Sisouan ou lArméno-Cilicie

Հեղինակ

Բաժին

Թեմա

  La vaste plaine qui s'étend des deux côtés du fleuve de Djahan, forme la province, désormais déserte, d'Anazarbe; elle s'étend au sud et à l'est du district de Sis, au nord de Messis, dont elle est séparée par la rivière Ara, et à l'ouest de Thil de Hamdoun. (p. 272- Vue de la ville d'Anazarbe, d'après V. Langlois)

A deux lieues des ruines d'Anazarbe, le Djahan reçoit le Saouran et la rivière de Sembosse. La ville est bâtie dans l'angle que forme leur jonction. La province n'est pas seulement arrosée par ces trois fleuves, elle est de plus très marécageuse, et l'air est souvent empesté d'exhalaisons méphitiques. Le sol est cependant en général très fertile, comme dans les autres plaines ciliciennes.

Je ne trouve aucun mémoire ni sur la configuration, ni sur les produits du sol de cette province, à part ceux que j'ai déjà cités dans la topographie générale, comme le fait curieux qui concerne le village de Djourag et dont il est question déjà sous la domination de nos princes; on voyait près de ce village un «lac fameux; car aussitôt qu'un cheval, ou un autre animal, y entrait, il perdait sa queue et ses poils; de même les sabots se détachaient comme s'ils avaient été arrachés. Cependant si les animaux ne faisaient que de boire de cette eau, ils ne souffraient aucun mal». Je ne saurais dire le cas qu'on doit faire de cette assertion, cependant elle nous fait connaître que même dans le XIV e siècle, il y avait dans ces régions des étangs, et qu'ils s'agrandirent encore plus lorsqu'ils furent abandonnés par les habitants; qui durent s'enfuir devant les incursions des barbares et la tyrannie des peuples nomades et des Turcomans vagabonds, auxquels s'ajoutèrent dernièrement les Circassiens. Au moyen âge cette province était pourtant renommée comme l'une des plus fertiles de la terre. Edrisi, le géographe arabe du XII e siècle, la compare au terrain paradisiaque de Damas.

Dans la vaste solitude inhabitée que les affluents du Djahan, cités plus haut, forment entre eux, s'élèvent, comme en un désert, les restes de la ville d'Anazarbe; autrefois c'était une des plus grandes villes, la deuxième après la capitale, et la province qui en dépendait, comprenait un nombre considérable de bourgs et de villages. Disons de plus, qu'elle fut comme l'un des plus grands théâtres du monde et le séjour d'une grande diversité de peuples; aujourd'hui il y règne un silence absolu, selon les lois inexorables du temps et de la fortune. Un grand rocher calcaire, haut de 200 à 300 mètres et long d'une lieue, s'étend du nord au sud et surplombe les rivières citées. Par endroits il est très resserré, jusqu'à n'avoir qu'une quinzaine de mètres de large. C'est sur cette cime abrupte que s'élève l'un des châteaux les plus forts de la Cilicie.

A ses pieds, à l'ouest, se trouvent les ruines de la ville avec des murailles carrées. Texier compare la situation de ces lieux à celle de la ville et de la forteresse de Van. Il pense qu'Anazarbe fut fondée par Sémira-mis, ou du moins par un prince oriental, comme son nom semble l'indiquer. En effet, dans la langue sémitique ou arabe عين زربه aïn-zarba signifie «source jaune». Les Grecs veulent découvrir le nom d'Anazarbe dans leurs récits fabuleux; toutefois, dans leurs auteurs anciens on ne rencontre pas le mot anazarba, ' Ανα ̀ ζαρβας ou ' Αναζαρβος; et cependant la ville existait déjà [1] et s'appelait selon quelques-uns Kynda, Κ ύνδα. L'empereur Auguste ayant été très bien reçu par les citoyens d'Anazarbe, dota la ville de son titre, en l'appelant Cesarea; et pour la distinguer d'autres villes de ce nom, on disait Cœsarea ad Anazarbum. On essaya aussi de lui donner le nom de Diocesarea, mais le nom ancien prévalut. Plusieurs auteurs et même des Arméniens ont écrit indifféremment Anazarba ou Anavarza, mais il est plus juste d'écrire, d'après l'étymologie arabe: Anazarbe, et c'est ainsi que nous l'écrirons.

L'historien Mathieu d'Edesse attribue à cette ville encore un autre nom assez étrange; il dit, je ne sais trop pourquoi, « Trovada, (Troie), qui est Anavarza ».

Cette ville inconnue dans les temps reculés, ne commença à devenir célèbre qu'à partir de la domination romaine. Après la conquête de la ville, l'empereur y envoya un gouverneur, par ordre duquel furent martyrisés, durant les persécutions, les trois Saints Tarasiens, chantés par un de nos anciens poètes ecclésiastiques:

 

«D'abord torturés à Tarse

Et puis encore à Mamestie,

Furent martyrisés à Anazarbe

Les trois élus du Seigneur».

 

Selon notre poète, l'un des martyrs était jeune, l'autre vieux et le troisième dans l'âge mûr.

Anazarbe semble avoir été le jouet des malheurs: quatre fois elle fut ruinée par des tremblements de terre; après la dernière de ces catastrophes, elle ne fut plus capable de se relever.

Le premier de ces tremblements de terre eut lieu sous le règne de l'empereur Nérouas qui fit restaurer la ville; le second, sous le règne de l'empereur Justinien, en 525; ce prince la releva également de ses ruines et lui donna son nom, en l'appelant Justinianopolis; le troisième arriva quelque temps après; l'empereur Justin la rebâtit et changea ce nom en celui de Justinopolis.

Anazarbe s'honore d'avoir été la patrie du grand médecin Dioscorite, qui vécut dans le premier siècle de notre ère, la date exacte n'est pas connue. C'est que naquit également, dans le II e siècle, Oppianus, le poète de la Chasse.

Dès le commencement du III e siècle Anazarbe est appelée Métropole, comme on le voit sur la monnaie de bronze, battue durant le règne de l'empereur Valérien (253-260). (p. 274- Monnaie d'Anazarbe, sous l'empereur Valérien) Sous le règne de Théodose II, (en 444), elle fut déclarée la principale de toutes les villes de la II e Cilicie [2] . Notre géographe (Moïse de Khorène) établit aussi cette distinction: «Il y a la I e et la II e Cilicie, dit-il..., dont les capitales sont Tarse et Anazarbe, ayant sous leur autorité plusieurs provinces et châteaux». Ainsi dit encore, plusieurs siècles plus tard, Saint Nersès de Lambroun: «Anazarbe et Sis et les pays qui en dépendent»; indiquant par l'accroissement et la prospérité de la ville. Anazarbe eut aussi à souffrir de l'avidité des conquérants; elle fut attaquée par les Arabes et les Grecs, comme nous l'atteste notre historien Mathieu d'Edesse.

Suivant les historiens arabes, elle fut conquise pour la première fois, au VIII e siècle, par Haroun-el-Rachid, qui y fit venir des colonies de la Perse et des Indes. Après lui ce fut l'émir Mutassem, dans la première moitié du IX e siècle; puis Mutévakkel l'an 860. L'empereur Basile I er eut le bonheur de la délivrer en 880, et après avoir chassé le général Abdellah, il abattit quelques châteaux des environs dont les noms sont altérés, mais nous les citerons quand même: ce sont Gais-sous ( Καίσους ), Catassamas ( Κατασάμας ) ou Cassaman ( Κασα ̀ μν ), Carban ( Καρβάν ), Artala ( Αρταλα ) ou Artabas, Robam ( Ροβα ̀ μ ) Endele-khonis ( Ενδελεχο ̀ νης ) ou Eremosykea ( Ερημοσυχέα ).

Vers la moitié du X e siècle, les émirs d'Egypte, s'emparèrent de ces lieux, «mais Arabig, (les Arabes) les en délogea avec succès», comme le dit Mathieu d'Edesse. Ce même historien ajoute qu'en 962 l'empereur Nicéphore conquit, avec d'autres villes, «la célèbre Anavarze, et fit un grand massacre de Turcs, jusqu'à la porte d'Antioche». Selon les Grecs, l'empereur s'empara alors de cinquante-cinq châteaux, et quelques années après, en 965, de vingt autres places.

Ses successeurs, les empereurs Zimisces et Basile II, assurèrent pour quelque temps la paix à cette grande ville et aux districts environnants; mais, durant le règne de Théodora (1054-58), la ville tomba de nouveau aux mains des mahométans, et les habitants furent massacrés ou emmenés en captivité. Les Grecs la reprirent bientôt, mais le temps des transformations des royaumes était proche. Vers la fin du XI e siècle les Croisés accoururent dans la Cilicie, et leurs troupes, dit l'historien Mathieu, passèrent d'Anazarbe à Antioche. Ce fut presqu'à cette même époque, au commencement du XII e siècle, que cette grande et célèbre ville devint la résidence de la famille de nos Roupiniens, après que Thoros I er l'eut enlevée aux Grecs, dès les premières années de son règne. Ce prince y transporta avec les trésors des frères Mantalé, «la précieuse Image de la Sainte Vierge, qu'il avait enlevée aux Grecs, et qu'il déposa dans le château d'Anazarbe; il y érigea un temple célèbre et il y plaça l'image, comme c'est indiqué dans les écrits et dans l'inscription relative à la construction du temple». Vahram le Docteur nous le confirme dans son poème, il ajoute encore le nom de l'église:

Il (Thoros) s'empara d'Anazarbe

Et y construisit le grand temple,

En le dédiant à la gloire des Généraux;

Il y déposa l'Image de la Sainte Vierge,

Comme l'attestent les inscriptions.

Puisque nous sommes arrivés à ce fait important, arrêtons-nous un instant pour examiner le Château et l' Eglise. (p. 275- L'église d'Anazarbe) Les Arméniens affirment que ces deux constructions furent l'œuvre de Thoros I er: en effet c'est lui qui le premier arracha Anazarbe des mains des Grecs, et ce fut lui aussi qui le premier fut honoré du titre de Protosébaste.

(p. 276- Chateau d'Anazarbe, d'après une photographie des explorateurs Mandrot et Favre) Le Château couronne le rocher au sud-est de la ville; cet emplacement fut fortifié dès les temps anciens, et suivant les paroles de Strabon et de Plutarque, on pourrait l'identifier avec Quinta, la trésorerie des Macédoniens. Cette place fut sans doute restaurée lors des incursions des Arabes, et Thoros et Léon, son fils, la fortifièrent encore davantage. Jusqu'à la construction des remparts de Sis, ce château fut la première des forteresses et comme le gardien du territoire des descendants de ces deux princes. De trois côtés il est presque inaccessible et se trouve sur un rocher de 700 pieds de haut. On y arrive par un sentier difficile et escarpé. Il se compose de deux enceintes, et est mieux conservé que tous les autres châteaux du territoire. Les murailles et les tours sont plus hautes que dans les autres forteresses; à l'ouest, les tours sont semi-circulaires et à bossages. Langlois attribue ces constructions aux Byzantins, et les autres parties aux Arméniens. La forme et les aspérités du roc sur lequel la forteresse est assise, ont mis les constructeurs dans la nécessité de lui donner des contours irréguliers. Dans la première enceinte se trouve l'église à demi-ruinée des Généraux, (Saint Georges et Saint Théodore); quatre piliers carrés en supportaient la voûte; l'un de ces piliers est renversé, mais la toiture existe en partie. Les murailles intérieures de cette chapelle sont ornées de peintures à la fresque, assez bien conservées. Sur l'arc de l'une des portes latérales de cette église, on lit le mot ΕΥΛΟΓΕΟ C. Autour de l'édifice et à la hauteur du toit on remarque une inscription de Thoros, en grandes lettres majuscules: son état de mutilation ne permet pas de la déchiffrer entièrement, mais du côté sud on peut encore lire:

 

Par la volonté de la très-Sainte Trinité, moi, Théodos... Sébaste, fils de Constantin... fils de Roupin, j'ai construit cette église...

 

L'inscription du côté est, peut être unie a celle-ci, par la préposition «pour»,

 

Le salut de mon âme, et en mémoire de mes parents, et durant la vie... par l'intercession...

 

Celle du côté nord est presqu'entièrement mutilée; enfin on lit au côté ouest:

 

Souvenez-vous de Théodos, de mon fils Constantin, dans vos saintes et dignes prières, en J. C. notre Seigneur,... dans l'année...

 

Le pavé de l'église est défoncé; Langlois y croit enterrés les premiers princes Roupiniens; il base cette opinion sur l'inscription, mais cela manque de fondement. On voit les débris d'une plus grande église à mi-chemin du rocher qui conduit de la ville au château; la partie inférieure de cet édifice était creusée dans le roc, et la supérieure formée par des pierres énormes; on y voit trois fenêtres à plein-cintre et des colonnes d'ordre ionique. Les violents tremblements de terre ont déplacé la plus grande partie des pierres [3] . Le chemin qui conduit au château est taillé dans le rocher, et de chaque côté on aperçoit des sarcophages. A l'extrémité orientale des remparts, ce rocher a été coupé artificiellement au commencement du règne de Léon le Magnifique, en 1187; en face la montagne est couronnée par le château ou la citadelle qui portait alors le nom de Cla, selon l'appellation des Arabes. On ne pouvait y arriver qu'au moyen d'un pont-levis, et comme depuis très longtemps il n'y en a plus, le lieu est comme inaccessible. Une inscription est restée sur le donjon dans un état intact, peut-être grâce à sa position inaccessible; on est cependant parvenu à la déchiffrer avec habileté, et on admire, avec la grandeur de l'édifice, l'audace du constructeur. Cette inscription est sans contredit la plus précieuse de toutes celles qui nous sont parvenues du pays de Sissouan; la voici:

 

L'an 636 de l'ère arménienne, le soleil s'obscurcit à un tel point que les étoiles furent visibles; le Turc s'empara de la sainte ville de Jérusalem. La même année, Roupin, fils de Stéphané, mourut, et sur le trône lui succéda le pieux Léon; ayant sous sa domination la Cilicie avec les montagnes du Taurus et les Montagnes Noires, et les bords de la mer, jusqu'à Atalie. La seconde année de son règne, il se mit a élever ce Cla d'Anazarbe, qui est métropole. Il fendit ces rochers avec des fers encore plus durs, et sur des fondements solides, construisit les murailles avec de pierres massives, et les cimenta avec du fer et du plomb. Tout fut exécuté dans l'espace d'un an.

 

La construction et son inscription sont deux documents authentiques, qui se vérifient l'un l'autre et concordent en même temps pour rendre témoignage de la grande puissance et du génie de Léon. Dans l'intérieur du château, il y a dit-on, des inscriptions arméniennes et latines, mais ce n'est pas encore vérifié [4] .

Avant la construction de cette forteresse, de Thoros I er jusqu'à Léon, durant 80 ans, bien des événements eurent lieu à Anazarbe et dans les alentours. D'abord, selon notre historien royal, en 1107, «douze mille Persans franchissant le Taurus, dévastèrent le territoire d'Anazarbe, et s'en allèrent en traversant la plaine de Marache, emportant avec eux un grand butin et de nombreux captifs». Une seconde fois en 1110, «Les soldats turcs entrèrent dans le pays d'Anazarbe, et massacrèrent les habitants de la province de Marba; le prince des Arméniens Thoros, fils de Constant, n'eut pas le courage d'aller les combattre. Ils retournèrent dans leur pays» [5] . Quelle partie de cette province portait le nom de Marba, je ne saurais le dire [6] . Il y a bien un village appelé Maraba près d'Albistan; mais le territoire d'Anazarbe ne pouvait guère s'étendre jusque .

Après ces événements Thoros régna paisiblement et jouit d'une grande renommée; il passa douze ans à Anazarbe, se réfugia en 1117, à cause de l'avidité des princes francs qui le faisaient souffrir, le grand prince arménien Abelgharib, fils de Vassag, seigneur de Bir.

Sous le règne de Léon, frère et successeur de Thoros, en 1137, l'empereur Jean Alexis Porphyrogène, (comme nous l'avons dit ailleurs), marcha en personne contre ce prince et après un siége de trente-sept jours, s'empara d'Anazarbe et de tout le territoire de Léon; il réussit même à se saisir du prince et de sa famille qu'il emmena avec lui à Constantinople, Léon resta jusqu'à sa mort. L'empereur mourut d'une manière imprévue quelques années plus tard (le 8 avril 1143), aux environs d'Anazarbe, pendant qu'il campait dans la vallée près de la montagne appelée par les Grecs Χοράχεων φωλία, [7] , (Nid des corbeaux). «Il était à la chasse, et poursuivait un sanglier; il voulut lui décocher une flèche; mais il se blessa lui-même à la main gauche avec sa flèche empoisonnée, et quelques jours après il mourut des suites de cette blessure. Les princes après avoir extrait ses entrailles et les avoir ensevelies à l'endroit qui s'appela Kaghertig [8] , transportèrent son corps embaumé à Constantinople». Manuel son fils et son successeur, qui l'accompagnait à la guerre, jeta les fondement d'un monastère son père avait expiré, et s'empressa de retourner à Constantinople. Quelques années plus tard, Thoros II réussit à échapper des prisons de Byzance, et une des premières places qu'il soumit, ce fut Anazarbe qui devint depuis lors le siège du grand Baron des Arméniens; cependant il paraît que les Grecs s'en seraient emparés encore une autre fois, sous le règne de l'empereur Manuel. Cela est indiqué par Nersès de Lambroun, lorsqu'en parlant de la première prise d'Anazarbe par l'empereur Alexis, il dit (dans son Commentaire de la Liturgie): «Les princes arméniens construisirent des églises à Anazarbe, et les Grecs conquirent la ville une et deux fois, et établirent des évêques dans l'église des Arméniens, et ordonnèrent au peuple de payer la dîme à cette église. Toutefois les princes arméniens s'étant de nouveau emparés de la ville, chassèrent l'évêque des Grecs, et laissèrent l'église sans culte ni service; état dans lequel elle se trouve encore à présent». Nersès écrivait cela durant l'anarchie et la confusion causé par Meleh, l'indigne frère de Thoros, et au commencement de la domination de leur neveu Roupin II. Quand à ce dernier succéda son frère, Léon le Grand, tout changea de fond en comble, aussi bien le pays que la ville; non seulement le sommet du rocher fut couronné par ce château inaccessible, mais encore toute la ville fut embellie par diverses constructions et reliée au château par de forts remparts. Elle devint si puissante, si élégante et si glorieuse, que Léon ajouta à son blason le nom d' Anazarbe, ou bien il y fit figurer l'image du château, comme nous l'affirme Willebrand: «Venimus Navarsam, quod est castrum optimum in alto monte situm, quod natura in media planicie illius terræ ad totum commodum Domini Regis ordinavit, a quo Rex ipse signum suum Navarsa solet proclamare. In pede hujus montis sita fuit quædam civitas, cujus auctoritatem magnam fuisse, quidam mirabilis aquæductus, illuc super altas columnas ad spatium duorum milliariarum productus, hodie contestatur». Près de cet aqueduc, il y a, dit-on, une église dédiée à Saint Grégoire le Thaumaturge. La légende raconte que, comme ce saint, s'enfuyait à cheval, la montagne s'entrouvrit pour lui livrer passage, et empêcher qu'il ne tombât dans les mains de ses persécuteurs. Lorsque la ville de Sis obtint la primauté par sa splendeur et par ses fortifications, Anazarbe ne fut point laissée de côté; son château bien fortifié, protégeait non seulement ceux qui s'y réfugiaient, mais encore lors des incursions des ennemis, il avertissait les forts du voisinage, en allumant des feux. En 1279, un certain Bizar, général égyptien, vint assiéger Anazarbe pendant dix jours, mais ne pouvant la prendre, il ravagea les alentours.

Parmi les constructions de la ville, durant le règne des princes arméniens, nous ne trouvons citée que l'église de l'Image de la Sainte Vierge; (p. 279- L'Annonciation de la Sainte Vierge. Iconographie arménienne, v. page 219 ) mentionnée une seconde fois en 1285. Il paraît que cette image était différente de celle du château de Guentrosgave, laquelle, dit-on, fut transportée à Constantinople par l'empereur Alexis, avec le Baron Léon, qu'il avait fait prisonnier.

Comme sous la domination des Grecs, de même sous celle des Arméniens, Anazarbe fut un siège archiépiscopal: les archevêques mentionnés dans l'histoire sont les suivants:

1174-79. Jean.

1198. Constantin.

1263. Jacques.

1293. Grégoire (plus tard catholicos).

1307-14. Jean.

1326. Jacques (plus tard catholicos).

1342. Etienne.


[1] Suivant Suidas, les anciennes monnaies de la ville, comme celle que nous reproduisons, portent l'inscription: ΑΝΑΖΑΡΒΕΩΝ. L'image de la personne qui se baigne, est le symbole du fleuve Pyramis, près duquel la ville est bâtie. Cette monnaie fut frappée en 180 de la date des Grecs ou d'Alexandre, ce qui est indiqué par les lettre ΙΙΡ, au-dessous du cheval au trot, comme on le voit sur le revers de la monnaie. ( p. 272 ( դրամի նկար առանց մակագրութեան )

[2] Κιλιχιαν δευτέραν α ̀ πομερέσας α ̀ πο ̀ πρώτης ε ̀ ποισεν ε ̀ παρχιαν, δου ̀ ς διχιαλον μητροπόλειος ' Αναζάρβψ τη ̃ πόλει. - Malala.

[3] Je ne sais pas si la figure que nous donnons à la page 275 représente celle-ci ou celle des Généraux.

[4] Davis, 149, les dit italiennes, selon qu'il l'avait entendu dire.

[5] Tout cela d'après notre historien royal.

[6] Al-Harizi juif, qui a écrit son itinéraire pendant la domination des Roupiniens, cite une ville du nom de Maraba, entre Alep et Saroudje. Voir aussi ce que nous avons dit sur Maraba à la page 167.

[7] Ephrem le Moine, dans son épopée, vers 4011.

[8] C'est ainsi que notre historien de la Cilicie appelle ce lieu.