Le
territoire
propre
de
Fernouz
comprend
la
vallée
du
ruisseau
qui,
descendant
de
l'ouest,
du
côté
des
montagnes
de
Coc,
se
mêle
avec
les
ruisseaux
de
Gaban
et
de
Thanour,
et
ainsi
grossi
se
jette
dans
celui
de
Zeithoun.
Au
milieu
du
vallon,
sur
la
rive
gauche,
c'est-à-dire
au
nord,
se
trouve
l'un
des
plus
grands
ou
des
plus
populeux
villages
du
district
de
Zeithoun;
c'est
Fernouz,
ou
Fernousse,
Fornos
selon
nos
ancêtres,
qui
est
actuellement,
d'après
la
division
ottomane,
le
chef-lieu
d'un
district
particulier,
et
est
appelé
Fernouz-Khejod,
afin
de
le
distinguer
de
l'ancien
Fernousse,
aujourd'hui
peu
populeux
et
situé
plus
haut,
vers
le
nord-ouest
sur
la
montagne
Séghi-guédik,
où
devrait
se
trouver
aussi
une
forteresse.
Plusieurs
parmi
les
habitants
des
alentours
considèrent
ce
dernier
comme
l'ancien
village
d'Oulne
ou
d
'Oulni.
Cette
place
qui
est
mentionnée
au
commencement
du
règne
de
Léon
I
er,
parmi
les
forteresses
où
résidaient
des
princes,
avait
alors
pour
gouverneur
un
nommé
Abelgharib.
Durant
le
règne
des
successeurs
de
Léon
elle
n'est
plus
mentionnée;
mais
à
la
fin
du
XIV
e
siècle
ou
au
début
du
XV
e,
les
Arméniens
s'en
rendirent
maîtres
sous
la
conduite
de
l'héroïque
Zarman,
dont
la
bravoure
est
célébrée
par
les
mémoires
des
archives
du
couvent
de
Fernouz;
ce
monastère
appelé
Saint-Garabied,
est
situé
au
nord
du
village;
le
supérieur
en
était,
en
1557
le
D.
r
Luc
de
la
même
famille
héthoumienne
que
Zarman.
Notre
P.
Indjidjian
place
ce
village
très
loin
de
Zeithoun,
à
une
distance
de
deux
journées:
«Il
est
situé,
dit-il,
au
bord
d'un
petit
ruisseau;
sur
la
rive
opposée
s'élève
la
montagne
toute
couverte
de
chênes;
le
couvent
de
Saint
Etienne
d'Oulni
est
construit
sur
cette
montagne,
distant
d'une
heure
de
Fernouz.
De
l'autre
côté
et
au
bas
de
la
montagne,
est
érigée
la
chapelle
dans
laquelle
se
trouve
le
tombeau
du
Saint;
c'est
un
lieu
de
pélerinage,
même
pour
les
Turcs,
à
cause
des
miracles
qui
s'y
sont
opérés.
A
l'un
des
angles
du
tombeau
jaillit
une
source
d'eau
douce;
et
au
dehors
même
de
la
chapelle
il
y
a
une
autre
source
d'une
eau
excellente».
Un
très
joli
hymnaire
arménien
sur
parchemin,
admirablement
bien
enluminé,
écrit
dans
le
village
de
Fernouz
l'an
1578,
par
le
prêtre
Marcaré,
mentionne
ce
lieu,
désigné
aussi
par
Basile,
élève
de
Marcaré,
à
la
fin
d'un
évangile
copié
par
Jean,
le
Frère
du
roi,
(Héthoum
I
er
):
«A
Saint
Garabied,
dans
le
village
de
Fernousse,
durant
le
patriarcat
du
catholicos
Azarie,
de
l'archiépiscopat
de
Khatchadour,
de
l'épiscopat
de
Jacques
et
de
Thoros».
(p.
212
-
Fac-similé,
tiré
d'un
hymnaire
écrit
à
Fernouz
[1]
l'an
1578).
Actuellement
le
couvent
de
Saint
Garabied
sert
de
résidance
à
un
évêque;
mais
je
ne
sais
pas
depuis
quand
on
a
érigé
ce
couvent
en
siège
épiscopal;
il
n'y
en
a
aucun
mémoire
dans
les
siécles
antérieurs.
Dans
ces
derniers
temps
(1875)
l'évêque
Nicolas
Davidian
(appelé
Etienne
alors
qu'il
était
supérieur
dans
ce
couvent),
a
été
assez
célèbre;
il
fut
arrêté
avec
de
nombreux
Zeithouniens,
accusé
de
rebellion,
et
emprisonné
d'abord
à
Marache,
puis
transféré
à
Constantinople.
Dans
le
creux
d'un
rocher,
non
loin
du
couvent,
près
d'une
source,
on
a
taillé
une
grande
croix;
c'est-là
que
l'on
célèbre
la
cérémonie
de
la
bénédiction
de
l'eau
le
jour
de
l'Epiphanie;
on
a
surnommé
la
source,
le
Fleuve
du
Jourdain.
Aux
environs
de
Fernouz
sont
situés,
à
l'ouest,
le
village
Bentoukh,
dans
la
vallée
formée
par
les
deux
fleuves
(de
Fernouz
et
de
Gaban),
on
y
compte
150
familles
arméniennes;
au
sud-ouest
Chevelghi
ou
Chibilghi,
200
familles
arméniennes
et
peu
de
Turcs.
Ce
même
Chevelghi,
après
sa
prise
par
le
baron
Léon
(1138-9),
excita
la
convoitise
du
sultan
Mélik-Mahmoud
ou
Ahmad,
mais
les
fortifications
de
la
place
la
préservèrent
de
l'occupation
et
le
sultan
fut
obligé
de
s'en
retourner
dans
son
pays.
Au
sud
de
ce
village
on
voit
Yénidjé-kalé
(forteresse
nouvelle);
nos
écrivains
arméniens,
cités
plus
haut,
lui
attribuent
l'un,
400
maisons
d'Arméniens,
un
autre
200,
et
un
troisième
plus
récent,
300.
C'est
ici
que
dernièrement
les
Franciscains
latins
avaient
érigé
un
couvent.
Non
loin
de
Fernouz,
au
sud-est,
à
la
droite
du
fleuve,
on
trouve
les
villages,
Théménlik
ou
Thélémélik
avec
16
maisons
d'Arméniens;
au
sud-ouest
de
ce
dernier,
Thahdali,
et
plus
loin,
dans
la
même
direction
Dikili-tache,
(obélisque),
50
maisons
d'Arméniens.
Or,
l'écriture
de
ce
livre,
dont
les
paroles
sur
les
grandes
cérémonies
sont
pleines
d'inspiration
de
l'Esprit-Saint,
fut
terminé
dans
le
cours
de
l'ère
arménienne
1027;
durant
un
temps
mauvais,
plein
d'amertume
et
de
souffrances;
dans
lequel
le
peuple
chrétien
se
trouve
agité
et
vacillant
à
cause
des
infidèles
et
des
collecteurs
injustes.
Il
fut
écrit
de
la
main
de
Marcaré,
prêtre
pécheur,
misérable
et
sans
aucun
art;
qui
porte
le
nom
seul
de
prêtre
sans
en
avoir
les
bonnes
œuvres.
Il
fut
(copié)
du
bon
et
excellent
exemplaire
de
Sis,
(écrit)
par
le
premier
et
brave
écrivain
Grégoire
surnommé
le
Sourd,
dans
la
terre
de
Germanicée,
et
dans
le
bourg
de
Fernousse;
sous
la
protection
de
la
Sainte
Vierge,
etc.