Chacune
des
nations
que
nous
avons
désignées
plus
haut,
avait
son
quartier
et
sa
paroisse.
Quelques-unes
avaient
leur
église,
leur
four,
leurs
magasins
et
le
palais
du
chef
de
leur
nationalité,
qu'on
appelait
Consul,
mot
qui
fut
adopté
par
les
Arméniens
et
transformé
en
Kountz,
գունց,
ou
Vicaire,
վիգայր.
L'habitation
des
consuls
s'appelait
Logia
ou
Lobium,
et
l'endroit
où
ils
rendaient
leurs
jugements
était
désigné
sous
le
nom
de
Curia.
Il
est
fait
particulièrement
mention
des
palais
des
consuls
génois,
vénitiens
et
placentins.
Les
Génois
avaient
une
église
sous
le
vocable
de
Saint
Laurent,
où,
plus
tard,
le
pape
Jean
XXII,
voulut
transférer
l'archevêque
latin
de
Mamestie,
sous
l'autorité
spirituelle
duquel
étaient
les
occidentaux
ou
latins
de
la
Cilicie:
c'était
en
1322;
mais
les
Génois
s'y
opposèrent
formellement,
alléguant
que
ce
temple
était
leur
propriété.
On
cite
quelques-uns
des
prieurs
de
cette
église
Priores
Sancti
Laurentii:
le
prêtre
Michel,
en
1274;
Jacques,
en
1279;
et
les
prêtres
Jean
et
Jacques,
dans
la
même
année.
C'est
dans
cette
église
qu'étaient
enterrés
les
Génois
décédés
à
Ayas,
ainsi
que
l'attestent
leurs
testaments.
Ils
payaient
pour
le
terrain
de
leurs
tombes,
20
nouvelles
pièces
arméniennes.
Les
consuls
Génois
à
Ayas
qui
ont
signé
les
testaments
connus
et
d'autres
documents
d'archives,
sont
les
suivants:
1270.
Giacomo
Pallavicino.
1273?
Gregorio
Ocelli.
+
mort
avant
l'an
1274.
1274.
Filippi
Tartaro.
1279.
Leonin
de
Nigro.
1288.
Benetto
Zaccaria.
Ce
dernier
est
nommé
dans
le
décret
de
Léon
II,
qui
lui
accorda
de
grandes
faveurs
et
diminua
les
taxes,
comme
nous
le
verrons
plus
loin
dans
l'original,
en
faveur
«de
son
vrai
et
fidèle
cher
Sir
Benetto
Zaccaria
pour
les
marchands
génois».
Au
nombre
des
constructions,
on
cite
encore,
en
1279,
le
Magassenum
Communis
Januœ,
et
les
fours
des
particuliers;
par
exemple,
celui
d'un
certain
Bacon
Zebe,
celui
de
Guililemo
Grifon,
et
celui
de
la
femme
d'un
Guilielmo
Strejaporco
ou
Stregghiaporto
ou
Salvatico
[1],
en
1289,
que
Héthoum
II,
au
commencement
de
son
règne,
restitua
aux
génois,
sur
la
demande
de
Benetto
Zaccaria
[2].
Les
Vénitiens
avaient
aussi
leurs
Domus
Communis
Venedarum
[3],
à
Ayas.
Elle
leur
avait
été
offerte
d'abord
par
Héthoum
I
er,
en
1261,
comme
nous
l'avons
vu
plus
haut.
Ils
avaient
aussi
leurs
marchés
et
tous
les
bâtiments
qui
étaient
nécessaires
à
leur
nombreuse
colonie
de
marchands,
qui
faisaient
continuellement
des
échanges
commerciaux
avec
les
Arméniens,
les
autres
peuples
de
l'orient
et
leurs
concitoyens.
Leur
église
était
dédiée
à
Saint
Marc
et
leur
avait
été
donnée,
en
1271,
par
Léon
II,
afin
qu'ils
y
prient
pour
lui
et
pour
ses
défunts,
comme
le
dit
le
roi
lui-même,
dans
le
décret
qui
leur
en
confère
la
propriété
[4].
Leur
cimetière
se
trouvait
probablement
près
de
cette
église.
Ce
cimetière
étant
devenu
insuffisant,
en
raison
du
grand
accroissement
des
membres
de
la
colonie,
en
1320,
ils
demandèrent
à
y
ajouter
une
partie
d'une
maison
[5],
ce
qui
leur
fut
accordé
par
la
Cour.
Le
gouverneur
et
chef
des
Vénitiens
portait
le
titre
de
Balio;
il
remplissait
ses
fonctions
avec
l'aide
de
quelques
conseillers
qui
lui
étaient
adjoints,
et,
tant
qu'Accon
demeura
ville
libre,
il
dépendit
du
bailli
de
cette
dernière,
duquel
il
recevait
aussi
un
traitement
de
400
ou
600
besants.
Lorsque
le
bailli
était
obligé
de
se
rendre
auprès
du
roi
des
Arméniens,
il
recevait
un
besant
d'or
de
plus
par
jour.
Voici
quels
sont
ces
baillis
d'Ayas
qui
sont
nommés
dans
les
décrets
du
Sénat
de
Venise
et
dans
divers
autres
documents
[6],
de
l'an
1274
à
l'an
1334.
1282-3.
Marino
Badoero.
1285.
Leonardo
Gizi.
1288.
Marco
Siniolo.
12...
Giovanni
de
Canali.
1290.
Pancrazio
Giustino.
1293.
Enrico
Delfino.
1296-99.
Marino
Siniolo.
1300.
Paolo
Quirino.
1302-3.
Andrea
Sanudo.
1304.
Giovanni
Premarino.
1306-9.
Nicol
ò
Morosino.
1310-12
Gregorio
Dolfin.
1312-14.
Thomaso
Soranzo.
1313-16.
Giustino
Giustinian.
1317-18
Filippo
Barbarigo.
1318-19.
Beletto
Dandolo.
1320-22.
Giovanni
Caroso
1326.
Biagio
Malipiero.
1327.
Marco
Erizzo.
1328-30.
Pietro
Bragadin.
1333.
Le
même.
1333-1334.
Marino
Grimani.
On
retrouve
encore
des
pièces
postérieures
de
dix
ou
quinze
ans
concernant
les
relations
des
Vénitiens
avec
les
Arméniens;
mais
aucune
d'elles
n'est
particulièrement
relative
à
Ayas.
Pendant
ces
soixante
années
d'administration
des
procureurs
ou
baillis
vénitiens
à
Ayas,
bien
des
faits
se
sont
accomplis.
Les
Arméniens
et
les
Vénitiens
y
resserrèrent
leurs
liens
d'amitié,
cependant
des
actes
et
des
démonstrations
d'hostilité
troublèrent
aussi
de
temps
à
autre
la
bonne
harmonie
qui
existait
entre
ces
deux
peuples,
et
il
nous
serait
pénible
de
les
approfondir
et
de
les
rappeler
tous
ici.
Nous
nous
croyons
obligés
cependant
de
parler
de
ceux
qui
intéressent
l'histoire
d'Ayas,
afin
de
faire
apprécier
l'état
de
ses
relations
avec
les
étrangers
qui
s'y
étaient
fixés.
La
ville
d'Ayas
ayant
été
presque
complètement
détruite
et
aucune
inscription
arménienne
n'y
ayant
été
retrouvée,
nous
ne
pouvons
préciser
la
situation
des
palais
et
des
autres
principaux
édifices
des
Vénitiens
et
des
Génois,
bien
que
l'on
sache
exactement
qu'ils
se
trouvaient
près
du
port
et
de
la
Citadelle.
Nous
pouvons
en
dire
autant
quant
à
ceux
des
colonies
des
autres
peuples
des
Villes
Libres;
on
cite
entre
autres
une
Lobia
Placentinorum,
dès
l'année
1279.
C'est
à
cette
époque
que
Guglielmo
Nigro,
procureur
de
la
Societas
Bagarotorum
de
Placentia,
donna
en
présence
de
six
ou
huit
de
ses
compatriotes,
un
récépissé
de
la
dite
Société
à
un
autre
compatriote
(Durans);
et
qu'un
certain
Manfredus
Napacius,
délivra
à
un
certain
Palmerio
Coadagnello
l'acquit
d'une
livraison
de
savons
et
d'étoffes,
se
montant
à
la
somme
de
172
1/2
besants
sarrasins
arméniens.
En
1295,
le
consul
des
Placentins
s'appelait
Ioannes
Bordi.
En
1294,
un
certain
Giacomo
Fontana,
marchand
de
Plaisance,
fut
dépouillé
par
les
Vénitiens
dans
le
porc
d'Ayas.
Parmi
les
Consuls
de
Pise,
on
nomme
de
1300
à
1304,
Bindon
Seccamerende
ou
Sichamengi.
Il
est
bien
évident
que
tous
ces
consuls
avaient
des
résidences
fixes.
Trente
ans
avant,
en
1274,
il
est
fait
mention
d'un
certain
nombre
de
négociants
de
Pise
à
Ayas,
dont
la
plupart
résidaient
dans
la
maison
d'un
Nicoloso
de
Murta,
dont
l'épouse
Francha
Dighina
[7],
paraît
être
arménienne.
Les
Pisans
empruntaient
les
nouvelles
monnaies
arméniennes
et
s'engageaient
à
les
changer
contre
des
besants
égyptiens,
lorsqu'ils
se
rendraient
en
Egypte
avec
des
chargements
de
bois
ou
d'autres
marchandises.
Dans
les
Archives
et
dans
les
mémoires
on
retrouve
les
traités
que
ces
divers
peuples
ont
conclu
avec
nos
rois,
et
les
privilèges
dont
ceux-ci
les
favorisèrent.
On
retrouve,
par
exemple,
les
souvenirs
des
traités
passés
avec
les
Florentins
en
1335;
avec
les
Siciliens
en
1331:
avec
les
marchands
de
Montpellier
en
1314
et
1321,
et
ceux
de
la
Catalogne,
en
1293.
Ces
derniers
avaient
leur
bailli
ou
consul
à
Ayas,
et,
dans
une
pièce
d'archive,
écrite
au
palais
du
consul
des
Génois,
en
1274;
le
prêtre
espagnol
Pierre-Jean
a
signé
de
son
nom.
Ce
prêtre
n'était
pas
venu
là,
sans
doute,
comme
un
simple
voyageur,
il
s'y
était
établi.
Ce
sont
les
Siciliens,
à
cause
de
la
grandeur
et
de
la
puissance
de
leur
royaume,
qui
furent
les
plus
honorés
et
les
plus
favorisés
par
nos
rois,
à
Ayas.
On
leur
a
mandé
des
ambassades
à
plusieurs
reprises.
Lorsque
Léon
IV
devint
parent
de
la
famille
royale
de
Sicile,
en
épousant
la
fille
de
Philippe,
prince
de
Tarente,
qui
était
devenue
veuve
du
Roi
de
Chypre,
il
exempta
d'impôts,
en
1331,
les
marchands
siciliens
[8].
*
In
nomine
Patris
et
Filij
et
Spiritus
Sancti.
Amen.
Leo
fidelis
in
Jesu
Xro,
per
gratiam
et
misericordiam
ejus
Rex
omniun
Armenorum,
filius
bon
æ
memori
æ
Regis
Armeni
æ
Ossini
Primi,
potens
et
alterius
de
pr
æ
clara
et
bona
radice
Armenorum
[9].
—
Notumsit
omnibus
nobis
presentibus
et
futuris;
quia
sicut
est
et
fuit
consuetudo
primorum
Regum
fidelium
in
Xro
Jesu
beatorum
parentum
nostrorum
et
nostrarum,
honorare
omnes
largis
gratijs,
estraneos
et
intrinsecos
sive
intraneos,
de
abundantibus
Gratijs
Nobis
datis
et
concessis
de
super,
illis
qui
petunt
a
Nobis,
dare
et
concedere
volumus
Gratias;
Eodem
autem
modo
venerunt
coram
nobis
dilecti
et
famosi
habitatores
Sicili
æ,
et
petierunt
Gratias
Regi
æ
Mayestati
Nostr
æ
dispergere
inter
nostros
communiter.
—
Nos
autem
reputavimus
dignum.
facere
eis
Gratias
fidem
spem
eorum;
et
de
his
qu
æ
pebierunt
a
nobis
et
concessimus
omnibus
Sicilianis
sive
Siculis
qui
sunt
veri
Siculi
et
filij
Siculorum,
et
qui
venturi
sunt.
Quod
sint
dilecti
honorati
conservati
salvati
provisi
ipsi
personaliter,
et
eorumdem
bona
a
Nostra
Regali
Mayestate
et
ab
omnibus
obedientibus
Nobis;
et
quod
habeant
et
habere
debeant
libertatem
et
franchitiam
in
Regno
Nostro:
Videlicet,
quod
quicquid
de
Mari
sive
per
mare
ad
terras
Nostras
portabunt,
et
quicquid
de
Terra
extradent
et
portabunt
per
mare
vendendo
et
emendo
in
terra
Nostra,
scilicet
de
illis
mercimojis,
mercantijs
et
rebus
qu
æ
intrabunt
sive
ponderabunt
in
bilancijs
sive
statera
ponderis,
dabunt
et
solvere
debeant
duos
pro
quolibet
centenario,
et
nihil
plus
dabunt;
quia
donavimus
eis
et
illis
rebus
sive
de
illis
rebus
ac
omnibus
alijs
qu
æ
non
intrabunt
in
bilancijs
sive
ad
pondus
bilanciarum,
et
non
ponderabuntur
in
vendendo
et
emendo,
liberi
sint
et
esse
debeant
franci
et
exempti
ab
omni
drictu
et
dohana,
pr
æ
ter
Senceragium,
quem
volumus
quod
dent
et
solvant
et
dabunt.
Et
volumus
sub
promissione
et
pacto,
quod
si
aliquis
Sicilianus
sive
Siculus
venerit
ad
terram
Nostram
cum
aliqua
navi,
sive
cum
a
ligno
alio
ligno
ejus
manerciei(?)
sit
et
portabit
aliquas
res
sive
mercantias
alterius
universitatis
sive
Communitatis,
francando
et
expediendo
illas
mercantias
et
res
tamquam
de
mercantijs
et
rebus
Siciliani
sive
Siculi,
quod
si
reperiatur
et
inventus
fuerit,
ille
talis
Siculus
faciens
talia,
perdat
et
perdere
debeat
suam
franchitiam
et
libertatem.
Et
si
erit
discordia
sive
comptentio
inter
Siculos
sive
Sicilianos,
vel
inter
Siculum
et
Armenum
seu
aliam
nationem,
cognoscant
et
justitiari
faciant
per
Curiam
Nostram
contra
delinquentes.
Et
si
aliquis
Sicilianus
fecerit
aliquod
damnum
in
terra
Nostra
sive
in
populo
nostro
et
nostris
habitationibus,
explorando
et
expoliando,
vel
aliquod
alium
damnum
faciendo,
si
damnificatus
erit
Burgensis
aut
habitator
terre
Nostre,
vadat
et
ire
debeat
coram
Curia
Nostra,
et
ostendat
et
ostendere
debeat
damnum
sibi
datum,
per
querimoniam;
tunc
Nostra
Curia
vocet
de
Siculis
illis
qui
reperiuntur
in
terra
nostra,
et
probato
quod
damnum
passum
contra
Siculum
damnificantem,
tunc
Siciliani
sive
Siculi
inventi
in
Terra
nostra,
obligati
sint
quod
ipsi
debeant
describere
in
Siciliam
et
mictere
literas
in
hunc
modum
dicendo:
Quod,
talis
Siculus
sive
Sicilianus
fecit
tale
damnum
tali
homini
in
tali
loco,
et
quod
damnum,
et
nominet
quantitatem
rerum;
et
detur
terminus
unius
anni
istis
inventis
in
terra
Nostra,
vel
quod
restituant
infra
terminum
damnum
passo
sive
damnificato,
vel
quod
faciant
coram
damnificante,
duci
personaliter
coram
Curia
Nostra
tum
rebus,
aut
restituant
damnum
passo,
aut
faciant
tantum
quod
ille
qui
fecit
damnum
respondeat
coram
Curia
Nostra
habente
de
presenti:
et
quando
significata
fuerit
per
Sicilianos
predicta
indictio,
et
infra
terminum
nec
damnificator
compareat
aut
res
acceptas
mictat,
tunc
dicti
Siculi
sive
Siciliani
qui
invenierunt
in
Terra
Nostra
tunc
temporis,
erunt
obligati
et
satisfacient
damnum
passo,
tantum
quantum
eorum
Siculum
fecerit
et
commisivit
damnum
dicto
habitatori
Nostro
dict
æ
Terr
æ
Nostr
æ,
in
presentia
Curi
æ
Nostr
æ.
Et
illi
dilecti
Siculi
habitatores
Terr
æ
Nostr
æ
qui
sunt
et
qui
erunt
Siciliani
et
filij
Siculorum,
qui
etiam
sunt
et
venturi
sunt,
obligati
erunt
observari
nobis
fidelitatem
et
erga
Regiam
Mayestatem
Nostram,
et
post
Nos
heredibus
et
successoribus
Nostris;
et
nunc
prout
ex
tunc
Nostra
recta
et
integra
dilectio
et
fidelitas
toto
posse
suum
in
Terra
et
in
Mari
Nobis
et
populo
Nostro
ubicumque
inventi
fuerint,
sit
et
esse
debeat
sine
aliquo
dolo
et
fraude:
ex
nunc
nullus
habeat
potestatem
de
his
qui
obediunt
Regi
æ
Mayestati
Nostr
æ
ad
minorem
usque
ad
mayorem
facere
contra
aliquos
Sicilianos
aut
violentias
aut
injuriam
inferre,
vel
petere
alicui
Siculo,
aut
exigere
aliquod
tributum
sive
damnum;
sed
obedire
omnibus
mandatis
regalibus
nostris.
Et
remaneant
firma
omnia
et
singula,
sicut
superius
concessimus,
contrarietate
nulla
opposita
ab
iliquo.
Preterea
concessimus
eis
Nostrum
eccellens
Sigillum
et
gratiosum
Privilegium;
et
propter
majorem
firmitatem
manu
subscriptum
per
nostrum
chirografum
rubeum
Sigillum
aureum
per
Regalem
Bullam
auream
in
honorem
Dei.
Datum
a
Nativitate
Domini
Nostri
Jesu
Xri,
anno
M.
°
CCC.
°
XXX.
et
a
mayore
computo
Armeni
æ
Septingentesimo
octuagesimo,
Inditione
Romanorum
Decimaquinto,
mensis
Novembris
die
XXIIIJ.
°
Anni
Settisato
[10],
per
procurationem
Basilij
Servi
Dei
Concessoris
Gratijs
suprascriptis.
Suprascriptum
et
extractum
fuit
predictum
Privilegium
de
armenico
in
latino
per
me
Nuncium
Deotisalvi
de
Callio
Notarium
publicum,
secundum
interpretationem
factam
per
Dominum
Fratrem
Thadeum
Episcopum
Occichensem,
fidelem
Interpretem,
de
verbo
ad
verbum
interpetrantem
et
dicentem
mihi
et
narrantem
omnia
et
singula
supradicta,
nihil
addito
vel
diminuto
quod
sensum
variet
et
mutet
intellectum
predicti
Domini
Fratis
Thadei:
in
presentia
Testium
infrascriptorum;
Qui
Dominus
Frater
Thadeus
Episcopus
Occichensis
sedens
pro
tribunali,
quia
dictum
Exemplum
cum
Originali
in
omnibus
concordare
invenitur,
suam
authoritatem
imposuit
atque
decretum,
ut
ubique
hoc
Exemplum
plenam
fidem
faciat
sicut
Originale
predictum.
Acta
fuerunt
h
æ
c
in
Civitate
Sissij,
in
domo
habitationis
dicti
Domini
Fratris
Thadei;
anno
Domini
a
Nativitate
ejus
M.
CCCXXXIJ°,
Inditione
XV.
a,
die
VI.
a
mensis
Januarij:
Presentibus...
(Desunt
nomina).
Ego
Nuncius
Diotisalvi
de
Callio,
Imperiali
authoritate
Notarius
ac
Judex
ordinarius,
predictum
Exemplum
de
originali,
hic
+
fideliter
transumpsi
et
exemplari,
ut
predictum
est,
et
interpositione
dict
æ
authoritatis
et
decreti
una
cum
dictis
Testibus
interfui,
et
ea
omnia
de
verbo
ad
verbum
in
hanc
publicam
formam
redegi,
meoque
solito
signo
signavi,
et
robur
plenissimum
omnium
predictorum,
etc.
Ex
originali
conservato
in
Thesauro
Privilegiorum
Senatus
nobilis
Urbis
Messan
æ,
Regni
Sicili
æ
primari
æ,
extracta
est
pr
æ
sens
copia,
solitoque
Senatus
inpsius
sigillo
in
pede
munitum.
Messan
æ,
secundo
Martij,
3.
e
Inditionis,
1605.
Don
Franciscus
Papardo
pro
Regio
Magistro
Notario.
Et
ego
Doctor
Petrus
de
El
Hoyo
Inquisitor
contra
hereticam
pravitatem,
vidi
Privilegium
seu
Salbaguardiam
Originalem
de
qua
istud
sumtum
fuit,
cum
suo
Sigilo
aureo
pendente
Regis
Leonis
Armenorum,
Missane,
et
scio
reconditum
fuisse
in
archivo
scripturarum
civitatis
Missan
æ.
Facta
hec
certificatio
mea
manu
propria,
Messane,
tercio
die
marci,
milesimi
sexcentesimi
quinti.
Doctor
Petrus
de
El
Hoyo
Hispanus
contra...
Moi
Don
Barthélémy
Abgarien
[12],
descendant
de
la
souche
de
ce
roi,
affirme
ce
qui
est
écrit.
A
la
fin
de
la
copie
on
lit:
Siculorum
Franchitia
in
Armenia
de
rebus
emendis
et
vendendis.
On
ne
peut
douter
qu'à
part
les
associations
commerciales
et
les
colonies
dont
nous
venons
de
faire
mention,
il
n'y
ait
eu
encore
d'autres
trafiquants
particuliers
et
qu'il
ne
soit
venu
à
Ayas
des
navires
d'autres
nations.
A
l'appui
de
ce
que
nous
avançons,
nous
rapporterons
ici
un
passage
d'une
chronique
de
l'an
1271:
«Un
grec
portant
le
nom
de
Bedinafente,
nom
qui,
—
au
dire
de
l'auteur
de
la
chronique
où
nous
puisons,
—
signifie
(l'
Enfant-seigneur)...
homme
rempli
de
piété,
de
sagesse
et
d'amour
pour
Dieu,
marin
et
capitaine
accompli,
nous
entretint
à
Æ
géa
(Ayas),
dans
l'église
de
Dieu,
qui
est
appelée
Saint
Lazare...
de
la
question
du
mélange
de
l'eau
dans
le
Calice
de
la
messe...
tout
ce
qu'il
nous
dit,
il
l'avait
vu
de
ses
yeux
et
entendue
de
ses
oreilles,
dans
la
ville
royale,
depuis
son
extrême
jeunesse
jusqu'à
son
âge
avancé.
Lorsqu'il
nous
parla,
il
était
fort
vieux.
Cet
homme
prenait
grand
soin
des
pauvres,
les
traitait
avec
affection
et
humilité
et
leur
distribuait
des
larges
aumônes.
Il
était
de
Constantinople.
C'est,
les
larmes
aux
yeux,
qu'il
nous
raconta
de
tristes
événements,
etc».
Cette
modeste
chronique
nous
donne
au
moins
le
nom
d'une
église,
Saint
Lazare,
à
Ayas.
Quelques-unes
de
ces
colonies
de
trafiquants
avaient
en
même
temps
des
«
Discargatorium
(Templi)
»
[13],
c'est-à-dire
des
échelles
à
eux
propres,
sur
les
quais
d'Ayas;
ainsi
les
chevaliers
du
Temple
en
possédaient
un.
Les
Vénitiens
qui
y
venaient
en
si
grand
nombre
et
avec
de
fortes
cargaisons
de
marchandises,
voyant
que
la
place
qui
leur
avait
été
assignée
dans
le
port,
devenait
trop
exiguë
et
ne
leur
suffisait
plus,
furent
obligés
de
demander
la
faveur,
qui
leur
fut
accordée,
en
1320,
de
décharger
leurs
vaisseaux
sur
la
splaja,
que
les
Arméniens
appelaient
le
Yalon,
Եալոն
ou
Yalou,
Եալու,
ainsi
que
le
désigne
le
décret
de
Léon
IV,
en
employant
le
mot
grec.
C'est
ce
nom
qui
est
actuellement
en
usage
chez
les
Turcs:
ces
derniers
disent
yali.
[1]
Sa
fille,
appelée
la
Comtesse,
vendit
en
1300,
la
moitié
de
cette
propriété
et
mit
en
location
l'autre
moitié,
pour
subvenir
à
la
célébration
des
noces
de
sa
fille.
[2]
Dans
les
Archives
de
l'Orient-Latin
(Tome
I,
p.
434-534),
un
savant
génois,
le
chev.
Cornelio
Desimoni,
a
publié
une
collection
de
170
Actes
notariaux
génois,
passés
à
Ayas
dans
les
seules
années
1274
et
1279;
dans
lesquels
sont
cités
des
centaines
de
personnages
de
plus
de
40
villes
d'Italie,
de
France,
d'Espagne,
Malte,
Chypre,
Candie,
Négropont,
etc.
[3]
J'ignore
si
c'était
cette
maison
ou
une
autre
qu'habitait
le
bailli.
Le
Sénat
de
Venise
avait
plusieurs
fois
décrété
la
restauration
de
cette
demeure;
il
envoya
même
pour
en
payer
les
frais,
une
fois
5,
une
fois
6,
une
autre
fois
12
liras
grossorum,
dont
chacune
valait
10
de
leurs
pièces
d'or.
Un
des
baillis
avait
porté
de
Venise
les
bois
et
charpentes
nécessaires
à
la
construction
de
cette
maison,
en
1299.
[4]
«Et
nos
octroyons
et
donons
en
Layas
la
Cité,
une
yglise,
et
che
il
tiennent
prestre
à
servir
l'iglyse,
en
memoire
de
nos
et
de
nos
morts».
—
Pour
la
restauration
de
cette
église,
en
1314,
le
Sénat
vénitien
décréta
de
donner
10
grosses
de
lires,
presque
douze
cents
francs
de
notre
monnaie
actuelle.
[5]
Le
mot
est
écrit
masenum
dans
le
décret
de
Léon
IV;
et
dans
les
Archives
latins,
Masgnellum,
Mansionile,
et,
dans
les
Archives
français,
Maisnil.
[6]
Dans
les
documents
de
deux
seules
années
(1327-8)
j'ai
noté
les
noms
de
80
Vénitiens
à
l'Ayas.
[7]
Frank-khatoun
(Dame
ou
Dighine,
Ֆռանգ
խաթուն
ou
Տիկին
)
est
un
nom
propre
en
usage
dans
la
Grande
Arménie
et
veut
dire
Dame
Franque
ou
Française.
[8]
Nous
avons
assez
de
preuves
et
de
documents
pour
ne
pas
douter
des
relations
amicales
de
nos
rois
avec
la
cour
de
Sicile.
Ces
relations
ont
dû
commencer
déjà
sous
le
règne
de
Léon
I
er.
On
trouve
en
effet
cette
phrase
dans
un
court
compte-rendu
de
la
mission
de
Héthoum-Héli,
envoyé
par
Léon
comme
ambassadeur
auprès
de
l'empereur
d'Allemagne:
«
Quand
nous
naviguions
vers
les
Pouilles
»;
on
comprenait
alors
sous
ce
nom,
la
Sicile
et
la
Pouille.
Ces
relations
se
resserrèrent
de
plus
en
plus
sous
la
dynastie
des
princes
de
la
maison
d'Anjou,
et
dans
la
suite.
On
ne
trouve
pas
moins
de
trois
ambassades
spéciales
mentionnées
dans
le
court
espace
de
cinq
années
(1278-128?).
La
première,
en
1278,
fut
confiée
à
Vahram
Latif,
majordome
(Dapipherus)
de
la
maison
du
roi
d'Arménie,
Léon
II.
Le
roi
de
Sicile
lui
remit
pour
son
maître
quatre
destriers
de
guerre
avec
leur
complet
harnachement
et
des
chiens:
—
Cum
quatuor
equis
ad
arma,
canibus,
quos
etiam
Regi
transmittimus:
—
le
tout
représentant
une
valeur
de
60
onces
d'or;
à
cette
époque
l'once
d'or
équivalait
à
peu
près,
comme
métal,
à
quatorze
francs.
Le
roi
de
Sicile
donne
à
Léon
le
titre
d'«Illustris
Regis
Armenie
et
carissimis
affinis
nostris»;
je
ne
sais
la
raison
de
cette
dernière
appellation;
peut-être
le
roi
fait-il
allusion
au
mariage
de
Narjaud
de
Toucy,
amiral
sicilien,
avec
Lucie,
fille
du
prince
d'Antioche
et
de
Sibile,
fille
de
Héthoum
I
er.
La
seconde
ambassade
fut
conduite
par
Vassag,
et
la
troisième,
par
Guillaume
d'Antioche,
avec
trois
compagnons:
ils
séjournèrent
plus
de
six
mois
à
Naples,
aux
frais
de
la
cour
de
Sicile,
qui
eut
à
payer
23
onces
d'or
pour
leur
entretien.
A
leur
départ
il
leur
fut
octroyé,
comme
à
leurs
devanciers,
libre
choix
des
ports
et
des
navires
sur
lesquels
ils
désireraient
s'embarquer.
Ces
relations
devinrent
encore
plus
intimes
par
plusieurs
alliances
de
famille.
Après
la
mort
de
sa
première
femme,
notre
roi
Ochine
épousa
la
princesse
Jeanne
(Anne
ou
Irénée),
fille
de
Philippe,
prince
de
Tarente;
Léon
IV
étant
resté
veuf
de
Zabel,
fille
du
bailli
Ochine,
suivit
l'exemple
paternel
et
épousa
en
secondes
noces
Constance
ou
Eléonore,
fille
de
Frédéric
I
er,
roi
de
Sicile,
et
veuve
aussi
de
son
premier
mari,
le
roi
de
Chypre:
c'est
pourquoi
dans
son
privilège
aux
Siciliens,
Léon
donne
à
Frédéric
le
titre
de
père.
Le
texte
original
arménien
du
dit
privilège
se
conservait
avec
sa
bulle
d'or
dans
les
archives
de
Messine;
j'ai
peur
cependant
qu'il
n'ait
été
détruit
ou
perdu
dans
les
dernières
révolutions
de
cette
ville,
mais
nous
l'avons
heureusement
publié
dès
1847,
dans
notre
journal
le
Polyhistore,
et
aussi
dans
le
Cartulaire
de
V.
Langlois,
avec
la
traduction
française.
Maintenant
nous
allons
reproduire
ici,
l'ancienne
traduction
latine,
avec
les
noms
du
chancelier
et
de
l'ancien
traducteur
(l'évêque
Frère
Thadée)
et
d'autres
témoins.
Cette
charte
ou
privilège
était
connue
vers
la
fin
du
XVIIe
siècle,
par
notre
Chroniqueur,
le
Clerc
Malachie,
qui
écrit:
«L'an
780
(1331),
le
roi
Léon
IV,
fit
des
conventions
et
des
traités
avec
les
Francs
Siciliens,
pour
le
commerce,
et
pour
leur
exemption
de
la
taxe
due
au
roi»
(d'Arménie).
[9]
Sans
doute
faute
du
copiste;
car
le
texte
arménien
porte:
Rupinorum.
[11]
Le
notaire,
probablement
le
même
Diotisalvi,
au
bas
du
document
fait
la
description
de
la
bulle
d'or
du
roi
Léon,
en
ces
termes:
«In
nomine
Domini
Nostri,
etc.
Hoc
est
ex
emplum
cujusdam
Privilegij
scripti
in
armeno,
cum
quandam
Bulla
aurea
pendenti
in
filo
serico;
in
qua
quidem
Bulla
ab
una
sculpta
(sic)
erat
qu
æ
dam
imago
Regis
et
litere
dicentes:
Leo
Rex
omniun
Armenorum,
et
ab
altra
parte
erat
sculptus
quidam
leo
cum
quadam
cruce
super
dorsum,
et
h
æ
c
litere
dicentes,
Leo
per
dei
GRATIAM
Rex
Armenorum.
—
Cujus
Privilegij
transumpti
de
armenio
in
latino
tenor
talis
est».
[12]
C'est-à-dire
Abgar
de
Tokat,
le
célèbre
éditeur
arménien
du
XVI
e
siècle.
Barthélémy
était
un
prêtre
distingué
à
la
cour
de
Rome,
au
commencement
du
XVIIe
siècle;
je
ne
sais
comment
il
se
trouvait
d'être
d'origine
royale:
mais
aussi
son
parent
Sultanchah,
fils
d'Abgar,
est
intitulé
de
la
souche
ou
d'
issue
royale.
[13]
Dans
un
édit
écrit
à
Ayas,
le
11
février
1279.