais Ahmed-Guédig-pacha prit Erménég, et Karaman dut se réfugier dans le château qui couronnait un rocher inaccessible et que l'on ne pouvait prendre qu'en portant des canons sur les sommités des rochers voisins très escarpés. Les Ottomans après de grands efforts réussirent à les y établir et à battre le château; Youssouf, chef de la garnison fut obligé de se rendre après une longue et courageuse résistance: quant à Pir-Ahmed, ayant perdu tout espoir, il se précipita du haut des bastions du château. Le pays une fois soumis, fut confié au malheureux Djem, fils du sultan.

Kassim-beg, frère de Karaman, mourut en 1483; son petit-fils Mouhammed-beg Toghroud-oghlou, le dernier descendant de la tribu rebelle, prit les armes et tenta de recouvrer le pouvoir; mais serré de près par de nombreux soldats ottomans, il dut s'enfuir et se réfugia aux environs d'Alep. Ainsi prit fin la tyrannie des Karamans qui avait duré 230 ans, (1257-1487); plus tard on institua le gouvernement départemental (de Begler-beg) de Karamanie, qui de nos jours porte le nom de canton de Karaman: Eyaléti-Karaman.

Tous les faits rapportés par les chroniqueurs montrent clairement que la domination des Arméniens ne dura pas longtemps dans cette contrée. Un examen détaillé de ces lieux n'aurait pas une grande importance pour nous; d'ailleurs les voyageurs mêmes ne les ont pas décrits minutieusement; les cartes ne portent aucune trace du château de Maniaun, qu' Ochine avait hérité en 1265 de son frère Sempad.

Après la ville de Laranda, la principale place de ce district est le bourg de Cassaba à dix ou douze kilomètres à l'ouest, entre les montagnes Kara-dagh et Hadji-baba, à une altitude de 1, 060 mètres; Tchihatcheff aperçut aux environs une multitude de coqs et de canards sauvages qui n'avaient aucune peur des chasseurs. Le bourg est ceint de murailles demi-ruinées; au lieu de tours il n'a que des redoutes à égale distance les unes des autres.

A un kilomètre au sud-est, on trouve le village Ilisséra, que des débris de colonnes et des pierres taillées ont fait prendre pour Ilistra, ' Ιλίστρα, ville épiscopale de la province d'Iconium. A une assez courte distance de ce dernier bourg, dans la direction de Laranda, il y a le petit village Massara-tchifdlig, on rencontre entre ces deux derniers villages des constructions anciennes.

Au sud de la ville, on remarque le lit d'un torrent désséché et un ruisseau appelé Kourou-déré; puis d'autres petits villages, parmi lesquels, Boyali ou Boyalar, à 1, 433 mètres d'altitude, près de la vallée du Bouzakdji.

Au sud-est de Laranda on cite plusieurs villages: Fizandon, Hadine, Meydan, Lalé, etc, et Guédin au Coudène, près du ruisseau du même nom, à une altitude de 1, 576 mètres, à l'ouest des montagnes les plus hautes. Le territoire à l'orient de la ville est très vaste, et s'étend vers la Cilicie montagneuse jusqu'aux environs d'Héraclée et du lac Ak-gueul au nord; mais il paraît entièrement nu sur les cartes géographiques; peut être à cause de la difficulté d'escalader les pentes occidentales des montagnes Bulghars et du Dumbélec, restées inaccessibles aux voyageurs, ou à cause des marécages; car les eaux descendant des pentes des montagnes à l'ouest, ne se jettent pas dans un fleuve ni dans la mer, mais s'infiltrent dans le sol ou coulent dans le lac Ak-gueul à l'ouest d'Héraclée; durant l'hiver toute la plaine devient un grand lac, aussi les oiseaux aquatiques y abondent.