Sisouan ou lArméno-Cilicie

Հեղինակ

Բաժին

Թեմա

  On trouve aussi des monnaies d'une ville de la Cilicie, appelée Hiéropolis qui n'est pas la même que Hiérapolis. On ne sait rien à l'égard de cette ville si ce n'est sa situation, «près du Pyramus», indiquée par les monnaies mêmes. Cette coïncidence a fait supposer à quelques savants, que ces deux villes n'en formaient qu'une seule. Sans partager cette opinion nous présentons tout simplement ici une de ces monnaies. (p. 421- Monnaie d'Hiéropolis)

A quelques kilomètres au nord de Mégarse, on devrait chercher sur un lieu élevé, autrefois à l'est du Pyramus, non loin de son embouchure, les ruines de la ville ou de la forteresse de Mallo ou Mallos, Μαλλός, ou Μαλεός, et même Μαρλός, sur les monnaies, élevée par les héros Argiens, Mopsus et Amphiaraüs. Alexandre après son entrée dans cette ville, avait jeté un pont sur le fleuve du côté de Mégarsus. Il honora l'autel d'Amphyloque par des sacrifices, et exempta la ville d'impôts. A cette époque Mégarsus était regardé comme le port de Mallos qui devait être une ville florissante, car c'était le chef-lieu de la province appelée Province de Mallo, Μαλλώτις.

On y frappait aussi des monnaies, ( comme on le voit sur la figure ci-jointe ) (p. 421- Monnaie persane de Mallos), pendant que ce lieu était sous la domination des Persans. Sur les médailles impériales, on voit l'effigie d'une femme assise sur le rocher près du fleuve, avec l'inscription ΜΑΛΛΩΤΩΝ. Ce nom est indiqué aussi dans l'Ancien Testament, (II. Machab. IV. 30): «Et cum haec agerentur, contigit Tarsenses et Mallotas seditionem movere, eo quod Antiochii regis concubinae, dono essent dati». C'est-à-dire les habitants de Tarse et de Mallo irrités contre le roi des Syriens qui avait donné leur territoire, comme patrimoine, à sa concubine, se révoltèrent; mais ils furent subjugués. (p. 421- Autre monnaie de Mallos) Au moyen âge aussi ce lieu est mentionné avec le nom de Mallo ou Malo. Suivant quelques savants, Mallo serait Antioche sur le Pyramus, ainsi appelée durant la domination des Séleucides; car on y a trouvé la statue d'un certain Ermocrate, avec l'inscription suivante: «Le peuple d'Antioche, à Ermocrate, fils de Dimé, bienfaiteur public».

Une autre statue d'Amphiloque, vainqueur aux jeux olympiques, a de même été érigée au nom des Antiochéens; ' Ο δη ̉ μος ο ̉ Αντιοχέων ou ' Αντιοχέων  ο ̉ δη ̉ μος.

Le géographe arabe Edrissi, semble nommer ce lieu El-Moulavvé; car il affirme que le fleuve Djahan, après avoir traversé Messis, passe par cet endroit et se jette dans la mer. Quelques-uns pensent que Nicanor, l'un des Sept Diacres, évangélisa cette ville.

Au nord-est de Mallo on voit un pont ancien, qui se trouve aujourd'hui au milieu des terres. Entre le cap de Kara-tache et les ruines de Mallo, on trouve, sur une colline, des sarcophages turcs supportés par des colonnes, et qui sont honorés comme des tombeaux de martyrs; ce sont peut-être ceux des Egyptiens massacrés en 1320; car selon le continuateur de l'historien Sempad, «Les Arméniens taillèrent en pièces les soldats de l'Egyptien, devant Parikargue?, sur le territoire d'Ayas. Le grand prince, seigneur de Gantchi, le baron Guiaudin, fut blessé à mort dans ce combat». On désigne encore d'autres massacres qui ont eu lieu dans les environs d'Ayas. Au nord de Mallos à quatre ou cinq heures de trajet, les Turcomans ont construit des khans et un village du nom d' Aghdan. Selon quelques auteurs, on trouverait dans les environs, non loin du village de Turkichène, les ruines de Séleucie près du Pyramus, selon la légende des médailles: ΣΕΛΕΥΚΕΩΝ ΤΩΝ ΠΡΟΣ ΤΩ ΠΥΡΑΜΩΙ.

Un ancien stadismus maritime indique dans ce district, à 120 stades (six heures) à l'est de l'embouchure du Sarus, un lieu appelé Céphale ou Yonie, Tovia, ou mieux encore selon d'autres Pania, Ilavta, car un auteur récent cite une baie de ce nom. Ce mot de Céphale désigne l'embouchure du Pyramus, qui coulait alors très près du Sarus ou même conjointement avec lui; un autre auteur appelle ce même lieu Capita Sari. D'ici à Antioche sur le Pyramis, on comptait un trajet de 70 stades; d'Antioche jusqu'à Mallos de 150, de Mallos jusqu'aux îlots Didyme, de 100; ces ilôts paraissent être les mêmes que ceux que nous avons cités à l'est de Kara-tache; Sanudo aussi les mentionne et les place devant Mallus [1] .

A trente stades de ces îles, s'élevait un cap du nom de Januaria; quelques-uns croient que c'est le même que Mégarsus; près de on indique la petite ville de Sérrépolis, Σερ ̉ ρ ̉ έπολις, selon d'autres Seretilis. A partir de cette ville commence le territoire d'Ayas ou le Golfe des Arméniens; mais avant de passer à la description de ce dernier, examinons les faits et les souvenirs arméniens qui se rattachent à Mallo. (p. 422- Mégarsus = Kara-tache et ses alentours ( 1 / 15000 ))

Ce nom ne se trouve pas écrit, ou du moins n'a pas été découvert dans les livres de nos écrivains; on trouve des noms qui s'en approchent, comme Molévon, que nous avons décrit dans la partie montagneuse de la Cilicie; de même Meloun, appelé aussi par les Arabes الملون, que je confondais dans mon original arménien avec Molévon; mais à présent j'identifie Meloun avec Mallos. Ce Meloun est cité dans le chrysobulle de Léon aux Chevaliers Teutoniques; ce devait être le chef-lieu d'un district, car parmi les lieux que Léon leur accordait, il est dit: «In territorio Meloni, aliud casale nomine Cumbettifor»: que leur hôte, le chanoine Willebrand, appelle Cumbetfort. Il y passa pour aller de Messis à Tarse, et il écrit: «Transeuntes Cumbetfort, ubi domus est et mansio bona Hospitalis Alemanorum, venimus Tursolt (Tarsus)». Un chroniqueur arménien du XVII e siècle affirme que les Turcs l'appelaient alors Ilidja, et qu'il y jaillissait de l'eau thermale. Le roi Léon décrit les frontières du bourg avec soin, mais à cause des changements de noms, nous n'avons pu vérifier les lieux. A la page 229 nous en avons reproduit le texte original ou plutôt une ancienne copie conservée dans les archives de Berlin.

La distinction de Meloun et de Molévon est affirmée par un contemporain, l'an 1335, (le 25 ou 26 mai), lorsqu'il écrit: «Altoun-bougha gouverneur d'Alep, fit une irruption dans notre pays, passa par Meloun et Adana, et vint jusqu'à Tarse... parvenu a Molivon il y resta neuf jours et retourna en arrière». Douze ans avant, il avait écrit: «Le Turc fit une incursion; tous les habitants de Meloun en général, grands et petits, furent faits prisonniers; il incendia deux forteresses, et plusieurs chrétiens y furent brûlés». Le continuateur de la chronique de Samuel, rappelle aussi cette incursion: «Dans toute la région de Melon, dit-il, les Turcs envoyèrent des cavaliers; après une marche d'une nuit et d'un jour, ils parvinrent à Mamestie, et à Adana et à la résidence royale... espérant s'emparer de la personne du roi Léon (IV)». Sous le nom de résidence royale, selon un autre chroniqueur, on doit entendre la ville de Tarse. Les paroles du D r. Vanagan confirment, que Meloun devait être situé près de la mer, quoique le récit qu'il fait soit un peu fantasque. Mallos était un port très commerçant durant le règne d'Ochine.

Dans le chrysobulle de Léon I er, on trouve aussi cité le lieu Bagnigun, qui est sans doute Baghnigaunk mentionné en 1292, et indiqué non loin de de la ville d'Adana; c'était un village.

Aux environs de Meloun, on pourrait aussi chercher Vancoun et Ayoun, également accordés aux Chevaliers Teutoniques par Léon.

Meloun était un lieu remarquable durant la domination des Roupiniens, il devait avoir comme les autres provinces, des couvents célèbres; nous avons en faveur de notre assertion le témoignage du catholicos d'Anazarbe; il dit dans son Ménologe, que le solitaire Georges était à Maléon, au couvent «qu'on dit qu'il se trouve à Vaner». Par cela on devrait supposer que tout le district s'appelait également Maléon, Meloun ou Vaner, Վաներ . Durant le règne de Léon, il dépendait du Maréchal Basile, à la mort duquel 1214 tout ce territoire fut confisqué par la cour. La même année lorsque Léon maria sa fille Rita (selon d'autres, Stéphanie), avec Jean de Brien, roi de Jérusalem, il emprunta 10, 000 besants d'or aux Hospitaliers, pour compléter la dote de sa fille, et pour gage leur donna Vanère avec ses dépendances, les villages et les fermes, les terrains cultivés et incultes; parmi lesquels sont cités les lieux maritimes avec les champs et les ports; «Totam terrain... et maritimam; cum portu et introitibus et exitibus suis», excepté les deux lieux de pêche, (exceptis duabus pescationibus) Corim et Laobias; Léon les leur donna plus tard. Ce contrat fut signé entre autres, par le connétable Constantin, le maréchal Vahram et son frère Josselin, Léon de Bimbus, et par huit chevaliers, le 23 avril, dans la ville de Tarse. (p. 424- voir page 219 )


[1] Malo portum habet, qui coram se duas habet parvunculas Insulas. Sanuto, Secreta Fidelium, II. IV. 26.