L'étroite
région
maritime
comprise
entre
les
vallées
du
Calycadnus
et
du
Cydnus,
mesure
environ
75
kilomètres
de
long,
de
l'ouest
à
l'est,
et
presque
46
kilomètres
de
large,
du
pied
des
montagnes
à
la
mer.
Plusieurs
ruisseaux
descendent
de
ces
sommités,
le
principal
est
le
Lamus,
qui
dans
les
temps
anciens,
a
donné
son
nom
à
une
partie
de
la
région.
Quant
à
nous,
nous
avons
jugé
plus
à
propos
de
l'appeler
Farchak
en
nous
conformant
aux
paroles
de
Bertrandon,
voyageur
français
de
la
première
moitié
du
XV
e
siècle;
«Le
prince
de
Karaman,
dit-il,
tient
les
côtes
maritimes
des
Farsats,
qui
s'étendent
de
Tarse
jusqu'à
Corycus,
dont
les
maîtres
sont
les
Chypriotes,
et
jusqu'au
port
de
Zabari
»
(Zéphyrion).
Ce
nom
de
Farsats
correspond
sans
doute
à
celui
de
Varchak,
car
jusqu'à
présent
cette
contrée
s'appelle
Varchak
ou
Varsak-dagh,
peut-être
à
cause
des
léopards
assez
abondants
sur
les
montagnes;
car
cet
animal
s'appelle
en
turc,
vachak,
et
Hamilton
rapporte
que
pendant
son
voyage
on
lui
apporta
la
peau
d'un
léopard
fraîchement
tué.
Telle
est
l'étymologie
probable
de
ce
nom
que
nous
croyons
devoir
adopter.
Pendant
l'excursion
de
Tamerlan,
la
tribu
tartare
de
Varchak,
s'empara,
dit-on,
de
ces
lieux:
un
de
leurs
aïeux
appelé
Oyouz,
s'étant
mis
en
embuscade,
dans
ces
montagnes,
avait
attaqué
soudain
l'armée
des
Turcs
ottomans,
(en
1470-1),
et
après
en
avoir
massacré
la
moitié,
avait
mis
en
fuite
leur
général,
le
grand
visir
Mohammed-pacha.
Parmi
les
différentes
vallées
du
district,
la
plus
occidentale
et
la
plus
près
du
fleuve
de
Séleucie
(Calycadnus),
est
celle
de
la
rivière
de
Perchembé;
puis
à
côté,
il
y
a
la
petite
vallée
du
ruisseau
qui
porte
le
nom
de
Tatli-sou
(Eau
douce);
de
là
à
la
vallée
du
Lamus,
la
plus
grande
parmi
les
rivières
de
la
province,
c'est-à-dire
sur
un
espace
de
27
à
36
kilomètres,
nous
ne
trouvons
aucune
rivière
indiquée
sur
les
cartes.
La
rivière
Tatli-sou
qui
se
jette
dans
le
golfe
est
très
poissonneuse
et
traverse
un
vallon
rocailleux;
au
nord-est
de
sa
source
on
voit
deux
pans
de
murs,
derniers
restes
d'une
construction
carrée.
Langlois
croit
voir
dans
cette
source
l'eau
de
Nous
(
Νου
̃
ς
),
à
laquelle
on
attribuait
la
vertu
de
communiquer
du
génie
à
ceux
qui
en
buvaient.
Presqu'à
une
lieue
à
l'ouest,
au
bord
de
la
mer,
s'élève
le
bourg
de
Perchembé,
à
l'embouchure
du
ruisseau
du
même
nom.
Le
rocher
sur
lequel
il
est
construit,
semble
être
le
Péguili
des
anciens,
(
Пoixi
y
k
п
é
tpa
),
mais
d'autres
pensent
retrouver
dans
ce
village
le
Calo-Coracésium
et
d'autres
prétendent
que
Coracésium,
correspondait
au
lieu
appelé
aujourd'hui
Tchok-véran
(plein
de
ruines),
presqu'à
un
mille
de
Perchembé.
On
y
remarque
les
ruines
d'une
ville
assez
grande,
mais
peu
ancienne,
car
une
inscription
grecque
sur
la
porte
orientale,
indique
que
ce
lieu
fut
bâti
aux
frais
de
Florien
ou
Flavius
Ouranus,
gouverneur
d'Isaurie,
sous
le
règne
de
Vales,
de
Valentin,
et
de
Gratien,
entre
les
années
367
et
375,
la
voici:
ΕПΙ
ΤΗ
C
ΒΑ
C
ΙΛΕΙΑ
C
ΤΩΝ
ΔΕ
C
ΠΟΤ[Ω]Ν
ΗΜΩΝ
ΟΥΑΛΕΝΤΙΑΝΟ[Υ]
ΚΑΙ
ΟΥΑΛΕΝΤΟ
C
ΚΑΙ
ΓΡΑΤΙΑΝΟΙ
ΤΩΝ
ΑΙΩΝΙΩΝ
ΑΥΓΟΥ
C
ΤΩΝ
ΦΛ.
ΟΥΡΑΝΙΟ
C
Ο
ΛΑΜΠΟΤΑΤΟ
C
ΑΡΧΩΝ
ΤΗ
C
Ι
C
ΑΙΡΙΩΝ
ΕΠΑΡΧΙΑ
C
ΤΟΝ
ΤΟΠΟΝ
[ΚΑΙ]
ΕΡΗΜΟΝ
ΟΝΤΑ
ΕΞ
ΟΙΚΕΙΩΝ
ΕΠΙΝΟΙΩΝ
ΕΙ
C
ΤΟΥΤΟ
ΤΟ
C
ΧΗΜΑ
ΗΤΑ[Γ]ΕΝ
ΕΚ
[ΤΩΝ]
ΙΔΙΩΝ
ΑΙΙΑΝ
ΤΟ
ΕΡΓΟΝ
ΚΑΤΑ
C
ΚΕΥΑ
C
Α[
C
]
La
ville
s'élève
en
amphitéâtre
sur
les
versants
de
deux
collines,
entre
lesquelles
il
y
a
un
marécage
couvert
de
roseaux,
jusqu'à
la
mer.
Parmi
ces
ruines
on
remarque
des
églises
1,
des
portails
voûtés,
un
aqueduc
avec
dix-sept
arches,
des
réservoirs,
des
tombeaux,
etc.
Aujourd'hui
la
ville
est
encombrée
par
des
buissons
et
des
broussailles.
(p.
391-
Ruines
d'une
église
près
du
bourg
de
Perchembé)