Laissant
de
côté
les
fables,
examinons
les
traditions
plus
certaines
qui
se
rattachent
aux
fameuses
cavernes
de
Corycus,
Κωρύχιον
α
̉́
ντρον.
Elles
sont
au
milieu
des
montagnes,
creusées
dans
un
rocher
calcaire
par
des
torrents
souterrains,
à
deux
kilomètres
et
demi
(vingt
stades
selon
Strabon)
du
promontoire
de
Corycus;
le
sol
de
la
grande
caverne
est
irrégulier,
raboteux,
mais
les
plantes
le
rendent
verdoyant:
on
y
trouve
en
quelques
endroits
des
crocus,
du
nom
desquels
dérive
peut-être
le
nom
du
lieu.
(p.
394-
Vue
des
forteresses
de
terre
et
de
mer
de
Corycus)
De
l'une
des
petites
cavernes
jaillit
un
ruisseau
d'eau
limpide,
mais
après
un
cours
d'une
lieue
il
disparaît
sous
le
sol
et
va
se
jeter
dans
la
mer:
on
l'appelle
Πιχρόν
υ
̉́
δωρ,
(eau
amère).
Ces
informations
sont
de
Strabon;
un
autre
géographe
(Méla),
décrit
ces
lieux
avec
admiration.
Les
voyageurs
modernes
qui
les
ont
examinés,
n'y
ont
trouvé
ni
crocus,
ni
autres
plantes.
Selon
eux
le
sol
est
humide
et
marécageux,
et
de
la
voûte
pendent
des
stalactites:
la
grande
a
en
moyenne
une
hauteur
de
50
mètres,
et
près
de
l'entrée
80
mètres;
sa
longueur
est
de
270
mètres
et
sa
largeur,
de
20.
(p.
394-
Monnaies
de
Corycus
sous
l'empereur
Philippe)
Suivant
Théodore
Bent,
dernier
explorateur
connu
(1890),
la
caverne
est
longue
de
886
pieds
anglais,
large
de
65
en
moyenne,
haute
de
98
du
côté
nord,
et
de
228
au
sud;
la
profondeur
de
200.
Sur
les
parois
de
la
caverne
principale,
on
remarque
des
inscriptions
grecques,
et
par
endroits
sur
le
sol,
les
traces
d'un
pavage
en
pierres
polygonales.
Tout
ce
que
nous
venons
de
dire
regarde
la
principale
caverne;
car
il
y
a
encore
d'autres
plus
petites
où
l'on
entend
des
murmures
d'eau.
A
peu
de
distance
de
l'entrée
des
grottes,
on
voit
une
petite
église
avec
des
peintures
byzantines,
aujourd'hui
on
l'a
transformée
en
mosquée;
on
y
arrive
par
un
couloir
étroit.
Presqu'à
un
kilomètre
de
la
caverne
de
Typhon:
sur
le
plateau,
on
remarque
les
ruines
d'un
temple
à
Jupiter,
et
sur
le
piédestal
d'une
statue,
l'inscription:
ΔΗ
ΚΟΡΥΚΙΩΝ,
comme
sur
les
monnaies
ΚΩΡΥΚΙΩΤΩΝ.
Dans
une
autre
place
on
voit
inscrit
162
noms
de
Ciliciens
primitifs
et
de
Grecs
[1].
On
voit
une
autre
caverne
plus
loin,
sur
le
bord
du
vallon;
elle
est
appelée
Cheytan-déré
ou
Chéytanlyk.
Naturelle
à
l'origine,
elle
a
été
agrandie
artificiellement
et
garnie
à
l'intérieur
de
13
bas-reliefs
et
d'autels,
embl
ê
mes
de
la
mort:
c'était
peut-être
une
caverne
funéraire
ou
un
lieu
de
sacrifices.
(p.
395-
Bas-relief
à
Cheytan-déré)
Aujourd'hui
le
sentier
est
très
difficile
et
escarpé,
mais
autour
de
l'autel
on
a
formé
des
degrés
taillés
dans
la
pierre.
Nous
reproduisons
une
partie
des
sculptures,
suivant
Bent,
qui
nous
donne
aussi
le
croquis
des
restes
d'un
fort
près
de
la
grande
caverne
de
Corycus.
(p.
395-
Restes
d'un
chàteau
près
des
cavernes
de
Corycus)
Le
ruisseau
indiqué
par
Strabon
paraît
être
découvert,
car
il
coule
près
de
ce
lieu
et
se
nomme
Déli-sou
(eau
folle),
et
on
y
trouve
du
crocus;
la
végétation
y
est
assez
abondants,
quoique
le
chemin
soit
rocailleux.
Une
source
remarquable
celle
de
Nousse,
est
citée
dans
cette
contrée
par
Pline;
cette
source,
comme
nous
l'avons
dit,
fortifiait
et
rendait
prudents
et
sages
ceux
qui
buvaient
de
son
eau.
Les
historiens
latins
du
moyen
âge
rapportent,
qu'on
préparait
avec
le
crocus
de
Corycus,
la
couleur
rouge
dont
se
servaient
leurs
copistes
pour
enluminer
leurs
livres
manuscrits.
[1]
Selon
Bent
ces
noms
sont
ceux
des
prêtres-rois
d'Olbie,
de
Romains,
et
enfin
celui
d'Archélaüs,
roi
de
Cappadoce.